
<< La voie à suivre >> Chapitre 21
Ecrit par Le Kpetoulogue
Chapitre 21
M. Koua avait trouvé refuge dans une petite maison isolée, perdue aux périphéries de la forêt du Banco. Les murs en bois pourri, le toit qui fuyait, et l'odeur de moisissure lui rappelaient à quel point il était tombé bas. Mais peu importe. Il s'était persuadé qu'il était en sécurité ici, loin de tout, loin de ceux qui pourraient le chercher. Les jours avaient passé, et personne n'était venu. Il commençait à se détendre, à croire qu'il avait réussi à échapper à tout ça. Ce soir-là, il était assis dans son canapé, une bière à la main, la télévision allumée mais sans vraiment la regarder. Le silence de la forêt environnante lui paraissait rassurant. Trop rassurant. C'est alors qu'il l'entendit. Un craquement. Un bruit sec, comme une branche qui se brise sous un pas. M. Koua se figea, la bouteille suspendue en l'air. Son cœur se mit à battre plus vite.
M. Koua : « Qui est là ? »
Sa voix tremblante resonnait dans le silence de la cabane. Aucune réponse. Il se leva, les jambes flageolantes, et se dirigea vers la fenêtre. La nuit était noire, impénétrable. Il ne vit rien. Rien que l'obscurité.
M. Koua : « Je sais qu’il y a quelqu’un »
Il hurlait, essayant de masquer sa peur par de la colère. C'est à ce moment-là que la porte s'ouvrit lentement, avec un grincement sinistre. Williams recula, les yeux écarquillés, son souffle coupé. Dans l'encadrement de la porte se tenait une silhouette. Un homme, grand et imposant, vêtu de noir. Mais ce n'était pas son apparence qui glaça le sang de Williams. C'était le masque. Un masque que M. Koua trouvait à la fois terrifiant et grotesque, avec des traits déformés et des yeux creux qui semblaient le fixer avec une intensité insoutenable. Le sourire radieux sur le masque ne semblait pas du tout correspondre à l’atmosphère sombre que dégageait le reste du masque. M. Koua reculât jusqu’à ce que son dos heurte le mur et il commença à balbutier
M. Koua : « Qui … Qui êtes-vous ? »
La silhouette entra dans la cabane, refermant la porte derrière elle. Le masque ne bougeait pas, mais les yeux de l'homme derrière semblaient brûler à travers les trous sombres.
Luqman d’une voix basse et glaciale : « Je suis là pour vous, M. Koua »
M. Koua sentit une vague de terreur l'envahir.
M. Koua : « Qu’est-ce que vous voulez ? De l'argent ? Je… Je peux vous donner de l'argent »
Luqman secoua lentement la tête : « Ce n'est pas de l'argent que je veux »
M. Koua : « Sors d'ici ! Je vais appeler la police »
Luqman sourit, un sourire sans chaleur.
Luqman : « Appelez-les. Dites-leur pourquoi vous vous cachez ici. Dites-leur ce que vous avez fait à Grâce et a toutes ses filles innocentes »
Le nom de Grâce fit pâlir M. Koua. Il essaya de se précipiter vers la cuisine, probablement pour chercher un couteau ou une arme, mais Luqman était plus rapide. D'un mouvement fluide, il attrapa M. Koua par le bras et le tordit brutalement derrière son dos. M. Koua hurla de douleur, tombant à genoux.
M. Koua : « Lâche-moi ! Lâche-moi, salaud »
Luqman ignora ses cris. D'une main, il maintint M. Koua en place, et de l'autre, il sortit un rouleau de ruban adhésif. Avec une efficacité froide, il bâillonna M. Koua, étouffant ses protestations. Luqman se pencha ensuite pour murmure à l’oreille de Mr Koua
Luqman : « Vous avez cru pouvoir vous enfuir ? Vous avez cru pouvoir échapper à ce que vous avez fait ? »
M. Koua essaya de se débattre, mais Luqman était bien trop fort. D'un coup sec, il lui asséna un coup de poing dans les côtes, faisant grogner M. Koua de douleur.
Luqman : « Grâce ne peut plus se défendre, Mais moi, je suis là. Et vous allez payer pour tout ce que vous lui avez fait à elle et a toutes les autres »
Il attrapa M. Koua par le col de sa chemise et le traîna vers la porte, ignorant ses gémissements et ses tentatives désespérées de résister. Avant de sortir, Luqman s'arrêta un instant. Il regarda Mr Koua, puis, lentement, il enleva son masque. M. Koua le reconnut immédiatement. C’était l’autre étudiant qui avait accompagné Leila a son bureau quand elle venait déposer sa candidature. Il s’efforça de se rappeler son prénom et le murmura-t-il derrière son bâillon, les yeux écarquillés de surprise et de peur.
