Heureux anniversaire
Ecrit par Les Chroniques de Naty
Chapitre 18
(Aly Diakité)
Aujourd’hui c’est mon anniversaire, je fête ma trentième
année. Je me rends compte que je prends de l’âge. Et je peux remercier le bon
Dieu, parce que contrairement à certaines personnes de mon âge, j’ai une
situation financière stable ; un foyer stable aussi. Même si mon épouse me
fait vivre des misères souvent ; mais au moins la majeure partie du temps
je suis un homme qui peut s’estimer heureux.
Je sais que je recevrai des appels d’amis et collègues ;
surtout ma mère et mes sœurs. Elles ont toujours eu le chic de m’organiser de
petites fêtes d’anniversaires surprises. Sauf que cette année je ne compte que sur
Ayana pour me faire une petite fête. Une soirée en amoureux, rien qu’elle et
moi. J’aime vraiment cette fille, je l’adore.
Je vois en elle mon alter ego. J’ai fait exprès la semaine dernière
de lui glissé pleins de sous-entendus sur ma date de naissance pour qu’elle
puisse saisir l’allusion. Voici trois mois que nous sommes mariés et ça n’a pas
toujours été l’entente à la maison, elle s’énervait pour oui ou un non. J’ai même cru qu’elle était enceinte et que ses
sauts d’humeurs sont dus aux hormones, mais je suis déçu de la voir chaque mois
faire ses menstrues.
Je veux un enfant avec elle. A notre dernière visite chez
mes parents, ma mère a eu la malchance d’en parler et ma femme s’est mis dans
un de ces états.
Depuis lors elle me boude et ne veut même pas que je la
touche. A cette allure ce n’est pas maintenant que je la mettrai
enceinte ; Elle finira par me rendre fou.
Je regarde ma montre 16H30. Je dois être à l’aéroport pour discuter
affaire avec un partenaire turc, son vol est prévu pour 19H et je dois me dépêcher.
Mais ces maudits embouteillages rendent la circulation quasiment impossible.
Tous les ponts sont bloqués. Je me demande bien si tous les automobilistes d’Abidjan
se sont donnés rendez dans le sud de la capitale.
J’étais concentré sur la route lorsque je reçu un message de
ma sœur Sira.
« Nous sommes chez toi ! Et ta femme n’est
toujours pas rentrée »
Il est interdit de communiquer au volant alors je mis le hautparleur
et appela ma sœur.
—Allô ? Aly ta femme n’est pas là hein ! Depuis
matin nous l’attendons pour te préparer ta fête d’anniversaire mais rien.
Mon sang fit un tour, ça veut donc dire qu’elle est sortie
juste après moi.
—Mais avez-vous essayez de la rappeler ?
Elle soupira au bout du fil comme pour marquer sa lassitude.
—C’est parce que je l’ai appelé en vain, que je me rabats
sur toi maintenant. Dit-elle. Donc je voulais juste que tu tentes à ton tour,
peut être que toi elle décrochera tes appels.
—Ok merci Sira. A plus tard.
Je raccrochais et lançais immédiatement le numéro de ma
femme. Il sonna dans le vide.
Mais où est ce qu’elle est nom d’un chien ?!!
Je relançais encore une fois, mais cette fois ça sonnais
occupé. Quelques minutes après je reçu un message d’elle.
« Je suis occupée merci de me rappeler ». C’est
une mauvaise blague ou quoi ? Elle est occupée à faire quoi à cette
heure ? En plus elle ne m’a même pas dit qu’elle sortait. Je sens que je
vais péter un câble.
Allez calmer toi mon vieux m’intimais je. Tu as un rendez-vous
important ; va l’honorer et après tu t’occuperas de ta femme. Je conduisis
comme un fou jusqu'à l’aéroport. Je manquais plusieurs fois de faire du rentre
dedans à la voiture juste devant moi.
—Merde mais où avez-vous eu votre permis cria-t-elle ?
Je baissais ma vitre et lui fit un doigt d’honneur.
—Dans le champ de votre père, espèce d’idiote !!!
