Le début de la fin
Ecrit par Fleur de l'ogouée
-Bébé
passe moi le sel sil te plaît, je suis à fond aujourd’hui je sors
un nerveux plat, vous allez vous en mordre les doigt
moi :
pardon, c’est pas parce que tu fais un peu les spaghettis que la
terre entière ne dois plus respirer
lui : La jalousie c’est
pas bien, coupe vite les oignons
Il a trop de chance que je
l’aime celui-là, on finit de faire la cuisine tranquillement avec
les petits loups qui se sont incrustés, c’est dans ces petits
moments que se créent les meilleurs souvenirs, je suis tellement
heureuse et reconnaissante d’avoir ma petite famille.
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Moi
: Chéri n’oublie pas de déposer Maëlle à la danse tout à
l’heure
Lui : et Yvan tu le récupère chez son ami à 17h ?
- oui oui babe, bon j’y vais à ce soir-Je t’aime mon papillon des îles
-Pardon tes surnoms là hein
- Ma choucroute de midi je t’aime
- Je t’aime aussi amour
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La
chambre est remplie de tout les Moutsinga du Gabon, et ils ne sont
pas venus les mains vides, chacun à apporter un petit quelque chose
soit pour moi, soit pour les enfants. Dans beaucoup de traditions
africaines être maman de jumeaux procure un rang plus haut dans la
société, pour la famille de mon mari c’était le cas, ils avaient exigés qu’a notre sortie nous fassions un tour dans leur
village pour l’initiation. Ça faisait des années que personnes
n’avait eu de jumeaux dans leur famille, alors c’est tout joyeux
et fiers qu’ils sont venus . Après 8 ans d'amour en voilà le fruit, nos bébés ceux pour qui nous allons nous sacrifiés.
Thomas et moi feront de bon parents je n’en doute
pas.
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Lui : Allô maman, Mél à accoucher ..... Maman c’est des jumeaux carrément .... Je sais déjà que le petit sera beau comme moi ... oui dis ça à tout le monde là bas .... Je suis papa oh c’est fort ..... Oui les visites c’est jusqu’à 18 h ..... Gros bisous à vous.
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Sage
femme : Oh Dieu!!! Il y a un deuxième bébé
Je
n’arrive pas à comprendre est-ce que cette dame vient bien de dire
que je suis en train de mettre au monde des jumeaux où je comprends mal, DES JUMEAUX !!!
Lui : Comment ça
? Les échos n’ont montrés qu’un seul bébé
Sage femme :
Ça arrive parfois, elle était sûrement bien cachée la petite
coquine
Moi : c’est une fille ?
Sage femme : Oui un
garçon et une fille
Lui : Gloire à Dieu qui nous comble
doublement
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Maire :
Voulez vous prendre Mlle Mélanie Mbourou pour épouse
Lui :
oui je le veux grandement, énormément même
Toute l’assistance
à éclater de rire, purée toujours à faire le clown celui là,
dire que je vais subir ça toute ma vie.
Maire : Et vous Mlle
Mbourou voulez vous prendre Mr Thomas Samuel Moutsinga pour époux
Je fais mine de réfléchir, il me fait les gros yeux et un clin d’œil discret. Je
rigole avant de répondre «Je le veux terriblement»
Tout le
monde crie et applaudi c’est l’euphorie général, dans une
cacophonie totale le maire nous déclare mari et femme, Thomas
m’embrasse passionnément, à cet instant je ressens une joie
inimaginable, je suis enfin unie à l’homme de ma
vie.
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Je viens de valider ma première année de licence, maman m’a à peine adressée la parole durant cette année scolaire, limite nous étions devenues de simple colocataire, c’est Sandra qui assurait l'intermédiaire entre nous. Ce matin j’ai été surprise de recevoir un SMS de maman, me disant de de convoquer mon petit ami à la maison. Je commence à paniquer, pourquoi subitement elle veut le voir après avoir ignorée ma présence. J’appelle Thomas et je lui explique la situation, il me demande de me calmer et me donne rendez-vous à notre repère, un petit coin tranquille au bord de mer, quand j’arrive il est déjà là, il se lève du tronc d’arbre où il était assis pour m’embrasser. Je le regarde un instant, ça fait déjà trois ans que nous sommes ensemble, le temps passe si vite; Il me regarde droit dans les yeux et me sors un ‘’ je t’aime’’ qui transperce mon cœur. Après notre échange langoureux, je lui fait part de mes incertitudes par rapport au message de maman, pourquoi veux t’elle enfin rencontrer Thomas, ce soir ça va se savoir.
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« Il est hors de question tu m’entend bien hors de question que ma fille aille à l’UOB ( Université Omar Bongo) on t’a dit que les gens font l’école là-bas ? Tu n’as que 18ans pourquoi tu veux me faire ça» c’est en criant que maman me dit cela, quand je lui annonce ma décision de rester ici à Libreville pour continuer mes études supérieures. J’ai attendue quelques secondes avant de répondre «Il y a de bonnes écoles privées ici, maman je ne peux pas partir. Tu sais que j’ai toujours approuvée tes choix et appliquée tes consignes sans brancher mais là je te demande de me comprendre je t’en prie».
- Et alors, tout est déjà prévu pour que tu rejoignes Lydia
- Je sais maman, mais je t’en supplie laisse moi rester ici, je ne vais pas te décevoir
Le
regard froid qu’elle m’a lancé, m’a fait doutée de mon choix.
