Face au destin
Ecrit par YadRosa
Firdha traine sa valise derrière elle. Il est à peu près 6h. La voie est silencieuse, l'air frais qui domine la nature, la faisait un peu grelotter. On peut apercevoir le soleil qui se lève à l'horizon. Seuls les chants des oiseaux, se font entendre, brisant ainsi le silence.
Mes larmes n'arrêtent pas de couler, mon coeur est meurtri, dégoûtée de tout, se disait intérieurement Firdha. Quitter ma mère est un vrai supplice, mes frères vont tant manquer... Dieu seul sait à quel point je hais ce John, contrairement à ce que je ressens pour mes demi frères. Aah Emmanuel et Ashley, de vrais petits anges. On dirait même pas que c'est leur géniteur qui s'avère être l'avocat du diable.
Ainsi, perdue dans ses pensées, elle ne se rendit pas compte qu'elle était arrivée à destination. Elle s'arrête en apercevant l'appartement de son amie. Firdha laisse échapper un "ouffff" de lassitude avant de sonner
Ding dong, ding dong ding dong ding dong..
Elle allait à nouveau sonner, quand la porte s'ouvre en fracas, laissant apparaître sa meilleure amie " Norah", qu'elle avait surnommé "Besty", au seuil de la porte. Norah avait l'air étonné de la voir de si tôt.
- Firdha ?
- Salut Norah (l'air de rien)
- Euuuh, rentre, ne reste pas là ma chérie. Tu risque d'attraper froid.
Firdha entre et se laisse choir dans le sofa. Connaissant son amie, elle s'apprêtait à subir un interrogatoire coriace:
- Firdha, ne me dis pas que tu fugue de la maison, le lendemain de ton aniv ? s'exclame Norah en jetant un coup d'oeil à la valise posée près de Firdha.
- Toi avec tes humours.. ( rires). Non Besty, j'ai juste enfin eu le courage de quitter cette maison de merde.
- Noooon ! Sérieux ? fit Norah étonnée.
- Ooooh que si Besty !
- Ouuufff, enfin tu as pu quitter cette maison de sorciers.
- Ouii Norah ! je viens de te le dire.
- Bon dis moi, qu'est ce qui t'a poussé à prendre cette merrrveilleuse décision ? lui demande t'elle en leur servant du thé.
-Pffff, Besty ne me dis pas que c'est ça qui te donne ce sourire ?demanda t'elle en feignant un air agacé.
- Bah si. Tu ne le vois pas ?rétorqua t-elle. J'ai jamais apprécié John. Même si je suis un peu triste pour ta mère, je pense que le mieux c'est que tu t'éloigne un peu le temps de réfléchir...
Firdha en riant :
- Tu n'as même pas l'air désolée, fais au moins semblant..
Qui moi ??Est-ce que mon second nom c'est semblant ? Faire semblant n'est pas mon truc, et tu le sais parfaitement.
- Oui, je te connais assez....
- Trêve de plaisanteries. Vas-y, crache le morceau.
Firdha lui raconte tout ce qui s'était passé entre elle et son beau père ainsi que l'intervention de sa mère, qui n'avait pris parti que de John. Norah avait l'air choqué:
- Non mais ton beau père il abuse, dit elle outrée. Il se prend pour qui à la fin ? Ta mère n'aurait jamais dû te gifler, en plus elle à oublié ton anniversaire, je suis navrée ma belle.
- Je sais.
- Que vas tu faire à présent ?
-Aucune idée. Je dois m'éloigner un peu, comme tu viens de le dire. De toute façon je sers pas à grand chose en étant là-bas, maman refuse que je me mêle des affaires de la compagnie soit disant que John s'occupe de tout. On dirait qu'il lui a fais un lavage de cerveau.
- Tchip. C'est maintenant que tu t'en rend compte ? Le gars il a une tête suspecte, je te l'ai toujours dis.
(Rires)
- Tu me fais rire avec ta manière de parler. John n'est pas dangereux, juste qu'il abuse de la naïveté de ma mère
- Je t'aurai prévenu... Ce gars c'est un danger public. Ou même un alien transformer en beau père...
- Arrête s'il te plaît, j'ai les larmes aux yeux à force de rire.
- De toute façon c'est mieux quand tu ris. Quand tu es arrivée, on aurait dit un fantôme, lol. Allez viens que je te montre ta chambre. Tu dois te reposer.
Norah regarda son amie un instant. Elle avait l'air vraiment bouleversée malgré le fait qu'elle essayait de le masquer. Mais elle était prête à la soutenir comme toujours. Et elle était très bonne en matière de changement d'humeurs...
