La famille

Ecrit par leilaji

Chapitre 23

 

****Alexander****

 

Cela fait un mois que je la vois « conspirer » dans mon dos. Ça m’amuse énormément. Je connais Leila et je sais ce qu’elle manigance parce qu’elle s’y prend avec tellement de sérieux qu’on a l’impression qu’on vient de lui confier le dossier du siècle.

 

Elle veut me faire une surprise pour mes 37 ans. Evidemment, je ne veux pas lui gâcher l’effet de surprise escompté et je fais celui qui ne s’est rendu compte de rien.

 

Et elle y met le paquet. Elle a réservé la salle de réception d’un hôtel renommé de la place situé pas très loin de l’aéroport. Je devine aisément pourquoi elle veut marquer le coup. L’esprit de compétition, on ne fait pas d’une panthère un chat. Elle est comme ça Leila, en toute circonstance. Même pour une simple fête d’anniversaire, elle use toutes ses méninges. Comme je lui ai fait une belle surprise pour son anniversaire, elle veut me prouver qu’elle peut faire encore plus fort que moi. C’est de bonne guerre ! Mais elle va perdre à son petit jeu, parce que j’aurai un coup d’avance sur elle. J’ai toujours un coup d’avance sur elle. Il faudra bien qu’elle s’y habitue. Il faut dire qu’elle est tellement concentrée sur l’organisation de  l’évènement qu’elle ne s’est même pas rendue compte que de mon côté, je lui ai aussi préparé une belle surprise. Ce qu’elle ignore c’est que je vais profiter de la présence des personnes qui nous sont chères pour demander sa main.

 

Voilà ! L’évènement sera à la hauteur de ce qu’elle représente pour moi. Si elle dit « oui » bien entendu. Pourvu qu’elle dise oui.

 

Je suis dans mon bureau avec Denis que j’ai convié au choix de la bague de fiançailles. Il m’a aidé à faire venir de France, pour un bref séjour, une jeune femme représentante itinérante de la marque « Cartier». Elle est venue à 10 heures tapantes et a ouvert devant nous sa « boite à bijoux ». Les bagues étaient toutes plus belles les unes que les autres  et leurs pierres scintillaient de mille feux. Franchement, j’avais du mal à arrêter mon choix. Denis, aussi pragmatique qu’à son habitude a tout bonnement demandé quelle était la plus chère. J’ai levé les yeux au ciel en signe d’agacement.

 

     C’est comme ça que tu choisis une bague toi ?

     Bah quoi. Plus c’est cher, plus elles aiment. Ne te prends pas la tête. Et puis franchement, je ne sais pas pourquoi t’es aussi pressé de te mettre la corde au cou. Le mariage c’est pour les gays maintenant. Les vrais hommes restent célibataires.

 

Il rigole ce béta. Il rigole alors que moi je suis extrêmement stressé. Je me tourne vers la vendeuse et lui demande conseil.

 

     Il est important de choisir la bague en fonction du style de votre moitié, suivant sa personnalité et ses gouts. La tradition veut qu’on offre un diamant solitaire à sa fiancée, mais vous pouvez être plus audacieux et original.

     Non, je veux respecter la tradition, un solitaire ce sera parfait.

Je crois que pour la première fois de ma vie, je transpire des mains. Le split de ce bureau ne fonctionne plus ou quoi ? La vendeuse elle est très à son aise. Avec son chignon strict et son tailleur de femme d’affaire, elle correspond tout à fait à l’image que l’on se fait d’une vendeuse de diamant.

 

     Combien de carats ? Plus il y a de carat plus vous ferez sensation. Par ailleurs à quelles gemmes avez-vous pensé ? Telle que vous me la décrivez, peut-être un rubis. C’est la pierre de l’amour mutuel, de la passion.

     Non pas de rubis. Je veux un diamant. Que signifie le diamant ?

     La pureté, l’amour éternelle, la paix, la pérennité…

 

C’est exactement ce qu’il nous faut. De quoi « apaiser » un peu notre passion. Un diamant sera parfait et pendant qu’elle continue de vendre ses produits, mon regard s’arrête sur une bague et une étrange émotion me bouleverse. Je pointe le doigt sur la bague qui a attiré mon regard. Je n’ose pas la prendre moi-même de peur de la casser par maladresse.

