Jouer avec le feu
Ecrit par Pegglinsay
Trois semaines plus tard...
Djamal
- Trop content pour toi bro ! dis-je à Éric.
- Ah tu sais !
- Félicitations mon ami ! Je savais qu’entre toi et Larissa c’était du lourd.
- Ben…elle a pris mon cœur mec ! J’ai cette femme dans la peau.
- T’es chanceux tu sais ! Tu as pu trouver l’âme sœur deux fois…
- Je sais et je remercie Dieu et c’est possible grâce à toi aussi mon pote. C’est grâce à toi que j’ai rencontré cette femme sublime.
- Sublime comme son amie Léa.
- …
- J’aime tellement cette femme, dis-je avec mélancolie. Mais je suis réaliste, je sais qu’elle aime son mari et que je n’ai aucune chance avec elle donc je me tais et la laisse tranquille. On ne se parle presque plus… sinon que des dossiers professionnels.
- Ben…t’as fait le meilleur choix Djam. L’amour…le vrai…n’est pas égoïste. J’espère que tu trouveras chaussure à ta taille.
- Peut être que je serai un éternel célibataire !
- Oh que non je veux une madame Djamal !!
- Lol, on verra mec, on verra.
- Tu commence à te faire vieux (dit-il en me donnant une tape à l’épaule) Tu dois penser à des mini Djamal.
- J’aimerais bien avoir un enfant mais je ne vais pas aller enfanter n’importe quel plan de cul !!
- Tu devrais commencer par te débarrasser de tes plan de cul…
- Why ?
- Ils représentent un obstacle pour ta vie sentimentale !
- Lol !! T’es sérieux mec !? De plus ce n'est pas comme si j'avais une collection!!!!
- Oh que oui. Tu devrais penser sérieusement à te poser mon gars.
- D’accord cher papa, je vais suivre tes merveilleux conseils, dis-je en me moquant de lui.
Je commande deux autres bières et demande à mon ami.
- Donc Larissa va te suivre à Jacmel ?
- Bien sur que oui ! c’est à Jacmel que se trouve mon gagne-pain donc c’est impensable de me voir marier et de ne pas pouvoir habiter avec ma femme !! A moins que je trouve un boulot à cinq chiffres dans un ONG de la capitale.
- Vous en avez déjà parlé ?
- On a déjà abordé le sujet même si ce n’est pas en long et en large mais elle est favorable pour le déplacement.
- Je vois, parce que ce sera un peu difficile de laisser une ville dans laquelle on a grandi et tout fait pour aller s’installer ailleurs. Je pourrais comprendre si elle est réticente face à ce déplacement.
- Oui je vois, c’est un sujet délicat et sensible.
- Ouais mec !
- Et comment va ma filleule adorée ? demandai-je.
- Elle se porte comme un charme. Elle est si excitée de voir son père marié et ne jure que par Larissa.
- Quand je dis que tu es bénis Éric ! Ce n’est pas facile qu’un enfant accepte rapidement d’avoir une belle-mère et vice-versa.
- Effectivement ! Le courant s’est vite installé entre eux pour mon plus grand bien.
- À ton bonheur mec ! dis-je en levant ma bière.
- À le notre bro!
**
**
Larissa
- Mademoiselle s’il vous plait, pourriez-vous vérifier mon compte je vous prie ? j’avais trois cent dollars us dessus mais j’ai constaté qu’un dépôt de dix mille dollars a été fait.
- D’accord je vais vérifier, me dit-elle en prenant mon carnet.
Deux minutes plus tard elle me dit :
- Comme vous pouvez le constater ce dépôt a été fait il y a cinq jours…
- Et je peux savoir qui l’a effectué ?
- Disons que madame…
- Non je veux savoir qui a fait ce dépôt sur mon compte ?? demandai-je avec insistance même si au fond de moi j’avais une idée sur qui pouvait me donner autant d'argent.
- Je vérifie…. C’est un certain de… Karl Durand.
- D’accord merci !
Puis je sors de la banque, rentre dans ma voiture et prends mon tel pour appeler Karl. Je voulais savoir pourquoi il avait déposé autant d’argent sur mon compte. Rapidement il décroche.
- Bonjour Larissa !
- Je peux savoir pourquoi ce dépôt ?
- Comment tu vas ?
- J’ai pas envie de faire la conversation Karl !! criai-je . Je t’ai posé UNE QUESTION BORDEL !!!
- Calme-toi chère ! on pourrait se voir pour en parler ?
- Je n’irai pas chez toi et tu le sais…
- On pourrait se voir dans un endroit public ! Pourquoi pas à Muncheez ?
- J’y serai dans quinze minutes maximum.
- Ah d’accord. Tu y seras avant moi alors…
- Je t’attendrai, l’interrompais-je.
Je démarre et environ dix minutes j’étais dans le restaurant et attendais Karl. J’étais plus qu’impatiente alors je l’appelle une deuxième fois. Ça sonne mais personne ne répond. Je fais l’appel une troisième fois puis il décroche :
- Dans cinq minutes je serai là, patience chérie !
- J’ai des tas choses à faire alors grouille-toi !!
