Hold-up Partie 2

Ecrit par deebaji

Tout avait déjà été programmé pour réaliser notre holdup à la bijouterie, la balle était maintenant dans mon camp, mon rôle consistait à réunir le plus d’informations que possible sur la bijouterie et connaître les différents emplacements des alarmes puis les indiquer à Alfred pour qu’il s’en débarrasse. Je devais être une nouvelle personne, un nouveau monsieur, une personne totalement différente de celle que j’étais réellement. Je mettais des chaussures qui donnaient l’impression que j’étais plus pour qu’on ne puisse pas établir mes mensurations, je m’étais fait pousser la barbe et la moustache, j’avais adopté un nouveau style vestimentaire, j’avais appris et mémorisé l’accent et la manière de faire des québécois. Chose qui ne fut pas aisé, nom d’une pipe que c’était compliqué de parler comme un québécois sans se mettre à dire n’importe quoi pour finir par rigoler ensuite. Mais il fallait se reprendre, c’était très sérieux. Pendant ma semaine d’infiltration, je devais être prudent efficace et précis. La moindre erreur, le moindre geste étrange pourrait faire tomber mon costume et dévoiler ma vraie identité. J’angoissais à l’idée de me faire prendre et démasquer puis remis aux autorités comme un malpropre ou même qu’un faux pas de ma part entraine des poursuites à mon encontre. Chose plus importante, il fallait que je sois présent le jour où mon équipe viendrait dévaliser la bijouterie et que je m’abstienne de montrer un quelconque signe de ma part qui pourrait amener à croire que je les connaissais, ou qu’eux me connaissaient. C’était des gros risques que je prenais là mais, je n’allais pas me laisser intimider par le danger et je comptais jouer la comédie jusqu’à la fin et ce sans que personne ne s’imagine une seconde que j’étais en fait l’instigateur du complot. Les autres viendraient cagoulés et se mettraient à dévaliser toute la bijouterie pendant que je ferais semblant d’être une victime, couché parterre à verser des larmes de crocodiles ou encore mieux à faire semblant de vouloir les arrêter pour qu’ils me tirent dessus avec un des faux pistolets qu’ils amèneraient avec eux, c’est-à-dire, les fusils d’assaut Paint Balls. Certes ça ferait vraiment mal mais ça suffirait pour faire croire que j’étais mort sur le coup puis ils jetteraient mon corps prétendument inanimé à Jeronimo et Jeremy qui se chargerait de me planquer dans la voiture et j’y attendrai sagement que Koba, Jeremy et Alfred ait finit pour qu’on parte tous emmenés par Jimmy. Mais avant de réaliser tout ça, il fallait déjà trouver une bijouterie à braquer puis une qui accepterait de me donner du travail. Par chance pour moi et mal chance pour celle la bijouterie qui m’a recruté en tant joaillier, j’en ai vite trouvé une qui prenait même ceux qui n’avaient pas le brevet. Ils m’ont donc recruté parce que j’avais un bon niveau de langue et pour ma disponibilité. C’est ainsi que j’ai pu infiltrer la bijouterie Saint Martin qui ne se doutait pas une seule seconde que j’allais tout lui arracher. Dans cette bijouterie, il y avait ce monsieur, Monsieur Paul, il était obsédé par ma présence et pendant le court passage que j’avais eu à effectuer dans cette bijouterie en tant que joaillier, c’était bien le seul de tout le personnel qui ne pouvait pas me saquer. Il ne pouvait pas me blairer, il trouvait toujours que j’avais quelque chose d’étrange et il ne manquait aucune occasion pour se moquer en riant à gorge déployée de mon accent, de mon style vestimentaire et de mon physique. Comparé à lui, j’étais un véritable moustique effectivement, il faisait deux fois ma taille et me prenait au moins une bonne tête, il était grand costaud et avait des veines sur le crâne, on aurait pu croire que c’était lui le chef de la sécurité de la bijouterie alors qu’il n’était que superviseur. Il parlait mal à tout le monde et ne manquait aucune occasion pour dire des jurons et bousculer les autres, lui