LE DOUTE, 3e partie et fin

Ecrit par delali

LE DOUTE, 3e et dernière partie 


Je me suis mise à pleurer à chaudes larmes, ne comprenant pas un tel revirement de situation ; Junias à cause de ces soupçons, s’est transformé du jour au lendemain.

- Non !! Junias, je n’ai jamais pensé ça…

- Blanche… ce n’est plus le moment, c’est révolu tout ça ! Je constitue un danger pour toi et vice versa. Je ne suis pas le genre à revenir sur ma décision, et ça tu le sais. Je t’ai rencontré, je t’ai aimé, je t’ai fait aveuglément confiance, je n’ai jamais douté de toi.  Mais toi… tu fomentes des plans avec ta soit disant sœur sous prétexte que je suis le démon en personne… ce n’est pas de mon entendement ! Alors je préfère qu’on en reste là. Tu n’as pas à t’en faire pour le reste. Je m’occuperai de tout, je dis bien tout. Tu ne manqueras de rien. L’appart, tu le gardes. Les enfants aussi.  Je paierai tout. Mais je ne peux plus vivre comme ça sous le même toit avec une femme qui a peur que je lui fasse du mal !

- Mais Junias, je t’aime, …et toi aussi.

- Si tu m’aimais, tu me ferais confiance Blanche.

- Mais que veux tu que je fasse d’autres pour te le prouver ? Dis le mois !

Mes larmes coulaient sans retenus, j’ai eu l’impression qu’il y était insensible, il a juste détourné le regard et s’est dirigé vers la porte. Il m’a ouvert la porte poliment et m’a intimé l’ordre de sortir. J’ai marché vers ma chambre comme une morte vivante ; j’ai pris le soin d’aller jeter un coup d’œil dans la chambre des enfants, ils dormaient tous à poings fermés.  Une fois sur mon lit, je me suis lâchée ; j’ai pleuré tout mon saoul. J’appelle ma mère en sanglot. Je lui narre la situation et tout ce qu’elle m’a dit dans un calme surprenant était ceci :

- Ma fille, fléchis les genoux et demande à Dieu de t’inspirer ce que tu vas lui demander pour sauver ton couple. Arrête de pleurer, là n’est pas la solution.

J’ai raccroché aussitôt et ai pleuré toutes les larmes de mon être. Puis mon corps de lui-même s’est mis à obtempérer. J’ai glissé sur mes genoux au pied du lit, et les paroles ont commencé à sortir toutes seules.

- Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Mon Dieu qu’est-ce qui n’a pas marché avec lui ? Je n’ai jamais douté de lui ! Mais lui il a douté de moi en pensant que je le soupçonnais de ce qu’il n’est pas ! Snif ! Snif ! Tout est allé dans tous les sens, que dois je faire, je veux sauver mon mariage. Mon Dieu, c’est toi-même qui a voulu que les hommes se marient et tu as dis que personne ne sépare ce que tu as unis. Ne laisse pas Junias ou qui que ce soit nous séparer. Mon Dieu, c’est toi qui touche et attendri le cœur des plus grands rois, touche le cœur de mon époux, attendri le mon Dieu, qu’il accepte de lutter avec moi pour sauver notre mariage. Je te rendrai témoignage tous les jours de ma vie, pour ce bienfait.

Puis, je me suis endormie ainsi au pied de mon lit, sans même m’en rendre compte.

Le lendemain matin, c’est la dame de ménage qui me réveille, accompagnée des enfants qui gesticulent un peu partout…

- Odile ?  Tu me réveilles ?  Qu’est-ce qu’il y a ?

- J’ai eu peur madame ! Il est presque de 10h ! Les enfants sont réveillés et ils n’arrêtent pas ! 

- Où est leur père ? C’est souvent lui qui….

Je me suis tu !  J’ai oublié que la veille il me parlait du divorce et menaçait de quitter la maison.

- Leur père… je crois qu’il…

- Il n’est pas là madame ! Je ne l’ai pas trouvé !

- Ah ok !  Il sera de retour d’ici la fin de la journée !

Cette affirmation c’était tant pour convaincre Odile, que pour me rassurer moi-même. J’avais espoir qu’il rentre à la fin de la journée et que tout redevienne comme avant, comme s’il ne s’était jamais passé.

**** 

Junias

« Je n’arrive pas à croire qu’elle ait pu me traiter de la sorte. Moi qui l’ai aimée et épousée. Aujourd’hui, elle préfère prendre parti pour sa sœur. Qu’elle continue sur cette lancé, de toutes les façons, moi je ne supporte plus ça. J’ai quitté la maison aujourd’hui et elle n’est pas prête de me revoir. Qu’elle reste avec sa Blandine et qu’elle en fasse son époux. »

Je finis cette réflexion à peine quand j’arrive devant le lieu de rendez vous avec mon ami Clément. Lorsqu’il me voit, il se lève :

- Junias, mais qu’est ce qui se passe ? Blanche m’a appelé toute alarmée comme quoi elle n’a plus de tes nouvelles et que tu ne décroches plus ses appels.

