<< La voie à suivre >> Chapitre 10

Ecrit par Le Kpetoulogue

Chapitre 10


Yohan : « Oh la belle au bois dormant s'est réveillée » 

Leila toute joyeuse : « Yooohaaan !! » 

Yohan : « Comment tu vas princesse ? Je t'ai envoyé un bon garba pour que tu prennes des forces, mais les infirmières ont bloqué ça à la porte, donc tu ne peux pas manger ça. On dirait qu'elles ne savent pas que Garba guérit même le sida, hein » 

Leila : « Ooorh Hihihi » * Kosso Kosso * 

Leila : « Ne me fait pas rire s'il te plaît, j'ai mal aux côtes » 

Yohan : « Ça me fait plaisir de te voir sourire. Mais attends, ils ont coiffé notre princesse quoi ?? » 

Leila : « Hihihi ouiii, ils ont dit que c'était pour l'opération » 

Yohan : «  Faut pas t'inquiéter, même en mode kpako solo (boule à zéro) tu restes la plus belle de l'université, que dis-je ? De tout Abidjan même » 

Yohan savait comment rendre de bonne humeur. Malgré qu'elle avait mal, Leila ne pouvait s'empêcher de rire à cause de Yohan. D’aussi loin qu’elle se rappelle, c’était le seul qui avait véritablement agit envers elle comme un ami. Elle s’en voulait d’avoir été tant détestable envers lui l’an dernier quand apres qu’il ait pris sa défense, elle avait menti pour protéger Jules. Mais elle savait que Yohan ne lui en avait jamais voulu. Meme s’il évitait de lui adresser la parole, il n’a pas cessé de s’interposer pour la défendre face à Jules à chaque fois qu’il le pouvait. Luqman sortit de la chambre pour les laisser tous les deux. Il savait qu'il pouvait compter sur Yohan pour la garder de bonne humeur. Une fois hors de la chambre, il tomba sur les parents de Leila qu'il salua rapidement. Le père de Leila se rappela que c'est vers lui que le docteur était allé la dernière fois pour le féliciter d'avoir réagi à temps en prodiguant les premiers soins à Leila 

Mr Touré : « Jeune homme… je n'ai pas eu l'occasion de le faire, mais je voudrais … nous voudrions, ma femme et moi, te remercier pour ce que tu as fait pour notre fille … c'est grâce à toi qu'elle est encore en vie » 

Mme Touré : « Oui, merci beaucoup mon fils. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si j'avais perdu ma fille, vraiment merci » 

Luqman écoutait les remerciements des parents de Leila, ils le remerciaient avec une véritable sincérité, mais pourtant, plus il les écoutait parler, plus il ressentait du dégoût pour eux 

Luqman : « Monsieur, Madame … J'ai perdu ma mère quelques temps après ma naissance, je ne l'ai pas connue. On m'a dit qu'elle est décédée des séquelles de l'accouchement. Ensuite, quand j'avais 8 ans, mon père est mort devant mes yeux … Vous voyez, tout orphelin a au moins une fois dans sa vie voulue tout donner pour revoir ses parents, ne serait-ce que durant une journée. Mais si vous étiez mes parents, j'aurais aimé ne plus jamais vous revoir » 

Mr Touré : « … «

Mme Touré : « … »

Luqman : « Arrêtez de feindre l'ignorance. Vous saviez, vous saviez bien ce qu'endurait votre fille, mais pour vous, ce n'était qu'un simple bleu, ce n'était qu'une simple égratignure, ce n'était qu'un simple malaise, ce n'était qu'un simple œil enflé. Vous étiez prêts à vendre votre fille au diable pour le confort qui en découlait, tant qu'elle vous revenait saine et sauve. Peu importe ce qu'elle pouvait traverser intérieurement, cela était bien moins important que votre carrière, que le luxe qui en découlait, que les faveurs que vous pouviez obtenir. Me remerciez-moi ? Non, remerciez Dieu d'accorder une seconde chance à de mauvais parents comme vous de pouvoir encore bien faire les choses et … implorez le pardon de votre fille … Vous ne la méritez pas » 

Après ces mots, Luqman sortit de l'hôpital. Les parents de Leila ne pouvaient répondre à cela. On aurait pu penser que Luqman avait fait Preuve d'impolitesse, mais dans le fond ce qu'il avait dit était vrai. Ils avaient abandonné leur fille, ils avaient oublié leurs priorités en tant que parents. C'est Leila qui avait subi les coups, mais pourtant leurs cœurs saignaient en tant que parents de n'avoir pas pu protéger leur enfant. M. Bathily, qui lui aussi venait d'arriver pour prendre des nouvelles de Leila, entendit ce que Luqman venait de dire. Mais il ne l'arrêta pas. Luqman faisait preuve d'une profonde vérité dans ses dires. 

