
<< La voie à suivre >> Chapitre 26 et Fin du Tome 1
Ecrit par Le Kpetoulogue
Chapitre 26 et fin du Tome 1
Ils s'installèrent autour de la table, qui était joliment dressée avec des plats colorés et appétissants. Leila servit chacun d'eux avec soin, commençant par Yohan et ensuite Luqman. Yohan remarqua immédiatement que Leila avait donné trois morceaux de poulet à Luqman, alors qu'il n'en avait reçu que deux.
Yohan : « Ahii ?? Attend pourquoi tu donnes trois morceaux à Luqman et puis moi j’en ai que deux ?? Ahi ?? »
Leila se tourna vers Yohan et lui lança un regard noir. Il pouvait sentir une menace dans ce regard
Leila : « Parce que Luqman est plus grand que toi, et qu'il a besoin de plus de nourriture, n’est-ce pas Amani Yohan Jean Claude ? »
Yohan : « Tchai … faut pas dire tout mon nom ou bien ? Ouais cette amitié là je sens que je vais beaucoup souffrir dedans »
Tous autour de la table ne purent s’empêcher de rire de cette situation. Ils la trouvèrent vraiment amusante. Le repas touchait à sa fin, et l'atmosphère autour de la table était détendue et chaleureuse. Les parents de Leila discutaient avec Yohan, qui ne manquait pas d'anecdotes drôles pour les faire rire, tandis que Leila et Luqman échangeaient quelques mots par intermittence. Quand les assiettes furent presque vides, Luqman posa sa fourchette et regarda Leila.
Luqman : « Merci pour le repas, c’était vraiment délicieux »
Leila leva les yeux, surprise par le compliment.
Leila : « Ah… merci. Je suis contente que ça t'ait plu »
Luqman : « Ça m'a rappelé les repas de ma mère. Elle cuisinait toujours avec beaucoup de soin, comme toi »
Leila sentit son cœur battre plus vite, et une sensation étrange, comme des papillons dans son ventre, la submergea. Elle essaya de garder son calme, mais elle ne pouvait s'empêcher de sourire. Elle baissa les yeux pour cacher son embarras
Leila : « C’est…c’est gentil de dire ça »
La mère de Leila, qui observait la scène depuis l'autre bout de la table, remarqua immédiatement la réaction de sa fille. Elle vit le sourire timide de Leila et la lueur dans ses yeux. Elle sourit intérieurement, comprenant que sa fille était en train de vivre un moment spécial. Elle attira tout doucement l’attention de sa fille
Mme Touré : « Leila, Tu as fait un excellent repas. Tu devrais être fière de toi »
Leila : « Merci maman, c’est surtout grâce à toi »
C’était grâce à sa mère qu’elle avait pu sauver son plat. La mère de Leila sourit, échangeant un regard complice avec son mari. Yohan, qui avait suivi la conversation
Yohan : « Ha si on mange comme ça ici moi je vais revenir ici chaque dimanche hein »
Leila : « Tchrr toi c’est ton ventre qui va te tuer un jour »
Tout le monde se mit à nouveau à en rire. C’était vraiment un bon moment qu’ils partageaient. Par la suite, les parents de Leila la laissèrent avec ses amis et ils discutèrent de tout et de rien jusqu’à ce que ce que chacun rentre chez lui. La nuit était tombée, et l'air frais du soir à cause de la pluie de tout à l'heure enveloppait le perron de la maison de Leila. Yohan, déjà installé dans la voiture de Luqman, attendait patiemment, les mains sur le volant, en regardant distraitement par la fenêtre. Il savait que Luqman et Leila avaient besoin de ce moment.
Dehors, Leila et Luqman se tenaient face à face, à quelques pas l'un de l'autre. La lumière tamisée de la véranda éclairait doucement leurs visages, créant une ambiance intime et un peu nerveuse. Leila avait les mains croisées devant elle, jouant nerveusement avec les manches de son pull.
Leila : « Merci encore d'être venu C'était… vraiment bien. »
Luqman : « C'était un bon repas. Tu cuisines tres bien. »
Leila rougit légèrement, baissant les yeux.
Leila : « Je suis contente que ça t'ait plu. »
Il y eut un silence, rempli seulement par le bruissement des feuilles dans le vent. Leila sentait son cœur battre plus vite, comme si chaque seconde qui passait accentuait la tension entre eux.