Puis je raccroche et commande une bouteille d’eau. Dix minutes plus tard le monsieur se point et me demande de l’excuser pour le retard. Il s’assoie en face de moi et me sourit.
- Je veux savoir pourquoi ce dépôt, dis-je d’un ton ferme.
- Je vois que tu es toujours rayonnante…
- Je ne suis pas là pour t’écouter blablater Karl, l’interrompais-je
- Larissa ! Je voulais seulement te remercier pour tout ce que tu as fait…
- Et tu as pensé à me faire un dépôt de dix mille dollars !!!
- (Il me regarde sans rien dire et me demande si je ne veux rien commander)
- Non merci ! répondis-je.
- (il continue en disant) Te le donner en liquide tu n’aurais pas accepter donc… j’ai cherché dans mes anciens dossiers et j’ai trouvé ton numéro de compte et je l’ai fait.
- Ecoute Karl…
- Please Larissa, accepte cet argent. Je n’ai aucune arrière pensée. Je te le donne pour tous tes services rendus et pour que tu me pardonnes également.
- Je ne vais pas te cacher ou te mentir en disant que je n’en ai pas besoin mais j’ai pas envie que cet argent devienne un sujet de discorde entre moi et mon homme !
- Tu n’as qu’à garder cela pour toi ! T’es pas obligée de tout lui dire.
- Je ne suis pas obligée mais c’est un devoir. Je lui dit tout !
- (il me regarde en écarquillant les yeux) Tu l’aimes autant que ça ??
- Oui je l’aime énormément et c’est réciproque ! Dans un futur assez proche on compte se marier !
- (Il reste un moment silencieux et m’adresse un regard triste) j’aurai donné tout l’or du monde pour que tes yeux brillent comme ils brillent en ce moment en parlant de ton mec.
- Karlllll !!!
- J’aurai tout donné pour que tu m’aimes (il marque une pause et continue)… passons… Je voulais te remercie pour ça ! (il prend son tel et passe un appel) tu peux venir ma belle, dit-il à l’interlocuteur.
Deux minutes plus je vois une jeune fille ou plutôt une adolescente nous rejoindre et nous saluer. C’est en arrivant près de nous que je remarque que c’est la fille de Karl !
- Bonjour ! dit-elle.
- Larissa je te présente ma fille Emilie. Emilie voici Larissa.
- La fameuse Larissa me dit-elle en tendant la main.
- Bonjour ! Contente de te rencontrer en vrai.
- J’ai entendu beaucoup sur vous (dit-elle en prenant place) D’après ma mère vous êtes une briseuse de couple..
- …
- Mais d’après mon père vous êtes quelqu’un de bien et l’sms que vous m’avez envoyée me confirme que vous n’êtes pas aussi mauvaise.
- Je ne suis ni ange ni démon. Je ne suis qu’une humaine avec une tonne de défauts.
- Je vous remercie pour l’aide que vous avez apportée à mon père. Sans vous je n’aurai pas su que son état était si critique.
- Je t’en prie ! dis-je calmement.
- C’est pour cela je vous demanderai d’accepter le cadeau de mon père…
- Je …
- Non attends, il l’a fait sans arrière pensée. Je te jure ! continue sa fille.
- Elle dit la vérité Larissa (Il prends ma main qui était sur la table). Je ne veux que ton bonheur dear !
- Je trouve bizarre que ta fille, soit dit en passant qui me déteste tant, veut me convaincre d’accepter ton argent.
- Je ne vais pas dire que je ne vous déteste plus, c’est toujours le cas mais je sais être reconnaissante. Comme mon père compte rentrer aux Etats-Unis pour se soigner et entrer dans un centre pour alcolo alors il a voulu vous voir une dernière fois. Sachant déjà que vous allez refuser son cadeau, il m’a demandée ce matin de l’accompagner pour vous voir. Je voulais également vous remercier de m’avoir un peu secouée dans ce message vocal de la semaine dernière. Sinon je n’aurai pas mis pied en Haïti surtout si c’était mon père qui me l’avait demandé. Alors…
- (Je ne savais quoi répondre puisque cette situation m’embarrassait. Je ne vais pas mentir, j’ai bien envie de garder l’argent mais j’ai pas envie qu’Éric me met les bâtons dans les roues à cause de tout ceci. Il faut que je me décide. hmmmmm) Bon c’est d’accord. Mais j’espère que ce n’est pas un cadeau empoisonné !
- Non Larissa, tu sais que t’aime trop pour ça ! et en plus c’est pour me faire pardonner pour la dernière fois.
- (je retire ma main de la sienne et le toise. Je ne voulais pas que sa fille sache ce qu’il avait essayé de me faire il y a deux semaines de cela) Bon…je vais vous laisser.
- D’accord, et merci encore une fois, me dit Emilie en me serrant la main.
- Je t’en prie (je me tourne vers son père) Adieu Karl !
- Adieu Larissa.
Je sors du restaurant tout en réfléchissant à ce que je devrais dire à Éric. Certes j’ai accepté mais comment va réagir Éric ? Ça je le saurai que ce week-end lors de son retour à la maison.