La vengeance est-elle un plat qui se mange froid?
Ecrit par Amazona
Je me tiens debout face à cet édifice vertigineux, encore quatres étages à finir et la boucle sera bouclée. Bien que nous ayons pris du retard au début sur le chantier, l'immeuble sera fin prêt à la date prévue.
M'adressant au maçon
Moi-- je ne peux pas valider ton devis Mohamed, je ne penses pas qu'on aie besoin d'autant de rouleau de fil d'attache.
Je lui tendit la feuille sur laquelle il avait griffonné une liste de choses à acheter. Il me regarda penaud, il voulait rétorqué quelque chose.
Mohamed :--Mais Madame...
Il se garda cependant d'en dire plus. Il était face à un adversaire de taille. Il savait de toute façon que j'avais raison.
je ne comptais plus les fois où un excédent de matériels avaient étés ajoutés sur la liste des artisans quand il s'agissait de faire un devis. il fallait impérativement veiller au grain et avoir l'oeil pour fleurer les arnaques.
Je me tournais vers le plombier sans prêter attention à sa réponse.
Moi:---il faudra peut-être déjà penser à faire un devis pour les tuyaux PEHD et PVC non? vu l'avancement des travaux ces derniers jours?
Lui:---Oui, Madame
Je m'étais fixé une date butoir pour achever les dix étages de ce bâtiment, pour tenir les délais et rattraper le retard pris, j'avais monter une équipe pour travailler jusque tard dans la nuit.
Mon mari ne comprenait pas mon acharnement. Il me demandait toujours d'un air étrange.
Lui:-- Mais enfin chéri, Que cherche tu as prouvé?
Antoine, c'était mon roc, mon ami, mon amant, mon mari. Je l'avais rencontré dix ans auparavant et il faisait tout mon bonheur. Mais, malgré les années passées ensemble, il y avait des choses que je ne lui avait pas encore avouées. Non pas que, j'eusse voulu lui cacher quoi que se soit. Mais, je gardais encore dans mon cœur des bléssures que le temps n'avait pas réussi à cicatriser et, je n'étais pas prête à en parler.
Il reprenait de plus belle.
Antoine: tu es sûr que tu veux construire ici?
"Ici" , représentait un quartier malfamé, insalubre, semé de taudis. Des habitations battis de façon anarchiques et insolites. Il n'était pas rare d' y trouver des poteaux du réseau électriques public, pris en otages dans une pièce de la maison, ou plus insolite, un passage piétons au milieu d'un salon.
Le propriétaire de la maison concerné par ce dernier cas, ayant construit sur un ancien passage public, était magnanime, et consentait volontiers à laisser passer des inconnus dans son salon en échange d'un toît sur sa tête.
"Ici" représente aussi le quartier dans lequel j'ai grandit.
Pour Antoine, même cette argument ne tenait pas la route.
Il ne comprenais rien. Ni, mon archarnement , ni la raison de la sélection du lieu de construction, pour lui, c'était du gâchis.
Antoine :--investir autant d'argent dans un endroit pareil!
J'ai fait fi de ses commentaires, J'ai fait détruire notre vieille maison familiale et j'ai pris l'initiative de faire construire ce joyeau.
Je ne pouvais pas lui dire qu'il s'agissait d'un lieu de crime. Je ne pouvais pas lui dire qu'a cet endroit, gisait mon cœur mort vingt ans plutôt...
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J'étais super excitée, ma cousine Dana arriverai ce soir du village, je n'étais pas contre un peu de compagnie pour changer. J'étais la seule fille de ma mère. Ce statut d'enfant unique pesait depuis trop longtemps sur mes frêles épaules.
J'étais surprotégée, je n'avais pas le droit de rendre visite à mes rares amis et vice versa. Ma mère veillait sur moi comme une poule couve ses œufs et encore c'était peu de le dire. Car elle avait aussi ce côté lionne prête à bondir, toutes griffes et crocs dehors sur tous ceux qui m'approchaient et en particulier la gente masculine. S'en était devenu une obsession dont j'en fesait les frais parfois à tord.
