Le forum whatapp

Ecrit par Liseur

Je fus inscrite sur le forum contre mon gré. Une amie à moi a eu cette idée. Je lui ai demandé sa motivation. Elle me répondit que c’était par pure altruisme. Elle a le souci de me faire profiter des merveilleux conseils qui y sont partagés. A son dire, c’est un forum parfaitement anodin destiné à coacher des femmes pour éviter à leur foyer le syndrome de  la monotonie, destructrice de couple. Qu’à cela ne tienne ! M’étais-je dis. Je n’ai donc pas décliné l’offre. J’avoue que je fus bien attirée dès mes premières minutes sur le forum. J’avais l’impression de découvrir un nouveau monde. Certes, au début  les images ont heurté ma pudeur. Cependant, je ne mis pas longtemps à m’y habituer.  Les premiers jours, je participai peu. Je pris tout mon temps pour lire et voir tout ce qui avait été posté avant mon inscription.  Au fur et à mesure que je le fréquentais, j’avais de plus en en plus envie d’y revenir. Bientôt, je ne pouvais plus m’en passé. Avant même que je ne m’en rends compte, tout mon être fut déjà capturé par le forum. Il est devenu mon nouvel univers, une addiction.

Mon compagnon, plusieurs fois  m’a demandé de me détacher un peu du téléphone. Il me fit remarquer que le téléphone accaparait toute mon attention. Il me disait aussi que  je ne lui prêtais plus  attention ni à lui ni à nos enfants. Jusque-là, je n’avais pas mesuré la portée de ce nouveau jeu. Des fois, j’attendais qu’il s’endorme pour me saisir du téléphone. Je me plongeais dans ce nouveau monde plein de ce je croyais être une féérie jusqu’à ce que le sommeil me surprenne, voire jusqu’au petit jour. Dès mon réveil, le premier objet sur lequel je me jette est le téléphone. Je ne voulais rien perdre du fil d’actualités. Je guettais les nouvelles vidéos postées. J’étais emportée lorsque je l’ai visualisais. Il y avait de quoi. Les images avaient de quoi bouleverser la femme au foyer que j’étais. Un peu abrutie par une vie bien rangée et jusque-là totalement ignorante du monde de la sexualité professionnelle.

Tout débuta lorsqu’un jour avec mon compagnon, le père de mes quatre enfants, nous nous rendîmes à une obligation mondaine. J’y ai découvert un groupe de femmes. Leur assortiment était des plus parfait. Je m’imaginai comme elles. Le foulard coloré sur la tête, habillée de bel uniforme en pagne wax. Je m’imaginai dansant avec toutes ces femmes qui assurément deviendraient mes copines. Elles paraissaient si sympathiques; toutes séduisantes et si heureuses.

Je me confis à mon compagnon. Je lui dis mon envie d’être membre du groupe de femmes. Sa réaction fut des plus vives. « Pas questions ! En aucune façon je ne voudrais que tu fréquentes ce genre de femmes. Leur réputation est des plus sulfureuse » m’avait-t-il dit. « Je n’aimerais pas que tu ailles te bruler les ailes en les fréquentant ». Avait-il ajouté pour me mettre en garde. Je fis la moue tout en me réservant pour revenir à la charge plus tard. C’est ce que je fis. Je suis revenue, plusieurs fois, insister qu’il finit par accepter. Non sans avoir mis dans la balance beaucoup d’arguments pour lesquelles je savais qu’il fléchirait. Je sais qu’il  a accepté à contrecœur. Mais moi, peu m’importait dès lors que je pouvais appartenir à ce nouveau monde. Je ne savais pas alors que je m’embarquais dans une aventure qui allait me couter chère. Très chère !

Mais avant cela, ce fut comme un tourbillon de bonheur. Je vivais comme dans un carrousel qui ne s’arrêtait plus. Nous allions de fêtes en fêtes. Tous les week-ends il y avait une sortie. La règle est telle que tout membre se devait de répondre à l’invitation émanant d’un autre membre. Se défiler exposait à des sanctions pécuniaires et au risque de se faire boycotter au moment où son tour, à soi, viendrait. Ce que nul ne voulait subir car, la principale raison de l’adhésion est la volonté de faire sensation avec son groupe de femmes lors d’une manifestation : cérémonies funéraires, anniversaires, mariages et communions. Je ne vivais alors que pour ces jours où je quittais la maison pour ces moments de plaisirs. Oui de plaisirs, parce que lors de nos sorties, toutes les conditions sont réunies pour que chacune d’entre nous puisse se sentir comme sur un éther. La musique, les boissons, les multiples mets que nous préparions ; mieux, toute la liberté que nous nous donnions dans notre langage. Nous pouvions prononcés toutes les grossièretés possibles sans nous soucier de qui nous écoutait. Au demeurant, la palme pouvait revenir à qui d’entre nous allait être la plus salace. Un type particulier de musiciens nous facilitait l’exercice.  Certains de leurs morceaux que nul chef de ménage ne peut jouer en son domicile, trouvent chez nous, une audience parfaite en ces moments-là.  Les Dj les passent en boucle déclenchant transes et hystéries collectives. Nous pouvions alors nous abandonnées à des déhanchements lubriques. Cela, moi particulièrement, me mettait les sens à vif.

 

Lorsque je rentrais après nos séances de défoulement à la maison, je me sentais assez émoustillée avec suffisamment d’envie. Un feu me brulait le bas vendre alors. Je me jetais souvent sans autre ménagement sur mon compagnon en le suppléant de me l’éteindre. Ce à quoi il satisfaisait sans trop de difficultés.  Mais bien vite, cela non plus n’arrivait à m’assouvir. Le délai entre le moment ou le feu me prenait et quand lui il devait de mettre à ouvrir ses vannes se faisait de plus en court. Je s’entais que je ne pouvais plus prendre mon envie en patience jusqu’à rentrer chez moi. J’ai été bouleversé  lorsque je découvrir cela un soir où la fête avait été particulièrement arrosée et la distance qui me séparait de la maison réellement longue. Car, cette fois, nous étions en dehors de la ville ou je résidais. Soit environ 120Km. J’étais tellement excitée, que machinalement sans même faire attention à ma voisine, je me suis introduit un doit dans mon intimité. Je pris tout de même la précaution de le faire discrètement. La première vague de contraction de mon vagin me rendis honteuse. Mais lorsque les autres sont venues m’envahir j’ai enfoncé d’avantage mon doigt le plus long. J’ai fermé fortement mes jambes contre lui. J’aurais pu me donner à tout male s’il y en avait autour de moi. Mais excepté le chauffeur qui nous conduisait, il n’y en avait pas.