 

     Belle trouvaille. La bague se nomme Ballerine. C’est l’un de nos modèles phares.

     Je la prends.

 

Quelques minutes plus tard, je réglé l’achat et le reliquat du déplacement de la vendeuse et elle s’en va. Une fois l’écrin et la bague dans ma poche, je me sens tout fier de moi comme si je venais d’escalader avec succès une montagne. Denis ne me quitte pas des yeux une seconde.

 

     A Londres, on en a vu des mariages indiens, les cérémonies, les danses, la famille hein … Devdas !

     Où veux-tu en venir ? je lui demande en contemplant toujours la bague.

Je suis sûr et certain qu’elle lui plaira, le reste n’a pas d’importance. Puis je lève les yeux vers Denis.

     Tu veux vraiment te marier sans ta famille ?

     Tu sais très bien que je n’ai pas vraiment le choix. Je préfère qu’ils me croient mort…

     Ne me dis pas qu’après toutes ces années, tu es encore en colère contre ton père. Tu les punis toujours pour t’avoir éloigné d’eux ?

     Je ne suis pas en colère.

     Arrête c’est à moi que tu parles mec. La colère c’est ton moteur. Fais les venir, la fête n’en sera que plus belle.

     On sent que tu ne connais pas ma famille.

     Si tu m’en as déjà parlé. Mais tu n’es plus le gosse à qui on peut imposer une décision. Tu es un homme maintenant et tu t’apprêtes à fonder ta propre famille. Fais les choses proprement. Et puis finalement la petite togolaise là, en vaut peut-être la peine. Si elle a su me défier, même ta dragonne de mère ne pourra rien face à elle.

     Hé un peu de respect pour ma mère.

     Et les enfants vous en avez parlé. Moi je sais que tu es gaga des enfants mais elle, le sait-elle ?

     Elle m’en fera autant qu’elle pourra. Je veux une très grande famille. Etre fils unique ça ne donne jamais rien de bon.

     Et tu crois qu’elle va abandonner sa carrière pour te pomper des gosses ?

     Pourquoi tu le dis aussi vulgairement ? Elle me fera des enfants. Arrête avec ça.

 

Je me lève et nous sert un verre à tous les deux. J’aime ces moments où Denis redevient lui-même. Ou il oublie le personnage qu’il a  créé pour contrer tous ceux qui lui ont fait du mal. Ces moments où il me parle comme le frère qu’il est pour moi. Ces moments sont rares alors j’en profite. Bientôt, il se remettra à me parler d’argent et encore d’argent… Compter les billets le rassure.

 

     Si seulement Leila pouvait t’entendre parler d’elle comme ça.

     Lui dis rien. Elle aime me détester et je le lui rends bien. Je trouve ça divertissant.

     C’est toi qui vois.

     Tu lui as dit pour tes origines.

     Seulement ce qu’elle a besoin de savoir.

     La fortune familiale ?

     Cette fortune n’est pas à moi. Je te rappelle qu’on m’a renié !

     C’est toi qui vois, dit-il à son tour.

 

Puis il se lève après avoir vidé son verre.

 

     Je dois me préparer pour ce soir.

     Ma fameuse fête surprise.

     Lui gâche pas son truc, t’auras intérêt à faire semblant d’être surpris où je te casse la gueule.

     Très drôle.

 

Et il s’en va. Je me retrouve seul à mon bureau. Denis a raison. Il est temps que j’affronte mes parents. Je vais les faire venir.

 

****Leila****

 

Madame l’ambassadrice a chargé l’un des assistants de son mari d’accueillir la mère et le père d’Alexander à l’aéroport pour les faire venir directement à la fête que j’organise pour leur fils. J’espère seulement qu’ils ne seront pas trop fatigués par le voyage. Elle espère que ça jouera en ma faveur. J’espère encore plus fort qu’elle en vérité. Parce que j’ai tourné et retourné le problème dans tous les sens et j’ai décidé au final de tenter ma chance même si c’est risqué. Quand Alexander verra comment je me suis mise en quatre pour tout organiser afin de lui faire honneur, il n’aura plus aucun doute sur mes sentiments pour lui. Et partir de là, il n’y aura plus de cachoteries. Plus jamais. Je lui dirai maintenant tout. Je veux lui faire honneur. Pour ses 37 ans, pour sa réussite au Gabon, pour ce qu’il est en train de faire avec la holding OLAM, pour la femme qu’il a faite de moi. C’est mon homme et je veux que tout le monde le sache.

