Haute trahison : chapitre 6
Ecrit par Djiffa
Adolphe était plutôt enthousiasmé par cette idée, en effet, il n’aurait pu jamais s’imaginer que sa petite femme chérie s’était éprise de son fils. Dany non plus ne pouvait imaginer que je l’aimais énormément.
En tout cas, je sais une chose : au cours de ce voyage, les dés seront jetés et Dany ne jurera que par moi.
Pendant le trajet, comme d’habitude, nous paraissons très complices, nous avons abordé le sujet Edna. En effet, cette dernière était fâchée contre son frère parce qu’elle aurait voulu qu’il soit un ennemi. Grâce à Dieu, Dany et elle sont différents.
Elle n’a qu’à rester définitivement en Suisse. Je ne souhaite plus la voir, même en peinture.
Nous atteignons l’aéroport de Montréal après des heures de vol, il faisait un peu froid.
Nous étions en Automne, saison qui se caractérise par une baisse progressive des températures. Cette saison est notamment marquée par un temps devenant progressivement plus nuageux et pluvieux, parfois neigeux en fin de saison. Mais l'automne peut encore donner de belles journées ensoleillées et douces notamment en début de saison.
Pas facile pour Dany et moi, qui avions quitté un climat tropical et chaud. J’adore l’occident quand c’est l’été. Mais je n’aime pas quand il fait froid, c’est déjà bien que ce soit l’Automne et pas l’hiver.
Nous avions déjà une réservation dans un hôtel dont la navette nous attendait dehors. Nous nous y engouffrons dès que nous sortons de l’aéroport de Montréal pour nous rendre à Montebello à une distance d’environ cent trente kilomètres. Sur le chemin, je contemple la nature par la fenêtre du mini-bus.
Dès l’entrée de la ville, je constate que Montebello est très calme. Je sens déjà que je vais vivre des moments intenses dans cette petite ville.
Une fois à l’hôtel, l’on nous donna nos numéros de chambre avec les cartes d’accès. C’est la pratique en général en Occident, de plus en plus, il est utilisé un carte magnétique à la place d’une clef pour ouvrir les portes des chambres d’hôtels. Plus légères et moins encombrantes que les trousseaux de clés, ces cartes à puce assurent également une meilleure sécurité. En effet, nul besoin de faire changer les serrures lorsqu’un utilisateur perd sa carte: il suffit de retirer les droits d’ouverture associés à la carte perdue. Je dois avouer qu’épouser Adolphe m’a fait découvrir plein de choses.
Je laisse passer les deux jours de rencontre avec nos partenaires avant de déclencher les hostilités avec Dany. Une fois le travail terminé, maintenant nous pouvons découvrir Montebello.
Avec une faible population profitant d’un milieu de vie agréable et paisible loin du stress des grands centres, la petite ville abrite des centres administratifs et un complexe sportif avec un aréna et une salle multisports se transformant au besoin en un centre communautaire. On trouve aussi une marina installée sur un site paradisiaque ainsi que plusieurs autres attraits de taille.
Connue aussi pour ses parcs, ses paysages naturels, Montebello trouve son charme dans la combinaison de tous ces éléments. La variété des activités et des services offerts permet de répondre aux besoins et aux goûts de tout le monde et fait de cet endroit une destination de choix pour tous ceux qui cherchent un milieu de vie paisible et actif dans un cadre champêtre.
De retour d’une randonnée, je propose à Dany d’aller nous défouler en dansant. Je savais aussi que la danse sous une musique douce était favorable au flirt. Combinée à l’alcool, le résultat est excellent. Je m’arrange pour qu’il boive une quantité non raisonnable d’alcool car sous son effet, les émotions sont chamboulées. Pendant notre danse, je mis exprès ma tête sur ses épaules.
Comme l’on pouvait s’y attendre, la soirée se termine dans l’ivresse de Dany. Nos émotions en état d’ivresse ont généralement tendance à être des versions exagérées de notre personnalité sobre. J’avais déjà mon plan, j’appelle un taxi qui nous reconduit à l’hôtel. Je me dirige vers sa chambre, je prends sa carte pour déverrouiller la porte. Aussitôt entré, il s’effondre sur le lit. Je le déchausse et le déshabille, j’entreprends de lui faire un de ces massages qui le pénètre au point de décupler ses sens, lentement et progressivement, je le conduis vers la destination finale.
Je sais que Dany ne savait vraiment pas ce qu’il faisait mais quand il me fit l’amour cette nuit- là, je ressens un plaisir inouï. J’avais l’impression d’être dans un monde meilleur ou les rêves deviennent réalité, et où tous les vœux pouvaient être exaucés. Je réalise que faire l’amour avec un homme qu’on aime est toujours différent. En plus mon Dany chevauche bien, rien à voir avec son vieillard de père. Je vois pourquoi Oriane avait du mal à le lâcher.
