La bataille

Ecrit par Ionesco

Le lendemain, Frederick rentra sur Abidjan avec Alex. Il appela M. Amani et lui demanda de lui accordé du temps en dehors de la maison. Ils se virent le vendredi et s’entretint longuement. M. Amani vint avec sa femme à qui Frederick demanda aussi pardon pour le mal cause à leur fille.

- Mon fils, nous on te pardonne. Mais Ellyn ne le fera pas aussi facilement. Mais nous lui parlerons. Après la tache la plus dure te reviendra.

- Merci maman. Je saurai lui faire reprendre confiance en moi.

- Alors, du courage à toi et surtout bonne chance Frederick

Frederick se tourna vers M. Amani.

-Tonton, puis-je te demander une faveur s’il te plait ?

- Oui, vas-y. Je t’écoute.

- S’il te plait, aide-moi à reconquérir Ellyn. Tu la connais mieux que personne et elle t’écoute. S’il te plait, dis-moi ce que je dois faire et je le ferai.

- Je t’aiderai parce que je sais une chose. C’est qu’Ellyn t’aime sincèrement. Mais la connaissant, tu sais qu’il n’est pas facile de lui faire changer d’avis.

Frederick acquiesça.

-Je t’aiderai mais je ne te garantis rien.

- Merci tonton.

Le couple Amani rejoignit son domicile.


Trois mois  s’étaient écoulés depuis la rencontre de M. et madame Amani d’avec Frederick. Frederick avait usé de tout moyen pour se faire pardonner auprès d’Ellyn, mais celle-ci ne voulait plus rien savoir de lui. De Fanie à M. et Mme Amani, en passant par Marc, Alex, Steene, Alan et même Arnoux, personne n’avait réussi à faire entendre raison à Ellyn. Celle-ci dépérissait à vue d’œil et s’était renfermée, ne s’adonnant qu’à ces études. Frederick n’avait pas non plus baissé les bras. Il avait décidé de laisser passer du temps de sorte qu’elle puisse digérer tout ce qu’il y avait eu et qu’elle soit disposée à l’écouter.

Ce vendredi, en quittant les bureaux de la BOA, Frederick avait décidé d’obliger Ellyn à l’écouter. Il était convaincu de l’amour qu’elle lui portait et se disait qu’il fallait juste trouver la méthode adéquate pour lui demander pardon pour tout le mal fait. Il décida de l’inviter ce week-end et appela M. Amani qui acquiesça après en avoir parle avec sa femme. Quand Ellyn rentra, sa mère lui dit de se préparer pour l’accompagner, ce qu’elle s’empressa de faire. Mme Amani feignant un malaise chargea sa fille d’apporter une petite valise au parking et que quelqu’un viendrait la prendre pour la conduire au lieu indiqué. Dix minutes plus tard, un homme vint la prendre et la conduisit dans le quartier de Marcory. Il stationna devant une splendide villa aux couleurs beige marron qui témoignait de l’élégance du propriétaire. Quelques peu intimidée, Ellyn descendit de voiture et suivit le majordome qui l’invitait a entrer.

Le salon, décoré avec gout, était faiblement éclaire comme s’il s’agissait d’une rencontre amoureuse. Apres qu’il l’eut installe, le majordome s’était éclipsé et la maison paraissait soudain vide à Ellyn. Une musique en fond sonore s’élevait d’une salle ce qui intrigua de plus en plus Ellyn. A quoi rimait tout cela, se demandait Ellyn. Elle se leva et se dirigea vers l’entrée vitrée, mais s’aperçue qu’elle était condamnée tout comme les autres issues qu’elle avait essayé. Elle retourna au salon chercher son sac et appeler sa mère car elle n’y comprenait rien. Elle ne le trouva pas et faillit devenir folle. Cette maison lui sembla étrange et elle prit peur. Elle se dit qu’elle s’était certainement fait enlever mais chassa cette idée noire rapidement. En pleine réflexion, elle s’interrompit en entendant des pas étouffés par le tapis en provenance des escaliers. Un léger parfum de Dior flottait dans la pièce. Ce parfum, même entre mille, elle l’aurait reconnu.

Frederick se tenait debout au bas de l’escalier la fixant. Ellyn n’arrivait pas à y croire et avait du mal à tenir debout tant elle était bouleversée. Il s’avança lentement vers elle et l’embrassa sur les lèvres. Les battements de son cœur s’accéléraient au fur et à mesure sans qu’elle n’arrive à les contrôler. Devant son trouble, Frederick lui prit la main et l’invita a s’asseoir. 