 

C’est mon homme !

 

J’ai dû déplacer Béatrice à l’appartement pour s’occuper de ma coiffure et Nadine pour le maquillage. Elles ont promis de faire de moi une princesse pour que les parents d’Alexander puissent me trouver à leur gout. Mes épaules sont nouées par le stress. J’ai comme l’impression de me préparer pour mon mariage. Je ne sais pas si ça suffira. L’avenir nous le dira. Je ne peux m’empêcher de tripoter mon médaillon, j’espère qu’il me portera bonheur.

 

Encore une dernière fois, je répète la scène dans ma tête. Pendant que les hôtesses de l’agence MAGICGEORGIA s’occuperont des invités, je jetterai un dernier coup d’œil à la salle. Puis on éteindra les lumières pour l’entrée du gâteau et des bougies scintillantes. L’assistant fera doucement avancer ses parents. Je me glisserai à ses côtés et il pourra découvrir la surprise pour sa fête quand les lumières seront de nouveau allumées.  

 

Connaissant Alexander, ce sera une colère noire contre moi, mais je suis prête à essuyer ses foudres si ça peut permettre d’apaiser sa conscience. Parce que je sais qu’il n’aurait pas pu continuer longtemps ainsi. Malgré sa colère, Alexander voue à ses parents un amour quasi dévotique, il ne les oublie jamais dans ses prières, jamais. Et j’aurai dû accepter qu’il sacrifie cette partie de son cœur pour moi ? Je suis peut-être égoïste mais je refuse de l’être avec lui. Pas après tout l’amour qu’il me donne continuellement.  

 

Et moi, que ne donnerai-je pour pouvoir voir ma mère ne serait-ce que quelques secondes. Lui dire combien de fois je l’aime et la remercier pour la personne forte que je suis car je lui dois tout. J’aimerai tellement qu’elle me voit au bras d’Alexander, qu’elle réalise que tous les hommes ne sont pas des monstres et que j’ai pu trouver ma perle rare. Et c’est cette occasion que je vais offrir à Xander pour son anniversaire. L’occasion d’oublier le passé pour que nous puissions construire notre avenir.

 

DE TOUTES MANIERE LES DES SONT JETES ou comme dit Elle : CABRI MORT N’A PLUS PEUR DU COUTEAU.

 

Elle est folle. Mais elle m’a beaucoup aidé pour tout organiser. Elle dit qu’elle s’entraine pour mon mariage car elle compte bien l’organiser dans les tous prochains mois. Elle est certaine que tout se passera bien. Pourvu qu’elle ait vu juste.

 

20 H 30 au Nomade.

****Alexander****

 

Quand elle m’a fait entrer dans la salle et que tous les invités présents se sont mis à applaudir et à entonner « joyeux anniversaire », j’ai dû plaquer un air surpris sur mon visage et remercier chaleureusement la salle le temps que dure les applaudissements. Et étrangement, je ne pensais pas à l’anniversaire en lui-même, au temps qui passait, à mes amis, connaissances et collaborateurs présents dans la salle. Je pensais juste à cette magnifique femme devant moi. Et je pensais à la bague. Je n’arrivais à penser à rien d’autre. 

 

La soirée est réussie et certains invités indiens se sont mis à surnommer Leila : « Leila jaan ». Ce qui veut dire « Leila la bien aimée ». Ils vont savoir bientôt à quel point elle est bien aimée quand je lui offrirais devant tout le monde, la petite chose qui est cachée dans ma poche. Je replonge une nouvelle fois ma main dans la poche de mon pantalon pour vérifier que je ne l’ai pas oublié au bureau. La bague est là. Je cherche Denis des yeux, il bavarde avec Elle et me fait un clin d’œil de soutien. Bientôt l’heure de la sortie du gâteau. Je transpire comme un porc.

