Le drap blanc

Ecrit par Les Chroniques de Naty

Chapitre 9

 

Quand j’ouvre les yeux le lendemain, je mets du temps à reconnaitre l’endroit où je me trouvais.

Ah oui c’est vrai que je suis mariée maintenant et que je viens de passer ma première nuit en tant que femme mariée avec mon époux. En parlant d’époux, où est-il passé ? Je regardais le drap aucune tache de sang ! Hum aujourd’hui sera une journée déterminante de ma nouvelle vie en tant qu’épouse.

Je repensais encore à la nuit que je venais de passer ! Mon Dieu j’ai dormie comme un bébé qui a passé la nuit à téter le sein de sa mère. Comment Est-ce possible qu’il soit aussi tendre ? Je sentais encore l’odeur de son corps sur ma peau et dans les draps. Je ne m’attendais vraiment pas à ce que ça se passe de la sorte. On peut dire que je suis un peu déboussolée.

Et d’après ce qu’il m’a dit hier ses sentiments pour moi sont très forts et il est prêt à tout pour être avec moi, cependant moi je n’ai pas envie d’être avec lui. Non je n’en ait aucune envie.

J’étais encore plongée dans mes pensées lorsqu’il entra dans la chambre avec un plateau chargé. Petit déjeuner au lit ? C’est quoi cette histoire ? Il veut me faire craquer ou quoi !

—Bonjour ma douce et tendre femme, as-tu bien dormie ? demanda-t-il avec son plus beau sourire.

Je ne répondis pas.

—Je t’ai apporté ton p’tit déjeuner, c’est moi-même qui l’ais fait spécialement pour toi ! dit-il fièrement. Tu le mérite après tout le plaisir que tu m’as procuré hier. C’était magique.

Ses yeux brillaient d’excitation.

—Je n’ai pas faim, mais merci quand même !

—Mais tu dois manger princesse, faudrait…

—Arrête de me traiter comme un enfant ordonnais-je ! Je n’ai pas faim un point c’est tout. Et puis ces petits noms que tu emploies me mettent mal à l’aise. Mon nom c’est Ayana et non bébé ou princesse ou je ne sais quels autres surnoms débiles.

Il baissa tristement la tête.

—Excuse-moi ! C’est juste pour te faire plaisir ; ne t’emporte pas pour si peu.

—Et puis faut que cela soit clair entre nous, je ne t’aime pas alors ne compte pas sur moi pour faire semblant. Ce mariage n’est qu’une simple comédie qui j’espère prendra fin le plus tôt possible. Dis-je pour le blesser.

Je ne supporte pas qu’il soit gentil et attentionné envers moi.

—Parle pour toi ! Sinon moi je t’aime et ce mariage est tout ce dont j’ai toujours rêvé ; je t’aime sincèrement Ayana. Et crois-le ou non, je ferai tout pour que tu puisses m’aimer un jour. J’en fais le serment.

En plus il est sérieux.

—Tu auras du pain sur la planche alors cher ami, dans la mesure où mon cœur est déjà pris. Tu es le choix de mon père et non le mien.

—Mais toi tu es mon choix et c’est le plus important pour moi.

—Ton égoïsme me sidère ; tu sais très bien que je ne t’aime pas, cependant tu es prêt à me garder prisonnière à tes cotés rien que pour ton bon plaisir ; mais sache que je te ferrai regretter ton choix. J’en fais également le serment ; je te pousserai à bout, je te ferrai sortir de tes gongs jusqu'à ce que tu en as marre de moi et que tu me libère de ce mariage ridicule.

Il me sourit, ce qui eut le don me mettre encore plus en colère. Il ne semblait pas prendre mes menaces au sérieux ; grossière erreur de ta part cher époux, car je te ferrai baver.

—Je sais qu’au fond de toi, il ya une petite partie de ton cœur qui m’aime, affirme-t-il sûr de lui. Je le sais et j’exploiterai cet infine sentiment aussi petit soit-il. Je te rendrai amoureuse de moi ; hier quand tu étais dans mes bras, je me suis promis de te garder pour moi et moi seul. J’ai bien sentis que tu n’étais pas complètement indifférente comme tu essaie de me le faire croire. Je t’aime ma biche et je te veux, d’ailleurs je me bats toujours pour ce que j’aime. Par conséquent je suis prêt à tout pour que tu m’aime autant que moi je t’aime. Termina-t-il.

Je restais sans voix ; que dire face à tant de détermination et d’assurance.

—Moi aussi je peux être très perspicace quand je le veux. Et je peux te promettre que je ne t’aimerai jamais au grand jamais.

—On ne dit jamais jamais ma puce dit-il en s’approchant de moi.

 Je sautais hors du lit pour éviter tout contact avec lui. Mon geste le fit rire aux éclats ; il se moque de moi. Non ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer. Il est hors de question qu’il ait le dessus sur moi. C’est moi qui dois mener le jeu et non le contraire.

Il riait toujours lorsque son regard se posa sur les draps ; son sourire disparu.

—J’ai complètement oublié cette histoire de drap blanc.

Sur ce il rentra dans la douche et en ressortir avec une lame.

—Qu’est-ce que tu viens faire avec cette lame ?

Il se mit à genoux sur le lit et se coupa au niveau du poignet.

—Mais qu’est-ce que tu fous putain ??? Criais-je.

Il ne répondit pas et continua à se trancher, le sang se mit à gouter sur le drap blanc. Il grimaça de douleur.

—Mais arrête tu vas te tuer !!! Dis-je en pleurs, la vue du sang me mettais toujours dans un état second et me donnait la nausée.