Leila : « Tu… tu vas rentrer directement ? »
Luqman : « Oui … Enfin d’abord, Yohan veut conduire pour aller chez lui en espérant cogner son père accidentellement en chemin. »
Leila : << Eeeeeh ? C'est un cas hein ce garcon >>
Luqman : << Hahaha en effet, et apres je vais rentrer >>
Leila hocha la tête, essayant de cacher sa déception.
Leila : « D'accord. Fais attention sur la route. »
Luqman : « Je ferai attention »
Leila sentit un frisson la parcourir. Elle voulait dire quelque chose, n'importe quoi, pour prolonger ce moment, mais les mots lui manquaient. Elle se mordit la lèvre, hésitante.
Leila : « Luqman… Je… je suis contente que tu sois venu ce soir. Ça a été… spécial. »
Luqman la regarda un moment, comme s'il cherchait à lire dans ses pensées. Il savait ce qu'elle ressentait pour lui. Il l'avait vu dans ses yeux, dans ses gestes, dans la façon dont elle cherchait toujours à se rapprocher de lui. Mais il hésitait. Comment pourrait-il, avec tout ce qu'il avait fait, avec toute la noirceur qu'il portait en lui, être digne d'elle ?
Pourtant, quand il était près d'elle, il se sentait plus vivant.
Luqman : « Moi aussi, je suis content d'être venu. »
Leila sentit son souffle se couper. Elle était si près de lui maintenant qu'elle pouvait presque sentir la chaleur de son corps. Elle voulait lui dire à quel point il comptait pour elle, à quel point elle se sentait en sécurité quand il était là. Mais les mots restaient coincés dans sa gorge.
Luqman : « Tu peux me le dire si quelque chose te tracasse… Tu n'as pas à avoir peur. Pas avec moi. »
Elle sentit ses joues s'embraser.
Leila : « Je… je n'ai pas peur. C'est juste que… »
Il attendit, patient, lui laissant le temps de trouver ses mots.
Leila : « C'est juste que… je ne veux pas que ce moment se termine, »
Luqman sourit légèrement, un sourire rare qui fit battre le cœur de Leila encore plus vite.
Luqman : « Les moments comme ça ne se terminent jamais vraiment. Ils restent avec nous. »
Elle hocha la tête, essayant de retenir ses larmes.
Leila : « Tu as raison. »
Il hésita un instant, puis tendit les bras vers elle pour la saisir et la rapprocher encore plus de lui. Leila, surprise mais ne résistant pas, se laissa envelopper dans ses bras. Elle posa sa tête contre sa poitrine, écoutant le battement régulier de son cœur. C'était un câlin chaleureux, réconfortant, comme si Luqman essayait de lui transmettre tout ce qu'il ne pouvait pas dire avec des mots…
Elle ferma les yeux, se laissant aller à la sensation de sécurité qu'il lui offrait. Il serra un peu plus fort, comme s'il voulait la protéger du monde entier. Mais en même temps, il savait qu'il ne pourrait jamais lui donner tout ce qu'elle méritait. Pas avec son passé…
Luqman : « Je dois y aller. Yohan commence à s'impatienter. »
Leila rit doucement, essuyant une larme du coin de l'œil.
Leila : « Oui, je comprends. »
Luqman la regarda un dernier moment, comme s'il voulait graver cette image dans sa mémoire.
Luqman : « Prends soin de toi, Leila. »
Leila : « Toi aussi, »
Il tourna les talons et se dirigea vers la voiture, laissant Leila sur le perron, le cœur battant et l'esprit rempli de pensées confuses.
Quand la voiture démarra et disparut dans la nuit, Leila resta un moment immobile, regardant dans le vide. Elle sentait encore la chaleur de son étreinte, l'écho de ses mots.
« Les moments comme ça ne se terminent jamais vraiment, » répéta-t-elle à voix basse, un sourire timide aux lèvres.
Lybie – quelque part dans le désert du Sahara
La nuit tombait sur le désert du Sahara, drapant les dunes d'une obscurité profonde, seulement rompue par la lueur des étoiles et le feu de camp qui crépitait près de la tente. Un homme, essoufflé et couvert de poussière, courait à travers le sable, un téléphone serré dans sa main comme un trésor précieux.