Je suis rentrée tard le soir-là auprès de mon mari. Il n’a pu s’endormi, il m’attendait. Il m’a longtemps grondé. Et me mis en garde contre cette nouvelle vie que j’ai débuté et qui selon toute vraisemblance changeait non seulement mon comportement mais aussi m’a manière de vivre avec lui. Il avait parfaitement fait le bon diagnostic. Car visiblement, sans même que je ne m’en doute, mon compagnon est devenu pour moi un être autre. Je ne le regardais plus comme un conjoint. J’attendais de lui plus qu’un père pour nos enfants. Je le voulais comme un étalon entièrement consacré à mes nouveaux désirs sexuels.

J’écris ces pages trois mois après avoir quitté mon compagnon. J’ai dû le quitter, parce que je n’avais plus le choix. J’ai laissé un message de trois lignes à peine en guise d’au revoir à mes enfants. A mon compagnon, rien. Rien parce que je ne sais quoi lui dire. Je n’ai pas su quel mot utilisé. Tant je me sens souillée. J’ai trahit sa confiance. Je n’ai pu tenir aucune des promesses que je lui faites lorsque j’adhérais au groupe. Je lui avais dit, je m’en souviens tout comme si la scène se déroulait encore devant moi. Je le lui répétais :" Papa, ne t’en fais pas. Je contrôle la situation. J’ai eu à subir pleines de pressions par le passée. Des gens qui voulaient me faire changer de religion. J’y ai résisté. Je ne ferai aucune bêtise. Je suis assez mâture pour cela et patati et patata". Lui, il me répondait chaque fois : « ma chère fait attention à ne pas tomber de ton prestige. Un penseur a dit, si tu danses avec le diable tu ne vas pas le changer, c’est lui qui va te changer ». Il me disait aussi : «  La plupart des membres de ton groupe sont des femmes en échec sentimental. Ce n’est pas ton cas pour t’acoquiner avec elles. Tu risques, à force de les fréquenter d’acquérir le même statut ». Lorsque je pense à tout cela à présent, je me rends compte que c’est lui qui a raison. Puisque me voilà, sans foyer.  Ce cocon de sécurité. L’amour de mes enfants que j’ai abandonné me manque. Je vis tout comme si je n’ai jamais rien construit. Alors que vingt années durant, j’ai bâti un foyer. Je me désole particulièrement pour mon ainée, âgé de seize ans en classe de terminale. Je ne suis plus auprès d’elle au moment précis de sa vie où la présence prévenante d’une mère est si importante. J’ai risqué tout pour un moment de frivolité.

L’une des multiples vidéos que j’ai visionné sur le forum What’s app, est restée accrochée à ma mémoire. La conséquence, certainement, du fait de l’avoir visionnée plusieurs fois juste avant de dormir. Je rêvais, plusieurs  nuits de suite, être l’actrice du film. Un rêve érotique dans lequel je me glissais dans la peau de l’actrice. Elle démontrait une extrême jouissance. Une de ses jouissances dont beaucoup de femmes rêvent de parvenir avec leur partenaire. Elle était si convaincante. J’apprendrai, bien plus tard, que ces actrices de film X  sont de parfaites professionnelles. Toutes ses émotions jouissives sont en réalité une simulation destinée à vendre la production. Que je fus naïve ! J’ai cru à tout ce que je voyais. J’ai cru effectivement que tous les mâles pouvaient être aussi membrés. J’en voulais autant pour mon compagnon. Tout ce qu’il s’échinait à me donner depuis que j’ai connu ses acteurs du sexe me paraissait bien fade. J’ai fini par le déprécier de plus en plus. J’en étais venu à considérer nos étreintes comme des moments fades. Je m’impliquais de moins en moins dans nos ébats. Quand bien même il me réclamait des caresses,  je ne trouvais pas opportun de lui en donné. Je le laissais seul se débattre. Lorsqu’il finissait de jouir, ce qui souvent venait tôt, pour la simple raison que je ne l’encourais guère à durer, je me détournais de lui. Je faisais tout pour le mettre mal à l’aise et lui montrer ma déception. J’étais transformée. En lieu et place de l’amour que me faisait mon mari, je n’avais plus envie que de baises à la façon X. De rare fois, j’étais sensible à ses attentions. Oui ! Il était très attentionné et se préoccupait de ma satisfaction sexuelle. Mais comment pouvais-je lui avoué que j’ai découvert un nouveau monde ?

Puis, vint un jour où il me surprit visionnant les fameux films X. Ce jour-là, j’étais tellement emportée que je n’ai pas remarqué sa présence derrière moi. Il m’avait alors déclaré «Ce que tu vois là,  c’est du cinéma. Une scène de quelques minutes s’obtient au bout de plusieurs heures voire, des jours de tournages. Ne t’y fis pas ». Quand j’y pense. Oh ! Que j’aurais dû l’écouter.

Mais au contraire, je me suis dit que ce n’était que la déclaration d’un mec conscient de ses faiblesses sexuelles. Je m’y plongeai encore et encore. Je ne vivais que pour lire les commentaires de mes copines. Toute désiraient pareil. On se disait plein de méchancetés sur nos hommes. Nous soulignions le moindre de leurs faiblisses et nous adulons nos fans, bien membrés, aux records impressionnants.

Un jour, certainement le plus fatidique de ma vie, je reçu un message dans mon inbox. Je ne sus comment le type a procédé, mais il réussit à le faire. Lorsque j’ouvris le message, je découvris le sexe énorme d’un homme. L’audio accompagnant la photo disait qu’il était le propriétaire de l’engin. Mon cœur bâtit la chamade. Je fermai précipitamment le portable. Or, quelque jours auparavant, à cause de mon addiction à ma nouvelle distraction, mes nuits étaient, de plus en plus, peuplées de rêves érotiques. Je me faisais tailler en pièce par des membres virils. Je me réveillais, des fois, en sueur, mes dessous trempés de mes secrétions. J’en étais honteuse, mais aussi satisfaite. Des fois aussi, j’e me rendormais aussitôt, regrettant de mettre réveillée et espérant reprendre mon rêve là où je l’avais suspendu. Alors, lorsque je reçu ce message, je ne pus cacher mon désir. Tant ce membre ressemblait à ceux qui me satisfaisaient dans mes rêves. Je fus convaincue que  mes rêves venaient à moi ? J’hésitai un court instant à répondre. Mais j’étais déjà accrochée. Je lui écrivis :

-          Qui êtes-vous ? Identifiez-vous.