- Tu sais déjà ce qui se passe Clément. Blanche ne me respect plus. Elle préfère écouter les ragots ça et là.

- Junias ! Junias ! Junias ! Pourquoi joues-tu avec le feu ? Tu sais très bien qu’il n’y a pas de fumé sans feu. Tu es donc en train de céder aux avances de cette Darianne ?

- Elle au moins, elle me respecte, pas comme Blanche qui pense que je suis son démon.

- Junias, fais attention. Cette femme veut te perdre. Mais qu’est ce qui t’a voilé la face ? Darianne fera tout ce que tu veux juste pour t’attirer dans ses filets. C’est une fois qu’elle aura ce qu’elle veut, c’est-à-dire toi, qu’elle te montrera qui elle est vraiment…

- Clément, je t’ai déjà dit que toi, l’affaire de Dieu te fais accepter tous les désordres…

- Laisse-moi finir… Remarque par toi-même, depuis que tu as commencé à t’intéresser aux avances de cette femmes, tes affaires ne font que chuter, tu ne penses pas que ce sont les premiers signes pour que tu évites de commettre cette grossière erreur. Ressaisies toi Junias.

- Laisse cet argument, tout business connait à un moment ou un autre des difficultés, ça n’a rien à voir avec ça !

- Oh mon ami, pourquoi veux-tu quitter ton palais de bonheur pour un sentier de misère ? Dieu te privilégie pourtant tellement. Tout ce que tu as, beaucoup d’homme le cherche sans succès. 

A ce moment précis, Gislain arrive. Il est aussi un ami à moi, mais Clément et lui ne s’apprécient pas trop, normal, ils sont l’opposé l’un de l’autre. Pourtant moi je les apprécie tous deux à leur juste valeur.

- Ah mon ami Junias, commence Gislain. Je te trouve en forme, apparemment tout va bien.

- Oui, tu as vu juste, je respire un peu plus d’air frais actuellement.

- Je t’avais dit que cela te fera du bien de prendre un peu de bon temps ailleurs.

Sans perdre une seconde, Clément se lève.

- Junias, je te laisse. J’ai d’autres choses à faire. Que le bon Dieu t’éclaire sur ce que tu as à faire.

Clément s’en va sans perdre une seconde. Gislain et moi, on se remet à parler.

- Non Gislain, tu sais il ne s’est encore rien passé avec Darianne…

- Mais tu attends quoi ?? Tu as vu le bon morceau qu’elle est ? oh si c’était moi, il y a longtemps qu’elle m’aurait senti. Elle m’a déjà appelé qu’elle se langui de toi…

- Oui, mais tu me connais non, les femmes c’est pas trop mon truc, si ce n’est pas…

- Ecoutes ne réfléchit pas trop, vis seulement ta vie. Allez viens, on y va. Devance-moi, je suis garé pas très loin. Je passe deux trois appels et je te rejoins.

Je sors et je commence à longer la ruelle qui mène à la voiture. Mon téléphone sonne encore. Je regarde, c’est Blanche. J’ignore l’appel. Je continue mon chemin quand j’entends une voix forte :

- Junias !!!

Je me retourne, mais je ne vois personne. Je regarde autour de moi, mais personne. Je continue alors en pianotant sur mon téléphone. 

- Ne foule pas au pied ce que tu as reçu avec tant d’amour.

Je me retourne encore en sursaut. Toujours personne, mais cette fois, la voix était un peu plus faible.

- Non, ça doit être mon imagination. C’est sûr.

Ainsi je pars avec mon ami sans me soucier de quoi que ce soit. J’ai bien mérité un moment d’être délivré des accusations et le manque d’amour de Blanche. Je vais m’installer avec Gislain, le temps que mes affaires reprennent.

Deux mois viennent de s’écouler. Deux mois qui a présent sont comme une éternité pour moi. La vie auprès de Gislain était vraiment de mon ancienne vie. Au premier mois, j’étais aux anges d’être loin de Blanche, des cris des enfants. Je lui ai renvoyé les papiers du divorce, mais aussi curieux que cela puisse paraître, elle a refusé de les signer. Tout ce temps, elle est restée sereine et maintenant, c’est elle qui préfère ne plus me parler au téléphone. La dernière et la seule parole qu’elle m’a dite me hante tout le temps dans la tête à présent.

- Junias, on s’est marié pour la vie, alors c’est tous les deux qu’on doit faire des efforts, ne laisse pas notre couple mourir Junias. Reviens à la maison qu’on joigne nos forces, toute seule, je ne résisterai pas longtemps.

Au début lorsque je l’ai entendu dire ça, j’avais décidé de juste la laisser s’épuiser. Après ça, elle signerait les papiers du divorce.

