KAIRA :partie 1
Ecrit par Ibtissem
KAIRA : partie 1
Je m'appelle kaira ,je viens de fêter mes 30 ans, je suis toujours seule , j'arrive pas à me mettre en couple, voici mon histoire . je suis la seule fille de mes parents, je suis l'ainée de 3 garçons. Mon père n'a jamais voulu de filles qu'il qualifie d'inutiles et de probables prostituées qui ne porteraient que le nom de leur maris, perdant ainsi le nom de famille. J'ai donc grandi sans amour paternel. Il jouait tout le temps avec mes frères, mais quand je m'approchais de lui, il me disait d'aller chez ma mère. Petite encore je ne comprenais pas , je pensais que tous les papa étaient ainsi avec les filles, j'ai eu le déclic à 12 ans quand j'ai rendu visite à une copine de classe, dont le papa était très câlin, prévenant et tout.
Ce dernier a voulu me témoigner son affection en caressant mes cheveux un jour, je me rappelle encore que j'ai pris la poudre d'escampette car pour moi c'était pas bien! J'ai évolué ainsi toujours dans mon coin observant mes frères et mon père jouer. Je n'avais pas non plus le droit d'avoir le type d'amies que je voulais. Plusieurs fois, mon père a eu à renvoyer des copines de classe qu'il trouvait un peu trop légères , genre dévergondées, alors que je n'en percevais rien.
J'étais timide et renfermée et elles étaient joyeuses, ouvertes et j'aimais leur compagnie. Chaque fois que j'en trouvais une qui me faisait oublier que j'étais seule, il se débrouillait pour la chasser de ma vie avec des menaces d'aller voir ses parents , c'était toujours un scandale et c'était en pleurs que je devais rompre mes amitiés. Au final, je me suis carrément renfermée, je ne voulais plus être approchée car je craignais encore de devoir mentir pour éloigner les filles. La dernière a pleuré beaucoup et a traité mon père de monstre sans cœur; depuis elle ne me parle plus .
Mon père était tellement sévère avec moi que j'étais incapable de réfléchir par moi-même. Il me frappait pour un oui ou pour un non, pour des fautes commises par mes frères qui refusaient d'assumer et me faisaient porter le chapeau. Revenant de l'école, c'était avec des baffes que j'étais accueillie sans savoir pourquoi, c'était après qu'il prenait le temps de m'expliquer ce que j'avais fais. Quand je lui disais que ce n'était pas moi et même avec preuve, il ne s'en excusait jamais .
J'avais 15 ans, quand j'ai eu mon premier ras le bol, je pleurais à chaudes larmes attendant que ma mère revienne du bureau pour avoir une conversation des plus sérieuses avec elle . Je voulais en fait lui demander s'il était réellement mon père .Je reçus la plus grosse gifle de ma vie! Elle ne me tapait jamais, elle se contentait de me rabrouer quand je me plaignais du comportement de mon père. Elle me donna comme réponse à cette gifle : ca t'apprendra à me manquer du respect, donc tu veux dire que j'ai trompé ton père pour t'avoir quoi ?
Moi : Mais maman ce n'est pas à cela que je faisais allusion
elle: tait toi ! Et que je ne t'entende plus , tu m'as comprise ??
Là j'ai des doutes, je commençais à me demander si elle aussi était ma mère, je voulais des réponses c'est tout, je voulais communiquer , mais personne, ni elle ni mes frères , encore moins mon papa n'avait mon temps . je commençais même à me demander si je n'étais pas une malédiction , pourquoi les autres parents étaient doux avec leurs filles ? Pourquoi les miens ne m'aiment ils pas ? Car oui, je me sentais mal aimée. Est-ce parce que j'étais la première enfant née ? Mais non ce n'était pas notre coutume, on était des haoussa.
Mon père était d'une violence telle qu'il passait son temps à renvoyer les boys de la maison parce qu'il trouvait qu'il s'approchaient trop de moi, il me frappait aussi sans que je sache ce que j'avais véritablement fait . C'était aussi mal de parler aux domestiques sauf la vieille qui servait de boniche qui lavait les assiettes et balayait la cour de la maison. Ma mère ne me défendait jamais ; tout ce que papa faisait était normal à ses yeux.
