La revélation

Ecrit par Farida IB

Mouriath…


Les conséquences corrigent mieux que les conseils, je me suis mise dans de beaux draps toute seule. Je doutais des bêtises que puisse faire Van, mais je ne pensais pas que ça allait jusqu’à ce point. Je pouvais supporter le fait qu’il couche avec plusieurs filles à la fois, ça ne me dérangeait pas tant que j’étais la titulaire. Mais de là à m’échanger avec son ami et leurs copines, c’est plus fort que moi. Je ne suis pas encore à ce stade.

Depuis ce matin je vis en sous marins, ils savent à la maison que je suis chez Nahia, mais ils ignorent dans quel état. Je ne suis que l’ombre de moi-même, à force d’avoir trop pleuré j’ai dépéri en une journée. J’entends la voix de Nahia depuis la cour voisine.


Nahia (entrant dans la chambre) : roorrhh Riri, le petit déjeuner est encore là où je l’ai laissé ce matin. Arrête de te morfondre, la vie ne s’arrête pas là.


Moi (sanglotant) : je suis désolée puce, je suis sincèrement désolée pour tout, je ne voulais pas te blesser. Je voulais juste t’aider.


Nahia (me prenant dans ses bras) : oublie ça chérie, je suis passée à autre chose depuis. C’est vrai que j’étais en colère contre toi, mais grâce à toi je suis officiellement la petite amie de Bil depuis une semaine déjà.


Moi (essayant de sourire) : je suis contente pour toi ma puce (mine triste), j’ai merdé, tu sais ? Je ne t’ai pas écouté, j’ai laissé Van faire de moi ce qu’il veut.

J’ai accepté sortir avec lui il ya quelque mois, il m’a avoué que s’il préférait ma compagnie à d’autres c’est que je lui plaisais bien, que je serai peut être la femme de sa vie. Avec moi il est prêt à se ranger.

Nahia je l’ai cru (pleurant franchement), bête que j’étais je me suis laissée berner par ses belles paroles. Je me suis donné à lui, il me disait que ça allait perpétuer notre amour.

Toute la semaine passée, nous étions tout temps en sortie, nous étions même partis à une virée à Atakpamé le week-end passé. Hier, il a voulu qu’on parte en boîte de nuit, je me suis demandée quelle boîte de nuit peut bien ouvrir ses portes un jeudi. J’étais curieuse de voir comment est l’ambiance dans ce genre d’endroit.

Contre toute attente, ce n’est pas une boîte de nuit comme on le voyait dans les films où il y avait un Disk-Jocker et les gens pour danser, mais les gens étaient attablés, bouteilles d’alcool, de liqueurs et même de la drogue devant eux. D’autres allaient, revenaient et ça partait dans tous les sens. À un moment donné, Van m’invita à entrer dans une sorte de chambre obscure où il y avait un de ses amis et deux autres filles dans la vingtaine. Il me disait de me détendre que si je veux de prendre de l’alcool ça me rendra moins crispée. Comme la religion nous l’interdisait, j’ai décliné son offre. Il fit signe à une des filles qui vint vers moi et voulait m’embrasser.

C’est là je me suis rendue compte qu’en fait Van m’avait fait venir dans une soirée orgie (pleurant de plus belle), Nahia il n’a pas tenu compte de mon âge ! Il voulait que son ami couche avec moi, et ces filles ? Qu’allaient-elles me faire ?

J’ai giflé la fille, et j’ai pris mes jambes à mon coup pas sans avoir brisé une bouteille dans l’entrejambe de Van, je suis sortie de là en courant. La seule personne à qui je voulais parler c’était toi, j’ai prié de tout mon cœur que tu ne me raccroches au nez en ayant entendu ma voix.


Durant tout mon monologue, je pouvais lire différentes émotions sur le visage de Nahia, elle était restée bouche bée son visage passant de la colère, l’angoisse, du dégoût et maintenant à la tristesse. Elle est restée figée environ dix minutes comme pour assimiler tout ce que je venais de dire.