Ce n’est vraiment pas dans mes habitudes de manquer de
respect aux gens, et de surcroit à une femme ; mais là je suis tellement
en colère que je pourrais même tuer à l’ instant. Mais où est-elle mon Dieu ?
C’est mort d’inquiétude que j’arrive à destination ;
Monsieur Kamal était déjà là. Nous nous asseyons dans l’un des nombreux café du
hall du l’aéroport pour discuter. A vrai dire je ne savais même pas ce que je
disais ; toutes mes pensées étaient dirigées vers elle, vers ma femme.
Qu’est ce qu’elle peut bien faire à cet instant précis. Je restais là à écouter
mon partenaire parler pendant un bon moment. J’avais vraiment hâte que tout ça
finisse et que je puisse retourner à la maison.
*
**
****
(Ayana Sy Savané)
Assise dans la salle de soutenance, je regardais Léon parler. Il a une
telle prestance, et parle avec tellement d’aisance. Cet homme deviendra l’un
des plus grands de ce pays. Il à la carrure d’un dirigeant, il est fait pour
donner des ordres et être aux commandes. Et moi je serais sa dame de fer, sa
first lady.
Après plusieurs semaines d’attente pendant lesquelles la
soutenance a été reportée, elle a enfin eu lieu aujourd’hui. Je suis là pour
lui apporter mon soutien ! Et en même temps j’ai apporté les trois
millions comme prévus, j’ai pris soin de les dérober ce matin après le départ
de mon mari. Je sais très bien qu’il vérifie chaque matin son coffre-fort avant
de se rendre au bureau, et le revérifie encore le soir à son retour. Il aime avoir
de l’argent liquide sous la main, selon ses propres dires c’est pour éviter des
situations compliquées, et parer à certaines urgences.
Aujourd’hui ses sœurs viennent à la maison pour que nous puissions
lui organiser sa fête d’anniversaire, mais moi j’ai préféré venir soutenir Léon.
C’est un jour important pour lui, c’est le résultat de plus de huit ans de dur labeur.
Le couronnement de toute sa souffrance, de sa vie estudiantine avec sa galère,
ses nuits sans sommeil et ses pleurs. Je ne pouvais donc manquer ce moment pour
rien au monde ; et surtout pas pour une stupide fête d’anniversaire où je serais
entourée de mes belles sœurs.
Léon doit partir pour les Etats-Unis dans moins d’une
semaine. Il devra remettre l’argent ce soir à son contact, et après ça il ne
sera plus que question de remplir certaines formalités. Il prendra le reste de
l’argent à savoir un million comme argent de poche. Il le dépensera dans ses
petits besoins avant qu’il ne commence à travailler. J’ai vraiment hâte qu’il
parte, mais j‘ai encore plus hâte qu’il revienne me chercher. Découvrir le
monde avec lui sera ma plus belle récompense.
Lorsque son exposé prit fin, tout le monde se mit à
l’acclamer. Il avait fait un discours sans faute, et avait très bien répondu
aux questions des membres du jury ; je pourrais jurer qu’il aura la
mention honorable. Il le mérite, car il est très intelligent.
La soutenance est enfin terminer, et je l’attendis au parking,
dans ma voiture. Eh oui mon mari m’a achetée une voiture comme promis. Une BMW
X6 toute blanche. J’adore ma voiture, elle me ressemble ; simple mais
puissante. Dominatrice et voyante. On peut dire qu’il a fait un bon choix. Je
conduis d’habitude avec l’assistance du chauffeur, mais aujourd’hui je ne
voulais pas qu’il m’accompagne. Alors je roule doucement pour éviter tout
accrochage et je tremble un peu quand j’ai le volant. Tony mon chauffeur m’a
dit que c’est normal et qu’avec le temps j’aurai la main.
J’étais assise dans la voiture depuis une demi-heure quand Léon
me rejoignit. Il semblait tellement heureux, il a enfin réussit son premier
pari. Et je suis également heureuse d’avoir été là pour partager son bonheur.
—Alors ma chérie comment m’as-tu trouvé ?
demanda-t-il ?