Il approcha rapidement d'une grande tente, une structure imposante gardée par des hommes armés jusqu'aux dents. Les gardes, alertés par son approche, levèrent leurs armes, prêts à intervenir. L’un des gardes pointa son arme sur l’homme et lui cria de s’arreter pour ensuite lui demander ce qu’il voulait
L'homme, haletant, leva les mains en signe de paix.
L’homme : « J’ai… j’ai un message pour le Sahélien. C'est urgent ! »
Les gardes échangèrent un regard, puis l'un d'eux entra dans la tente pour prévenir leur chef. Quelques secondes plus tard, il revint et fit signe à l'homme d'entrer.
À l'intérieur de la tente, l'atmosphère était lourde et oppressante. Des tapis richement décorés couvraient le sol, et des lanternes éclairaient faiblement l'espace. Le Sahélien, un homme imposant au regard perçant, était assis sur des coussins, entouré de plusieurs femmes à peine vêtues.
Le Sahélien lui fit signe d’approcher.
L'homme s'avança, tremblant légèrement, et tendit son téléphone en disant avoir quelque chose à lui montrer. Le Sahélien prit le téléphone et regarda l'écran. Ses yeux s'écarquillèrent en voyant la photo de Luqman, prise à un feu rouge, portant son masque distinctif. D’une voix tremblante d’excitation, il demanda :
Le Sahélien : « Est-ce que… est-ce que c'est lui ? Est-ce que c'est vraiment… le Muheri ? Celui qui marche parmi les morts ? »
L'homme hocha vigoureusement la tête en lui disant que tout portait à croire que c’était bel et bien lui. Son masque correspondait parfaitement à l'unique photo qu’ils avaient de lui.
Le Sahélien éclata de rire, un rire profond et résonnant qui fit frémir les hommes autour de lui. Il avait fini par croire que ce n’était qu’une légende, qu’un mythe mais enfin il l’avait trouvé. Il se leva, parcourant la tente d'un pas énergique, les yeux brillants de joie. Ce Muheri qui lui avait fait perdre des centaines de millions de dollars après avoir instauré la terreur au sein de plusieurs milices à l'est du Congo et qui avait subitement disparu sans laisser de trace… était maintenant à sa portée. Il se tourna vers l'homme qui avait apporté la photo.
Le Sahélien : « Où est-il ? »
L'homme : « La photo a été prise par une caméra d’un feu tricolore à Abidjan. »
Le Sahélien regarda à nouveau la photo, un sourire cruel aux lèvres.
Le Sahélien : « Mes clients vont adorer ça. Une distraction de choix… Le Muheri, de retour parmi nous. Quelle ironie ! Je vais récupérer jusqu'au dernier centime que tu m'as fait perdre. »
Il se tourna vers ses hommes.
Le Sahélien : « Préparez tout. Nous avons une chasse à organiser. »
Les hommes acquiescèrent, se dispersant pour exécuter ses ordres. Le Sahélien, toujours souriant, regarda une dernière fois la photo de Luqman.
Le Sahélien : « Le Muheri… Tu as évité ton destin pendant trop longtemps. Mais maintenant, je vais m’assurer que tu deviennes le spectacle ultime pour mes clients. »
Au meme moment, quelque part en Afrique du Sud, dans ce qui semblerait être une pièce souterraine, éclairée seulement par la lueur bleutée de plusieurs écrans, un homme était assis à un bureau. Il lisait calmement un livre, une tasse de café à moitié vide et un plateau-repas à côté de lui. Les écrans affichaient des flux vidéo en direct, des cartes géographiques et des données cryptées. Tout semblait calme, presque routinier.
Soudain, une alarme stridente retentit, brisant le silence. L'homme sursauta, posant son livre et se tournant rapidement vers l'écran central, où une photo de Luqman portant son masque à un feu rouge venait d'apparaître.
Il s’empressa de saisir son téléphone et composa un numéro, sans quitter l'écran des yeux.
À l'autre bout du fil, dans la demeure des parents adoptifs de Luqman, plus précisément dans la chambre de Mr Ibhavu, leur jardinier, ce dernier dormait d’un sommeil léger. A peine son téléphone commença à vibrer qu’il se réveilla calmement pour décrocher l’appel
Mr Ibhavu : << Qu’est ce qui se passe ? >>
Son interlocuteur : << Mon Général… nous avons un problème >>
A Suivre …
Fin du tome 1