Nahia (ouvrant enfin la bouche) : je suis déçue de toi Mouriath (elle m’appelle ainsi seulement quand elle est vraiment en colère contre moi), je croyais être ton amie, ta sœur d’une autre mère. Figure-toi que je ne suis pas dupe, je savais très bien que tu sortais avec Van, tout le quartier était le savait au courant. Dans la vie, l’être humain peut mentir certes, mais il n’invente rien. La version peut changer d’une personne à une autre, mais à la base il y a une vérité. Van n’est pas le genre de mec qui se montre juste gentil avec une fille, je ne disais rien parce que c’était ton choix. J’ai essayé de t’en parler, mais tu n’étais pas foutue d’être sincère avec moi et j’ai décidé de laisser la vie te conseiller. Tes parents comptent sur toi, ils se tuent pour vous donner une meilleure vie. À cause d’un gars tu as délaissé tes études, tu parles de religion, mais est-ce que la religion t’autorise à te marier à un chrétien ? 

Tu as déjà assez mal, je ne vais pas en rajouter, mais j’espère que ça t’aurait servi de leçon. Maintenant, essuie-moi ses larmes, va prendre une douche et viens manger.

J’ai beaucoup de choses à te raconter…


****

Bradley….


Je ne sais pas encore par quel moyen, mais il faut vraiment que Tina ne respire que par mon nom. Cette fille c’est l’idéal de la beauté américaine, son caractère fougueux ne me laisse guère indifférent. Je l’ai surpris une fois en train de remettre un élève de la Tle à sa place, depuis ce jour je suis son fan N°1 lol. Le gars voulait se jouer le boss, elle ne s’est même pas laissé intimider, au final il est parti sans demander son reste. Je me demande comment elles arrivent à s’entendre Nahia et elle, ce sont les deux faces d’une pièce de monnaie, aucune similitude, mais c’est peut-être ce qui donne de la valeur à leur amitié.


Moi lui envoyant un SMS : hey beauté et ta soirée ?


Tina : je suis là et la tienne ?


Moi : au calme, as-tu pu me gérer l’affaire ?


Tina : umh désolée, ça m’a échappé. Je vais le faire de ce pas, donne-moi quelques minutes.


Moi: ok, j’attends.


Ping SMS Tina


Tina: c’est ok, vous voulez à peu près combien?


Moi : une trentaine


Tina : ok, tu as dit 20 h non ? Je lui donnerai les consignes, elle va te contacter


Moi : ouais, ok

Mais j’aurais aimé que ce soit toi-même, je te voulais comme dame de compagnie


Tina : ah bon ? Fallait m’avertir un peu plus tôt, j’aurais trouvé un prétexte pour ne pas voyager.


Moi : ah donc tu as le choix ? Fais-le alors, il n’est pas encore tard


Tina : non, je ne peux plus. Ils ont besoin de moi là-bas pour les festivités


Moi : je comprends, je suis quand même un peu déçu. Je voulais voir ton visage de déesse le week-end avant lundi, ma reine Kabye (un peuple du nord-Togo, ville Kara).


Tu m’invites pour l’Evala (fête traditionnelle des kabyes) de cette année ?


Tina : Mdr, désolée pour toi.

Si tu veux y aller, je peux te servir de guide touristique.


Moi : c’est déjà quelque chose, mais j’aurais plutôt aimé te suivre en tant que petit ami.


Tina : dis-moi pas que tu essaies de me draguer par téléphone


Ohh la fille là est directe hein !!!


Moi (stoïque) : on peut le dire ainsi, l’idée te déplaît c’est ça


Tina : c’est courageux de ta part, mais non. Moi j’aime quand les choses se font dans les normes. C’est trop facile de se cacher derrière son appareil, les garçonnets le font très souvent.


Moi : je vais te prouver que suis un vrai homme moi….


Tina : rire… Je te laisse, une longue journée m’attend demain.


Moi : ok beauté, rêve du roi inh…


Tina : oui c’est ça krkrkrkr…

My pathetic love sto...