 

L’heure avance et le gâteau fait son entrée. Malgré l’obscurité instaurée dans la salle pour donner de l’effet aux bougies, je tente autant que je peux de me rapprocher de Leila. Mais les gens se pressent autour du gâteau. Ils se dirigent vers moi en applaudissant et j’en suis empêché. Finalement, je ne sais pas pourquoi le gâteau est emmené dans une autre salle. Les invités le suivent. Qu’à cela ne tienne, j’attendrai tout simplement qu’on allume la lumière et je les y suivrais aussi.

 

****Leila****

 

Alexander a tenté de se rapprocher de moi, mais certains invités un peu trop enthousiaste l’en ont empêché. De toute manière, le clou du spectacle ce n’est pas moi mais ...

 

SA FAMILLE !

 

La lumière s’est allumée. Les invités sont tous dans la salle à côté. A la dernière minute j’ai estimé qu’il fallait de l’intimité pour les retrouvailles de Xander avec sa famille. Seul Denis et l’ambassadrice sont restés. Elle par contre a dû suivre le gâteau pour s’occuper de son découpage et de sa distribution.

 

Ils sont là. Comme je l’avais prévu. C’est fantastique. Tout est parfaitement synchronisé. Je vois la mère d’Alexander. Je la reconnais malgré la distance, grâce à la photo de leur famille qu’Alexander conserve dans un vieux livre. Mais je ne vois pas son père. Sa mère par contre a beaucoup vieilli par rapport à la photo. Néanmoins, elle demeure une belle femme pleine d’allure. L’ambassadrice s’est rapprochée de moi et me sourit. Pour le moment tout est absolument parfait de ce côté.

 

Je me tourne maintenant vers Alexander. Il est resté figé. Il regarde la salle, l’air complètement perdu, comme s’il ne savait plus très bien où il se trouvait puis regarde sa mère. Il est toujours immobile à cette même place. De l’autre salle, on entend le bruit sourd des bouteilles de champagnes qu’on ouvre. Cela semble le réveiller. Il tourne son visage vers moi à la recherche de soutien. Il a l’air d’un enfant. J’ai le cœur qui se serre devant son visage habituellement si dur, soudainement adouci par la vision de sa mère.

 

Je respire un peu mieux. Il n’est pas en colère. Dieu merci, il n’est pas en colère. Juste paralysé par la peur d’avancer vers elle. Sa mère. Mais où est son père ? Et qui sont ces gens derrière elle ? Ce n’est pas grave. Je fais un léger signe d’encouragement à Alexander. Je sais qu’il comprendra.

 

Avance mon bébé. Avance. 

 

Il n’y arrive pas. Il reste là. C’est finalement sa mère qui s’avance vers lui et le prend dans ses bras. Il doit se courber pour se laisser faire. On le sent ému mais Alexander reste Alexander. Il ne pleure pas. Ça doit bien faire 25 ans qu’il n’a pas vu sa mère et il ne pleure pas. Elle lui caresse les cheveux et le serre encore plus fort. Lui reste droit comme un i. Denis se rapproche de moi.

 

     Je crois que là, t’as fait fort. Je n’aurais jamais pu imaginer que tu ferais venir ses parents.

     Je te l’ai dit, je suis prête à tout pour lui.

 

Il est temps que je m’avance vers lui. Sa mère va devoir compter avec moi dans cette histoire de retrouvailles.

 

****Alexander****

 

Ce doit être un rêve éveillé. Peut-être qu’après avoir bu avec Denis dans mon bureau je me suis endormi et là je suis en plein dans mon rêve. Ce ne peut être ma mère, ici au Gabon, en face de moi. Elle a vieilli. Je la reconnais mais en même temps j’ai l’impression de voir une autre femme en face de moi. Elle me parle mais je ne comprends rien à ce qu’elle me dit, mon esprit est bien trop embrumé par la surprise de sa présence à mon anniversaire. Combien de temps déjà qu’ils m’ont banni ? 20 ? 25 ans. Où est mon père ? Où est l’homme qui n’a plus voulu de moi comme fils ?

 

Oh arrête Khan ! Tu n’es plus en colère contre lui depuis bien longtemps. C’est ton père. Tout ce que j’ai envie de faire maintenant c’est de lui demander pardon pour tout le mal que j’ai causé à ma famille dans mon adolescence. Il faut qu’il me pardonne cet emportement, cette colère dont nous héritons de génération en génération… Il faut qu’il me pardonne d’avoir brisé la famille. Je sens une boule amère se former dans ma gorge.

