Le retour de Karl Henri
Ecrit par Flore LETISSIA
La vie
reprit son cours ! le boulot et les bruits de la ville étaient au
rendez-vous. Stéphane était assez occupé entre les missions et réunions avec
les investisseurs, donc les sortis se faisaient très rarement, on ne se voyait
qu’au bureau et cela à continuer sur presque six mois ! Je me suis donc
dirigé vers les réseaux sociaux comme à l’accoutumer afin d’éviter de tomber
dans la solitude et la monotonie. Un soir étant sur mon téléphone, sur le fil
d’actualité Facebook je remarque une notification d’une invitation, que j’ouvre
afin de savoir qui s’était et avoir plus d’information avant de valider la
demande d’ami. Et qui je vois sur mon écran, nul d’autre que Karl Henri je n’ai
pas hésité et j’ai accepté la demande d’ami et trente minutes plus tard je reçois
un message de ce dernier.
Ma
première question après avoir répondu à sa salutation était
« pourquoi ? » et sa réponse était de savoir où j’étais et si
s’était possible de me rencontrer car il avait beaucoup à me dire et surtout à
propos de ce qui a précipité son départ. Vu qu’il a perdu son téléphone lors de
son voyage, il n’avait plus mon contact raison de son silence. Je lui remis mon
contact et je pris également son nouveau contact. Chose bizarre durant toute la
conversation je l’ai senti un peu triste, je voulais en savoir davantage mais
comme il a fait mention d’une rencontre j’ai laissé couler afin de lui poser
les questions quand l’occasion se présenterait. Il se faisait un peu tard j’ai
pris congé de lui et je me suis couchée. J’ai ressenti ce jour une joie de
l’avoir retrouver et de savoir qu’il va bien même si ce n’était pas nette
Une semaine plus tard…
J’étais
au bureau lors de ma pause déjeuner et pendant que je prenais mon repas, je
reçois une notification qui dit ceci : « alors comment trouves-tu le
cadeau ? » je me dis intérieurement mais qui c’est et de quel cadeau
parle-t-il ? Je relève ma tête pour voir un peu qui s’amusait à me faire
une blague de ce genre car je n’étais pas d’humeur à jouer et qui je vois
debout devant mon bureau le Sieur KARL Henri, un peu vieilli et amaigri comme
quelqu’un qui sortait de maladie il tenait à la main un paquet qui contenait de
la nourriture vu le design. J’ai senti un courant traversé mon être car s’était
vraiment une surprise mais vraiment à laquelle je ne m’y attendais pas. J’ai
simplement demandé mais que fais-tu ici et depuis combien de temps
m’observes-tu ?
Il a
juste souri et dit ceci : tu ne changes pas toi ! Toujours aussi
grincheuse ! Alors tu ne me souhaites pas la bienvenue ? Au lieu de
t’irriter ! Je me ressaisis et pleine de honte je lui demande de rentrer et de
prendre place. Il s’exécute et il me tend le parquet en question. Vu que
j’avais déjà ouvert mon plat et que je m’apprêtais à le manger je le refermais
aussitôt et je lui propose un jus de fruit qu’il accepte volontiers ! Je
lui demande les nouvelles et il me fait savoir que je l’avais beaucoup manqué,
raison de sa visite. Je lui demande comment a-t-il fait pour savoir où je
bossais, il a souri et sa réponse était que « qui cherche, trouve ».
Comment peut-on perdre une personne et vue l’évolution des NTIC ? C’était
si facile, la preuve en est qu’il m’a retrouvé grâce à ça ! Et oui !
Le nom de l’entreprise où je bosse est mentionné sur mon profil ce qui a
facilité la tâche à KARL Henri.
Aujourd’hui
une entreprise arrive à se développer rapidement grâce aux réseaux sociaux, on
arrive à traquet des criminels, on arrive à aider également des personnes en
situation difficile et malheureusement d’autres l’utilisent à mauvais escient
en faisant du mal à certaines personnes. Comme toute chose il y’a des bons et
mauvais côtés et on n’y peut rien car c’est un fait ! C’est aussi ça le
pouvoir des réseaux sociaux.
J’ai
déballé le parquet, disposé la table afin qu’on partage le repas et à peine
quelques bouchés, son téléphone se mit à sonner, malheureusement une urgence au
bureau qui nécessitait sa présence, il se confond en excuse et prend congé de
moi. Le travail avant tout on a décidé de remettre le déjeuner à une autre fois
mais il insista sur le fait qu’on se voit à ma descente. J’ai hoché la tête en
signe de oui vue que je n’y trouvais aucun inconvénient et qu’il pouvait passer
me prendre à la fin du service.
