Haute trahison : chapitre 8
Ecrit par Djiffa
Dany et moi reprenons nos habitudes et nous nous voyons dans l’appartement que ma tante nous a aidés à louer. Nous venions de finir une de nos séances folles d’amour quand en sortant de l’appartement, enlacés tendrement nous tombons sur Adolphe, qui apparemment attendait notre sortie.
Qu’est-ce qu’il fait ici ? Mon Dieu, je suis finie. Nous faisait-il suivre ? Depuis quand a-t-il remarqué notre jeu ? Et pourtant nous faisions attention. A quel moment avons-nous laissé remarquer un quelconque indice ? Toutes ces questions défilent dans ma tête en un éclair.
Adolphe nous regarde et applaudit.
- Bravo, vous êtes de très bons acteurs. Deux véritables comédiens. Je vous décerne l’oscar du meilleur film. Même si je suis venu pour vérifier les informations reçues, je ne m'attendais vraiment pas à tomber sur cette scène navrante, celle de ma femme prise en flagrant délit d'adultère avec mon fils. Je vis donc avec deux ennemis.
Je voulais que la terre s’ouvre pour que je m’y engloutisse. Je suis prise la main dans le sac. J’étais tétanisée. J’avais honte et je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. Je ne voulais pas qu’Adolphe découvre notre relation de cette façon.
Adolphe promène son regard de son fils à moi puis déclare à l’endroit de son fils :
- Je savais que cette femme m’a épousé pour mon argent même si je commençais à croire qu’elle a quand même des sentiments pour moi. Le genre de femme matérialiste et sans vergogne qui existe dans ce pays s’accroît. Je ne suis donc pas surpris par l’attitude de cette pute, par contre je suis déçu de toi, Dany, mon propre fils, celui-là en qui j’ai une confiance aveugle ! Tu fais ça à ton propre père ? Cela veut dire que tu peux me tuer, Dany.
Dany baissa la tête et ne savait quoi dire. Quant à moi, difficilement je tenais debout, tellement mes jambes tremblaient. Difficilement je parviens à articuler .
- Pardonne-moi Adolphe, c’est le diable.
Adolphe me regarde avec dédain et répond :
- Pauvre Diable ! Je n’aimerais pas être à sa place, on l’accuse de tous les maux.
Il n’ajouta plus rien et se retourna, je m’assois à même le sol. Je regarde Dany qui me lançait un regard de mépris.
- Pourquoi tu me regardes ainsi Dany ?
- Le voile sous mes yeux vient d’être ôté, tu m’as entraîné dans l’impudicité et maintenant mon propre père me tourne le dos. Tu es venue pour diviser la famille.
- Ne parle pas ainsi Dany, tu sais bien que c’est de l’amour que je ressens pour toi, un amour auquel je ne résiste plus.
- Partons d’ici, je m’en vais à la maison lui demander pardon.
- Dépose-moi chez ma tante, je rentrerai après.
Dany me dépose chez ma tante, nous n’avons pas pu discuter lors du trajet car chacun était préoccupé. Je voulais de Dany et je ne regrette pas, mais pour rien au monde, je n’aurais voulu que cela se passe ainsi. Je n’ai même pas eu le temps d’amasser assez d’argent chez ce vieux avant qu’il ne nous surprenne.
Une fois chez ma tante, je fonds en larmes.
- Qu’as-tu ma petite ?
- C’est grave, très grave.
- Parle, tu me stress.
- Adolphe nous a surpris Dany et moi.
Ma tante met ses deux mains sur sa tête puis m’interroge :
- Comment avez-vous fait ?
- Je ne sais pas, il semble qu’il nous faisait épier.
- Oui mais tu étais censée faire attention pour qu’il ne soupçonne rien.
- C’est pourtant ce que je fais ; je ne comprends pas.
- Et comment a-t-il réagi ?
- Il m’a traité avec mépris.
- Et Dany ?
- Il est rentré.
- Que comptes-tu faire ?
- C’est pour cela que je suis venue de te voir, que dois-je faire ?
- Je ne sais quoi te dire sur le champ.
- J’ai peur d’y aller toute seule, accompagne-moi.
- Non, je ne peux pas ; il peut mal prendre.
- Tu tiens la place de ma mère, il ne peut pas mal prendre !
- Il va se dire que je t’ai donné une mauvaise éducation ; ce n’est pas une bonne idée que j’aille là-bas.
- Penses-tu qu’il va m’accepter ?
- Essaie d’abord.
- J’ai très peur.
- Vas-y , il t’aime trop, essaie de l’amadouer un peu et s’il est toujours fâché et qu’il te chasse, reviens ici, nous réfléchirons à une bonne stratégie.
- Ok.
La peur dans le ventre, je me dirige vers le domicile conjugal. Mais en voulant entrer, le gardien refuse de me laisser entrer :
- Madame, le patron m’a dit de ne pas vous laisser entrer et aussi j’ai une commission pour vous.
Il entre dans le petit local qui lui sert de salle de surveillance et sort une valise :
- Le patron a dit de vous remettre cette valise d’abord ; il a dit de revenir dans trois jours, comme cela le reste de vos affaires serait déjà emballé et je vais vous le remettre.
Quelle honte ! Quelle humiliation ! Moi à qui les employés vouaient un respect sans bornes, me voilà descendue de mon piédestal et traitée comme un chiffon. Le pire, c’est que je le mérite.
Je tente d’appeler Dany qui ne décroche pas. Je n’ose même pas appeler Adolphe. Je prends la valise et je retourne tranquillement chez ma tante. Voilà là ou ma bêtise m’a conduit. Je suis désespérée.
Ma tante s’attendait déjà à ce que je vienne. Elle me réconforte du mieux qu’elle peut. Elle me fait du thé à la camomille pour m’aider à trouver le sommeil.
Le lendemain, je suis réveillée avec violence par des coups, j’ouvre les yeux et je vois Adolphe devant moi.
- Réveille-toi vite, espèce de pute ; tu oublies que cette maison m’appartient ? Sors d’ici, tu n’y resteras pas.
- Je t’en prie Adolphe, calme-toi.
- Sors de cette maison ; ta tante peut rester car elle n’a pas à payer pour tes fautes, mais toi non.
Adolphe me tira par le bras jusqu’au niveau du portail. J’étais encore en pyjama.
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