 

Conversation en hindi

     Où est père ?

     Mon fils, ton père n’est plu.

     Où est mon père ? Je dois lui demander pardon pour tout. Mère, dis-moi où est-il ? Je dois lui demander …

Elle me saisit le bras et le secoue légèrement puis elle semble appeler quelqu’un qui se trouve derrière elle. Trois femmes avancent vers nous. Les deux plus âgées entourent celle du milieu qui baisse la tête et n’ose me regarder dans les yeux. Elle porte un sari richement brodé. Moi je continue inlassablement de demander mon père.

     Devdas, ton père n’est plus. Mais avant de partir, il était convaincu qu’un jour tu rentrerais chez toi et qu’il pourra voir ses petits-enfants grandir parmi les leurs. Mais le ciel en a voulu autrement. Cependant, il a demandé la main de Neina en ton nom avant de mourir.

La Neina en question, la tête toujours baissée s’avance encore vers moi, puis elle se baisse pour me toucher les pieds en signe de respect. Je suis sensé l’empêcher de le faire mais je suis bien trop abasourdi pour réagir correctement.

     Je suis venue avec elle, afin que tu accomplisses les derniers vœux de ton père et que nous rentrions tous ensemble chez nous. Ton exil a assez duré. Accompli le vœu de ton père mon fils.

 

Neina me regarde puis baisse les yeux. A cet instant précis, tout ce que j’arrive à faire c’est mettre la main dans ma poche, toucher l’écrin et prier pour que Leila ait suivi le gâteau. J’espère qu’elle n’a pas assisté à cette scène. Car je comprends maintenant que c’est elle qui les a fait venir.

 

POUR MON BONHEUR. MAIS QUELLE IRONIE DU SORT !

 

****Denis ****

 

Ils parlent leur langue et je ne comprends rien de se qui se passe. Mais je pressens bien que quelque chose cloche. Je vois tout simplement Leila qui s’avance vers eux et l’ambassadrice qui s’approche de moi pour me parler en anglais.

 

     Mon fils, empêche Leila de s’avancer. Ce qui se passe en ce moment n’est pas bon pour elle. Le père de Devdas est mort et a demandé en son nom la main de la jeune fille qui est là. Rattrape Leila. Avant que ça ne finisse mal.

 

Mais c’est quoi ce bordel ? Alexander fiancé ? Depuis quand ?

En trois enjambées, je rattrape Leila. Mais je crois bien que je n’ai pas besoin de lui expliquer quoique ce soit, c’est une fille intelligente.

Lorsque la première larme coule sur sa joue, je comprends … qu’elle a tout deviné.

Que suis-je censé faire ou lui dire. Elle me fait de la peine. Ca faisait longtemps que j’avais ressenti de l’empathie pour une femme. Alexander, mon frère qu’es-tu en train de faire à celle que tu aimes ?

Je la retiens par la main et chuchote à voix basse : « hé la petite togolaise, laisse les entre eux ».

 

****Leila****

 

J’ai croisé le regard de la jeune fille qui s’est baissée pour saluer Alexander et ce que j’y ai vu ne m’a pas plu du tout.

ELLE EST BELLE A EN DAMNER UN SAINT. Et je vois dans son regard, qu’elle le veut.

Et comme si la situation n’était pas encore assez désastreuse, la douleur de la dernière fois est réapparue. Elle me vrille le bas ventre. C’est insupportable ! Je ne sens plus mes jambes. 

EST-CE CE QUE JE VOIS, CE QUI EST EN TRAIN DE SE PASSER SOUS MES YEUX, CES GENS QUI RECLAMENT MON ALEXANDER QUI ME TERRASSE A CE POINT ?

 

****Denis ****

 

Merde !

Je crois qu’elle est en train de lâcher prise, de s’écrouler…

Sans plus réfléchir, je la soulève dans mes bras et l’éloigne de la famille indienne. 

 

****Alexander****

 

Je me retourne et ne vois plus personne derrière moi.

Dieu merci, Leila n’est plus là. Je suppose qu’elle n’a rien vu de la scène. Dieu merci.

Mais que vais-je faire ?


A suivre. 

Un petit commentaire les filles!

Les amoureux du Taj...