Norah est orpheline depuis l'âge de 5ans. Elle et Firdha se connaissent depuis toutes petites. Elle avaient fais leur études et décroché le BAC ensemble. Une tante s'était occupée de Norah jusqu'à ses 18ans. Ses parents l'avaient ainsi décidé avant de mourir dans un tragique accident de voiture....Maintenant elle en avait 19 et vivait dans un appartement chic que sa tante lui avait loué afin qu'elle soit indépendante et puisse continuer ses études en droit. Son appartement n'était pas très loin de chez Firdha...
Elles montèrent à l'étage et Firdha se jeta sur le lit. Elle s'endormit aussitôt.
****
- Bonjour maman, bonjour papa !
Un petit garçon entra dans la cuisine où John et Kenny parlaient à voix basse.
- Bonjour mon chéri. Bien réveillé ?
- Oui.
- Et ta soeur elle dort toujours ? demande John à l'enfant.
- Non, mais elle est toujours couchée.
- OK. J'arrive pour lui donner son bain. Et toi Emmanuel, tu as pris ton bain ? Tu t'es brossé les dents ?
- Oui maman comme un grand, répondit fièrement le petit garçon. Maman, je suis allé dans la chambre de Firdha pour lui faire un câlin mais elle n'était pas là. Elle est passée où ? Et pourquoi son armoire est vide ?
John et Kenny restèrent silencieux un moment. Comment expliquer à un enfant de 5 ans que sa soeur était partie ? Lui qui l'aime tant. Décidément, les problèmes ne faisaient que commencer. Emmanuel était toujours là, scrutant les visages de ses parents, visiblement décidé à obtenir une réponse.
- Euuuuh mon chéri, commença Kenny, ta soeur est partie en vacances pour quelques temps.
- Partie ? Mais où? questionna Emmanuel un peu paniqué. Je l'avais vu hier et elle m'a dis qu'on ira au parc aujourd'hui. Pourquoi elle m'a laissé tout seul ? continua t-il au bord des larmes.
Cet enfant posait beaucoup trop de questions...pensa Kenny. John se baissa près de lui:
- Emmanuel, mon grand, elle va revenir ta soeur. C'est juste quelques jours. Sois pas triste OK ?En plus elle a dis qu'elle te ramenera pleins de jouets et des chocolats si tu reste sage jusqu'à son retour.
- C'est vrai papa ? demanda t-il intéressé.
- Oui mon grand. Allez, vas te mettre à table. Ton déjeuner va refroidir, dit il en lui ébouriffant les cheveux.
- D'accord papa, répondit Emmanuel en sautillant.
Puis il partit en direction du salon.
C'est impressionnant la rapidité avec laquelle les sentiments des enfants pouvaient changer..
- John on fera quoi si Firdha ne revient pas ? Emmanuel ne peut pas se passer d'elle. J'ai vraiment l'impression que je vais devenir folle, déclare Kenny en plaçant une main sur son front.
- Tout ira bien ma chérie. Viens dans mes bras un moment. Après tu iras voir Ashley pour lui donner son bain.
Il lui fit une bise.
- OK, répond elle en se blottissant contre lui. Merci d'être là pour me soutenir mon amour.
- C'est parce que je t'aime....Maintenant vas-y.
Dès que Kenny sortit de la cuisine, John prit son téléphone et composa un numéro.
- Allô ! fit une voix féminine à l'autre bout
- Allô, Isabelle. J'ai besoin de te voir. À l'endroit habituel. Dans 2h, bye.
Sans laisser à son interlocuteur, le temps de répondre, il raccrocha.
****
Pendant ce temps, Firdha dormait chez Norah. Elle faisait un cauchemar. Le même qui la hante depuis des années. Elle voyait son père qui criait à l'aide. Mais elle était trop loin, elle ne pouvait pas l'aider. Une voix l'appelait...
- Firdha ? Firdha...
Elle émergea de son sommeil. C'était Norah.
- Qu'as tu ? Je t'ai entendu crier. Tout va bien ?
- Oui...au fait non, j'ai fais un cauchemar,mais t'en fais pas, c'est passé.
- Tu me fais peur toi, la taquine Norah. Tu es sûr que ça va ?
- Oui, je vais mieux à présent Besty.
- OK, d'accord. Dans ce cas, viens on va déjeuner. J'ai fais des omelettes.
Firdha étonnée:
- Depuis quand tu sais cuisiner toi ?
- Depuis que je vis seule figure toi. Tu dois te sentir honorée même que je t'invite. Allez ouste ! Debout !
Elle lui lança un oreiller.
- Laisse moi prendre une douche. J'en ai pour pas longtemps, dit Firdha en riant.
- Je t'attends en bas. Ah, au fait, je dois me rendre à une soirée ce soir. C'est une amie qui l'organise. Tu viens avec moi.
- Non Norah, merci mais je reste ici.
- Désolée mademoiselle, c'était pas une question.
(Rires)
- T'es folle toi. Tu ne cesse de me fais rire.
- J'ai une âme de comique...
- Tchip.
...