M. Koua : « Luqman … »
Luqman ne répondit pas. Il remit simplement son masque Une fois dehors, Luqman le poussa contre le mur de la maison, le maintenant en place avec une force implacable. Sous son masque les yeux de Luqman brillaient d’une détermination froide faisant savoir à M. Koua qu’il comprendrait sous peu ce que c’est que d’avoir peur. M. Koua les yeux pleins de terreur, essaya de frapper Luqman avec son autre bras, mais ce dernier l'esquiva facilement. D'un mouvement rapide, Luqman lui asséna un coup de poing au visage, faisant saigner son nez
Luqman : « Je vous ai dit de ne pas bouger »
Il attrapa M. Koua par les épaules et le força à marcher vers une voiture garée non loin. Dans la voiture se trouvait Souley, Ladji. Les hommes à tout faire de Mr Tariq. Ils étaient étrangement calme, silencieux. Mr Tariq les avait prévenu a l’avance de ne pas provoquer Luqman et de faire exactement ce qu’il leur dirait de faire. Mr Koua, maintenant à moitié conscient, ne pouvait plus résister. Avant de le pousser dans le coffre, Luqman le regarda une dernière fois.
Luqman : « Dormez bien M. Koua, vous en aurez besoin »
D'un coup précis et calculé, Luqman assomma M. Koua, le faisant s'effondrer dans le coffre de la voiture. Il claqua le coffre, s'assura que tout était en ordre, et s’adressa a Souley qui était au volant de la voiture
Luqman : « Vous savez ou le conduire n’est-ce pas ?? »
Souley : « Ouii sans faute, on va le déposer la bas zoo zoo »
Luqman : « Et aussi, ce que j’avais demandé, est ce que c’est prêt ? »
Ladji : « Ouais normalement John a gerer ça. Il doit nous attendre là-bas avec ça »
Luqman : « Parfait, je vous suis »
Aux commandes de sa moto, Luqman suivit la voiture de Souley. La route qu’ils suivaient étaient vide, Luqman qui avait gardé son masque sur le visage ne fit meme pas attention à une caméra d’un feu qui l’avait filmé juste au moment où il traversa au feu rouge. Il suivit la voiture de Souley jusqu’à arriver à un entrepôt qui se tenait bien loin de toute habitation. Juste avant d’y entrer Luqman ôta son masque pour le regarder encore une fois. Il avait l’impression que quelque chose clochait. Une partie de lui était rassurer que le masque reste silencieux, tandis qu’une autre partie craignait qu’il reste définitivement silencieux. Luqman qui ne voulait pas s’y attarder rangea le masque sous le siège de sa moto
L'entrepôt était sombre, éclairé seulement par une lampe à pétrole suspendue au plafond, projetant des ombres dansantes sur les murs en béton. L'air était lourd, saturé d'une odeur âcre et nauséabonde qui semblait coller à la peau. Au centre de la pièce, une montagne de crottin de cheval s'élevait, répandant une puanteur insupportable. M. Koua, toujours à moitié sonné, fut traîné à l'intérieur par Luqman. Ses mains étaient liées derrière son dos, et il trébuchait à chaque pas, ses yeux écarquillés de terreur. Quand il vit la pile de crottin, il recula instinctivement, mais Luqman le maintint en place, ferme et implacable.
Luqman d’une voix calme mais chargée de menace : « Vous voyez ça ? C'est pour vous. Pour que vous compreniez »
M. Koua secoua la tête, paniqué : « Non… Non, tu ne peux pas… Tu ne peux pas me faire faire ça… »
Luqman l'observa un moment, les yeux froids et impassibles.
Luqman : « Vous avez forcé Grâce et les autres filles à faire des choses bien pires. Vous avez détruit leurs dignités et entacher leurs âmes. Maintenant, c'est à votre tour de ressentir ce qu'elles ont ressenti »
Il poussa M. Koua vers la pile de crottin, le forçant à s'agenouiller devant elle. L'odeur était si forte que M. Koua sentit son estomac se soulever, et il tourna la tête pour vomir sur le sol. Luqman ordonna à M. Koua de le regarder. Il le saisit par les cheveux et lui releva brusquement la tête
Luqman : « Vous allez tout manger … jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien … Et si vous refusez … »
Il laissa la phrase en suspens, mais le regard qu'il lança à M. Koua était suffisamment éloquent. M. Koua tremblait, des larmes de peur et de dégoût coulant sur son visage.
M. Koua : « S'il te plaît… Je t'en supplie… Je ferai n'importe quoi d'autre … »
Luqman se pencha, son visage à quelques centimètres de celui de M. Koua.
Luqman : « Toutes ses filles vont aussi supplier, Grâce vous a supplié, elle aussi. Est-ce que vous l’avez écoutée ? »
M. Koua ferma les yeux, un sanglot lui échappant. Il savait qu'il n'avait pas le choix. Sa peur de Luqman, de ce qu'il pourrait lui faire, était bien plus grande que son dégoût. Avec des mains tremblantes, il se pencha vers la pile de crottin, l'odeur lui faisant monter une nouvelle vague de nausée. Il hésita un instant, mais un coup violent dans les côtes de Luqman le fit sursauter.