particulièrement, je voulais qu’on lui brise le genou ou qu’on lui empêche de se servir de ses jambes pour le restant de ses jours. Dans un fauteuil roulant, il perdrait tous ses grands centimètres et seraient à la merci de tous ceux qu’il avait précédemment injurié provoquer voire agressés. A côté de cette brute épaisse, il y avait-elle, il y avait cette femme, Melissa. Elle était rigolote et elle avait de la discussion, elle savait parler et était très accueillante, correcte bien éduquée et surtout très élégante. L’univers lui avait vraiment tout donné, elle était juste parfaite, ou du moins l’image qu’elle renvoyait. On racontait même dans le service dès le premier jour de mon entrée en service que Monsieur Paul, lui avait fait des avances et avait ensuite tenté de la violer mais qu’elle s’était débattue et qu’elle lui avait cassé le nez. Non, ce n’était pas une blague, elle lui avait cassé le nez et avait quand même gardé son poste. C’est à ce moment-là que j’ai compris que derrière ses aires de gentille fille obéissante et toujours souriante et sa cachait en réalité une vraie crapule. En temps normal, elle se serait faite virée et aurait même eu à faire quelques moments en détention pour avoir agressé un individu et qui plus est était son supérieur hiérarchique. Mais, rien du tout. Absolument rien, même pas un avertissement ou une diminution de son salaire, non. Rien de tout cela, elle avait juste gardé son travail et continuait d’afficher son faux visage de douceur à tout le monde, client comme membre du personnel, elle pensait également me berner, mais je connaissais bien le genre de personne qui la catégorisait. Les hypocrites ! En réalité, j’en suis persuadé, elle détestait son entourage tout entier mais se faisait passer pour une sainte n’y touche amie de tout le monde, c’était si facile de voir clair dans son jeu. Maintenant, il fallait que je me prouve que j’avais raison à son sujet. J’allais lui tendre un piège pour voir si elle était réellement ce qu’elle prétendait être. Bien sûr, je ne le faisais pas pour rien, s’il s’avérait qu’elle était simplement elle-même et qu’elle ne jouait pas la comédie je m’écarterais d’elle mais, dans le cas contraire si elle était réellement ce que je pensais d’elle, je comptais bien l’intégrer dans mon plan voir faire d’elle une complice ou juste lui soutirer des informations. C’était un pari risqué, si je commettais une seule erreur je me faisais battre à mon propre jeu et, j’étais venu pour gagner, pour vaincre pas pour perdre comme un bleu. Encore moins face à une actrice qui cherchait surement elle aussi à dévaliser la bijouterie. La chose la plus frappante c’était que, face à une brute épaisse comme Monsieur Paul, elle avait réussi à vaincre et avait tout de même gardé son emploi même en lui cassant le nez, c’était du délire. Mais bon pas le temps de s’extasier, il fallait que je découvre déjà par quel stratagème elle avait réussi à lui faire fermer sa grosse bouche pleine d’injures et de jurons, tous aussi désagréables les uns que les autres. C’était ce qui faisait sa particularité dans tout le personnel en dehors de son physique hors du commun pour une simple joaillère, j’en étais sûr, si Monsieur Paul l’avait embauché ce n’est pas parce qu’il la trouvait compétente c’est juste parce qu’il voulait se la faire. En d’autres termes, il espérait la mettre dans son lit grâce à son titre de superviseur. Malheureusement pour lui, elle était loin d’être la sainte n’y touche naïve qu’il imaginait et il l’avait payé cher avec un nez ensanglanté et une narine à moitié bouchée pour le restant de ses jours. Eh bien, quelle ironie du sort, lui qui voulait renifler ses culottes n’avait finalement pu renifler que le sang dans son nez. Bref, l’heure n’était pas aux vannes ou aux vielles blagues, il fallait que je réunisse suffisamment d’informations sur la bijouterie. Je me suis lié d’amitié avec l’agent de sécurité qui s’était empressé