I. De ma mère à la rue !
Ecrit par Amaral Dongo
La vie n’a pas été bien facile pour tout le monde, peut-être pour d’autres,mais la majeure partie nous avions tous ces plaies intérieures qui nous rongent. Aujourd’hui je ne parlerai pas de moi ni d’une Adwoa mais je te présenterai un autre tableau, une autre vie dont je te laisserai peindre le tableau. Nous vivons certaines expériences qui nous forgent. Il me sera plus facile de te raconter cette histoire en étant dans la peau de ce personnage. En me lisant je te suggèrerais de te mettre aussi dans sa peau pour vivre pleinement cette aventure. Mes chroniques ne sont pas le fruit de l’imagination ni le résultat d’une bouteille de whisky ; mais je te présente à travers mes lignes le vécu de certaines personnes que j’ai connu et qui ont fait mon quotidien. Moi tu connais déjà mon histoire, je n’ai plus besoins de me présenter
Reçois celui-ci comme un témoignage et le fruit d’une confession. Reçois ceci afin de prendre tes marques, afin de savoir que ce qui nous détruit est juste dans notre entourage ; dans les choses aussi simple.
Je quitte la peau de peau d’Amaral DONGO pour celui Charles Arthur Bamba !...
… Impossible de me redresser, en guise de soutient à cet instant je n’ai que mon fils de six mois juste à côté de mois en train de pleurer. Tout comme moi, je viens de le condamner; je viens de faire un choix que je regrette mais il est tard. J’espère juste qu’un jour il me pardonnera contrairement à moi qui n’ai pas pu le faire toute ma vie à mon père !...
Je me nomme Charles Arthur Bamba, je suis le fils de Gaëlino Bamba ; un homme d’affaire ayant fait fortune dans le cacao. Très tôt je me suis retrouvé orphelin suite au décès de mon père et ma vie n’a pas toujours été facile. Papa était le seul soutien que j’avais et entre maman et moi les relations ont toujours été tendues, jusqu’à aujourd’hui. Et même si elle aime son petit-fils je souhaiterais que mon fils grandisse loin delle.
Je ne dis pas que ma mère est une mauvaise femme car elle m’a bien aidé des fois mais elle m’a bien fait payer des erreurs qui n’étaient pas les miennes. En fait ma mère n'a jamais aimé mon père.
Comment le sais-je?
Elle me l’a dit elle-même et même le jour de mon mariage, j’ai eu droit à ce refrain.
Mes parents ont grandi dans la même ville ici à Cocody Angré et étudiés dans la même ville à la Lancaster University of Ghana à Accra. Mes grands-parents des deux côtés ont été toujours amis ce qui avait facilité l’union de mes parents. Mon père avait toujours eu des sentiments pour ma mère mais elle non car elle le voyait plus qu’une connaissance de plus. Elle aimait depuis toujours un jeune médecin, mais mes grands-parents maternel ne voulais pas entendre parler de cette relation ; et ce fut naturellement qu’ils ne réfléchirent pas par deux fois avant de donner leur bénédictions quand mon père demanda la main de ma mère. Mes grands-parents paternel ont toujours aimé leur belle fille et ont tout fait pour qu’elle se sente comme chez elle. Mon père a très tôt commencé à travailler dans l’entreprise familiale, six mois après le mariage de mes parents, ma mère est tombée enceinte. La grossesse n’a pas abouti mais elle n’en a pas fait un drame même si au fond cela l’affecta. Très tôt elle se prit en main et commença ses activités de commerce en tant que représentante d’une marque de cosmétique. Ses affaires marchèrent tellement qu’elle s’occupaient très peu de son mari et de son foyer. Naturellement mon père commença à voir ailleurs et il trompait ma mère allègrement. Plusieurs fois j’ai surpris ma mère piqué une crise en vidant les poches de mon père.
