HIS QUEEN

Ecrit par Larissa92

                                     ****SAMEEN****

Je souris en sortant du lit. Enzo dort avec moi depuis 2 semaines comme quoi son père veut sa peau. Son cinéma me fait rire depuis le début. Il a peur de dormir seul mais il n’a pas peur quand son père les accompagne à l’école. Ces derniers temps je déteste me regarder dans un miroir. J’ai l’impression que mon état se dégrade de jour en jour. Je perds du poids a la vitesse de l’éclair. Je ne sais pas d’où est sorti ce cancer d’un coup alors que je fais un check up complet chaque 6 mois. On l’a découvert parce que j’ai moi-même repéré la boule dans mon sein. On dirait qu’il est apparu un soir. C’est la que je comprends que mon mari avait déjà eu la puce a l’oreille par mon génie de l’eau que je n’allais pas bien. Il savait donc que je n’allais pas bien mais ne savait pas de quoi je souffrais exactement d’où son attention exagéré ces derniers temps.

Il veut que je le dise aux enfants mais je n’ai pas la force. Tous sont entrain d’exceller dans leurs domaines spécifiques. Ma Shana si elle continue sur cette lancée sera major de sa promotion de même que Patrick. Noor la naissance de son fils lui a fait voir le monde comme je lui ai toujours appris à le voir. Shantelle est entrain de pulvériser les records dans son uni. Habiba est entrain de progresser tellement bien et mes fils préparent le probatoire cette année. Les jumeaux sont tout jeune donc ils ne vont rien comprendre de toute façon.

Mon traitement je le suis bien même si pour le moment on ne voit aucun changement. Si ça continue ainsi je me verrai obligée de faire une mastectomie. Je sais que ça fait superficielle mais j’y tiens à mon sein. Mon mari est dingue de ma poitrine même s’il dit qu’il s’en fout tant que je suis en vie.

Mon fils est décidé à rendre son père fou avec ce mariage et ses frères et moi ne sommes que des observateurs de leur petite guerre. Moi pour être honnête j’ai hâte de l’épouser encore l’homme de ma vie. Il est tellement inquiet que je suis reconnaissante à Enzo de lui changer les idées en ce moment. Il a peur je le vois même s’il essaie de le cacher. Moi j’essaie juste de prendre les choses avec philosophie. J’ai eu une belle vie. Une vie que beaucoup aurait voulu avoir. Je n’ai jamais manqué d’argent et encore moins d’amour. J’ai eu une grande et belle famille. Oui j’aimerai voir mes enfants traverser toutes les étapes importantes de leurs vies mais je prendrai ce que Dieu me donnera. Je me brosse les dents, prends une douche rapide et sors sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller mon petit mari. Je cogne le torse de mon homme devant la porte. On passe vérifier que les jumeaux dorment avant d’aller dans sa chambre. Il se couche et je prends place dans ses bras. Aucun de nos amis n’est au courant de mon état même pas mes sœurs. Nous avons beau être liées, elles ne sentent pas cette maladie physiquement et je remercie Dieu pour cela. Mon travail, je l’ai délégué à Leila qui s’en sort plutôt bien. Sa relation avec Adan qu’elle s’évertue à nier l’a beaucoup assagi. J’aime le regard que ce dernier pose sur elle et comment il la traite.

 Tout le monde voie par contre que je ne vais pas bien mais je trouve des raisons tout le temps. Des petites maladies que j’invente et comme chacune a de quoi s’occuper dernièrement, ça passe sans encombre. La semaine dernière c’était le mariage d’Iana juste entre nous. Pas d’étranger et c’était à l’image du couple simple et beau. Monsieur mon mari m’a laissé porter une robe rouge au décolleté plongeant. Comme je suis à l’article de la mort, il me passe tout. En plus on était en famille donc il n’avait vraiment rien à craindre. Lilly et Jay étaient la aussi avec leur magnifique petit garçon. Plus heureux que celui-là je ne pense pas trouver. On dirait qu’il est sur un petit nuage permanent. Ils se sont mariés en France rien que tous les deux avec des amis à Jay comme témoins.

-         Je t’aime. Me dit Hilash me ramenant à l’instant présent.

-         Je sais babe je t’aime aussi.

-         Alors fais cette mastectomie et qu’on en finisse.

-         Mon corps ma décision. Je dis en me détachant de lui.

-         Non. Tu es ma femme la mère de mes enfants. Je devrais avoir droit au vote dans cette histoire. Me dit-il. Que crois-tu qu’une paire de seins vaille fasse à ta vie Sameen ? c’est toi toute entière que j’aime. Pas tes seins ou tes fesses ou tes cheveux ce sont des plus mais je saurais m’en passer et toi aussi.

