
<< La voie à suivre >> Chapitre 23
Ecrit par Le Kpetoulogue
Chapitre 23
Quelques jours plus tard à l’université, L'amphithéâtre était plein à craquer. Des centaines d'étudiants s'étaient rassemblés pour écouter les candidats à la présidence du conseil des étudiants. Leila se tenait
À l'écart, près de la scène, les mains tremblantes et le cœur battant. Elle avait préparé un discours, mais les mots lui semblaient vides, insuffisants face à l'importance du moment. Elle ne savait pas quoi faire et se demandait si elle allait y arriver. C'est alors qu'elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna et vit Luqman, debout, immobile, son regard intense et calme. Il portait une veste sombre, et son visage était empreint d'une gravité qui contrastait avec le brouhaha de la salle. Yohan aussi ne tarda pas à débarquer à son tour
Yohan : « La princesse c’est comment ? Je sais qu’a l’heure la ton cœur est moooort »
Leila : « Eeeeh Yohan ! J’ai graave peur »
Yohan : « Oorh faut pas. C’est dans la poche. Tu as pas confiance en toi ou bien ? Si aujourdhui là tu n’es pas présidente, personne ne va sortir de cette salle. On va séquestrer tout le monde ici la »
Leila : « Toi tu veux qu’on me voie en dictateur ou bien ? »
Yohan : « C’est la dictature qui marche actuellement o0w … attendez je reviens, je viens de voir un truc là »
Yohan savait comment détendre l’atmosphère, mais Leila semblait vouloir entendre les encouragements de Luqman plutôt
Leila : « Luqman … »
Il ne répondit pas tout de suite. Il s'approcha d'elle, si près qu'elle pouvait sentir sa présence rassurante, et murmura à son oreille
Luqman : « Ey Tu vas y arriver. Mais tu dois leur parler avec ton cœur, pas avec ta tête »
Leila le regarda, perplexe : « Je ne sais pas quoi dire… »
Luqman inclina légèrement la tête, comme s'il pesait ses mots. Puis il commença à lui murmurer un discours, phrase par phrase, avec une voix douce mais ferme.
Luqman : « Dis-leur ceci : 'Aujourd'hui, je ne suis pas ici pour vous promettre des choses que je ne peux pas tenir. Je suis ici pour vous dire que je vous vois. Que je vous entends. Que je comprends vos peurs, vos doutes, et vos espoirs »
Leila écouta, les yeux écarquillés, captivée par les mots qu'il lui soufflait.
Luqman : « Dis-leur : 'Je ne suis pas parfaite. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Mais ce que je peux vous promettre, c'est que je serai là. Pour vous écouter. Pour vous défendre. Pour vous protéger »
Leila sentit une vague de détermination monter en elle. Elle hocha lentement la tête, répétant les mots dans sa tête, les faisant siens.
Luqman : « Et enfin dis-leur : 'Grâce était l'une des nôtres. Elle méritait mieux que ce qu'elle a reçu. Et je fais le serment, devant vous tous, que plus jamais personne ne sera laissé seul. Plus jamais personne ne sera ignoré. Avec moi, vous aurez une voix. Avec moi, vous aurez une protection. Avec moi, vous aurez une famille »
Leila ferma les yeux un instant, laissant les mots résonner en elle. Puis elle ouvrit les yeux, regarda Luqman, et murmura
Leila : « Merci Luqman »
Il hocha la tête, un léger sourire aux lèvres.
Luqman : « Vas-y. Ils t'attendent »
Leila monta sur scène, le cœur battant mais l'esprit clair. Les étudiants l'applaudirent chaleureusement, leurs visages remplis d'espoir et de respect. Elle s'avança vers le micro, prit une profonde inspiration, et commença à parler.
Leila d’une voix claire et forte » Merci d'être là. Aujourd'hui, je ne suis pas ici pour vous promettre des choses que je ne peux pas tenir. Je suis ici pour vous dire que je vous vois. Que je vous entends. Que je comprends vos peurs, vos doutes, et vos espoirs."
