La mort a frappé

Ecrit par Yanolebon


    Les choses allèrent très vite. Claudie apprit la mort subite de Mamie Love à sa plus grande surprise. Elle partira en France et assistera aux funérailles de sa patronne. Ce grand malheur en appellera un autre : le fils héritier de Mamie Love, son unique enfant, fut arrêté quelques mois après le décès de sa mère pour trafic de drogue. Il fut condamné à vingt ans de prison en France.

    Revenue au pays, Claudie envisagea une vie commune avec Yves-Roland à la tête des entreprises de Mamie Love. Elle eut une nouvelle idée à la suite de ces malheureux événements. Elle avait la signature pour diriger et contrôler toutes les entreprises de Mamie Love. Elle dirigeait déjà toutes les entreprises de Mamie Love. La nouvelle femme d’affaires alla corrompre tous les magistrats, du plus petit au plus grand, pour s’accaparer des biens de Mamie Love. Le testament de la défunte fut manipulé et truqué en sa faveur. Les juges furent impliqués jusqu’au cou. L’objectif de Claudie était de devenir l’héritière de Mamie Love. Elle obtint à coups de centaines de millions le papier du tribunal qui la désigna comme la seule héritière.

    Pour conserver définitivement cet héritage qu’elle s’était attribué, elle tenta même l’élimination physique du fils de Mamie Love qui se trouvait en détention, et cela sans succès. Avec l’aide des juges, et des avocats corrompus, elle avait réussi à faire disparaître toute trace de ce fils indésirable qui croupissait dans les geôles en France. 

    À présent, la route était libre, et elle vivait ce moment délicieux avec son amoureux Yves-Roland qu’elle envisageait épouser.

    La nouvelle, comme une traînée de poudre, parvint à Claudia. Les amies et les connaissances de Claudia venaient lui annoncer ce qu’elle redoutait depuis la disparition de sa meilleure amie Claudie.

 Une employée du ministère [en allant dans son bureau] : Patronne, patronne, vous voulez m’excuser si je viens vous dire ce que tout le monde vous cache depuis. 

 Claudia : De quoi s’agit-il ? 

 L’employée : Votre meilleure amie Claudie sort avec votre fiancé Yves. Je les ai vus, je les vois chaque jour ensemble.

 À l’annonce de cette terrible nouvelle, Claudia perdit connaissance. 

    Ce choc reçu l’entraîna immédiatement à l’hôpital où elle resta hospitalisée. Elle fut frappée par une crise d’hypertension suivie d’une forte fièvre. Elle garda le lit pour très longtemps. Les amis, les parents, et les collègues de service venaient lui rendre visite. Ils étaient nombreux ses visiteurs ! 

    Pendant ce temps, de leur côté, Yves et Claudie ne se souciant guère de l’état de santé de Claudia, menaient tranquillement leur vie amoureuse. Ils voyageaient, travaillaient, se promenaient ensemble, visitaient les musées, les salons d’exposition, les salons des produits agricoles, produits industriels.

     Ces informations parvenaient à Claudia. Elle était informée au jour le jour et cela rongeait son petit cœur. Elle ne faisait que regarder désespérément dans le vide et, devant ce traitement qui lui était infligé par sa meilleure amie, elle se sentait coupable et trahie. « Claudie ne peut pas faire ça ! Claudie ne peut pas prendre Yves-Roland !

     Elle ne peut pas me le prendre. Non jamais ! », criait-elle de douleur. Elle fut plus peinée lorsque sa mère, ayant appris cette terrible histoire, vint à son chevet afin de la consoler. 

Tata Anna : Notre village est en effervescence ma fille. La nouvelle s’est répandue dans tout le village. Claudie, la fille de Baligo, a pris ton mari, dit-on. Je suis venue le constater moi-même. Tout le village en parle. Je suis venue te consoler ma fille. 

 Claudia : Merci maman d’être là et à mes côtés. Je vais tenir le coup. Il y a un groupe de prière qui vient prier pour moi ici. Ça me redonne confiance maman. À ma sortie, j’ai promis au pasteur de continuer la prière avec le groupe.