Ellyn remise de son trouble, retira vivement sa main de celle de Frederick et s’éloigna de lui.

- Ellyn… commença Frederick.

- Qu’est-ce que tout cela signifie ? Alors tout ça ce n’était qu’une mascarade ?

-  Ellyn, laisse-moi t’expliquer.

- Toi, tais-toi ! Je n’ai rien à te dire et je ne veux pas t’écouter. Tout ce que je veux, c’est sortir d’ici et rentrer chez moi. Alors s’il te plait, ouvre-moi la porte pour que je puisse m’en aller.

- Je ne te laisserai pas partir tant que nous n’aurons pas parlé.

- Parler ? Avec toi ? Et pour dire quoi ? La dernière fois, chez toi avec ta Aicha, tu as été très clair ! Je ne t’importune plus alors fais de même ! OK ?

- Ellyn s’il te plaît. Je sais que j’ai mal agit mais…

- Pas besoin de te justifier Frederick. Il n’y a absolument plus rien à dire. Fais ta vie et j’en ferai autant. D’ailleurs, je ne suis personne pour toi pour que tu aies à te justifier alors garde les pour toi. Moi j’en ai ni besoin, ni envie de les entendre

- Tu m’en veux a ce point ?

- Je ne t’en veux pas Frederick. Je te déteste ! Pour tout le mal que tu m’as fait alors que je n’avais rien fait. Tu ne m’as pas laissé m’expliquer ! Tu n’as rien voulu savoir ! Rien ! Et tu voudrais que je t’écoute ! Pourquoi le ferai-je ?

- Parce que toi, tu n’es pas comme moi et tu sais que je ne t’ai jamais menti à propos de mes sentiments.

- Tes sentiments ! Parce que tu en avais pour moi et tu m’as jeté de la sorte de chez toi ? Au fait, où est elle ta chère et tendre épouse car tu m’avais dit que tu te marierais avec elle. J’espère que tout va bien pour vous ! Et d’ailleurs, je m’en fiche ! Ca ne regarde que toi et toi seul. C’est ta vie et je n’en ai rien à foutre !

- Ellyn, je veux juste que tu m’écoute et Aicha n’est pas mon épouse et elle ne le sera jamais.

- Ca ne me regarde pas. Que tu en ais mille ou une c’est ton problème ! Moi je veux rentrer chez moi !

- Tu ne t’en iras pas tant que tu ne m’auras pas écouté Ellyn et je suis au sérieux. Je peux te garder même un mois si je le veux car tes parents me l’ont permis.

- Non, non, non ! C’est impossible ! Mes parents n’accepteraient pas ça encore moins avec ce que tu as fait. Tu n’es qu’un menteur Frederick Foucault, incapable de changer, arrogant et imbu de sa personne. Trop riche, trop gâté ! Je ne veux rien avoir à faire avec toi. Je te déteste Frederick au plus au point, tu ne l’imagine pas.

Frederick n’en revenait pas qu’Ellyn lui jette tout ca au visage. Il ne comprenait pas qu’elle, si douce et si gentille, soit aujourd’hui pleine de haine pour lui. Il savait qu’il avait blessé par ces propos et son comportement mais pas jusqu'à ce point. Ellyn, face à lui, pleurait. Elle lui en voulait terriblement surtout après avoir vu les vidéos de Carène et Fred que celle-ci lui avait envoyé, faisant l’amour. Il avait nié avoir eu une relation avec elle or il était allé a coucher avec elle plus d’une fois. Ces derniers mois avaient été un calvaire pour Ellyn qui se faisait harceler par les amantes de Frederick. Elles lui avaient montrés des photos d’elles et lui, et d’autres étaient même venues à l’attendre devant l’université pour la menacer. Se retrouver devant lui était la goutte qui avait fait déborder le vase. Frederick ne disait rien tant il était choqué par les propos de la jeune fille. La voyant pleurer, il voulu la prendre dans ces bras mais eut peur de se voir refouler

Ellyn, qu’ai-je fais pour que tu me haïsses à ce point ? demanda Frederick en la fixant.

Ellyn libera toute cette douleur qu’elle gardait pour elle toute seule et lui raconta toute l’histoire. Les appels d’Aicha, les vidéos de Carène, les menaces de Marilyne…et ces propos à lui qui lui avaient fendu le cœur en premier. Elle ne pouvait retenir ces larmes qui déferlaient comme une cascade sur sa joue. Frederick  ne peut dire un mot quand Ellyn eut fini. Le silence s’était installé depuis près de trente minutes. Frederick gardait la tête baissée ne sachant quoi dire à Ellyn, ni par quoi commencer.

Un amour à toute épr...