Le lendemain, je me réveille assez tard et je constate toujours que Dany est endormi. C’est normal, il est fatigué, il lui faut du repos. Je reste là, à contempler son visage pendant qu’il dort. Il est si beau ! Nous ne choisissons pas toujours de qui nous tombons amoureux et parfois notre cœur s'emballe pour une personne qui nous est en principe interdite. Je m’amuse à scruter sa figure avec mes doigts. Cette légère caresse le réveille et Dany ouvre les yeux. On dirait qu’il est surpris. Il saute du lit dès qu’il constate qu’il est nu, il prend un pagne et se couvre puis s’adresse à moi:
- Mais Florie, qu’est-ce que je fais dans ce lit avec toi?
Je lui réponds le plus naturellement du monde:
- Dany, nous avons passé la nuit ensemble. C’était merveilleux, j’ai encore envie de recommencer.
- Tais-toi Florie! Tu oublies que tu es la femme de mon père ? Oh mon Dieu ! Qu’avons-nous fait ?
- Rien de grave mon chéri. Tu me désirais ardemment hier soir et comme j’avais des sentiments pour toi, je n’ai pas fait la difficile.
Dany s’assoit sur le lit avec dépit et prend sa tête par ses deux mains. Je m’approche et m’assois à mon tour. Je mets une main sur son épaule:
- écoute Dany, ne te blâme pas, nous nous attirons tous les deux, ce n’est pas notre faute si nous brûlons de désir l’un pour l’autre. A quoi bon lutter contre l’irréparable? Ce qui est fait est fait.
- tu es la femme de mon père Florie. C’est très grave, c’est une abomination.
- non Dany. C’est de l’amour;
- n’aimes-tu pas mon père?
- Oui mais pas comme toi. Ecoute Dany, laissons-nous aller, le moment n’est pas à la réflexion. Profitons de l’occasion car ce n’est pas évident que cela se répète: et puis, ce sera notre petit secret à tous les deux.
Dany ne répondit pas, je commence à le caresser et il se laisse faire jusqu’à ce que nous nous perdions encore dans les profondeurs de l’amour charnel. L’amour est la plus puissante des passions car elle attaque simultanément la tête, le cœur et tous les sens.
C’est ainsi que Dany et moi passons tout le séjour. La veille de notre retour, Dany me dit :
- une fois au pays Florie, comment ferons-nous?
- On continue notre histoire, Dany.
- Aux yeux de mon père ?
- Au départ, nous ferons attention en attendant de réfléchir à une solution.
- Cela ne va pas être facile pour moi de te voir passer tes nuits avec lui.
Nul doute que Dany soit jaloux. J’apprécie cette réaction car la jalousie est un signe d’intérêt.
J’ai pu atteindre mon objectif de départ. J’espère juste que Dany aura la patience nécessaire d’attendre que je trouve un moyen de vivre notre amour en toute liberté. De toute façon, si une autre femme entre dans le jeu, je l’écraserai sans état d’âme. Oui, sans état d’âme car Dany est le bel ange qui a illuminé les ailes de mon cœur à l’instant même où l’on a commencé à faire connaissance, à discuter longuement tous les jours pendant des heures, en apprenant à se connaître petit à petit. Il est ce bel ange qui par hasard a croisé mon chemin dans la maison conjugale et je remercie le destin d’avoir fait en sorte que son chemin ait croisé le mien.
Depuis que nous sommes revenus, je n’éprouve plus aucun intérêt pour Adolphe. Dany a empli mon cœur et je guette chaque occasion pour que nous puissions nous retrouver ensemble, ma tante était vraiment contente pour moi.
Adolphe ayant constaté mon manque d’intérêt pour lui commençait à s’inquiéter. Je le rassure en lui disant que c’étaient le travail et la fatigue qui m’indisposaient.
Oriane de son côté a essayé par tous les moyens de joindre Dany sans succès. Je me demande même combien de temps va durer sa réflexion quant à son avortement. Elle m’énerve mais j’ai grand espoir car la dernière fois que nous nous sommes vues, elle m’a annoncé sa décision d’avorter.
Dany et moi continuons à vivre notre amour en cachette. Depuis trois semaines, je ne me sens pas bien. Je décide d’aller à l’hôpital; le Médecin avant de me faire faire des analyses me questionna:
- êtes-vous mariées madame?
- Oui Docteur;
- Ok, avez-vous eu vos menstrues récemment ?
- Non, je devrais les avoir dans deux jours ;
- Que ressentez-vous exactement, Madame?
- Docteur, je suis très fatiguée et j'ai perdu l'appétit. J'ai souvent des nausées et mes seins me font mal.
- Ok, nous allons faire un test de grossesse
Lorsque j’entends le médecin prononcer le mot « grossesse », mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Mon Dieu ! Je n’y ai même pas pensé ! Si c’était le cas, à qui vais-je l’attribuer entre Adolphe et Dany?
A suivre