 Tata Anna: Cela voudrait dire que tu iras dans leur église ! 

Claudia : Je le pense bien. Ils ont été les premiers à me secourir; c’est un groupe de prière que j’apprécie énormément. C’est grâce à leurs prières que je me sens mieux à présent. Le pasteur a promis de me délivrer de ce malheur.

 Tata Anna : Que Dieu te protège, ma fille ! Ce que tu as perdu avec la main gauche, tu le retrouveras avec la main droite. Reçois cette bénédiction ma fille ! Mets ta confiance dans le Seigneur. Dieu te le rendra au centuple. Il te protégera. 

 Claudia : Je vais fréquenter cette église pour ma guérison complète. 

 Tata Anna : Oui ma fille ! N’oublie pas que nous sommes des chrétiens catholiques ma fille. Comment s’appelle cette église ? 

 Claudia : Elle s’appelle Église des Saints Anges de Dieu. 

 Tata Anna : Ma fille, il y a beaucoup d’églises maintenant dans le monde. Tu dois être prudente. Fais attention, ma fille ! 

 Claudia : Je sais maman ! Dieu est le même dans toutes les églises. Il est encore plus présent et encore plus fort dans les nouvelles églises que dans les anciennes ! Ici, la Bible est bien respectée et bien lue. 

 Tata Anna : Sois prudente ! Pourvu que tu guérisses ! Au village, Baligo et tata Amélia sont devenus subitement riches. J’ai compris le « pourquoi » et le « comment » de cette richesse ! Ma fille : laisse tout à Dieu. Baligo fait « fétiche », Amélia fait également « fétiche » pour rendre leur fille riche ! Pourtant, ils sont des chrétiens catholiques. Dieu les voit ! Dieu est au-dessus de tout, ma fille.

Claudia : Maman, j’ai tout compris. Je me remets dans la main de l’Éternel. 

 Tata Anna : L’Éternel des armées nous vengera. Il établira sa justice et son royaume dans nos cœurs. C’est ma vérité. Il est le seul juge. 

    Tata Anna resta auprès de sa fille jusqu’à sa sortie de la clinique où elle avait été admise. Après le départ de tata Anna, Claudia fréquentera et régulièrement sa nouvelle communauté : l’Église des Saints Anges de Dieu. Le pasteur et les nombreux fidèles de sa nouvelle église l’avaient accueillie dans leur communauté au cours d’un culte dominical. Elle devint très vite la généreuse donatrice de l’église. La communauté des Saints Anges de Dieu, à travers les cultes d’actions de grâce, les offrandes et les prières, demandait à l’Éternel des armées de venger leur donatrice. Claudia gravit très vite les échelons dans sa nouvelle communauté. Tous ses biens allèrent à la communauté : elle se dépouillait petit à petit dans le but que l’Éternel des armées lui rendît un jour justice. 

    De leur côté, Claudie et Yves se préparaient à célébrer leur mariage. Les affaires marchaient bien pour Claudie qui dirigeait de main de maître toutes les affaires de la défunte richissime Mamie Love. 

    Les préparatifs de ce mariage du siècle se racontaient dans les grands milieux des affaires. Les taupes de tout genre venaient informer Claudia à qui on demandait de prier pour surmonter le mal. 

    Au village, Baligo et sa femme multipliaient les sacrifices aux mânes des ancêtres, aux « fétiches », aux génies de l’eau et de la terre pour la protection de leur fille Claudie, afin qu’elle devînt plus puissante et plus riche.


    Les préparatifs du mariage de Claudie et d’Yves-Roland allaient bon train. La robe de la mariée venue de France ainsi que la tenue d’Yves étaient de dernier cri. Deux voitures, dont une Rolls-Royce sur commande, étaient arrivées de Londres pour transporter les mariés. 