Je ferme les yeux et une larme roule sur ma joue. J’essaie d’être forte mais il y a des jours ou je maudis le ciel.

-         Les enfants aussi se foutent de tes seins. Ils veulent une maman en vie. Une maman qui tiendra leurs mains pour les conduire dans les étapes difficiles de leurs vies. Tu sais que c’est toi qu’ils appellent quand les choses vont mal. Vers qui veux-tu qu’ils se tournent si tu me laisses ? Tu sais bien que je ne suis pas doué pour ces choses-là.

-         Ce n’est pas bien de me faire ce genre de chantage. Je dis en pleurant.

-         Pense à Shana qui a extrêmement besoin de toi. A Habiba qui sera perdu sans toi. Sans compter ton amoureux de fils Enzo qui risque de devenir un raté si tu le quitte trop tôt.

-         Arrête…

-         Les jumeaux que veux-tu qu’ils deviennent sans toi ? Et moi ? a qui veux-tu m’abandonner ?

Cette fois-ci je pleure à chaude larmes.

-         Tout le clan a besoin de toi. Je serai ton roc a travers tout ça mais s’il te plait ne baisse pas les bras face à cette saleté. Ce cancer ne t’aura pas Sameen. Il ne t’aura pas je le refuse.

-         Cancer ? Tu as le CANCER ?! Crie Enzo devant la porte tout rouge et les yeux rouges pleins de larmes.

On était tellement plongé dans cette conversation qu’on n’a pas entendu la porte s’ouvrir. Nous avons enlevé les cloches sur les portes.

-         Enzo mon chéri…

Il se retourne et part en courant nous laissant impuissant son père et moi.

            

 ****KRISTOF ISRAEL ABESSOLO****

Je regarde Petuna dormir paisiblement et ne peut m’empêcher d’être heureux de la voir aussi calme. Il faut dire que Nathan s’y prend bien. Il l’entoure actuellement de ses bras. Je ne regrette pas mon choix. Enfin pas tout le temps parce qu’il y a des jours ou elle s’enferme dans la salle de bain pour pleurer. Quand Nathan pose un acte que je posais quotidiennement.

Je sais qu’elle est en colère contre moi c’est pour ça que je reste suspendu entre les deux mondes. Tant qu’elle ne m’aura pas pardonné je ne pourrais pas passer de l’autre côté. Je ne ressens pas de la jalousie à les voir ensemble au contraire je sais que ma famille est entre de bonnes mains car Nathan et moi sommes similaires sur beaucoup de points. Je n’étais pas con en lui arrachant cette promesse. Je savais pertinemment qu’ils finiraient ensemble. Je préfère que ce soit lui qu’un inconnu car s’il y a une chose dont je suis convaincu, c’est de son amour pour elle. Connaissant aussi sa famille, je sais qu’on le remettra sur le droit chemin quand ou s’il dérape.

Comme je le disais tantôt, je ne regrette pas quand je vois comment il s’occupe d’elle et a quel point il aime mes enfants. Oui j’aurais aimé que leurs premiers mots me soient adressés mais je vois aussi que les enfants l’aiment. Le hic c’est que Petuna s’en veut donc ne s’ouvre pas complètement à lui. Elle est pleine de sentiment contradictoires en ce moment. Les larmes qu’elle verse quand il n’est pas là je suis sure qu’il ne s’en doute pas. Quand il rentre de mission, elle s’efforce d’être « normale » même si son sourire et sa joie de vivre ne sont pas encore revenus. J’espère juste qu’il aura la patience d’attendre qu’elle soit prête.

Je me déplace pour la chambre des jumelles. La panthère que j’ai nommée Petuna ressent ma présence et se lève. Je vais regarder mes filles. Elles sont paisibles elles aussi. Zahra ouvre les yeux me regarde et sourit en me tendant les bras.

-         Dada. Kiki Dada.  