Luqman d’une voix glaciale : « Mangez !!! »
Luqman s’assurait de filmer absolument toute la scène. M. Koua prit une poignée de crottin, ses doigts s'enfonçant dans la matière humide et nauséabonde. Il ferma les yeux, essayant de se détacher mentalement de ce qu'il était sur le point de faire. Mais l'odeur, la texture… tout le ramenait à la réalité. Il porta la poignée à sa bouche, ses lèvres tremblantes. Le premier contact avec sa langue lui fit presque vomir à nouveau, mais il força sa mâchoire à mâcher, à avaler. Les larmes coulaient librement sur son visage maintenant, mélangées à la saleté et à la honte. Luqman observait chaque mouvement avec une froideur méthodique
Luqman : « Continuez »
M. Koua obéit, prenant une autre poignée, puis une autre. Chaque bouchée était un supplice, un rappel brutal de la cruauté qu'il avait infligée à Grâce. Il essayait de se concentrer sur l'espoir de survivre, sur l'idée que s'il faisait ça, Luqman le laisserait partir. Mais au fond de lui, il savait que ce n'était pas fini. Quand il eut enfin terminé, il s'effondra sur le sol, tremblant et couvert de sueur, de larmes et de saleté. Il sentait l'odeur sur lui, en lui, comme si elle avait pénétré chaque pore de sa peau.
Luqman le regarda un moment, son visage impassible : « Maintenant, vous comprenez un peu ce que Grâce a ressenti. Ce que ses filles ont ressenti … Mais ce n'est qu'un début »
M. Koua leva les yeux vers lui, un mélange de peur et de désespoir dans son regard
M. Koua : « S'il te plaît… J'ai fait ce que tu voulais… Laisse-moi partir… »
Luqman ne répondit pas. Il se contenta de tourner les talons et de quitter l'entrepôt, laissant M. Koua seul dans l'obscurité, entouré de l'odeur et de la honte. Il ne resta pas longtemps seul, parceque Souley et Ladji vinrent le saisir, le déshabiller et le mettre à quatre patte sur un gros morceau de béton ou ils l’attachèrent solidement.
M. Koua : « Les gars pitié … laissez moi partir … s’il vous plait »
Ladji : « Tchaii ferme gbeuve la, (ferme ta bouche) tu veux nous tuer avec odeur de caca la ou bien ?? »
Souley : « Faut l’attacher vite on va fraya (sortir) d’ici, il gneeeez (il pue) troooop »
A l’extérieur des aboiements se faisait entendre. John tenait fermement deux chiens. Luqman s’approchât d’eux, sortit les seringues et les injecta le liquide qu’il y avait. Il demanda ensuite à John de lui passer les laisses et il entra dans l’entrepôt avec les deux chiens. Les deux chiens étaient des bêtes imposantes, des molosses au pelage sombre et aux muscles saillants qui se tendaient sous leur peau. Leurs gueules puissantes laissaient entrevoir des crocs acérés, et leurs yeux, injectés de sang, brillaient d'une lueur presque inhumaine. Leurs respirations étaient rauques, saccadées, comme s'ils étaient à bout de souffle avant même d'avoir commencé. La drogue qui coulait dans leurs veines les rendait agités, imprévisibles, et leur excitation était palpable. Leurs langues pendaient, bavant, tandis qu'ils tiraient sur leurs laisses avec une force brutale, leurs pattes grattant le sol bétonné de l'entrepôt.
Quand M. Koua les vit, son cœur manqua un battement. Il avait déjà peur de Luqman, mais ces chiens… Ils étaient comme des démons sortis d'un cauchemar. Leurs grognements bas et gutturaux résonnaient dans la pièce, et leurs yeux semblaient fixer M. Koua avec une intensité terrifiante. Mais surtout que ces chiens étaient excités. M. Koua reconnaissait ce désir qui se lisait dans leurs yeux. Ces chiens avaient faim de satisfaire leurs envies sexuelles
Bien qu'il fût déjà attaché à quatre pattes sur le morceau de béton, il essayait en vain de reculer. Ses cordes le maintenaient fermement, mais son corps se débattait malgré tout, comme si son instinct de survie refusait d'accepter l'inévitable.
M. Koua : « Non, pas ça… Pas ça… »
Les chiens avancèrent, leurs museaux frémissants, reniflant l'air chargé de peur. Leurs babines retroussées laissaient voir leurs crocs, et leur excitation semblait croître à chaque pas qu'ils faisaient vers M. Koua. L'un d'eux émit un grognement profond, un son qui sembla faire vibrer l'air autour de lui.
M. Koua sentit une vague de nausée monter en lui. : « Luqman… S'il te plaît… »
Il supplia Luqman d’une voix tremblante, presque inaudible par-dessus les aboiements et les grognements.
M. Koua : « Je t'en supplie… Pas ça… Pas comme ça … »
A Suivre …