 Au bout de ligne, il comprit que comme je ne m’étais pas effarouchée contre cette intrusion que j’étais tout au moins attirée. Il enfonça le clou.

-          Je suis celui qui veut faire ton bonheur. On m’appelle TOTON Sucré.

Ce n’était plus un cœur qu’il y avait dans ma poitrine, mais un tambour. Toute tremblante, je lui demandai : 

-          Qu’est-ce à dire Tonton sucré ?

-          Parce que toutes les femmes qui m’ont essayé mon adopté. M’avait-il écrit en réponse. Puis il ajouta : Je peux tenir 45mn.

A cet instant, ma pensée était traversée par les nombreuses anecdotes que racontaient les copines. Il y en avait qui affirmaient avoir eu ce genre d’expérience. Je ne les croyais pas. Voilà que quelqu’un me l’affirme. Cela m’a troublé. Je répliquai les mains tremblantes :

-          C’est faux.

Il me répondit.

-          Tu n’as qu’a essayé. Tu pourras tirer toi-même tes conclusions. Surtout ne rate pas l’occasion. Elle ne se représentera plus. Je ne m’adresse qu’à celle que j’en estime digne.

Assurément j’e m’aventurais sur un terrain glissant. Je mis fin à la conversation.

Deux jours plus tard, il revint à la charge. Il m’appela par mon prénom.

-          Que dis-tu de ma proposition. Je peux te rencontrer si tu le souhaites.

Tout en désapprouvant son attitude, je commençai  à admirer sa persévérance. Cette même persévérance qui me rend si fragile. J’ai pu dire sans en être convaincue moi-même.

-           Ne me déranger plus. Je vis avec mon mari. que je ne veux  pas perdre mon foyer.

Il m’envoya alors des émoticônes de ricanement  et se déconnecta.

J’ai pensé que la plaisanterie était close. Le temps passa en sorties de groupe. Nous voyageâmes surtout dans plusieurs régions du sud du pays. Chacune de nos sorties était toujours de joyeuses retrouvailles entre femmes. Je ne me méfiais de rien. Il était de coutume que les femmes que nous sommes, échangions des anecdotes diverses sur notre sexualité de couple. En ces occasions, nombre de nous avouent leurs insatisfactions. Il s’en suit des échangent d’astuces et de recettes pour les surmonter.

Certaines d’entre nous, entre deux gorgées de bière révélaient leurs infidélités à leur mari. Selon toujours elles, l’infidélité est la parade parfaite. Ces aveux publics m’ont surpris dans un premier temps. Pourtant, confidences après confidences, je fini par connaître le secret de chacune d’elles. Celle qui a comme amant son témoin de mariage; Celle qui entretient une relation avec le patron de son mari ; Celle qui hésite à franchir le Rubicon comme Greta. Elle a  avoué avant de se rétracter, un soir où nous finissions un rassemblement, qu’elle a le désir de tromper son mari pour se venger de lui ; qu’elle n’attendait que l’occasion propice.  Tous ces déballages m’avaient chamboulé l’esprit. Je ne me comprenais plus. Des questions affluaient dans mon esprits : "Comment ça se trouve que moi je ne suis pas aussi sollicitée par les hommes comme l’avoue mes copines". Je commençai à douter de mes capacités intrinsèques de séduction. Je fini par pensé que mon concubin ne vit avec moi que par compassion. Or, je me savais charmante.

J’en étais là avec tous mes questionnements lorsqu’un jour il apparut devant moi. J’avais le nez dans mon portable. Je levai la tête et je le trouvai en face de moi. Il avait mis le paquet et avait savamment préparé son coup pour m’impressionner. Son parfum m’enveloppa et je fus conquise. Il avait une grosse chaine de rappeur autour du cou. Tee-shirt, pantalon jean et basquet au pied. Tout à l’opposé du style de mon mari. Il avait l’ère jeune. Sa barbe fournie n’était pas non plus fait pour me déplaire. Il m’interrogea d’une voix roque qui me fit frissonner.

-          C’est vous untel en me nommant. Je lui répondis machinalement hypnotisée par sa présence.

-          Oui c’est moi. Sans plus de protocole, il me déclara.

-          C’est moi qui peux tenir 45 mn. Tonton sucré.

Sa déclaration déclencha en mois un frisson qui me parcourra toute l’échine avant de s’installer au point le plus sensible de  mon bouton. Je me suis mouillée de désir. Il s’assit à ma table. Je ne sais plus combien de temps dura notre conversation. Mais je me souviens avoir remarqué que certaines de mes copines s’intéressaient à nous. A la pensée qu’elles m’enviaient, je fis de plus en plus d’effort pour intéresser le Tonton sucré. Nous sous séparâmes enfin avec la promesse de nous revoir. Il me laissa une carte de visite. Je m’empressai de la cacher dans mon soutien-gorge.

Cette nuit-là, lorsque je rentrai à la maison, je prétextai d’un malaise pour ne pas coucher dans le lit conjugal. Je craignais un délire dans mon sommeil, tant je ne me possédais plus. Dans tous les cas, je ne pouvais pas non plus supporter que mon mari me touche. Tellement j’étais envahie par le désir de Tonton sucré. Bien entendu, mes rêveries les yeux ouverts ainsi que mon intense activité téléphonique ont fini par éveiller le soupçon de mon mari. Il était de plus en plus irrité par mes manies de cachotières. Il se plaignait de mon détachement de plus en plus prononcé de sa personne. Je m’occupais de moins en moins de lui. J’étais de moins en moins attentive à ses besoins d’hommes ayant en charges la totalité du fonctionnement du foyer. J’en arrivais même à ne plus faire aucun ménage. Tout mon être était tourné vers l’appel que me faisaient les lucioles qui auréolaient mon groupe. Je le voyais souffrir en silence de mon attitude. Mais moi, depuis, j’avais perdu cette fibre qui pouvait susciter en moi toute empathie. Bientôt, je refusai de me présentai en quelque endroit en sa compagnie. Je m’arrangeais toujours pour que nous ne menions plus des activées en commun. Sauf les cas où je ne pouvais me défiler. Je refaisais qu’il m’accompagne à toute mes invitations et j’esquivais les siens également. Cela l’a beaucoup meurtri. Mais il acceptait  la situation certainement en espérant que je redevienne à nouveau celle qu’il a connu. Trop tard ! Le diable m’avait déjà transformée.