On dit que les enfants avec leur innocence voient des choses que les yeux d’adultes ne voient pas. C’est la première fois que je viens ainsi dans la maison. J’ai passé mon temps à me battre contre cette envie. Je regarde ses petits bras qu’elle tend vers moi. Je n’ai pas envie de tendre les bras et ne pas pouvoir la toucher mais son sourire me fait fondre et encore plus le fait qu’elle ne fait que m’appeler dada Kiki. Je cède donc et la touche. Mon cœur bat tellement fort que je l’entends m’assourdir. Je la serre contre moi et elle me rend mon étreinte. Zozo aussi ouvre les yeux et je la prends. On s’assoit au sol et on se met à jouer tous les trois. Je sais qu’elle passe ses journées à la maison avec les enfants, elle leur parle de moi en leur montrant photo et vidéo donc je sais que c’est pour ça qu’elles m’appellent dada Kiki. Quand Nathan n’est pas là, c’est une vidéo de moi leur chantant une berceuse qui les endort. Petuna s’efforce de me donner ma place et de donner sa place à Nathan. Je l’admire beaucoup pour ça.

La porte de la nurserie s’ouvre sur Petuna qui regarde les filles qui sont en train de rires aux éclats de mes pitreries. Elle les regarde perplexe. J’avais complètement oublié que nous sommes en pleins milieu de la nuit.

-         What are you guys doing ? Demande-t-elle en portant Zaza qui ne cesse de dire

-         Dada Kiki. En souriant dans ma direction.

-         Vous aurez une vidéo demain maintenant il est temps de dormir. Dit-elle. Il faut que Nathan pense à régler vos berceaux. Ça m’inquiète de vous voire sortir de la toutes seules.

-         Je le ferai demain. Dit Nathan devant la porte.

-         Oh elles ont réussi à te réveiller aussi ? Demande-t-elle ça ne fait même pas 2 heures que tu es arrivé.

-         Ne t’inquiète pas. Dit-il en posant Zozo dans son lit.

Elle aussi ne fait que dire dada Kiki en pointant dans ma direction mais ni l’un ni l’autre ne peut me voir.

-         C’est demain pour la vidéo Zozo il faut dodo maintenant.

Je vais chuchoter dans l’oreille de chacune que je reviendrai à leur réveil et elles se calment. Petuna met leur veilleuse qui projette des étoiles et des papillons sur le mur avant d’éteindre. Ils sortent mains dans la main. Je les regarde partir le cœur serré mais autant la voir ainsi que quand elle pleure durant des heures quand les enfants s’endorment avec un de mes t-shirts quand elle est seule. Je vais maintenant dans la chambre des jumeaux. Mon fils me ressemble tellement et j’en suis fière tandis que ma fille est plus un mélange de Petuna et moi. Avec trois filles aussi belles, Nathan aura du travail.

 

                                              ****PETUNA****

Nathan dort mais pas moi. Je ne sais pas si je suis folle mais j’ai l’impression que j’ai senti la présence d’Israël dans la nurserie des filles. Un soupir m’échappe. Je ferme les yeux et les ouvre encore pour fixer Nathan qui dort. Il sort d’un voyage de cinq jours donc il est épuisé. Je n’arrive pas à aller plus loin qu’un baiser avec lui. Je fini par me demander si c’était une bonne idée de me mettre avec lui si tôt. Je me dis qu’il va se lever un matin et me dire qu’il en a marre. Sa patience envers moi me fait peur. Nathan est très patient, très compréhensif, très calme et serein mais je sais qu’il est le genre à vraiment être une autre personne une fois en colère. Un autre soupir m’échappe. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais non seulement je me sens toujours coupable, mais en plus j’ai la sensation que franchir cette étape c’est dire entièrement aurevoir à Israël et je ne suis pas prête pour ça. Un autre soupir franchir mes lèvres et Nate me tire contre lui.

-         Laisse ton cerveau se reposer et dors. Je serais la quand tu seras prête. Dit-il dans mes cheveux

Je me raidi un peu et le regarde

-         Je ne lis pas en toi si c’est ce que tu penses. Je te voie juste te battre contre toi-même depuis quelques jours. Je t’ai dit que je comprends ce que ça implique de me mettre avec toi. J’aurais eu peur si tu avais directement sauté dans un lit avec moi te connaissant. Je te ferais savoir si je me fatigue d’attendre un jour.

Je l’embrasse avant de poser ma tête dans son cou. Un jour je saurais ce que j’ai fait de particulier pour avoir cette chance.

-         Je suis chanceuse. Je dis dans son cou.

-         Espérons que tu le penseras toujours quand tu sauras quel genre de petit ami je suis parce que je ne suis que ton ami pour le moment.

-         Ah ? Je dois m’attendre à quoi ?

-         La possessivité. Je suis TRES possessif et TRES jaloux.