Luqman : « Bonjour M. Bathily » 

Le censeur se contenta d'hocher la tête pour répondre aux salutations de Luqman. Il vit dans ses yeux comme une lueur déterminée

Mme Touré : « À quel moment… sommes-nous devenus d'aussi mauvais parents pour ignorer la souffrance de notre enfant ? »

Mr Touré : « Je… je vais démissionner … »

Une fois chez lui, Luqman sortit son téléphone pour appeler l'un de ses contacts. Mr Ibahvu 

Luqman : « Allo ? Monsieur » 

Mr Ibhavu : « En quoi puis-je t'aider petit ? » 

Luqman : « J'aurais besoin de quelques renseignements »

Luqman lui demanda de lui fournir toutes les informations qu'il pouvait obtenir sur l'entreprise du père de Jules. Mr Ibhavu lui a appris que le père de Jules, Tano Aristide Claude, était à la tête d'une entreprise de construction hôtelière. Et qu'il avait récemment obtenu un financement pour la construction de plusieurs complexes hôteliers dans plusieurs pays d'Afrique. Cela était l'un des plus gros contrats de leur entreprise.

Mr Ibhavu : « D'ailleurs, il semblerait qu'il soit invité à une soirée ce soir » 

Luqman : « Ah… »

Mr Ibhavu : « Oh… et en voilà une information intéressante » 

Luqman : « Quoi ça ? » 

Luqman se contenta de sourire quand Mr Ibhavu l'informa de cette fameuse information. 

Luqman : « J'aimerais aussi que vous vérifiiez si son fils Tano Jules a pris un vol pour un quelconque pays ces derniers jours » 

Mr Ibhavu : « Je remonte à combien de jours ? »

Luqman : « à 11 jours » 

Mr Ibhavu : « Ok, je te rappelle » 

Plus tard, Mr Ibhavu rappela Luqman pour lui dire que Jules n'était pas sorti du territoire ivoirien, en tout cas pas par voie aérienne. Luqman voyait très mal Jules s'enfuir en prenant un car pour quitter le pays. Il en conclut donc qu'il était toujours dans le pays. Reste à savoir où exactement. 

Il était 22h quand Luqman vêtu de noir s'apprêtait à sortir de sa chambre. Il commença à entendre comme des murmures qui provenaient d'un tiroir. Quand il l'ouvrit, il s'y trouvait la mallette qui contenait son masque. Les murmures provenaient du masque 

Le masque : « Tu as besoin de moi… tu ne pourras jamais aller jusqu'au bout … utilise moi … sans moi tu es faible » 

Luqman semblait être en train de résister à ses murmures qu'il entendait. Plus il passait du temps à regarder la mallette, plus les murmures devenaient de plus en plus forts. 

Le masque : « Il n’y a pas de rédemption pour nous… pas après ce qu’on a fait… UTILISE MOI !!! »

Puisant dans sa raison, Luqman referma violemment le tiroir. Il avait les mains qui tremblaient, il prit alors un instant pour se calmer. Pour calmer son esprit, jusqu'à ce que les murmures se taisent petit à petit. Quand tout fut complètement silencieux, il inspira un grand coup et sortit enfin de sa chambre. Il enfourcha sa moto et se dirigea vers la maison de Jules. M. Ibhavu lui avait donné la localisation. Après avoir garé sa moto à l'arrière de la maison. Vu la hauteur des murs, Luqman remarqua qu’ils n'avaient même pas pris la peine d'installer des câbles électriques. Luqman prit son élan et d'un pas agile, il escalada en un rien de temps le mur. Une fois au-dessus du mur, cela donnait directement sur le jardin. Il n'y avait pas de lumière à cet endroit, il y descendit alors.  Luqman s'attendait à ce qu'il y ait des gardes, mais il fut déçu de voir que la sécurité laissait à désirer. Au loin, il voyait les gardes qui se contentaient de rester à la porte. Une aussi grande demeure et ils ne font même pas des patrouilles constantes. Mais bon, il n'allait pas se plaindre. Il se dirigea vers la villa qui se trouvait à plusieurs mètres du mur extérieur.  Plus il s'avançait et plus une forte musique se faisait entendre. Y avait-il une fête dans la villa ?

Luqman prit un moment pour voir s'il y avait le moindre mouvement dans la villa, mais on dirait que non. Vu la musique, il aurait juré qu'il y avait une fête. Tout autour de la villa aussi, il n'y avait aucun garde qui patrouillait. Comment peut-on vivre dans une si grande demeure et avoir si peu de garde ?