La salle devint silencieuse, tous les regards fixés sur elle.
Leila : « Je ne suis pas parfaite et Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Mais ce que je peux vous promettre, c'est que je serai là. Pour vous écouter. Pour vous défendre. Pour vous protéger »
Les étudiants commencèrent à hocher la tête, certains souriant, d'autres les yeux brillants de larmes.
Leila d’une voix légèrement tremblante : « Grâce était l'une des nôtres. Elle méritait mieux que ce qu'elle a reçu. Et je fais le serment, devant vous tous, que plus jamais personne ne sera laissé seul. Plus jamais personne ne sera ignoré. Avec moi, vous aurez une voix. Avec moi, vous aurez une protection. Avec moi, vous aurez une famille »
La salle explosa en applaudissements, les étudiants se levant pour l'acclamer. Leila sentit une vague d'émotion l'envahir, mais elle resta debout, forte et déterminée. Éric l’autre candidat qui était l’actuel président du conseil devait faire son discours juste apres Leila. Mais en voyant comment elle avait obtenu le soutien de tout le monde. Il savait qu’il avait déjà perdu. Il ressentait une terrible honte envers lui-même pour ne pas avoir été à la hauteur du poste qu’il occupait. Plutôt que de faire son discours, en prenant le micro, il se contenta de féliciter Leila et de lui souhaiter bonne chance à la tête du conseil des étudiants. Tous étaient unanimes là-dessus. Les applaudissements et les cris se font de plus en plus bruyant et tout le monde scandait le nom de Leila
LEILA !!! LEILA !!! LEILA !!!
LEILA !!! LEILA !!! LEILA !!!
LEILA !!! LEILA !!! LEILA !!!
Yohan monta aussitôt sur la scène pour la soulever sur ses épaules aider par certains de ses camarades de classe. Face à tout ce monde qui scandait son nom, Leila chercha Luqman des yeux dans la foule, mais il avait déjà disparu.
Luqman avait rendez-vous ailleurs. Dans le bureau du président de l’université. Le grand frere de Mr Koua. Après s’être fait annoncer, le président l’autorisa à entrer
Luqman : « Bonjour monsieur le président »
Le président : « Bonjour jeune homme … je peux vous aider ? »
Luqman se contenta de lui passer un morceau de papier. C’était un chèque. Le président ne comprenait vraiment ce qui était en train de se passer présentement devant lui
Le président : « Qu’est-ce que cela signifie ? »
Luqman : « C’est un chèque de 2 millions d’euros. C’est bien plus que suffisant pour que vous démissionnez et prenez votre retraite. A cela s’ajoute aussi un appartement à Paris dans le 7ième arrondissement ou vous ne paierez pas le moindre loyer aussi longtemps que vous y vivrez »
Le président : « Est-ce une blague ? »
Luqman voulut faire comprendre au président qu’il ne blaguait absolument pas du tout. Il lui présenta alors son smartphone et y fit jouer la video ou on voyait son petit frere subir d’horribles atrocités. Cela suffit à glacer le sang du président pour le faire comprendre que le jeune homme en face de lui était bien plus dangereux qu’il n’y paraissait
Le président : « … »
Luqman : « Ne vous y trompez pas monsieur. Je vous considère tout autant responsable. Parceque vous étiez au courant et vous l’avez laisser faire »
Le président se raidit, mais il ne répondit pas tout de suite.
Luqman : « Vous saviez, Vous saviez ce qu'il faisait. Ce qu'il était. Et vous avez fermé les yeux. Parce que c'était votre frère. »
Le président serra les poings, mais il garda les yeux baissés.
Le président : « Je ne sais pas de quoi vous parlez »
Luqman frappa le bureau du plat de la main, faisant sursauter le président.