J’ai continué ma nouvelle vie de liberté, sorties nocturnes, alcool et compagnie féminine, mais à ma grande surprise, Darianne ne me disais plus rien. Plus d’une fois, j’ai eu l’occasion de passer à l’acte avec elle, mais je n’ai pas pu. Elle a tout fait par la suite pour qu’on le fasse, mais rien. Je lui disais de me laisser du temps. Plus le temps passait, plus mes affaires dégringolaient. Petit à petit, j’ai vu mes nouveaux amis m’abandonner, je n’avais plus assez d’argent pour répondre aux invitations. Darianne la première, m’a traité de bon à rien.

- Je n’aurais jamais dû suivre un bon à rien comme toi !!

J’ai été sidéré par ses propos, Blanche ne m’avait jamais parlé de la sorte. Elle commençait à me manquer, mes enfants aussi. La vie de débauche de Gislain commençait à me dégouter. J’avais maintenant une seule envie, retrouver ma vie de famille. Mais comment faire, j’avais vraiment agi en irresponsable. Blanche accepterait elle encore de me reprendre. 

Le jour, j’ai annoncé à mon ami Gislain que je désire retrouver ma famille, je l’ai méconnu.

- Bon débarras Junias, je ne traine pas longtemps avec les losers.

A cet instant, les propos de mon ami Clément me sont revenus :

« Pourquoi veux-tu quitter ton palais de bonheur pour un sentier de misère ? »

*** 

Blanche

Je ne sais plus quelle excuse inventer à présent aux enfants pour leur expliquer l’absence de leur père. Je prie tous les jours pour qu’il prenne conscience et revienne. Mais je ne sais vraiment pas quel sera le résultat. Ce samedi matin, les enfants sont sortis faire des courses avec Odile. Je suis seule à la maison à méditer encore la parole. Ce temps m’a vraiment permise de me rapprocher de Dieu à travers sa parole. J’ai commencé à peine quand j’entends frapper à la porte.

- Ah mais ils sont vite revenus, me suis-je dit.

J’ouvre grandement la porte en parlant, mais quelle ne fut pas ma surprise. Clément, en compagnie de Junias. Je me porte la main à la bouche, pour étouffer un cri d’étonnement. Je n’ai plus eu la force de faire quoi que ce soit ou de dire quelque chose. C’est Clément qui prend la parole :

- Blanche, s’il te plait accepte de nous recevoir.

Je ne dis rein, je m’écarte juste pour qu’ils puissent rentrer. Junias avait l’air tout simplement d’un homme défait, il avait perdu de son charme et de son élégance légendaire. il était mal en point. Après avoir pris siège, Clément reprend :

- Merci Blanche pour ta bonté, Junias voudrait te parler.

Je tourne mon regard vers lui et il commence :

- Blanche, tu avais raison. C’était ensemble qu’on devait lutter pour notre foyer, mais je t’ai laissé le faire seule. Je suis désolé, si tu le veux toujours, je voudrais me joindre à toi pour le faire à présent…

J’étais contente au fond de moi que mon homme revienne. Mon mariage n’est donc pas mort, il y avait de l’espoir. Mais était-ce un réel espoir ? N’était-ce pas un leurre ? Junias n’était-il pas revenu juste parce qu’il était mal en point ?

Observant tous mon silence, Junias demande :

- Dis-moi quelque chose Blanche. Tu me manques, les enfants aussi. Et je suis conscient que je vous manque aussi.

- Et combien de temps après tu repartiras Junias ? lorsque tu seras à nouveau las de nous ?

- Non ! non ! Dieu m’a ouvert les yeux à présent, je sais là où est mon bonheur. C’est toi, les enfants, tout ce que nous avons construit…

Une seule chose a attiré mon attention dans ses propos. Il a parlé de Dieu. Surprise, j’ouvre grand les yeux. Clément lit dans mes pensées.

- Oui Blanche, Junias a décidé de donner sa vie à Dieu. Je ne l’ai pas influencé, il est venu de lui-même. Bien vrai, ce sera un long chemin pour lui, mais avec vous sa famille à ses côtés, il y arrivera.

Je retourne mon regard vers mon époux, et il acquiesce de la tête. J’étais juste sans voix, mais convaincu. Ce Dieu que je prie, a exaucé ma prière. Non seulement il m’a ramené mon époux, mais il l’a ramené avec un cœur repentit.

A ce moment précis, Odile arrive avec les enfants. Ceux-ci fous de joie de voir leur père se jettent sur lui avec des cris.

- Papa ! Papa !

Il les a enlacés, j’étais juste comblée, comme l’a dit Clément, le chemin de reconstruction sera long, mais ensemble on est plus fort et avec l’aide du très haut, on est plus que vainqueur.


-F-I-N -

LE DOUTE