Lauriane MIKELE

Ecrit par EdnaYamba


  

Lauriane 

- Maman !!!! crie Liana en entrant dans ma chambre sans cogner, tu me passes ton pull violet s’il te plait ? j’ai un joli slim mais aucun de mes hauts ne passe avec !


Elle me fait ses yeux doux, elle sait que je vais céder même si la dernière fois je lui avais déjà dit que je ne le lui donnerais plus après l’état dans lequel elle me l’avait ramené.
- Tiens le voilà, lui dis-je en lui tendant le pull, mais tu me le ramènes propre et repassé !!!
- Merci maman tu es un cœur, dit-elle en me faisant une bise 
- Propre et repassé, lui répété-je 
- T’inquiète 
Elle sort avant de revenir sur ses pas. Elle a surement oublié de me dire quelque chose.
- Après les cours je vais manger un petit bout avec les filles, je serais là vers 21h. ne me cherche pas !
- Ok chérie à ce soir. bon moi j’y vais-je suis déjà en retard.
Je prends mon attaché case et je me dirige vers la petite Carina que j’ai payé en promotion l’an passé, les transports en communs je ne les supporte plus.
Je m’appelle Lauriane MIKELE, 34ans et je suis maman depuis 20ans. Liana c’est mon premier bébé, mon sang, ma douleur, ma joie. Je l’ai eu assez tôt, premier rapport sexuel maladroit mais aussi première grossesse. Je n’oublierais jamais la tête de mes parents quand ils se sont rendu compte que j’étais enceinte. Je n’étais qu’une enfant qui allait faire un autre enfant. Mon père m’avait infligé une bastille comme il se doit, je n’avais été sauvé ce jour-là que par les supplications de ma mère ; le père avait avec sa famille accepté la paternité, ils n’avaient d’ailleurs pas le choix MIKELE PAUL, militaire de son état ne le leur avait pas laissé, mais à peine plus âgé que moi, il ne fallait pas beaucoup compté sur lui comme père ; la seule chose qu’ ils ont fait c’était payé le trousseau après plus rien , monsieur s’est inscrit aux abonnés absents avec sa famille mais qui peut le condamner ce n’était qu’un enfant aussi. C’est mon père qui a pris nous a toujours pris en charge, tout ce qu’il exigeait de moi c’est que je fasse bien l’école ce que je me suis évertuée de faire j’étais quand même assez intelligente à l’école Dieu merci. Puis un 09 aout Liana a poussé son premier cri, du haut de mes 14ans je venais de découvrir c’est quoi être mère. Je la regardais émerveillée que j’oubliais même que j’avais souffert de douleurs, que la sage-femme m’avait même giflée parce que je ne voulais pas pousser l’enfant. Je venais de donner naissance à la plus jolie des petites filles. C’était le bijou de toute la famille ; il n’a pas été question que Liana appelle ma mère maman et moi par mon prénom, très tôt elle a su que c’était moi sa mère parce que mes parents ont voulu que je comprenne ce que ça impliquait d’être mère. On a toujours tout partagé ensemble, d’ailleurs aujourd’hui on est tellement proche que certains pensent plutôt qu’on est sœurs. Même si au fond c’est ce qu’elle est ma sœur, ma meilleure amie, je suis d’autant plus fière de ce qu’elle est brillante aussi à l’école. Elle a eu son Bac, elle est à la faculté de sciences économiques à L’UOB. Le projet avait été qu’elle aille en France mais avec la crise économique que subit le pays depuis peu c’était difficile, mais elle s’en sort plutôt bien malgré les grèves et si tout se passe bien après la licence, elle ira poursuivre ailleurs.
Pour revenir à moi , J’ai eu mon bac B, faisant la fierté de mon papa mais 2 ans plus tard en Licence 2 je suis tombée à nouveau enceinte d’un jeune étudiant de gestion en master 2 , si la grossesse de Liana a été une erreur bénie, celle de Liam partait plutôt d’une relation longue qui se voulait sérieuse. Marc son père a assumé sa responsabilité et est venu se présenté avec sa famille chez papa ce qui a eu le don de le calmer et Liam mon garçon naissait et nous décidions de nous installer ensemble. Mais encore une fois, ce fut une histoire ratée. Je suis la reine des histoires ratées soit dit en passant. Liam vit chez son père, il ne descend chez moi que pour les vacances, la famille de Marc ayant estimé que je n’avais pas le cadre idéal pour élever mon fils, vous pouvez le croire ça ? 
Comme on ne discute pas l’enfant dans nos traditions, Marc et moi avons trouvé un arrangement, je vois mon fils tous les weekends et à chaque vacances, c’est son premier fils je comprends mais c’est aussi mon rayon de soleil, ma part de joie.
Mon jeune âge fait que je suis assez proche de mes enfants, je suis de celles qui pensent qu’il ne faut pas créer des barrières inutiles avec les enfants. J’ai instauré un climat de confiance, on se dit tout et on parle de tout au moins je suis sure qu’ils ne me cacheront rien et ça fonctionne.
Voilà les deux choses, les plus importantes de ma vie, mes enfants.
Quant à moi célibataire pour l’instant, je ne veux pas me compliquer la vie pour le moment, je vois Franck de temps en temps mais rien de sérieux.
- Bonjour Lauriane, me dit Terry un collègue, tu es très belle ce matin comme toujours !
- Merci, lui souris-je avant de me diriger vers mon bureau.
Après mon diplôme, j’ai obtenu un poste de contrôleur de gestion dans une société de la place, c’est plutôt bien payé surtout ça me permet de ne manquer de rien et de subvenir aux besoins de mes enfants. Pour l’instant l’objectif premier, faire sortit Liana du pays après sa licence. Ça me fait mal de la voir assise à la maison à cause des multiples grèves. 