Je me souviens encore de ce jour où, une amie avait eu la mauvaise idée de m'apporter une lettre écrite par son frère qui souhaitait me déclarer son amour. Le courrier avait été malheureusement intercepté par maman avant qu'il ne me soit livré. J'avais eu droit alors à une bastonnade mémorable avec en prime, du piment qu'elle m'avait frotter aux yeux et sur mes parties intimes.
Après cette histoire, j'étais encore plus surveiller, ma mère, reniflait mes slips à la recherche de je ne sais quoi, surveillait l'arrivée de mes règles etc.
Ce qui était dommage c'est que malgré mon caractère excentrique, j'étais une jeune fille de 13 ans très sage, du moins jusqu'à l'arrivée de ma cousine.
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Dana, contrairement à moi, paraissait très candide, on l'aurai donné le bon Dieu sans confession. Elle était très apprécié par ma mère pour cela, cette dernière se reposait sur elle pour parfaire mon éducation. Si seulement elle avait sût...
Du haut de ses 16 ans, Dana avait déjà connu presque tous les jeunes hommes de son village. Le soir, lorsque nous étions sur le point de nous coucher, elle me racontait avec forts détails les ébats sexuels qu'elle avait entretenus avec chacun d'eux.
Je ne savais pas comment réagir car c'était la première fois que mon oreille devait souffrir d'entendre des histoires semblables.
J'étais partagée entre le traumatisme lié aux scènes décrites dignes d'un scénario de film X et l'envie d'en apprendre davantage.
Dana, grâce à ses expériences, n'avait pas tarder à être populaire auprès des jeunes filles du quartier qui avaient pratiquement toutes sans conteste le même passé chargé, Elle en était même devenue la chef de bande.
Nous, nous retrouvions, à la terrasse de notre maison lorsque maman était absente pour le travail pour parler de notre sujet favoris : "les hommes"
"Nous" car j'avais intégré malgré moi cette bande de jeunes filles dont j'étais là plus jeune.
Si j'avais intégré la bande grâce à ma cousine, j'avais pu y resté grâce aux mensonges que j'avais dû inventé un jour alors que la question m'avait été posée.
Dana:-- et toi, Sylvie ? Comment se fait-il que tu ne nous aie pas encore présenté ton petit ami?
C'était bien ma veine qu'elle me pose la question à ce moment là.
Je n'étais pas préparé, je ne savais pas quoi répondre car je n'avais en fait pas de copain. Mais, ca aurait été abbérant de l'avouer et surtout, j'aurait été certainement bannis du groupe.
Moi:--euh... Vous le verrez bientôt les grandes.
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Les semaines passèrent, je cherchais encore comment est ce que je pouvais présenter un petit ami imaginaire à mes amies qui s'impatientaient à chacunes de nos rencontres.
Elles:--alors, quand est ce que nous aurons l'honneur de rencontrer celui qui fait battre ton cœur?
Moi:--bientôt les grandes.
J'y pensait encore ce jour où je le vit pour la première fois. Depuis la fenêtre de ma chambre je l'observais, il pouvait être plus âgé que mois de 9 ans, je savais que c'était le cousin du petit ami de ma cousine qui était fraîchement arrivé pour les vacances de pâques. Je ne savais rien d'autres à part que j'avais jetté mon dévolu sur lui. J'avais décidé de faire de lui ma premiere expérience sexuelle.
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Nous nous étions retrouvés à quatre sur le même lit cette fameuse nuit où je perdis mon innocence, ma cousine et moi, son petit ami et son cousin.
Ma mère était absente, infirmière, elle était de garde cette nuit là.
Le fameux cousin n'avait pas été difficile à séduire. ça avait été presqu'un jeu d'enfant de l'attirer à moi, j'avais bien assimilés toutes les techniques de drague apprisent par Dana. Il avaient suffit de quelques regard pleins de sous entendus lorsque nous nous croisions. L'affaire devait être conclue cette nuit en l'absence de ma mère qui ne se doutait pas de ce qui se tramerait sous son toît et désormais à chacunes de ses absences.