-         Ok. Je dis simplement en me disant dans ma tête qu’il ne l’est surement pas plus qu’ABESSOLO

 

                           ****SAMEEN BAHMAN****

Cela fait des heures qu’Hilash et moi appelons Enzo mais il ne décroche pas. On a déjà appelé tout le clan il n’est chez personne. J’ai essayé de visualiser ou il se trouve mais dans mon état, mon énergie est très peu en ce moment. La chimio me prend tout et son père ne peut pas. J’ai peur qu’il fasse une grosse bêtise mon fils est tout sauf quelqu’un de posé.

-         Ou peut-il bien être merde. Fait son père en jetant son téléphone contre le mur.

-         Calme toi Hilash se mettre en colère n’aide pas.

-         On aurait dû leur dire depuis.

-         Je sais ok ? J’ai compris c’est ma faute maintenant est-ce qu’on peut essayer de le trouver avant qu’il ne fasse une bêtise.

Il sort en trombe de la chambre. Je me lève aussi doucement et vais dans la chambre de Samuel. Je leur ai fais le petit déjeuner apprêté les jumeaux pour la crèche qui sont entrain de dormi encore maintenant.

-         Tu peux m’aider à trouver ou est Enzo s’il te plait ?

-         Non. Dit-il en mettant tranquillement ses chaussures.

-         Non ? Je fais choqué

-         Si tu veux que je le tu dois me dire de quoi tu souffres. Dit-il calmement en me regardant dans les yeux.

Je me raidis et resserre mon peignoir. En faite ils se doutent tous de quelque chose et m’en veulent de ne pas en parler.

-         Fais-le rentrer et je vous dirais. Je vais appeler l’école pour les prévenir que vous ne viendrez pas aujourd’hui.

Je tombe sur Sacha quand je me tourne vers la porte. Il me fixe sans rien dire et je sors. Je vais m’asseoir dans la nurserie et pleure un bon coup avant de descendre 2h plus tard. Je les trouve tous avec leur cousins assis dans le salon. Oui mes sœurs et leurs enfants sont la il y a la télé qui est allumée et je constate que tous ceux qui sont a l’extérieur sont en appel conférence. Je prends place près de mon homme qui me prend directement la main. Je me mets donc a leur expliquer ce que j’ai et le traitement que je suis et le fait que je ne réponde pas à la chimio.

-         Donc la mastectomie te guérira ? Demande Shana étrangement calme.

-         C’est ce qu’on espère. Pour le moment la tumeur est juste dans le sein. Evidemment il faudra que vous consultiez tous pour voir si c’est génétique. Je réponds en remerciant le ciel de ne pas pleurer face a tout ces visages qui se veulent braves mais sur lesquelles je distingue la tristesse et la peur.

-         Comment ça espoir ? Demande Noor. Ce n’est pas sur ?

Je presse la main de mon homme pour qu’il réponde à ma place.

-         Après la mastectomie, elle suivra une radio thérapie pour être sûre que les cellules cancéreuses disparaitront. Explique-t-il

-         Je prends le prochain vol pour rentrer. Dit Patrick

-         Rick…je commence mais il raccroche.

-         Tu nous caches ça depuis quand ? Demande Shantelle. Bref moi aussi je viens demain.

-         Moi aussi. Dit Habiba. Les deux raccrochent au meme moment et je soupir. Voila exactement ce que je voulais éviter mais je suis trop lasse pour discuter.

Les autres viennent m’embrasser et disparaissent dans la maison après avoir dit qu’ils feront des prières spéciales pour moi. Mes sœurs ont des regards tristes mais aussi accusateurs. Je sais que ce n’est pas maintenant qu’elles parleront. Enzo vient prendre place près de moi quand le salon se vide et sur l’écran, il n’y a plus que Shana qui me fixe sans bouger.

-         Tout va bien se passer. Je dis à Enzo en lui caressant doucement la tête.

Samuel qui était devant la porte le regard impassible se retourne et sort tandis que Sacha aussi vient s’asseoir devant moi et pose sa tête sur mes genoux. Je ne laisserais pas cette maladie gagner et m’arracher à mes enfants. Ils ont encore besoin de moi. Je vais me battre aussi fort que cette saleté et a la fin j’en sortirai gagnante. Mon homme me baise la tempe et me laisse avec mes garçons.

 

Ce petit chapitre est un hommage a ma maman qui se bat en ce moment contre cette maladie malgré une mastectomie. Une femme forte qui garde le moral malgré tout.

Quand une chroniqueuse vous dit qu’elle ne peut pas publier, évitez souvent de venir poser des « suites, c’est trop court… » et autre en commentaire. Vous ne savez pas ce que nous traversons. Sur ce bon weekend

Accept, Stay, Fight...