La ménace de Christopher

Ecrit par imalado

Dans la semaine elle accompagna Marie pour sa robe de bal. Marie insista pour savoir si elle serait accompagnée lors du bal.

  • J’irais seule Marie, ce ne doit pas être un scoop

  • Oh non, plus que ça. La plupart de nos amis te connaissent comme étant la fiancée de Brian. Imagine leur surprise, quand il va se pointer avec l’autre là, tu seras le sujet de conversation durant tout le bal.

  • Ce serait insensé ! Mais ça ne leur regarde pas, j’irais seule Marie. Ce bal me tient à cœur et tu le sais.

  • Ce bal promet. Très sincèrement…

Elles avaient passé toute la journée à faire les boutiques. Difficile de trouver « la » robe pour le bal. Après sa grossesse, Marie veut que sa première sortie marque les esprits. Elle a fait beaucoup d’effort pour perdre ses kilos en trop, elle est toute rayonnante. Après des tas de boutiques, elles trouvèrent enfin une robe pour elle, moulante et parfaite.

         Depuis la visite de Christopher à son bureau, il ne cessait de l’appeler et de lui envoyer des fleurs. Elisabeth semblait confuse. Pen-t-il réellement pouvoir la reconquérir ? L’imaginer serait presque impossible.

         Ce fut enfin le soir du bal…

         Tapis rouge, voitures de luxe, tenues de grands couturiers, des bijoux de grands joailliers. Ce ne peut être que somptueux. La limousine se gara en face. Elisabeth hésita à descendre. Elle disait que cela l’importait peu de s’y rendre toute seule mais là… Elle regarda à travers la vitre, à la seule vue des photographes, sa gorge se noua. Elle lança un dernier regard sur le chauffeur qui lui sourit : « Vous êtes sublime Mademoiselle, ce serait un gâchis de priver tout ce beau monde du plaisir de vous contempler ? ».

         La portière s’ouvrit, et elle descendit de la voiture, les photographes criaient de partout. Cheveux légèrement relevés, laissant tomber quelques boucles, Elisabeth était tout simplement magnifique. Une belle jeune femme. Elle portait une robe à traine, jaune or, serrée à la taille, une paire d’escarpins noires et de magnifiques bijoux de perles ornaient son cou et ses oreilles.

         Christopher fit signe de la main au serveur, et saisit deux coupes de champagnes. Elisabeth avait fait son entrée et il faut dire que ce n’est pas passé inaperçu. Ses derniers temps il avait trop insisté. Il pourrait s’en vouloir d’essayer de sortir avec l’ex de son frère, mais non il s’en fout. C’est la seule, de toutes ses conquêtes, qu’il ait vraiment aimé, la seule qu’il veut à présent. Et il se donnerait tous les moyens d’y parvenir… Il avança vers Elisabeth et lui tendit l’autre verre. Il la regardait. Si belle. Belle au cœur brisé. A cette pensée, il détourna son regard. Comment peut-il seulement espérer ? Elle le détestait, cela se lisait en elle. Aussi sincère que cela puisse paraître, il ne l’acceptait pas. Si son cœur a pu l’abriter une fois, pourquoi pas aujourd’hui ? Avec le temps, il saura la reconquérir et de plus, Brian est avec cette fille-là.

         Il fut arraché de ses pensées lorsqu’une jeune femme se présenta à lui. Jennifer, elle disait s’appeler. Avec une pointe d’ironie, elle lui reprocha de ne pas l’avoir rappelé, lui, qui malgré la présentation ne semble pas se souvenir d’elle. Le sourire sur le visage d’Elisabeth avait l’air de dire : « Ce n’est pas étonnant ». D’un coup, elle finit sa coupe et rejoignit quelques connaissances. Promenant son regard de part et d’autres, elle vit Brian à côté d’Anna.

  • Si seulement j’avais encore ta silhouette ! Tu es magnifique dans cette robe !

Marie ! Enfin. Elle salua Dan, qui se fondit de suite dans la masse. Marie ne voulait pas le suivre, elle se lasse vite des salutations sans fin de riches bureaucrates qui ne tiennent nullement une conversation drôle et intéressante à son gout. Elles s’éclipsèrent sur le vaste balcon, où le vent apportait les bonnes odeurs du jardin fleuri.

  • Tiens j’ai oublié, je vais nous chercher deux verres.

Christopher attendit que Marie s’en aille et vint la retrouver.

  • Tu passes une bonne soirée ?

  • Actuellement non.

  • Je vois. Tu ne réussiras pas à m’éloigner ainsi Elise.

  • Ne m’appelle pas comme cela. Oui ? Tu crois vraiment que je ne le pourrais pas ? Je vais dire la vérité à Brian. C’est décidé. Je cesse de me tourmenter…

  • Vas-y. Tu crois connaître mon frère plus que moi ? Tu n’es pas stupide, Elise, tu ne l’as jamais été, alors abstiens-toi de le devenir ! Qui va-t-il croire quand je lui dirais que nous étions  ensemble ? Comment penses-tu qu’il va réagir quand il saura que tu as simulé de ne pas me reconnaître à l’aéroport ? C’est tout simple pour moi de lui dire, que tu étais une sorte d’attraction pour moi, que va-t-il penser de toi ?

D’un geste vif, elle lui assomma une gifle. Elisabeth était hors d’elle. Il allait trop loin. Brian ne peut pas croire ses futilités.

  • Je vais prendre ça pour une montée de colère. Regarde toi, il ne t’aime pas sinon qu’est-ce qu’il fait ici avec Anna ?

