I- L'hémicycle
Ecrit par Anzim BAKARY
Acte 1: Au parlement
(Pour une élection législative apaisée et inclusive, le président
TCHÉKÉ de la république du NIMBE renvoie la majorité et la minorité à l’hémicycle
pour un examen de loi pouvant déboucher à un consensus)
-Président de l’Assemblé Générale: (La plénière s’ouvre sur
l’ordre du Président de l’AG)
Mesdames et monsieur, soyez les bienvenus. Vous n’êtes pas
sans savoir que nous traversons une période de crise et que nos actes et nos
comportements doivent refléter la paix si vraiment tel est notre souhait.
-Rapporteur de séance: Sont présents 10 députés sur les 83
pour la plénière dont 7 de la minorité et 3 de la majorité.
-Président de l’AG: Vu que la moitié des députés n’ont pas
répondu présents à l’appel soit 42/83, la séance est donc reportée à une date
ultérieure.
(L’hémicycle se vide peu à peu après l’intervention du président
de l’AG)
Acte 2:
(Micro-trottoir au marché KPAKPATO)
-Le journaliste: Bonsoir Mémé, comment allez-vous ce matin?
-MÉMÉ: Je rends grâce, le “soleil” est mon berger, je ne
manquerai de rien.
-Le journaliste: Le soleil vous dîtes?
-Mémé: Oui mon fils, Rien ne va surtout à l’ère de votre TCHÉKÉ,
c’est l’accalmie.
-Le journaliste: De votre ? N’avez-vous pas voté TCHÉKÉ
comme nous autres ?
-Mémé: “Ewoo”, j’ai voté SEBAGO.
-Le journaliste: Mais MÉMÉ ne voyez-vous donc pas que le
pays est en chantier? Et que d’ici-là nous seront propulsés au rang de
superpuissance africaine, encore que notre PIB a augmenté ces derniers temps.
-Mémé:(D’un ton ironique) Tchrrrrr, PIB taoun, c’est çà on
veut manger?
(Dans la foule, un inconnu surgit, Il s’agit de Mr AKIZA,
vendeur de mouton)
AKIZA:(Colérique) Ta président là, elle nous fait soufflir,
Dépis ki est veni là, elle nous fait soufflir.
-Le journaliste: (D’un ton Ironique) Donc c’est la ‘’soufflance’’...
-AKIZA: Voilààà c’est la soufflance même même. Partout c’est
AKA, galère, HOVÈ et prison.
-Tout le marché: Ayez pitié, Ayez pitié…..Nous souffrons.
(La foule étant agitée, le journaliste pris son pied au cou)
Acte 3 : De retour à l’hémicycle
(Toujours dans la recherche d’un consensus)
-Président de l’Assemblé Générale: Mesdames et monsieur,
soyez les bienvenus. Nous voici de nouveau rassembler autour de la même
préoccupation. Il s’agit de la recherche d’un consensus pouvant déboucher sur
une élection inclusive, libre et transparente. Cependant, nous n’allons plus
fonctionner sur la base des lois préétablies mais sur de nouvelles données. Vu
l’effectivité de cette plénière et en raison des pouvoirs qui me sont conférés,
j’ouvre cette séance.
-Rapporteur de séance: Sont présents 56 députés sur les 83
pour la plénière dont 20 de la minorité et 36 de la majorité
(Un député de la majorité se lève pour prendre la parole)
-Monsieur Bruyant : (A haute et intelligible voix) Excellence
monsieur le président, distingués et honorables députés, bonjours. Comme vous
le savez, nous fonctionnons sur la base d’un texte pré établi portant sur la
charte des parties politiques débouchant sur une élection inclusive mais fort
est de constater que le président dans ses propos vient de bannir ces textes en
la faveur d’une supposée nouvelle donnée.
(Un député de la minorité prend ensuite la parole)
-Monsieur Akowé : Monsieur le président, permettez-moi
de ramener à l’ordre ce macrocéphale écervelée. Pourquoi ceux de l’autre côté
voit le mal partout où une situation ne les favorise guère. Vous n’êtes pas
sans savoir que nous traversons une période de crise voire même un vide
juridique si rien n’est fait et donc qu’il faille trouver une solution
adéquate. A mon avis, le projet de loi proposé par le président ne pose aucun
problème à moins que vous ne soyez un trouble-faite.
(Monsieur Bruyant repris la parole)
-Monsieur Bruyant : (Sur un ton agressif) Monsieur
Akowé, auriez-vous le dos large pour pouvoir endosser les conséquences qui
découleront de cet affront. Non mais quel mégalomane ? Je pensais
connaitre le plus bête sur cette terre mais apparemment vous êtes le plus idiot
de tous.
(L’hémicycle se transforma en un ring de boxe entre monsieur
Bruyant et monsieur Akowé. Toutes tentatives pour apaiser les deux camps furent vaines)
-Président de l’Assemblé Générale: Vu le désaccord sur la proposition de loi et le malentendu qu’il y a entre les deux camps, je me vois obliger de mettre fin à la séance. La séance est levée.