Luqman : « Ne jouez pas à ça avec moi ! Vous saviez. Et vous avez laissé faire. Vous avez laissé des vies être détruites. Vous avez laissé Grâce mourir »
Le nom de Grâce fit trembler le président. Elle était la seule des victimes de son frère qui s’était ôté la vie. Quand il apprit la nouvelle de son suicide, il s’est senti tellement honteux envers lui-même. Il avait compris qu’il avait renié son frère bien trop tard. Il leva les yeux, son visage maintenant marqué par la culpabilité.
Le président : « Je… Je ne pouvais pas… »
D’un ton sarcastique, Luqman lui coupa la parole
Luqman : « Vous ne pouviez pas ? Vous êtes le président de cette université. Vous aviez le pouvoir de l'arrêter. Mais vous avez choisi de protéger votre frère. Et en faisant ça, vous avez fait du mal à tout le monde »
Le président baissa la tête, les mains tremblantes
Le président : « Je… Je ne voulais pas … »
Luqman d’un ton menaçant : « Vous ne vouliez pas ? Vous avez fait du mal à votre frère en le laissant devenir un monstre. Vous avez fait du mal à vous-même en sacrifiant votre intégrité. Et vous avez fait du mal à des innocents en les laissant souffrir. »
Le président ne répondit pas. Les larmes commençaient à couler sur son visage. Voyant que son regret était réel, la voix de Luqman devint plus douce mais chargée de reproche
Luqman : « Vous auriez pu l'arrêter. Vous auriez pu le forcer à affronter ce qu'il avait fait. Mais vous avez choisi la facilité. Et maintenant, tout le monde paie le prix »
Le président leva les yeux, les larmes coulant librement.
Le président : « Je… Je ne sais pas comment réparer ça… »
Luqman : « Vous ne pouvez pas réparer ça. Accepter simplement mon offre et démissionnez »
Le président hocha la tête, les épaules affaissées sous le poids de la culpabilité.
Le président : « Je… Je vais démissionner. Je sais que je ne devrais pas poser cette question … mais s’il te plait … est ce qu’il est encore en vie ? »
Luqman : « Il préfèrera la mort face à la vie qui l’attend »
Luqman regarda le président un moment, puis tourna les talons et se dirigea vers la porte.
Le président d’une voix tremblante : « Pourquoi ? … Pourquoi fais-tu cela ? »
Luqman s'arrêta, mais ne se retourna pas : « Parce que quelqu'un doit le faire »
Puis il sortit, laissant le président seul dans son bureau, face à ses regrets et à ses choix.
Luqman se rendit ensuite dans le bureau de M. Bathily ou il y retrouva Leila. Après la démission forcée de M. Koua, C’était M. Bathily qui était en charge maintenant de l’élection. Leila était donc venu finaliser deux trois trucs apres sa victoire
Luqman : « Je vous dérange ? »
Leila : « Non pas du tout, ou était tu passé ? »
Luqman : « Réglez quelque chose d’important. Par ailleurs, Félicitation a vous aussi M. Bathily »
M. Bathily perplexe : « Pardon ? Félicitations pourquoi ?? »
Luqman : « Pour votre nouveau poste de président de l’université »
M. Bathily : « Pardon ?? !!! De quoi parles tu ?? »
Luqman : « Il se trouve qu’au vu de son incompétence flagrante, le président actuel a décidé de prendre sa démission et c’est vous qui allez le remplacer »
Leila : « Oh félicitation Monsieur !! »
M. Bathily était un peu perdu. Ce n’était clairement pas à Luqman de venir lui annoncer quelque chose comme ça. Aux dernières nouvelles, Luqman n’est qu’un simple étudiant. Il ne peut pas avoir un tel pouvoir de décision au sein de cette université. Il était d’autant plus surpris que Leila, elle, ne le soit pas. Depuis que Luqman s’était inscrit dans cette université, il y avait eu pas mal de changements … souvent brutal mais le résultat était toujours présent. M. Bathily savait que les parents adoptifs de Luqman étaient des gens puissants mais il avait plus l’impression que tout ce qui se passait était de son fait à lui et non de ses parents
M. Bathily : « Pourrais-tu mieux m’expliquer s’il te plait Luqman ? Que s’est -il vraiment passé ? »
Luqman : « Disons que j’ai eu une conversation avec le président … et on en a tiré cette conclusion »
M. Bathily : « Une conversation hein ? Je suppose que tu as été tres … persuasif »
Vu le ton qu’il employait, Luqman comprit que M. Bathily pensait tres certainement qu’il avait utilisé la force. Luqman le rassura sur l’intégrité physique du président. Il évitait d’entrer dans un quelconque détail faisant juste comprendre à M. Bathily qu’il était son choix pour etre le président de l’université. Leila quant à elle restait silencieuse. Elle n’avait pas son mot à dire dans cette conversation.