    La réception, prévue dans le plus grand hôtel de la ville, était prise en compte par les entreprises de Mamie Love. Les hautes personnalités des finances et de l’administration étaient les invités de marque. Trois orchestres de dimension internationale avaient été sélectionnés pour animer le bal des mariés. Tout se déroulait comme prévu. Le jour du mariage, l’Hôtel de Ville, où se déroula la cérémonie, refusa du monde. L’esplanade de l’Hôtel de Ville avait été prise d’assaut depuis le matin, par les invités, les curieux et les badauds. La boîte à musique distillait des sons mélodieux, rythmés, enveloppés et endiablés.

À l’heure prévue, la salle de mariage fut inondée de monde. On attendait d’un moment à l’autre l’arrivée des mariés. Le temps avançait et l’on s’impatientait. 

Puis Claudie, la fiancée, fit son apparition sous les ovations des invités. Elle était superbement habillée. Son voile, qui traînait en longueur, était porté par deux petites filles chiquement habillées. 

Elle fut installée sous les applaudissements du public et des invités. Tous les regards se tournèrent ensuite vers d’entrée pour voir l’arrivée du fiancé. Généralement, c’est le fiancé qui arrive le premier, mais ce jour-là ce fut le contraire. Le temps passait et le cortège d’Yves-Roland n’arrivait toujours pas. Plus d’une fois, le maire fit un tour dans la salle. Tout le monde attendait l’arrivée d’Yves-Roland, le fiancé.

Le maire, qui attendait assis à la table de la célébration, reçut la visite de l’un de ses adjoints qui lui murmura quelque chose à l’oreille. Le maire fronça les sourcils, pesta et se leva ; ce geste laissait imaginer que quelque chose de grave se passait… 

Peu après, ce fut un agent de la mairie qui vint annoncer la nouvelle selon laquelle Yves-Roland avait trouvé la mort, ce matin à l’aube, suite à un accident de la circulation qui s’était produit devant cet Hôtel de Ville où la célébration du mariage devrait se dérouler. 

Ce fut la panique générale dans la salle, les invités se précipitèrent dehors, se bousculèrent dans la plus grande désolation. Claudie paniquée, sursauta, cria puis tomba de sa chaise à la renverse s’y cramponna. Les cris de détresses et les pleurs fusaient de la foule.

 « Yves est mort ! Yves est mort ! Comment ça ! » En une fraction de seconde, la nouvelle fit le tour de la ville. La panique s’était emparée de ce grand monde, monde médusé, apeuré et attristé. La foule n’admettait pas la nouvelle et attendait là que l’on vienne lui dire que ce n’était qu’une rumeur. 

Mais non ! Yves était vraiment mort et son corps se trouvait à la morgue depuis l’aube. Les curieux allèrent voir à la morgue ; ils en revinrent meurtris, apeurés, découragés : « C’est bien la triste fin de notre cher enfant, notre cher ami et frère Yves-Roland. » 

Yves-Roland fut inhumé une semaine plus tard, laissant derrière lui des pleurs et larmes. Claudie, qui semblait être rattrapée par le temps, ne l’admettait pas. Elle refusait ce qui lui arrivait. Elle cherchait à savoir la cause de cette mort.

 La nouvelle parvint à la communauté de l’Église des Saints Anges de Dieu. La communauté l’accueillit comme une manifestation de la volonté divine. L’Éternel des armées venait de rendre justice à Claudia. L’événement fut fêté dans la communauté. Le pasteur fit un prêche dans ce sens. Il fustigea l’attitude de Claudie et rappela à ses fidèles la parabole du jugement dernier.

Claudie, dans sa détresse, avait reçu le message. Elle était folle de rage. Elle avait appris l’attitude du pasteur de l’Église des Saint Anges de Dieu et le comportement de ses fidèles. Elle pensait que son malheur venait de cette communauté qu’elle classa parmi ses pires ennemis. 

Elle décida de briser cette communauté parce qu’elle avait les moyens de le faire. Elle attendrait d’apaiser sa douleur puis elle attaquerait l’ennemi. Elle avait, pensait-elle, les moyens et toutes les armes nécessaires qu’il fallait pour détruire Claudia et son église.

A Dieu soit rendu la gloire. Amen!! Amen!!


Une Amitié Dangereus...