Chacun d’eux faisaient sa vie de son côté et c’est dans cette atmosphère que je vins au monde ! C’est vrai j’ai un temps soit peu contribué à les ramener ensemble mais très vite les infidélités reprirent et les disputes avec. Cette situation était devenue insupportable et c’est ce qui dégrada la relation entre les deux familles au point où ma grande mère paternelle ne voulait plus sentir ma mère. Plus le temps passait plus la situation se compliquait. Un après-midi alors que nous étions au jardin, maman vint se plaindre avec une note d’hôtel retrouvée dans la poche de papa. Jetais assis sur sa cuisse et malgré les cris de maman il était bien calme. Maman continua à crier jusqu’à l’insulter batard ! Rien qu’à entendre ce mot, papa avait vu rouge. C’est à cet instant qu’il a laissé éclater sa colère. Plus il s’énervait, plus cela amusait maman, et c’est à cet instant que la gifle a claqué ! J’étais abasourdie car c’était pour la première fois que je voyais mes parents en arrivé aux mains ! La gifle était violente que je commençais à pleurer à mon tour. Aussitôt il prit ces clés et sortis, mes deux parents me laissèrent là pendant que je pleurais. Ce fut le début de tout ! Désormais chaque fois que mes parents se disputaient et que cela allait loin, ils se battaient ! A mon tour j’héritais d’une bonne dose de correction pour un oui ou un non de la part de ma mère. Jetais devenu son souffre-douleur !elle me chantait aussi que c’était à cause moi qu’elle ne pouvait pas partir !
Je croyais pourtant qu’une mère était censée être aimante et protégé ses enfants ! Pourquoi maman me disait tout cela ? J’étais jeune certes mais je comprenais bien ce qui se passait. Papa je t’en ai toujours voulu pour ça chaque fois que tu levais la main sue maman mais je t’aimais bien malgré cela parce que toutes les fois qu’elle voulait me battre tu prenais ma défense ! Je me disais à la longue que tu le faisais pour moi. Ce fut dans cette atmosphère que je grandi mais sans personne pour me défendre !
Un soir alors que papa était rentré du boulot, une nouvelle dispute éclata. Je m’en rappelle comme si c’était hier car c’était la dernière fois que j’ai revu papa. Je repris à pleurer quand il me croisa dans le couloir et me serra fort en m’intimant d’aller me coucher. Le lendemain on m’annonça la mort de papa mais le plus cruelle c’est que je dû vivre avec cette ardoise du fils du monsieur qui a succombé dans une dispute de prostitué en se faisant poignardé.
Apres la mort de papa j’ai commencé à être baladé de maisons en maisons, de grands parents en grands parents ; de tantes en tantes car maman s’occupaient de son business. Finalement elle me confia à ma jeune tante, la vie chez elle n’était pas du tout facile. Entre les travaux domestiques et les injures jetais toujours en retard à l’école ; ce qui causait mes renvoies fréquents du lycée et même quand maman était convoqué c’était rare qu’elle se présente. Elle me laissait juste de l’argent et se cassait. Au début je trouvais refuge chez mes grands-parents paternels mais grâce à mon ami Max je finis par connaitre la rue et ses joies. On trainait dans les ghettos. C’est dans la rue que j’ai eu mon premier coup avec Amina, elle me dépassait juste d’un an à l’époque et travaillais dans un garbaodrome ; c’est aussi dans la rue que je tirai ma première cigarette ; c’est aussi dans la rue que je commis mon premier vol ! Je venais d’avoir 16 ans et je devais aller au bac. J’ai été arrêté ! Bizarrement ça ne me disait rien, je trouvais ça normal. La dame que je venais de voler était une dame de la haute mais en tant que mère elle décida de ne pas porter plainte. Je finis l’année scolaire chez mes grands-parents mais je n’avais pas pour autant raccrocher avec la rue. Les weekends quand je rentrais à la maison chez ma mère c’était tout le temps des disputes. Alors je fuguais pour retourner à la rue ! Après mon succès au bac elle décida de m’envoyer au camp ! Premier gros choc !