—Tu étais formidable Docteur Brédé. Le taquinais je ;
Enfin tu y es arrivé.
—Eh oui tu l’as dit, enfin je peux pousser un ouf de
soulagement. Et je te remercie pour ton soutien, tu as toujours été là pour moi
ma puce. Je sais que mon merci ne vaut rien mais je veux que tu sache que je
t’en serai éternellement reconnaissant. Confessa-t-il. Et dès que ma situation
s’améliorera, je viendrai te chercher. Et surtout ne doute jamais de mon amour
pour toi ma douce.
Ses paroles me firent chaud au cœur.
—Ne me remercie pas si vite, tiens voici l’argent comme
promis.
J’ouvris ma boîte à gant et en fit sorti une enveloppe
remplit de billet de banque. Il me regarda les yeux rempli de larme.
—Tu es la meilleure, la meilleure. Dit-il en m’embrassant
partout. Je t’aime tellement.
Il prit l’enveloppe et compta ;
—Mais il ya un million de trop chérie.
Je souris avec malice.
—Oui en effet. Je t’offre ça pour que tu puisses te dépanner
en attendant que tu trouves une source de revenue stable. Un million ce n’est
rien aux Etats-Unis ; et c’est clair que tu finiras de dépenser cet argent
avant même deux mois.
Il se tut un bon moment, et lorsqu’il prit enfin la parole,
sa voix était enrouée par l’émotion.
—Oh ma chérie, que puis-je te dire d’autre si ce n’est que
je t’aime et que je te revaudrais ce service que tu me rends. Je t’aime.
—Moi aussi je t’aime et je veux ce qu’il ya de meilleur pour
toi. Alors ton départ est pour quand ?
—Hum il est prévu pour la semaine prochaine. Pour être plus exact
le 18 Août. En tout cas c’est ce que mon contact m’a dit. Je vais de ce pas lui
remettre cet argent.
—D’accord. Donc on se dit au 18 alors. J’aimerais bien
t’accompagner à l’aéroport.
—Hum… ok ma puce, bien sûr que tu le peux. Donc on ne se
verra pas avant cette date, vu que j’ai plein de courses à faire et ce n’est
vraiment pas évident qu’on puisse se voir d’ici là.
—Ok ça ne me pose pas de problème.
—Ok on ferra comme ça. Il m’embrassa une dernière fois et me
pris le visage entre ses main en plongeant son regard dans le mien. Je t’aime
Ayana, et encore merci pour tout ; je ne t’oublierai jamais.
Il descendit de la voiture et courra vers la salle de
soutenance. Je le regarde partir, et lorsqu’il disparut de mon champs de
vision, je démarrais et me mis en route. Je regardais l’heure sur mon tableau
de bord. 18H. Je serais à la maison bien avant Aly et pour cela il faut que je
me presse. Il doit rentrer aux environs de 19H je pense.
Lorsque je me garais devant la porte d’entrée, j’entendis
des éclats de rire. Surement mes belles sœurs. Je les trouvais attablés, il y
avait que de bons plats sur la table. Tous les mets préférés de mon mari.
—Bonsoir lançais-je.
—Où étais tu donc ? demanda Oumy la plus âgée de mes
belles-sœurs
—Répondez au moins à ma salutation au lieu de m’attaquer. Protestais-je.
Avec ça c’est moi qu’on traite de mal éduquée ;
vraiment c’est l’hôpital qui se fout de la charité.
—Bonsoir madame Diakité ! Maintenant dis-nous où as-tu
passée la journée. Tout le monde a essayé de te joindre sans succès. J’ai même
été obligée d’informer Aly sur ton absence.
La seule chose qui me traversait l’esprit à l’instant T était
de tous les foutres dehors à défaut de la tuer pour avoir prévenue mon mari.
—Mais tu n’aurais pas pu fermer ta grande gueule pour une
fois ? Il fallait que tu ail…
Et BAAMM !!! Une claque douloureuse et retentissante
vient me meurtrie la joue.
Elle a osée me frapper…