  • Je t’ai demandé de rester en dehors de ma vie. Et ne me profère plus jamais de menaces Christopher. Dis-toi que la, Elisabeth que tu as connu, n’est plus.

  • Il va avaler le fait que jamais tu n’as connu son vrai nom ? Brian Harlem Crawford ? Tu m’étonnes Elise… Je me ferais une joie de te rabaisser à ses yeux. Tiens-toi bien : Si tu ne peux t’être mienne, tu ne peux t’être sienne.

  • Voici le champagne ! Oh désolée Christopher, je ne pensais pas trouver ici.

  • Ce n’est pas bien grave Marie, tu es ravissante. Je dois vous laisser.

  • Merci. Et bonne soirée encore…

Elisabeth était à bout de nerf. Christopher ne doit plus se permettre de lui parler ainsi. Il prend du cran. Marie remarqua son état et demanda ce qui c’était passé.

  • Quelque chose ne va pas ? J’ai eu l’impression d’être venue pendant une dispute.

  • Non, tout va bien. Heureusement que tu as apporté du champagne !

  • Oui, tiens. Tu as l’air assez triste, pour quelqu’un qui attendait avec impatience ce bal. Tu t’ennuies ?

Elle inspira profondément, au-delà de la colère, une tristesse envahit son cœur. Cet homme a tout simplement fichu sa vie en l’air. Elle maudit le jour où sa vie a croisé la sienne.

  • Ma vie est d’une tristesse folle, ces temps-ci, c’est comme si, un ouragan y avait déversé toute sa colère.

  • Ne dis pas ça. Comme le soleil se lève et se couche…

  • Les problèmes vont et viennent…

  • C’est ce qu’Anne Marie disait…

  • Oui, ma mère portait en elle le bonheur et toute la joie de ce monde. Tant elle voyait la vie comme une scène de danse (rire). Mais les derniers instants de sa vie ont été pénibles… La vie n’est pas si belle, Marie. La mienne est faite de travail et de routine. Et je suis lassée de vivre ainsi.

  • Alors que veux-tu Lise ? Dis-moi ce que je peux faire pour toi ? Tu es ma meilleure amie, la seule en qui je vois une sœur. Dis-moi, et je ferais tout pour que ça change.

  • Je veux retourner à Paris.

Marie déposa son verre sur le balcon, les yeux remplis de larmes. C’était impossible pour elle de la voir partir encore une fois.

  • Non. Non Elisabeth. Je ne veux pas te perdre, pas une fois encore. Tu ne peux fuir Londres à chaque fois que tu fais face à des problèmes. Tu ne peux pas nous quitter, ton père, Claire et moi… Reste Lise…

  • Je sais, mais j’ai besoin de me retrouver Marie. Et c’est à Paris que je trouve vie.

  • La dernière fois, tu es partie 4 ans, et comme un voleur, sans rien dire. J’ai dû vivre avec ça, comme tes parents. Ça n’a pas été facile pour toi. Ça ne l’a été pour personne. C’est égoïste, mais tu ne pensais qu’à toi à cette époque. Nous, ce qu’on pouvait ressentir, ce qu’on va ressentir, t’importe peu ? Je suis désolée de ne pas comprendre, je suis désolée, si je fais des efforts mais que je ne te comprends toujours pas, mais j’essaie… J’essaie Lise. On essaie tous. Mais tu dois comprendre aussi que faire face aux problèmes, fait partie de la vie !

  • Alors je suis censée faire quoi ? Rester là, dans cette ville, et m’apitoyer sur ma vie et laisser le temps couler ?

  • Oui. Oui c’est exactement ce que tu devrais faire. C’est toi qui as décidé de mettre fin à cette relation avec Brian.

Elisabeth voulut parler mais Marie, ne laissa pas le temps de dire quoique ce soit.

  • C’est toi et toi seule. Et c’est la seule raison pour laquelle ta vie te semble triste et vide. Parce que tu as décidé, par quelle magie je ne sais, qu’il n’en ferait plus parti. Ce que je ne comprends pas c’est : Pourquoi ? Pourquoi lui avoir dit non alors que tu l’aimes toujours ?

Marie s’était clairement emportée. Mais elle avait, elle aussi, eu son lot de lamentations. Elle aimait Elisabeth, mais elle n’arrivait pas à comprendre la plus part de ses choix.

         A cet instant, elles virent Brian, arrêté au seuil du balcon. Il avait tout attendu. Il s’avança vers Elisabeth et la fixa.

  • Pourquoi Lise ? Pourquoi m’avoir repoussé si tu m’aimes encore ?

Dans sa tête, c’était le moment où jamais.

  • J’ai mes raisons. Christopher n’est pas…

  • Brian ? Je te cherchais depuis un moment. Bonsoir.

Anna. Elle sourit et s’arrêta un peu gênée d’avoir peut-être interrompu quelque chose.

  • Je suis désolée. Je… Brian, tu me retrouveras dans la salle.

  • Non. Restez. On allait partir, n’est-ce pas Elisabeth ? Bonne soirée à vous.

Marie s’éclipsa et pris Elisabeth par le bras… C’était la première fois qu’elle la voyait de si près, oublient ce qu’elle allait dire. Elle était belle…

Brian resta figé sans un mot. Que venait-il de se passer ? Christopher ? Elisabeth avait prononcé son nom avant qu’Anna ne vienne. Se rappelant d’Anna, il se ressaisit et lui demanda de lui accorder une danse pour s’excuser de l’avoir laissé seule…

Une autre carte du d...