Ce qui devait arriver, arriva, je tombais enceinte, ma mère le sût très rapidement, elle me traita de tous les noms d'oiseaux, elle éloigna ma cousine de moi en la renvoyant chez sa mère de peur qu'elle subisse ma mauvaise influence. Elle avait toujours su que j'étais une pute etc. Je tombais des nues. J'aurais voulu lui crié que j'étais l'innocente mais à quoi bon?
John nia être le père de mon enfant lorsque ma mère le confronta à moi. Pire, il disait à qui voulait l'entendre que je lui avait confié qu'il était le dixième sur ma liste, ce qui était faux.
Serait-il possible qu'il n'est pas senti ma douleur le jour où je me suis donnée à lui? Mon manque d'expérience lors de nos ébats?
Je suis allée le voir un jour en apparté pour le convaincre de ne pas m'abandonner en de pareils circonstances, j'étais déjà assez traumatisé pour toute ma vie. Il m'a rit au nez et m'a sommé de ne plus le déranger.
Ma mère était devenue la risée du quartier et moi avec elle. j'étais pointé du doigt partout où je passais, les mères interdisaient ma compagnie à leurs enfants, elles protégeaient aussi leurs maris.
Le climat était-elle que ma mère après avoir pris le soin de me faire avorter, m'envoya vivre chez sa sœur.
Par la suite, la vie a été clémente avec moi, elle m'a donné un mari aimant, des enfants formidables,un travail convenable, je m'étais même réconcilié avec ma mère.
Je n'étais plus jamais revenue dans ce quartier jusqu'à ce jour...
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--Excuser moi madame, quelqu'un m'a dit de venir voir la responsable, nous avons finis de transporter le sable et nous souhaitons êtres payés.
Je me retournais en sursautant sortie brusquement de mes pensées.
--Sylvie?
--John?
--tu m'as reconnue?
Comment aurais-je pu oublié celui qui était l'auteur de toutes mes humiliations.
--on m'avait dit que c'était une femme qui entreprenait ses travaux mais j'étais loin de penser que c'était toi. Me jeaugea t-il le visage plein d'admiration.
Je le regardait parler et je me demandais pourquoi est ce que je l'avais retenu depuis tant d'années dans mon cœur? J'avais toujours gardé beaucoup d'amertume. Car à cause de lui, j'avais été détruite. J'avais rêvé toutes ses années de nos retrouvailles, j'avais espéré qu'il s'excuserai, qu'il regretterait, j'avais construit cet immeuble comme une revanche sur mon passé.
Mais celui qui était face à moi, semblait n'avoir aucun remords. Au fil de la conversation il n'avait même demandé ce qui était advenue de la grossesse.
je comprenais en le voyant qu'on ne pouvait pas esperer changer la nature d'un être au risque d'être déçu. Je comprenais que pour être libre, je ne devais rien attendre de lui, même pas la reconnaissance d'une quelconque culpabilité. La vengeance est un plat qui se mange froid? Ce plat, je n'avais plus envie de le manger. était tant pour moi de tout oublié et de pardonner. De toute façon il ne méritait rien d'autre de ma part.
John: as tu des nouvelles de Dana?
---Oui, bien sûr, elle est retourné au village comme tu le sais.
Je m'abstint de lui dire qu'elle n'arrivait pas à joindre les deux bouts avec sept enfants à charge de sept pères différents.
Il reprit
--au fait, je cherche du travail, j'ai quelques connaissances en maçonnerie, si un poste d'aide maçon se libère, pense à moi, je suis revenu vivre ici avec ma tante, tu connais la maison ?
--ok, c'est noté.
Je savais qu'en lui disant au revoir de ce geste de la main, je liberais aussi mon cœur emprisonné depuis trop longtemps.