—Je fais ça pour préserver ton honneur. Je fais ça par amour pour toi et toi seule ; par ce que je t’aime tellement que je ne supporterai pas de te voir souffrir. Ton père veut voir du sang alors il verra du sang, peu importe à qui cela appartient.

Je n’en reviens pas qu’il fasse ça.

—Je me fiche complètement de ce que mon père peut penser ! Et j’espérais bien qu’il se rendra compte que je ne me suis pas marier vierge, ainsi il sera humilier face à la communauté. Dis-je en rage.

Il secoua la tête de dénégation.

—Ce n’est pas à ton père que tu fais du mal ou à qui que ce soit d’autre. La seule qui souffrira de cette situation c’est toi ! Tu sais très bien l’importance que notre communauté accorde à ce genre de chose. Et si tu n’as pas été pure pour ta nuit de noces, automatiquement tu seras vue comme une fille de petite vertu. Qui n’a pas su résister à l’appel du plaisir charnel, qui s’est laissé aller en se donnant à un homme autre que son mari. Ton cas sera notamment plus grave, car ton père est un homme connu dans la communauté, il représente un certain idéal. Par ailleurs vous devez aussi être exempt de tout défaut et bien vous comporter en tant que ses filles. Tu vois maintenant pourquoi je fais ça ! C’est pour te protéger de toutes ces injures et qualificatifs qu’ils t’attribueront. Sinon moi je t’aime telle que tu es Ayana.

Je n’avais pas vue les choses sous cet angle. Je suis tellement aveuglée par ma colère que je n’ai pas pensée à cet autre aspect de la situation.

—Mais tu n’es pas obligé de me protéger ! Parce que ça ne change en rien ce que je ressens pour toi.

—Je sais. Néanmoins je le fais parce que je t’aime ; c’est aussi simple que ça. L’amour pardonne tout et voit tout en bien ; et étant donné que je suis ton époux, c'est-à-dire que je suis responsable de toi et je dois te protéger envers et contre tout. Voilà c’est ce que je ressens pour toi, un amour sans condition et sans réserve. Qui ne demande rien en retour.

Sur ce il rentra dans la douche me laissant toute seule dans la chambre. Je n’arrive pas à croire qu’il ait fait ça pour moi. Pourquoi m’aime-t-il autant ? S’aurait été plus facile s’il me détestait comme moi je le déteste.

Mais tout ceci n’est que pur cinéma. J’aime Léon et je ferai payer à Aly et sa  famille le fait de m’avoir éloignée de lui. La personne que je veux le plus blesser est mon père ; je ne sais pour quelle raison, mais j’ai une rage folle contre lui. Je ne supporte pas qu’il s’est attribué la prérogative de me choisir un mari ; aussi gentil et aimant que soit ce dernier, je ne le supporte tout simplement pas.

Et je suis prête à le faire souffrir, quitte à faire des malheureux sur le chemin de ma vengeance. Mon mari et ma belle-famille n’en seront que des dommages collatéraux. Comme dans toute guerre il ya des innocents qui paye toujours le prix de cette guerre.

 

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Après m’être lavée et habillée, je me rends au salon. Je trouve Aly prenant son petit déjeuner.

—Comment va ton poignet ?

Hum ça va ! Ne t’inquiète pas ton tendre époux va très bien, j’ai connu pire que ça. Dit-il avec un clin d’œil.

—C’est toi qui as pris le drap ?

Il sourcilla et dit sur le ton de la conspiration.

—Non c’est la vieille qui l’a pris quand tu étais dans la douche. Tu aurais dû voir son sourire.

Je manquais de m’étouffer avec mon thé.

—Où l’a-t-elle mis ?

—Peut être chez tes parents ou les miens je n’en sais rien. Toujours est-il qu’elle l’a bien emballé comme un précieux trésor et s’est enfui avec. Il éclata de rire, tu aurais dû voir sa tête ; c’était à mourir de rire.

–Tu pense que c’est le moment de faire de l’humour ?

–Mais détends toi ma douce. Pourquoi es-tu si crispée ? As-tu besoin d’un massage ?

–Arrête de te moquer de moi, je te parle d’un sujet important et tu trouves de quoi faire le gamin.

Il arrêta de sourire.

—Ecoute Ayana calme toi ! J’essaie juste de faire la conversation et surtout arrête de crier ; j’ai horreur des femmes qui crient sur les hommes. C’est vrai que je t’aime et que je peux te passer certains caprices, mais je tiens à ce que tu me respecte. Et puis ça ne se fait pas d’élever la voix sur son mari, c’est un signe de manque d’éducation.

—Tu veux donc dire que mes parents ne m’ont pas éduquée ?

—Non ne déforme pas mes propos s’il te plait. Et puis laisse tomber ; c’est notre première matinée ensemble et je n’ai pas envie de me disputer avec toi. Parlons d’autre chose.

Je lance un long juron  rien que pour l’énerver.

—Je vais faire comme si je n’ai pas entendu.

—Tu m’énerve à la fin avec tes airs de « monsieur je sais tout ». Qui te dit que tes parents ne sauront pas que ce n’est pas mon sang ?

—Il n’en saura rien, croit moi. C’est du sang un point un trait. Il ne s’agit pas de savoir à qui il appartient. Maintenant mange ton plat ! ordonna-t-il. Je veux que mon épouse reste en forme et faudrait pas que tes parents disent que je ne te nourris pas bien.

Je ne répondis plus et me plongea dans mon assiette. Quelle galère mon Dieu !!! Déjà une journée et j’en ai marre. Faut vraiment que je mette mon plan à exécution, sinon je deviendrai folle à la longue.

Nous mangions silencieusement quand une bande de vieille femme entra dans la maison en chantant et en dansant. C’est quoi ce bordel !

Esclave de mon cœur