Je me surpris, un dimanche soir, en train de me préparer à me rendre au rendez-vous que Tonton sucré m’a fixé. Je n’avais aucun doute sur l’issu de la rencontre. Mais cela ne m’a pas empêché de m’apprêter. Telles les phalènes attirés par la lumière des flammes, je ne pouvais plus faire marche arrière. Il me fallait aller gouter à ce plaisir si tentant et si proche. Une de mes copines ne m’avait-elle pas dit qu’elle aussi elle avait succombé et que c’était un délice ?  Elle m’avait même dit, en jurant la main sur le cœur, qu’elle préférerait être plusieurs fois damnée que de ne pas connaître l’existence d’une telle extase. Pourtant, il y avait en moi une petite voix qui me disait : « Ne cède pas». Elle ajoutait «Tu pourrais le regretter». «Tu pourrais tombée dans un piège».  Malheureusement pour moi la voix de mes sens, hyper excitées, criait plus fort et je quittai la maison quasiment en forçant le passage. Mon mari, son sixième sens en éveille, tenta en vain de me dissuader de sortir.

Le lieu du rendez-vous était le parking d’un hôtel. Je m’y rendis. Aussitôt arrivée, une voiture en stationnement démarra et m’embarqua. A son bord, se trouvait effectivement Tonton Sucré. Il m’embrassa goulument sans ménagement. Les couleurs étaient ainsi annoncées. Il était plus soigné dans sa toilette que la fois où il s’est présenté à moi. L’ambiance dans la voiture a fini de ramolir en moi toute résistance. Je me serais donnée à lui à l’instant s’il avait insisté. Mais il me conduisit dans une grande villa. Une villa, moins s’en faut, présidentielle. Il me déclara que c’est sa propriété. Je n’en croyais pas mes yeux. Je m’étais écrier Wahoo !!! A côté de cette merveille, la maison de mon mari parait une bicoque. Il m’installa dans un grand salon. J’eu droit à la totale. Champagne, musique, fleurs et tout le reste. Nous nous retrouvâmes bientôt à batifoler dans une chambre d’eau aussi vaste qu’une piscine. Je n’en croyais pas mes yeux. Toutefois, une chose m’intriguait. Alors que moi j’étais totalement nue, lui il gardait son caleçon. J’ai pensé à une fantaisie. Après les préliminaires nous nous retrouvâmes dans une grande chambre avec un lit qui invite à l’abandon. Il me coucha sur le lit et démarra l’exploration de mon intimité. Je ne demandais qu’une chose qu’il m’embroche enfin. Lorsqu’il baissa sa culote, j’eu la surprise de constater que son machin n’avait rien d’un engin démolisseur comme il l’avait posté. Au demeurant, cela n’avait rien de plus extraordinaire que celui de mon mari dont je suis habituée. Je lui fis la remarque, celle qui déclencha  mon calvaire. En guise de réponse, je reçu une paire de gifles bien administrée. Les coups m’ont renversé sur le lit. Je me protégeai des prochains coups avec mes mains frêles. C’est là qu’il me déclara méchamment.

-          Tu veux un gros pénis ? C’est un gros pénis que tu veux non ?  Je t’en donnerai, espèce de salope.

Je compris que le piège s’est refermé sur moi. J’eu tout juste le temps de remarquer que trois autres gaillards sortaient d’une pièce voisines tous nus.  J’ai compris en les voyant que c’est eux qui détenait les défonceuses. Ils se saisirent de moi m’immobilisèrent à leur guise. Ensuite Ils m’ont taillée en pièce. J’ai dû m’évanouir plusieurs fois. Je me suis réveillée un moment pour constater qu’il y avait un dispositif d’enregistrement de la séance. J’ai compris que j’étais actrice malgré moi d’un film de pornographie. Je pensai à ma famille et je évanoui à nouveau. Au petit matin, je fus larguée, d’une voiture minable, sur un trottoir en ville. J’étais groggy. La tête me tournait.  Je ne pouvais pas me tenir sur mes pieds. J’eus tout juste assez d’esprit  pour indiquer à un taxi moto l’adresse d’une de mes sœurs. Il me conduisit là-bas où je repris mes esprits.  Je consultai mon téléphone et je remarquai que mon mari m’a appelé, plusieurs fois, durant la nuit. Je devais échafauder rapidement un scénario pour le convaincre de ma nuit passée en dehors du domicile conjugal. Je le rappelai et je demandai à ma sœur de témoigner pour moi que j’ai passé l’entièreté de la nuit en sa compagnie. Ce qu’elle fit. Je crois bien qu’il a été convaincu. D’autant qu’il m’arrivait, effectivement par le passé, de rester dormir chez ma sœur avec consentement de mon homme.

Vers l’après-midi, après m’être composée une mine acceptable, je rentrai à la maison en compagnie de ma sœur pour faire foi. Aussitôt après, je me couchai ne pouvant pas rester éveillée au risque d’éveiller ses soupçons. Trois gaillards viennent de me passer sur le corps et cela laisse des traces. Comble de malheur pour moi, après le départ de ma sœur, mon mari me sollicita pour une sortie en famille avec les enfants. Il souhaitait que l’on aille à la plage avec eux. Je lui expliquai que je ne pouvais pas. Cela l’a mis en colère. Il pensait que je me payais sa tête. Il m’a dit qu’il trouvait intolérable que moi je trouvais toujours du temps pour mes sorties et que je me défilais lorsqu’il s’agit de ma famille. Cela a failli tourner au vinaigre. J’ai dû ravaler mon orgueil et avaler des cachets d’antalgiques  pour accepter la sortie. De toute manière, je n’avais pas le choix. Notre dispute se transformait en en une douloureuse scène de ménage devant les enfants. Ce que j’ai souffert lors de la sortie ! Chaque geste était une torture. Mais je n’ai laissé rien transparaître. Nous rentrâmes le soir à la maison comme une famille parfaite. Paradoxalement le cadre familiale m’a permis d’oublier mes malheurs. La vie repris à la maison comme si de rien n’était. Mais cela ne devrais être que de courte durée.