Puis sa phrase m’a fendu le cœur, j’ai retenue mes larmes tant
bien que mal.
- Mélanie c’est à cause d’un homme que tu
veux rater ta vie tu me déçois profondément, tu fais passer l’
homme avant ton avenir, ton père aurait été du même avis que moi tu fais une erreur mais c’est ta vie Mbourou fais ce que tu veux.
Cette nuit là
j’ai tellement pleuré mon cœur était partagé, à 18 ans on ne
devrait pas avoir à faire ce genre de choix. Mes amies, mes sœurs,
mon entourage, tout le monde m’a conseillé de partir, mais il
suffisait qu’il me regarde pour que j’oublie toutes leurs
doléances, si dans 5 ans je dois regretter mon choix, ce n’est pas
un problème tout ce qui m’importe pour l’instant c’est d’être
heureuse et mon bonheur se trouve ici.
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Moi
: Tu sais que dans trois mois je vais en France continuer mes études,
il faut qu’on soit réaliste Thomas et qu’on se sépare
amicalement
Lui : Quoi se séparer, jamais!!!
Il se lève pour marcher quelques secondes avant de revenir vers moi et me dire
-Si
mes parents avait les moyens je t’aurai suivi sans soucis, mais ce
n’est pas le cas. Mélanie reste s’il te plaît, je ne veux pas
te perdre.
- Ma mère ne voudra pas que je reste, ma grande sœur
est déjà là bas tout est prévu il ne manque que le billet
d’avion.
-Tu trouveras les mots pour la convaincre, j’ai
repris le chemin de l’école, j’ai réappris a rêver grand et ma
vie a à nouveau un sens tout cela grâce à toi, s’il te plaît
reste j’ai besoin de toi ici près de moi
-Je vais essayer de
convaincre ma mère
- Pense à nos 2 ans d’amour, ne me laisse
pas sans repère
-Je sais mais c’est pas facile
- je
t’aime de tous mes poumons mon Méli mélo, je ne veux pas te
perdre.
Il
m’a pris dans ses bras et nous sommes restés là dans le silence,
j’aime ce garçon de tout mon être, je ne pourrai pas vivre sans
lui. Mes amies me disent que ça passera, que c’est juste le
premier amour qui fait ressentir ce genre d’émotion, mais je suis
persuadée du contraire.
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Thomas :
Bonsoir ma petite tu es au lycée d’État
Moi : mais tu me
vois bien avec la tenue, ça c’est quel question
- Ça
s’appelle engager la discussion mademoiselle
-Pardon il fait
chaud
- Toi là tu as la longue bouche, regarde moi le gros
front
- Tchipp le bruit, toi même tu t’es regardé. Crevette!!
- D’abord un jour je vais t’épouser y a même quoi
J’ai
éclatée de rire, un vrai fou rire, qu'est-ce qu'il est audacieux ce garçon avec sa tenue bien trop grande pour lui, on a l'impression qu'il l'a emprunté à un géant.
J’avais
16 ans la première fois que nous nous sommes rencontrés, le
croyez-vous ? J’étais énervée je venais d’avoir une mauvaise note en
Mathématiques et je savais que maman allait se fâcher, elle qui a toujours prôner l'excellence et lui il a réussi à me faire sourire. Treize longues années à
me faire rire, treize ans d’amour fou et passionné, treize ans de joie.
Ils ont dit pour le meilleur et pour le pire, mais ils avaient tord
il n’y a eu que des bons moments dans ce mariage, nous n’avons
jamais je dis bien jamais dormi fâché l’un contre l’autre,
Thomas disait toujours « le lit conjugal c’est un terrain neutre,
laissons nos querelles du jour en dehors » donc nous nous asseyions pour désamorcer la bombe.
Mais ils avaient raison quand ils ont dit jusqu’à ce que la mort vous sépare . 13 ans de bonheur briser en une minute, je n’ai rien pu faire pour éviter ça. Si brutalement il est parti sans se retourner, il ne m’a pas dit un dernier au revoir, il n’a pas vu ses bébés pour un mot d’adieu, non il est parti comme un voleur, sans que l’on ne sache que c’était son dernier jour avec nous, il a emporté avec lui la moitié de mon cœur.
J’aurai du lui dire que je l’aimais de tout mon être j’aurai du le retenir un peu plus ce matin là. Pourquoi il a fallu qu’il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment? Est-ce parce que nos prières étaient moins fortes que celles des autres couples? Ou bien parce que je méritais de souffrir tout simplement?
Assise dans le noir je me rappelle de chaque partie de son corps, de chaque baisers, de chaque caresses, de toutes ces fois où nous avons fait l’amour passionnément, même les larmes n'arrivent plus à couler. Certaines personnes mal intentionnées racontent qu’une malédiction s’abat sur notre famille et que toutes les femmes de ma lignée sont destinées à finir jeunes veuves, j’ai failli rigolé en écoutant ça, pourquoi les gens ne se mêlent pas de leur propres vies? Pourquoi le malheur des autres en fait toujours sourire d’autres? J’en veux à la terre entière pour cette douleur qui ne me quittera sûrement jamais. Je t’aime mon Thomas toi qui a rejoins les étoiles, je t’aime de tout mon être, le seul homme que mon cœur est connu. Où que tu sois nous nous retrouverons.