M. Bathily se renversa dans son fauteuil, les mains jointes devant lui
M. Bathily : « Et pourquoi moi ? Pourquoi penses-tu que je sois le bon choix ? »
Luqman le regarda droit dans les yeux
Luqman : « Parce que vous êtes intègre. Parce que vous vous souciez des étudiants. Parce que vous avez toujours agi avec justice et équité, même quand c'était difficile »
M. Bathily souri légèrement, mais son regard était sérieux. Il fit savoir à Luqman que ce qu'il venait de lui dire était un compliment et non une véritable réponse. Il savait que vu qui étaient ses parents, Luqman n'aurait aucun mal à trouver un meilleur président d'université. Il ne suffit pas d'etre intègre pour gerer une université. Cela demande d'autre compétences. Luqman hésita un instant, puis lui dit
Luqman : « Parce que vous êtes le seul en qui j'ai confiance. Le seul que je sais capable de redresser cette université. Le seul qui comprend que les étudiants méritent mieux que ce qu'ils ont reçu jusqu'à présent. Et surtout je veux voir quelle voie est-ce que vous suivrez … si vous resterez fidèle à vous meme ou si le temps vous changera »
M. Bathily le regarda un moment, il avait l'impression que Luqman voulait lui faire passer un test. Comme s'il voulait qu'il lui prouve qu'il y a une autre voie que celle qu'il arpentait. Luqman était à la recherche de réponses au travers des gens qu'il croiserait sur son chemin. Il semblerait que cela soit quelque chose d'important pour lui
Luqman : « Demain, Ma mère vous contactera plus tard pour que cette université soit subventionnée par son fond d’aide à la jeunesse africaine. Par conséquent, meme si je sais que je n’ai pas besoin de lui dire, n’acceptez plus aucun don d’une quelconque famille si le but est que vous leur soyez redevable par la suite. Je veux que dans cette université, tous les étudiants soient au meme niveau. Qu’ils aient les meme chances, qu’ils soient tous égaux. Pas de traitement de faveur envers qui que ce soit, moi y compris. Quant au personnel enseignant, autant je ne veux pas de professeurs qui s’en prennent à leurs étudiants alors qu’entre ces murs, c’est de leurs devoirs de faire office de figures parentales, autant je ne veux pas de professeurs qui détournent le regard sur les souffrances de leurs étudiants. Libre à vous de changer le personnel et d’embaucher des bons professeurs. Je sais que vous ne refuserez pas cette promotion, parcequ’elle ne s’agit pas de vous, mais de ces étudiants que vous considérez comme… vos propres enfants »
M. Bathily sourit, cette fois avec une certaine tristesse
M. Bathily : « Tu as beaucoup de certitudes, Luqman. Mais tu as raison. Je ne peux pas refuser. Pas si c'est pour les étudiants »
Luqman : « Merci monsieur »
Luqman sortit ensuite du bureau de M. Bathily apres avoir dit à Leila qu’ils se retrouveraient plus tard.
A Suivre …