En effet, une semaine après mon viol, car s’en était un, mon téléphone sonna. Le numéro est un numéro masqué. Cela éveilla en moi une mauvaise prémonition. Je ne décrochai pas l’appel. Peine perdue, car il se faisait de plus en plus insistant. J’ai dû me résoudre à accepter. La voix au bout du fil me confirma que mon horizon allait s’assombrit davantage. Je ne m’étais pas trompée. Il me déclara avec une grande insolence.

- C’est ton Tonton sucré. Tu pensais que c’est fini, salope ?

Je ne lui réponds rien. Il continua menaçant.

- Je sais que tu m’écoutes. Mes copains et moi on voudrait se rendre en boite de nuit le week-end. Nous n’avons pas encore bouclée notre budget. Tu  me transfères cent mille francs sinon tu feras la une du forum.

Il raccrocha aussitôt. Je pensai à la somme à ce qui va advenir si je ne payais pas. Toutes les copines visualisant mes ébats forcés. Rien qu’à cette pensée je chavirai manquant de m’évanouir. J’entrepris de le rappeler. Il mit du temps à décrocher. Il me dit :

-          Curieux ! C’est toi qui me rappelle. En veux-tu encore, de grosses bites ?

Je ne fis pas attention à son sarcasme. De toute manière je ne m’en préoccupais pas. Il fallait que je négocie. Je me suis mis à le supplier presque en larme.

-          Je ne peux pas trouver tout cet argent. Je t’en prie laisse-moi en paix.

Contre toute entente, ma supplication le rendit plus exigeant.

-          Ah bon! Il fallait penser à ta paix avant de dire tes insatisfactions sexuelles sur le forum. Maintenant que j’ai satisfait tes fantasmes, tu dois me payer. Demain soir sans faute sinon gare à toi.

Aussitôt dit, il raccrocha. Je n’avais qu’une solution à porter de main : le portefeuille de mon mari. Je mis la main dedans dès la première occasion pour rassembler la somme. Je la lui ai envoyée par transfert d’argent. Il me rappela

-          Tu  vois bien chérie, quand tu t’y mets, tu réussis. Tu as beaucoup de ressources. Je te les ferai découvrir. Fais-moi confiance.

Sur le champ je n’ai pas compris le sens de la phrase. Mais bientôt j’en ferai l’amère analyse grammaticale.

Cela se passa un mois après. Mais avant d’aborder cette nouvelle phase, il importe de savoir que déjà mon couple était au bord de la rupture. J’ai tellement changé dans mes habitudes que je suis devenue une étrangère pour moi-même et pour mes proches. Mon mari n’en pouvais plus de me rappeler sans cesse à moi-même. Mes périodes d’absence étaient de plus en plus fréquentes. Je m’éloignais pour décrocher mon téléphone de peur qu’il surprenne mes conversations. Notre intimité a volé par la fenêtre. Je n’arrivais plus à me donner à mon homme depuis mon viol. Les souvenirs de cette nuit me reviennent en flash chaque fois. J’ai dû prétexter d’une douleur au bas ventre pour l’éviter. J’ai dû même aménager dans la chambre de mes filles. Tout cela en faisait assez pour qu’il commence à me soupçonner. Au début il a pensé à un rejet de sa personne. Mais comment le lui expliquer que je l’aimais encore? Je trouvais, à de rares moments de sérénité, le temps de me montrer tendre avec lui. Cela le calmait un peu. Des fois, même moi également je me mettais à rêver que ma mésaventure n’était qu’un mauvais cauchemar ; que j’étais enfin réveillée pour de bon. Or, c’est en ces moments précis que je reçois le coup de fil pernicieux qui fait tout s’effondrer. Cet homme mettait un malin plaisir à me pourrir la vie. Il appelait, et lorsque je décroche il me raccroche au nez. Il mettait mes nerfs à fleur de peau. Mais cet après-midi-là il me parla.

-          Salut ma poulette !!!

Donc de la salope je suis devenue sa poulette. Je me demandais si tout l’abécédaire de la faune animale n’allait pas y passé.

            - Que me veux-tu encore ? Ne me laisseras-tu donc jamais tranquille ? Lui ai-je demandé.

-           Je t’ai accordé un crédit d’orgasme de plusieurs années. Ce que je veux c’’est que tu me rembourse pour la peine que je me suis donnée. Tu devras me remercier pour le restant de tes jours. Grâce à moi tu as connu le Nirvana. Tu as franchi tous les degrés du Kamasutra. Cela mérite récompense.

Je n’en revenais pas de ce que j’entendais. Cet homme a brisé ma vie et il me demande de le récompenser. Mais je n’eus pas le temps de faire le tour de la question. Il me relança.

-          Tu as de quoi écrire. Tu ferais bien de prendre note car toute erreur te coutera cher. Voilà ! il se fait que moi également j’ai des fantasmes à satisfaire. Et cela me coute. J’ai besoin d’argent pour acheter mon herbe. Il me faut…… Il me faut disons cinq cents mille. 

J’ai hurlé dans le téléphone.

-          Cinq cent mille ? Tu déraisonnes. Je n’ai pas d’activité. Comment veut-tu que je te trouve cinq cents mille ? C’est une somme énorme.

Cela ne l’a pas démonté pour autant. C’est alors qu’il sort son joker. Une proposition infamante.

- Tu sais ma cocote. Je t’avais dit que tu es dotée de grandes ressources. Une grave erreur que ton homme a commise. Il t’a peu abimée. A peine t’effleure-t-il.  A peine ! Le naïf. Il te ménage pour que tu gardes ta fraîcheur. La perfection de ton corps est une denrée très recherchée, ma chérie.

San blague ! Il ose m’appelée sa chérie. J’ai failli vomir quand je l’ai entendu prononcer ce mot. J’aurais dû raccrocher car le pire restait à venir.

-          Ce que j’essaie de te faire comprendre est que si tu n’as pas l’argent pour payer, tu peux me payer autrement.

Je commençai dès cet instant à voire le schéma dans lequel il me mettait. La suite ne fut que confirmation.

-          Que veux-tu dire ?

-          Ce que je veux dire tu le sais. J’ai des amis envers qui j’ai une dette. Comme par coïncidence la même somme. Ils sont cinq. Il serait heureux de passer l’éponge si tu acceptais de calmer leur libido.