Elle se contentait de dire : il t'éduque , tu lui seras reconnaissant un jour . Quand je n'allais pas à l'école les mercredis soir , j'étais dans la cour avec le cuisinier qui m'apprenait beaucoup de choses et j'aimais bien, il était rigolo, me parlait, m'éduquait, bref le nounou parfait Il avait une quarantaine d'années et avait des filles de mon âge, donc c'était si naturel pour lui d'être tendre avec moi. Je devais me cacher quand mon père entrait dans la maison ou en ressortait pour éviter qu'il ne me voit parler avec les domestiques hommes.
Puis vint le jour tant redouté par les mamans, j'avais mes règles. Je venais d'avoir mes 15 ans et je me souviens que ma mère m'amenait régulièrement faire des contrôles gynécologiques car je tardais à les avoir. Elle profitait aussi pour savoir si j'avais toujours mon hymen ou pas. j'étais lessivée à chaque fois que je devais écartée les jambes à des inconnus hommes comme femmes . Je me sentais diminuée, violée dans mon âme. Mes parents ne me faisaient pas confiance à ce point? Je sus après que le contrôle gynécologique était demandé par mon père et ma mère appliqua sa recommandation sans m'expliquer quoi que ce soit .
J'étais tel un robot téléguidé dans tout ce que je faisais, jusqu' a ce que je devais porter comme habit était dicté par papa. Point de jupes, que des pantalons et des chemisiers. Pourquoi ? pour éviter d'afficher ma féminité. Mon père m'inscrivit au cours de self défense en tai kondo ou j'excellais avec brio jusqu'à la ceinture noire . C'était éprouvant, car je n'aimais pas la violence. Il m'interdit de me maquiller ni de faire mes cheveux comme le faisaient les filles de mon âge. j'avais l'allure d'un garçon manqué toujours les cheveux en chignon. souvent il demandait à ce que ma mère les coupe en garçonnet.
j'avais une douleur de chien et la vue du sang m'effraya au plus profond de moi, j'étais seule à la maison quand cela m'arriva. j'en savais quelque chose vue qu'on nous en parlait à l'école mais je redoutais le comportement de mon père si jamais il venait à l'apprendre. J'avais tâchée mon pagne ce jour là et me précipitais dans la douche pour me laver quand mon petit frère y entra , javais oublié de fermer la douche à clé. Il vit le sang partout qui dégoulinait de mes jambes, il courut aussitôt. Mon secret n'allait plus en être un j'en étais sûre et certaine, et j'éclatais en sanglots en même temps .
Je pris un pagne que je déchirais en petits morceaux que je disposais dans mon slip. Mes seins étaient douloureux, mon bas ventre en feu. J'ai cru devenir folle tellement je souffrais. Ma mère arriva enfin, j'entendis le klaxon de sa voiture, il était 18H 30, mon cœur se mit à battre la chamade ,j'étais allongée dans ma chambre et j'avais une vessie d'eau chaude sur le bas ventre quand elle et papa rentrèrent en trombe
Mon père: est ce vrai que du sang coulait de tes jambes ?
Ma mère: parle ! Personne ne t'a touchée au moins ?
Je n'arrivais même plus à répondre, tiraillée entre la douleur au bas ventre, le stress de ce questionnaire digne d'un film policier , je les regardais seulement
Mon père: tu vas parler bon sang ?
Moi: est ce un crime aussi d'avoir ses règles ? Je croyais que toutes les filles de mon âge les avaient ?! Pour la première fois de ma vie , je parlais mal à mes parents , j'en avais assez d'être persécutée . Ils me regardèrent ahuris par ma réponse .
Mon père: c'est à nous que tu parles ainsi ? Il s'apprêtait à me gifler quand j'esquivais son coup
Moi: papa, je ne sais pas si tu t'en rends comptes, mais je suis dorénavant une femme et non une petite fille
Ma mère: héyiii …. Donc tu as poussé des seins et tu vois du sang , ca y est quoi ?
Ils se mirent à deux pour me frapper en y ajoutant :
mon père: j'espère que tu sais que maintenant plus que jamais que tu ne dois pas t'approcher d'un homme. T'as pas intérêt à ramener une grossesse ici , sinon….
Ils s'en allèrent en claquant la porte, me laissant avec mes bleus, ma douleur , mes larmes. Je ne mangeais pas cette nuit lâ; je restais vautrée dans ma chambre me posant mille et une questions….
Kaira est mal en point psychologiquement, mais ses parents ne s'en apercevaient pas, que va t'il se passer à partir de maintenant, nous le saurons dans la 2e partie .