Il y avait des sortes de maisons basses tout au fond. On dirait que cela avait été aménagé pour les domestiques et les gardes. Donc, il ne devrait y avoir que la famille qui restait dans la villa. En passant par une porte à l'arrière qui n'avait pas été fermée à clé, Luqman entra dans la villa. C'était vide, comme il le pressentait. Comme l'avait dit Mr Ibhavu, les parents de Jules étaient absents. Alors la musique ne pouvait venir que d'un endroit. En suivant le bruit de la musique, Luqman monta à l'étage. Il n'y avait pas la moindre caméra, leur sécurité laissait vraiment beaucoup à désirer. 

Jules, dans sa chambre, était en train d'écouter de la musique à fond. Il fumait ses joints et était complètement déconnecté de la réalité, du monde tout autour de lui. Il effectuait des pas de danse, les yeux fermés, quand la musique s'arrêta subitement 

Jules : « C'est quoi ce bordel ? » 

Luqman : « Tu ne trouves pas que tu fais beaucoup de bruit ? » 

Jules fut surpris d'entendre une voix dans sa chambre, en se retournant, il vit que c'était Luqman. Son étonnement laissa place à de l'énervement 

Jules : « Espèce de connard, comment es-tu entré ici ? » 

Luqman : « Par la porte d'entrée. Votre sécurité est à revoir » 

Jules : « Qu'est-ce que tu veux ? J'appelle tout de suite la police » 

Jules saisit son téléphone sur le lit, mais Luqman se rapprocha aussitôt de lui et le saisit par le poignet où il y exerça une forte pression, une pression suffisamment forte pour faire mal à Jules qui laissa tomber son téléphone 

Jules : « AAAARRGH LACHE-MOI BATARD ! TU ME FAIS MAL » 

Luqman : « Oh… tu n'as pas encore mal, mais ça ne va pas tarder » 

*** BAAAAAF ***

Une seule gifle avait suffi à donner le tournis à Jules. On aurait dit que c'était une enclume qui l'avait cogné. C'est comme si son cerveau avait vibré dans son crâne. Il eut l'impression de perdre connaissance, mais Luqman lui assena une autre gifle pour le garder éveillé 

*** BAAAAAAFFFFF ***

Jules, qui reprit ses esprits, repoussa Luqman qui finit par lui lâcher le poignet. Jules ressentant une sensation de brûlure sur sa joue commença à la frotter

Jules : « Est-ce que tu sais ce que tu es en train de faire, petit bâtard ? Tu m'as juste surpris, mais je vais te faire le regretter » 

Luqman : « Ah bon ? J'attends de voir cela » 

Jules se mit en position pour se battre avec Luqman. Il lança d'abord un premier coup de poing que Luqman esquiva avec une facilité avant de lui envoyer à son tour un coup de poing qui toucha Jules en plein visage. Jules essaya à nouveau d'atteindre Luqman, mais ce dernier esquivait chacun de ses coups de poings et les lui rendait. Luqman ciblait le visage de Jules. Chacun de ses coups était lourd, suffisant pour faire mal, mais pas assez pour assommer. Luqman n'avait aucune garde, il semblait ne même pas faire attention à Jules. Il se baladait dans la chambre touchant les objets de Jules, mais dès que ce dernier attaquait, il esquivait et le frappait au visage, il jouait avec Jules. Jules comprit qu'il ne pourrait pas battre Luqman dans un combat. Il ne pouvait pas appeler la police, et d'ailleurs la police mettrait trop de temps à venir. Il devait faire signe aux gardes, mais Luqman se tenait à la porte et l'empêchait de sortir. A chaque fois qu'il essayait de se ruer sur la porte, Luqman le saisissait pour le ramener en arrière

Jules avait du sang qui lui sortait de la bouche et du nez. Il prit un moment pour reprendre son souffle 

Jules : « Qu'est-ce que tu veux, putain ? C'est à cause de cette pute de Leila ? » 

L'atmosphère s'alourdit aussitôt, Luqman qui jusqu'à la paraissait espiègle, comme s'il s'amusait, commença aussitôt à devenir bien plus sérieux 

Luqman : « Ose la traiter encore une fois de pute si tu es un homme » 

Jules prit à la légère les propos de Luqman, il semblait ne pas réaliser la situation dans laquelle il se trouvait 

Jules : « Hahaha attend… tu ne vas quand même pas me dire que tu es amoureux de cette pute … » 