Alors là j’ai explosé de colère. Je l’ai traité de tous les noms d’oiseaux possibles. Mais lui, il ricanait amusé.

-          Tu n’es qu’un malade. Un minable escroc, un maître chanteur exécrable. Lui ai-je vomi dans l’oreille. Mais cela ne lui fit aucun effet.

-          Et pourtant tu as dansé au rythme de ma bite. Veux-tu que je te passe tout ce que tu as éructé ? Salope ? Tu penses que je plaisante. Tu as le choix. Soit tu paies soit tu te présentes le samedi prochain au Chevalier. C’est un club privé. Je t’y attendrai. Tchao cocote. ! Et il raccrocha.

Cette nuit-là, je ne sus si c’est mes larmes qui ont inondé la ville ou si c’est la pluie qui est tombée à verse. Je m’en voulais de m’être laissée happer par ce que j’ai pris au début pour un jeu. Puisque, le mal nommé Tonton sucré était le modérateur du forum. Il venait par ses interventions en tant que modérateur, comme il l’affirmait, prolonger la pensée des femmes que nous étions. Son argument favori teinte encore dans ma tête. « Je vous sait assez inhibée pour ne pas dire crument vos pensées. Moi je vous les expose mieux pour que compreniez l’origine de vos inhibitions. Tout ce qui vous empêche de vivre une sexualité épanouie dans vos couples. » Je ne me sentais pas du tout coupable par mes interventions. Je pensais œuvrer pour l’épanouissement de mon couple. Or, il apprenait à nous connaître. A deviner nos faiblesses que nous-même ignorions. Ce constat tardif  me permit, tout de même, de me révolter contre son chantage. J’ai décidé de ne plus me laisser faire. Je pris la résolution de me défendre.

Le lendemain, je pris contact avec l’une de mes cousines. Elle est l’une de mes confidentes les plus sûres. Je lui narrai toute ma mésaventure. Je pris tout de même soins de voiler les aspects les plus dégradants. Je fis appel à son secours parce que, je la sais versée dans l’occultisme. J’étais venu à penser que c’est la seule voix qui pouvait me permettre de faire taire le sadique qui me fait chanter. Effectivement ma cousine me répondit favorablement. Elle m’avait dit :

-          Ma sœur tu as bien fait de t’adresser à moi. Moi vivante, un vil individu comme celui dont tu me parles ne va te pourrir la vie.

Sa déclaration me donna un peu d’espoir. Aussi je lui répondis.

-          C’est le moins que j’attends de toi. Autrement, je suis une femme finie. Fini mon couple, fini mes espoirs de femmes disposant d’un foyer, finie ma vie tout simplement.

A cela, elle me donna plus encore confiance.

-          Je te le jure sur la tête de mes enfants que cela ne t’arriveras pas. Dès demain, à l’aube, viens me voir chez-moi. Je t’accompagnerai où il faut.

J’avais ainsi une lueur d’espoir. Je n’avais ni les moyens de satisfaire le maître chanteur, ni de pouvoir procéder par la force pour le contraindre à me laisser vivre ma vie en paix. Pourquoi pas alors l’occultisme, m’étais-je  dis. S’il existe un moyen pour agir par ce biais sur son esprit, je suis partante. La nuit fut très longue. Je guettai l’aube avec impatience. Après avoir été échaudée, tout forum de discussion sur What’s app me révulsait.  Mon mari a remarqué ce changement d’habitude et m’en a fait la remarque ironiquement. Il me vient des fois même au fond de ma détresse de le prendre en pitié. Car, il faisait de plus en plus d’effort pour se rapprochez de moi. Ignorant complètement mes déboires il continuait à me traiter en femme irréprochable. Pauvre de lui !

Le sentiment de culpabilité décuplait en moi ma volonté de contrer le méchant. Je sortis de la maison tôt sous prétexte que ma cousine était malade et qu’elle a sollicité mon assistance. Nous nous rendîmes chez l’homme. Le fameux occultiste. J’ai vu un homme aux antipodes de l’image que j’en faisais. Il s’agissait plutôt d’un homme jeune.  La quarantaine à peine. Bâtit comme un apollon avec de longue barque bien soignée. Le contraste me saisit. J’ai demandé à ma cousine.

-          Est-ce lui ton l’homme ? en lui posant la question, Je lui donnais des coups de coudes un peu pour lui exprimer mon scepticisme.

Elle me confirma de la tête que c’est bel et bien l’homme. J’étais un peu honteuse de sentir que mon cœur avait sursauté au moment où cet homme me serra la main pour me saluer. J’avais quasiment honte de le désirer. Je compris que j’étais définitivement perdue pour être arrivée à ce stade de mon développement sexuel. C’est ma cousine qui introduisit la question.

-          Comme, je vous l’avis dit, grand prêtre, voici ma cousine. Celle qui a un problème très sérieux avec un type.

En guise de réponse, il secoua la tête comme approbation. Et commença à caresser sa barbe en fixant ses yeux pénétrant sur moi. J’ai cru qu’il me déshabillait de ses yeux tant j’ai compris le message qu’il m’envoyait. Il n’était pas lui non plus indifférent à mes charmes. J’ai voulu ne pas interpréter son attitude comme telle. Je me suis dit qu’il essayait de me sonder pour mieux comprendre mon problème. Enfin il prit la parole.

-          Madame soyez la bienvenue dans mon temple. Dès l’instant où vous avez franchi la porte se ma case magique, votre problème est résolu. Autrement, je ne suis plus le digne fils de mon père.

Il ponctua sa déclaration en agitant la queue de cheval qu’il tenait à la main vers le ciel avant de m’en taper le haut du dos. Le point final à ces incantations. Il poursuivra.

-          J’ai passé la nuit à méditer sur votre problème. Les révélations que les esprits m’ont faites sont complexes mais pas impossibles à résoudre. Votre cas est complexe parce qu’ils m’ont révélé que votre mésaventure, qu’importe son caractère est un adultère. Comme tel, vous risquez d’être châtier incessamment.

Je fus interloquée. Ma cousine aussi. Je me précipitai pour lui demander ?

-          Comment cela ? Que voulez-vous dire ?

J’étais bouleversée pour la simple raison que je savais que ce genre de châtiment pouvait être la mort où une maladie infamante.

-          Je vous dis qu’il faut au préalable avant même de nous pencher sur le cas de ce vil individu, vous faire une cérémonie expiatoire. Cela pourra vous purifier et vous permettre d’obtenir l’indulgence des mânes de la maison de votre mari. Ils sont très fâchés contre vous.