de me raconter tout ce que je voulais savoir sur les planques des alarmes de sécurité en échange de quelques dollars flambants neufs, il m’avait même indiqué, quels fils avaient été installés les premiers. C’est incroyable ce que l’on peut faire avec de l’argent je vous le dis. Il ne s’était pas retenu et voulait même m’en dire plus alors que j’avais déjà ce qu’il me fallait. Ah l’argent, c’est la seule chose après le divin qui commande ce monde. C’est elle la source de tous les problèmes, de toutes les tristesses mais aussi celle de toutes les joies et de toutes les solutions. Celui qui vit pauvre vit malheureux parce qu’il n’a pas d’argent et celui qui est riche vit à l’abri des problèmes et de la solitude parce qu’il en a dans les poches, telle était ma vision du monde. Et voilà, c’était indéniable même s’il existait des exceptions. Bref, après avoir eu les informations de l’agent de sécurité, j’allais maintenant me diriger vers les divers emplacements des alarmes de sécurité pour les communiquer avec précision à Alfred. Si quelqu’un me surprenait à le faire en pleine journée, ça pourrait être très problématique à expliquer, il fallait donc attendre le soir pour m’infiltrer en douce dans la bijouterie et faire mon office. L’agent de sécurité était mon ami donc il ne montrerait pas de refus si je lui demandais à entrer parce que j’avais oublié mon téléphone ou des affaires dans la bijouterie et que je venais les chercher. Au contraire, il voudrait même m’aider à la tâche.  Mais ce n’était pas nécessaire parce que de toute façon c’était un tissu de mensonge. J’ai donc laissé un téléphone exprès dans la bijouterie pour revenir le chercher tard la nuit ensuite. Alors, j’attendis que la nuit tombe avant de me rendre à nouveau à la bijouterie, il était environ vingt-trois heures trente et huit et il faisait déjà bien sombre maintenant. C’était le moment, l’occasion rêvée, je me suis dirigé à la bijouterie et j’ai facilement convaincu l’agent de sécurité de me laisser entrer et d’aller s’acheter quelque chose. Bien sûr j’ai encore une fois dû débourser quelques dollars pour qu’il s’éloigne suffisamment puis, je suis entré dans la bijouterie. Mais au lieu de me diriger comme un rustre vers les divers emplacements des alarmes de sécurité, j’ai attendu, je savais qu’il y avait des capteurs de mouvement et des caméras de surveillance, il fallait que j’arrive à me dissimuler sans me faire prendre dans les capteurs de mouvements ou filmer par les caméras. Quelle galère ! Et il fallait faire tout cela avant que l’agent de sécurité ne revienne, j’étais si pressé d’entrer que j’avais oublié de lui demander de les désactiver. Et vous vous dites surement qu’il aurait pu dévaliser la bijouterie parce qu’il avait toutes les cartes dans ses mains pour le faire. Mais vous faites erreur. Il ne pouvait pas, il avait déjà donné son identité et il était facile d’épingler sa famille à sa place en les accusant d’être complices de ses actes. Il était pieds et poings liés et il valait mieux pour lui que cela n’arrive pas. Bref, ce ne fut pas chose aisée d’arriver à déjouer les capteurs de mouvements et à esquiver les caméras de surveillance sans pour autant les détruire, au contraire, la tâche fut tellement compliquée qu’en moins d’une vingtaine de minute, j’étais déjà tout couvert de sueur, tellement la tâche était difficile, mais tant bien que mal, j’avais enfin réussit à arriver au premier emplacement des alarmes de sécurité, j’ai ouvert mon téléphone et je me suis mis à dire à Alfred la localisation de la première alarme lorsque soudain, j’ai entendu un bruit, il était léger et sourd, comme si la personne ne voulait pas se faire prendre, on aurait dit qu’elle avait fait une gaffe mais qu’elle cherchait à rattraper le coup, j’ai pris mon arme paintball et je me suis en marche d’assassin vers l’endroit où j’avais entendu le bruit et soudain…
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