Jules ne compris pas l'action qui venait de se produire devant ses yeux. Il sentit juste perdre appui. Il s'était fait faucher par Luqman et alors qu'il se trouvait dans les airs, avec un puissant coup de poing au plexus, Luqman le projeta sur le mur qu'il percuta violemment. C'était un coup si puissant et avec tellement de précision, que Jules eut l’impression l'espace d'un instant qu'il venait de se faire transpercer par une lance. Il commença a vomir de la salive et du sang

Jules : « GRRAAARRGHHHH AAAAH AAAANFFFFF AAAANFFFF » 

Outre la forte douleur qu'il ressentait à la poitrine, Jules avait le souffle coupé. Il n'arrivait plus à respirer, il avait l'impression que quelque chose bouchait sa trachée, comme s'il ne savait plus respirer. Cela ne dura que quelques secondes, mais pour Jules ce fut comme s'il était en train de s'asphyxier. Luqman vint le saisir pour le relever. En voyant ses yeux, Jules compris qu'il ne jouait plus. Luqman lui assena plusieurs violents coups de poing au visage. Encore et encore et encore jusqu'à avoir le poing en sang. Il laissa ensuite tomber Jules à terre et s'assit sur le lit. Malgré tous les coups qu'il avait reçus, Jules n'en restait pas moins arrogant, il n'en restait pas moins imbu de sa personne. Il se mit à rire aux éclats 

Jules : « Hahaha hahaha hahahahah tu es un homme mort. Attend juste que mon père revienne, et tu vas voir, je ferai de ta vie un enfer. Et cette Leila que tu es venu défendre, je vais en faire la prostituée de mes potes. Ils la baiseront tous, hahahaha » 

Luqman : « Tu comptes tellement sur ton père… tu crois qu'il est puissant ? Ok … attendons-le »

Jules : « Hein ?? … » 

Luqman saisit Jules et le fit sortir de sa chambre. Il le poussa pour qu'il avance. Jules voulut se servir de cette occasion pour prévenir les gardes. Il courut vers les escaliers, qu'il commença à descendre aussi rapidement qu'il le pouvait, tout en criant à l'aide.

Jules : « A L'AIDE !!! A L'AIDE !! GAAARDES !!! GAAAARDES !!! »

Luqman le regarda essayer de s'enfuir comme un lapin apeuré. Ils étaient bien trop loin pour que les gardes puissent les entendre. Si au moins ces derniers faisaient des rondes. Mais non, ils sont tous entassés au portail en train de discutailler. Luqman entrejamba le rempart et sauta de l'étage pour atteindre le rez-de-chaussée avant Jules, à la grande surprise de ce dernier

Jules : « Hein?? !!! »

Luqman : « J'ai besoin que tu restes tranquille jusqu'à l'arrivée de ton père. Mais je ne pense pas que tu vas m'obéir gentiment si je te le demande » 

Luqman s'avançait vers Jules, qui lui ordonnait de ne pas s'approcher. Luqman saisit son bras qu'il tournait dans son dos pour obliger Jules à s'accroupir par la pression. Il saisit ensuite deux de ses doigts 

Luqman : « Serre les dents. Ça va faire tres mal » 

Jules : « Arrête !! arrête !!! Pitié !! Fais pas ça !!! AAAARRRRGGGHHHHHHHHHH AAAAAZRRRRGGGHHHHHHH AAAARRRRGGHHHHHH »

*** CRAAC ***

Luqman venait de lui casser deux doigts comme s’il avait juste casser des brindilles de bois. La douleur était intense pour Jules qui avaient les yeux pleins de larmes

Jules : « AaaAAARRGGH PPUTAAAIIINNNNN MES DOOOOOIIGGGGTTTS AAAAAARGGGGH !!! »

Luqman : « Il te reste encore 8 doigts … est ce que tu vas rester tranquille ??? » 

Jules commença à réaliser qu'il avait affaire à un psychopathe. Il se devait de lui obéir, du moins jusqu'à ce que son père rentre. Il devait rester tranquille 

Jules : « Oui… oui je vais rester tranquille » 

Luqman : « C'est bien » 

Luqman s'assit dans le canapé où Jules voulut aussi s'asseoir 

Luqman : « Qu'est-ce que tu fais ? » 

Jules : « Je veux m'asseoir » 

Luqman : « Haha … assieds-toi par terre » 

Jules se contenta d'obéir. Il se tenait la main et souffrait terriblement. La douleur s'atténuait mais était encore présente. Il priait pour que son père rentre au plus vite. Sa prière allait être exaucée. 15 minutes plus tard, il entendit les voix de ses parents qui se rapprochaient. Dans son for intérieur, il souriait. Se disant qu'il pourrait bientôt reprendre sa vengeance sur Luqman. Il se disait qu'il lui ferait subir 10 fois pire que ce qu'il lui a fait.

A Suivre …


La voie à suivre