-          Tout ce qu’il vous plaira. Tout ce que je souhaite c’est éviter la honte publique. Ai-je dit alors.

Or je ne savais pas que j’avais employé le mot plaire à tort. Il nous dit.

-          Je vais vous dire les ingrédients qu’il faut pour une telle séance expiatoire.

Il les cita et à la fin, il précisa. Il me faut recueillir, moi-même, sur votre corps certains. Il s’agit de vos phanères de vos poils pubiens et ceux des aisselles. J’ai entendu « poil pubien » tout comme si j’étais seulement présent de corps. Lorsqu’enfin je reviens en moi je le questionnai indignée.

-          Quoi ? Vous avez bien dit mes poils pubiens ?

Il le confirma en hochant la tête. Avant d’ajouter.

-          Madame c’est ainsi. Pour que la médecine soit efficace c’est moi-même qui les recueille. Si cela peut vous rassurer, le prélèvement se fera en la présence de votre cousine. Vous n’avez rien à craindre. C’est comme chez votre gynécologue.

Naïvement j’y ai cru. De toute manière, au point où j’en étais, mon jugement était déjà suffisamment altéré par mes nombreuses nuits d’insomnie. J’étais assez cuite pour accepter tout et son contraire. J’acceptai aussi de lui apporter la somme qu’il prétendait destinée à rétribuer des esprits qui devaient l’assister. Une modique somme, en fait, qui ne causait aucun souci.

Lorsque je rentrai à mon domicile, mon mari, de plus en plus dépité par mes allées et venues intempestives, était très énervé. Il me fit un sermon sur les mesures que je devais prendre pour ma propre sécurité. Il attirât mon attention sur les nombreux faits divers qui ont ponctué l’actualité récemment. Des meurtres rituels de femmes avec prélèvements d’organes. Des horreurs qui ne le rassurent pas du tout, chaque fois que je devrais quitter la maison. Moi, je l’écoutais peu. Ce qui le renforça dans ses craintes. Il avait le sentiment que quelque chose ne tournait pas rond, au regard de mes multiples déclarations contradictoires. Comme il était loin du compte! S’il avait soupçonné, ne serait-ce qu’une minime fraction de ce qui m’advenait, il m’aurait depuis longtemps renvoyée de chez lui. Je fis mine basse pour laisser passez la tempête.

Le lendemain c’est reparti. Je lui servi un autre boniment pour quitter la maison. J’appelai ma cousine pour confirmer ma présence. Elle prétexta d’un empêchement, pour me dire de m’y rendre seule. Je n’y ai pas vu un traquenard. Il est tout à fait normal qu’elle aille à ses occupations. Après tout, elle n’est pas à mon service. Je me suis rendue donc chez l’occultiste seule. Me voir, l’a remplie d’une allégresse à peine voilée. Ces acolytes se mettaient en quatre pour me servir. Il me paraissait bizarre que je sois autant l’objet d’attentions. Après mille salamalecs, il m’invitât, enfin, à la séance de prélèvement. Nous rentrâmes et je vis le dispositif. Un sofa, sur lequel je devais m’étendre; un rideau sommaire comme isoloir.

J’ai conservé mes dessous au début des prélèvements. Il commença par les aisselles. Je compris tout de suite ses intentions. Car il attardait ses doigts  les sur les parties de mes seins qui débordaient du soutient gorges sans grandes raisons. Il voulait ses caresses à peines voilées non intentionnelles, sans pouvoir m’en convaincre. Quand il eut fini, il me demanda :

-          Madame vous allez vous étendre pour que je puisse m’occuper de votre pubis. Il avait en main une lame de rasoir montée sur un manche en os. La pointe de la lame pointée sur ma gorge ne me laissa pas le temps de réfléchir. Ayant remarqué ma frayeur, il me rassura :

 

-          N’ayez crainte. Vous n’avez jusqu’à baisser légèrement votre culotte.

Ce que je fis avec évidemment moins de crainte. Il commença donc l’épilation. Lentement, très très lentement. Cela se transforma en des caresses savamment appliquées. Sous l’une d’elle, j’ai dû réfréner un gémissement en me repositionnant. Il négligea le geste en m’ignorant. Toutefois, il s’interrompt.

-          Madame, rester sage, cela va bientôt finir. Me suis-je fait dire.

Lors de l’interruption, il se dirigea vers une table ou se trouvait plein de fiole. Il plongea la main dans l’une d’elle comme pour se mouiller les doigts. Il revint à la tâche après cela. Il passa directement le liquide sur mon clitoris. L’effet fut immédiat. Je giclai de plaisir. Ma boule était suffisamment en feu pour que j’abandonne toute résistance. Je le vis, sans rien pu y faire contre, m’enlever entièrement ma culotte. C’est alors qu’il sortit son cinquième membre et me le plongea entre les fesses. J’en fus surprise parce que je pensais que c’est le devant qui l’intéressait. Après m’avoir besognée, il m’expliqua que tout cela fait partie de mon itinéraire d’expiation. Il me dit.

-          Femme ! ne soyez pas fâchée. Ce n’est pas moi qui vous ai monté. Mais ce sont à travers moi les esprits.

-          Comment ce n’est pas vous ? Vous avez bel et bien abusé de moi. Je lui dis en me rhabillant.

Détrompez-vous. Je le fais à contre cœur. Je vous explique. Pour que votre adultère soit découvert, les entités qui protègent la maison familiale  de votre mari vont vous faire votre procès en esprit. C’est en esprit que vous avouerai votre infidélité. Alors, pour avouer vous vous prononcerez par vos trois orifices. Voilà pourquoi  je dois les fermer.

-          Quel drôle de rituel que le vôtre ? Et pourquoi donc vous ne me l’avez pas précisé hier ?

-          Evidemment, vous ne seriez pas venus. Et comment vous sauvez du désastre qui vous guette. C’est pourquoi, j’use de ses artifices pour vous conduire à ce point.

Je l’écoutai lasse de tout. La tête basse, toujours dans mes dessous, assise sur le sofa les bras pendus vers la terre. J’en avais assez. Assez de tout çà. En me rhabillant il m’expliquât la suite de son rituel.

-          Comme je vous l’avais dit, il faudra boucher vos trois orifices. J’en ai bouché ce jour le moins digne de confiance. Il faudra revenir pour les deux autres.