Liana 
Je vais à la fac sans trop être sure qu’il y aura cours. Pff hier y avait des rumeurs d’un mouvement prochain de grève, c’est difficile hein d’être étudiant au Gabon ! Je regrette pourquoi je n’avais pas fait mes papiers comme les autres pour sortir du pays après le Bac, mais bon à l’époque avec la situation financière de maman qui n’était pas au top en plus du fait que je n’avais pas trop envie de me séparer de maman, on a jamais été séparé elle et moi, je pensais que je pouvais aussi réussir ici pourquoi pas mais c’était sans compter sur le système Gabonais pff. Je retrouve mes amis dans l’amphi.
- Finalement y a cours ou pas ? dis-je après les avoir embrassé 
- On attend aussi comme toi
Mais quelques minutes plus tard le professeur de Mathématiques financières arrive et le cours commence. Je n’y comprends rien mais je sais déjà que je pourrais compter sur Andy il est en master 2. J’ai fait sa connaissance récemment on s’entend plutôt bien et c’est lui qui m’aide pour les cours souvent. Je suis plutôt extrovertie j’aime me faire des relations parce que comme dit maman la vie ce sont les relations et je considère qu’aucune rencontre n’est vaine et hasardeuse. Tout est fait dans un but précis. La vie s’est un enchainement de situations ayant un sens. 
Quand nous finissons les cours à 19heures, comme convenu avec mes amies nous allons au restaurant, c’est un rituel qu’on s’est imposé au moins une fois dans le mois pour décompresser. 
Alors qu’on est assises dans un petit snack et que nous commandons nos braises. Une dame d’une trentaine d’années s’approche de nous.
- Bonjour mesdemoiselles 
- Bonsoir, répondons-nous 
- Excusez-moi je vous ai observé tout à l’heure et voilà je viens d’ouvrir une agence de prestation de services et en ce moment nous recrutons. Si jamais vous êtes intéressées voici ma carte.
Alice prend la carte.
- C’est payé combien ? demande Prisca
- 40 000 F la cérémonie et vous êtes transportées.
- Ok on va y réfléchir, dit Alice
- Vous avez ma carte, si jamais vous êtes intéressées. Bonne soirée.
Puis elle s’en va. Nous restons tout de même intriguées par l’offre mais bon avouons quand même qu’elle est alléchante et en plus en ce moment j’aimerais bien soulager un peu maman et gagner un peu de sous par moi-même en tout cas j’y réfléchirais.

Ma fille, ma bataill...