-          N’y comptez pas. Lui avais-je dis.  Sa réponse ne fut que pures menaces.

-          Comme il vous plaira. Mais sachez que la première phase aggrave votre situation d’adultère. Vous n’avez pas le choix, vous reviendrai. C’est moi qui vous l’affirme.

Je parti sans demander mon reste avec la ferme conviction de ne plus revenir. Quant à ma cousine, furieuse comme j’étais contre elle, je lui projetai de lui arracher les yeux dès qu’elle se trouvera en face de moi.  La nuit venue,  je ne fermai pas les yeux une minute. Non pas à cause de ce qui est arrivé chez l’occultiste, mais parce la santé déclinante de mon mari s’est aggravée. Depuis quelques mois déjà, ils se plaignaient de plusieurs mots que les médecins n’arrivaient à nommer. Des rumeurs circulant sur mon compte m’accusent d’en être la cause. J’en étais consciente. L’adultère comme je le sais peut causer ce genre de troubles.  Les symptômes sont confirmés  par de multiples difficultés d’ordres financières, matériels et des blocages de toutes sortes auxquels il était confronté. Je suis devenue la spectatrice impassible de ce déclin.  Je ne parle pas de mes enfants, car j’en étais venue à ne plus me rendre compte de leur présence dans la maison. Par contre, je devais me rendre compte bientôt d’un nouvel habitant, dont la présence me plongea dans une urgence nouvelle.

Il m’est apparu exactement le troisième jour après la séance du soit disant mis au silence de mon orifice le moins noble. Je dormais quand j’eu l’impression que quelqu’un m’observait depuis le pied de mon lit. La scène était au début confondue avec un rêve, devenait tellement palpable que je me suis réveillée. Effectivement, j’aperçu l’apparition. Un spectre indéfini d’un homme. Il ne m’est pas inconnu quant bien même je n’arrivais pas à mettre un nom sur le visage. Il m’observa intensément l’air courroucé. Il ne dit rien, car je remarquai qu’il ne pouvait me parler. Je fus rempli de frayeur. J’ai baragouiné des imprécations tout en fuyant la chambre. J’ai fini la nuit couchée auprès de mes filles. Le lendemain, je méditai sur cette la raison de cette apparition et je fini par faire un lien avec ce que l’occultiste m’avait dit. J’ai compris que je devais aller subir les deux séances restantes.

J’avais plus de raisons pour m’y rendre parce que le vilain Tonton sucré est revenu à la charge. Pour éviter de me rendre à son club, j’ai dû payer. Je n’avais aucun doute sur ce qu’il me réservait dans son club. J’ai payé avec de l’argent qui ne m’appartient pas. J’ai puisé dans la caisse de mon groupe de femmes. J’en suis devenue la trésorière entre temps. Bientôt, le pot au rose sera découvert. Pour l’instant je n’en fait pas une préoccupation.

Lorsque l’oculiste me vit au bas de sa porte. Il sourit en balançant la tête.

-          Je te l’avais dit. Toutes reviennent immanquablement. Déclara-t-il ironiquement. Je vous connais comme ma poche vous les femmes adultères. Ajouta-t-il.

Je ne dis rien. J’allai directement m’allongée sur le sofa. Je me débarrassai de mes vêtements et je m’offris sans plus de protocole. Lui, non plus, ne fit le difficile. A l’exception de quelques incantations et des artifices pour me faire croire à un rite, je ne me fis aucune illusion sur la finalité de toutes ses fumées. Il choisit cette fois les voies ordinaires. Je me couvris le visage avec mes mains et le laissai faire. Il finit en grognant comme un porc repu.

De la même manière se déroula la troisième séance qui prit en compte ma bouche. Je salivai à la fois pour ne pas vomir et pour ne rien avaler de ce qui sorti de lui. Il s’en contenta. Alors, il alla vers la représentation de la divinité représentant la virilité dans la cosmogonie vaudoun. Il prit un couteau et préleva une partie du gros phallus de la représentation. Il le mixa avec mes poils pubiens et en fit une poudre avec bien d’autres ingrédients. Il me fit des scarifications avec la poudre. Trois sur chaque fesse. Il m’expliqua :

-          Avec ce que je viens de te faire. Aucun prêtre sur cette terre ne pourra découvrit ton infidélité.  J’ai bouché toutes les voies par lesquelles ils pourraient obtenir ton aveu. Mieux, j’ai faits par le biais de cette scarification complices tous les gardiens des traditions de la maison de ton mari.

-          Je ne crains rien donc ?

-          Rien. C’est moi qui vous l’assure. En copulant avec vous, c’est eux tous qui par moi l’ont fait. Qui voudra dénoncer le crime dont il serait complice ?

-          Et maintenant, concernant le maître chanteur comment on fait pour le faire taire ?

-          Ce petit vilain, je m’occuperai de son cas dans les jours prochains. Dès que je me serais rendu à la réunion nocturne des grands initiés, je confierai son cas à mon maître. Ce dernier se chargera de le faire taire définitivement. Va en paix et ne pêche plus.

Malgré tout ce qui précède,  je n’ai pas pu conjurer les effets de mon adultère. Au contraire ils empiraient. Cela commença par des nuits de cauchemar. Mes sommeils n’en étaient plus. Ils étaient peuplés de spectres de plus en plus menaçants. Je n’en dormais plus. Puis ce fût en plein jour que j’étais confronté à des phénomènes paranormaux : des serpents qui se dressaient sur mon chemin ; des porcs ensanglantés qui ruaient sur moi, des hiboux qui hurlaient en plein midi. Paradoxalement, j’étais la seule qui voyait ses manifestations. Par finir, j’en parlai à ma meilleure confidente. Elle me conseilla de quitter au plus tôt la maison conjugale, faute de quoi, j’allais mourir.

Pour sûr que je ne suis pas morte, ais, je me demande, s’il n’aurait pas valu mieux. Puisque, toutes ses visions d’outre-tombe, ont fini par me faire perdre la raison. J’ère à présent de ruelle en ruelles, délirant. J’ai perdu tout sens de la réalité. Certaines personnes me prennent pour une folle. Je me demande ce que me réserve les jours prochains.

J’ai écrit ces lignes au cours de mes moments de lucidité dans le but d’avertir mes sœurs. J’espère vivement que mon expérience leur permettra d’éviter des pièges similaires. (Fin)

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