A 7h du
soir, je m’apprêtais à descendre et mon téléphone se mit à sonner, c’était
Stéphane au bout du fil qui voulait prendre de mes nouvelles. Apres m’avoir
rassuré qu’il se portait à merveille il voulait savoir si je me portais bien et
si tout se passait bien au bureau. Il était en voyage d’affaire pour un projet
important que lui avait confié le Directeur, vue que Stéphane est doué pour
dénicher et conclure de bonnes affaires jusqu’à son aboutissement.
Il
m’appelait donc pour me parler de la ville et des restaurants qu’il découvrait
lors de son séjour et des rencontre improbables qu’il faisait. Sacré Stéphane
il ne change pas ! Après avoir papoter je raccroche et je mets mon
téléphone dans le sac. J’éteints la lumière du bureau puis je ferme la porte et
je me dirige à l’ascenseur, a peine monter dans l’ascenseur mon téléphone se
mit à sonner et j’ai cru que c’était Stéphane qui rappelait et sans regarder
l’écran je décroche puis je lui dis ceci « donc afférage là ça ne
finit pas quoi ? » puis je me suis mis à rire sans savoir que ce
n’était pas Stéphane plutôt KARL Henri au bout du fil.
Je crois
que tu te trompes, disait-il au bout du fil, je suis au pied de la tour, tu as
fini j’espère ! Je me suis excusée et j’ai souligné que j’étais en ligne
avec une autre personne bien avant qu’il m’appelle donc j’ai pensé que c’était
la même personne qui rappelait. Je lui signifie également que j’étais dans
l’ascenseur et que je descendais. Nous nous sommes vus au pied de la tour où je
bosse, il me sourit puis m’ouvre la portière de sa voiture c’était une HYUNDAI
SANTA FE de couleur bleu nuit. Je monte puis il me demande où j’aimerais qu’on
aille ? il y’avait un large choix, mais j’ai opté pour le plus simple.
Nous sommes allés dans ce restaurant ou nous nous sommes rencontrés pour la
première fois.
Arriver
au restaurant, je jette un coup d’œil afin d’apprécier à nouveau l’endroit et
là je constate qu’il est resté le même, sauf quelque petite touche décorative
pour l’égailler. Nous avons pris place et commandé le menu du jour, et
heureusement elle répondait parfaitement à nos exigences. Le service quant à lui
est resté le même, impeccable je dirais. J’avais un creux qui ne disait pas son
nom. Le départ précipité de KARL Henri a l’heure du déjeuner m’avais coupé
l’appétit, il me fallait donc me rattraper le soir. Pendant tout le temps où
nous partagions le repas, je le sentais perdu dans ces pensées et cela même
s’il faisait semblant de prêter attention à tout ce que je disais, je
remarquais qu’il était trop loin. J’ai donc attendu à la fin du repas pour
enfin poser toute mes questions car j’en avais plein la tête.
Une
douleur inexplicable
KARL
Henri, à marquer un long silence puis il prit la parole les yeux tout larmoyant
en me faisant le récit de ce qui a été sa vie durant ces neuf derniers mois qui
ont précédé sa disparition.
Ma
famille, au retour d’une réception organisée en l’honneur de mon fils ainé le
jour de son anniversaire, a eu un grave accident. Ils étaient au nombre de
quatre dans la voiture il s’agissait de mon épouse Annick, mon fils ainé
Darell, ma fille Karen et leur nounou Danielle. Vu la gravité de l’accident ils
ont été conduits d’urgence à l’hôpital. Les personnes les plus touchés étaient
Annick et Darell car ils étaient tous deux devant, Danielle était à l’arrière
avec Karen. Certes elles ont été touchées mais leur cas était moins grave comparé
aux deux autres. J’ai reçu un appel d’urgence venant de l’hôpital, j’étais en
réunion ce jour-là lorsque j’ai reçu l’appel. Leur cas nécessitait une
intervention chirurgicale, mais hélas ils n’ont pas survécu… Ils sont décédés
avant même que mon avion n’atterrisse. Tellement le choc m’a transpercé j’ai
failli devenir fou, j’ai perdu les deux êtres chers de ma vie en plus, le jour
de l’anniversaire de Darell. Je ne pouvais ni crier ni pleurer tellement ma
douleur était grande. J’ai retrouvé Danielle et Karen à l’hôpital elles avaient
des hématomes.
La seule
question que je me posais, était de savoir ce que j’avais fait au bon Dieu pour
subit une telle cruauté. Perdre sa femme et son enfant le même jour. Oh quelle
injustice ! J’en voulais au monde pour cela. Ça été difficile de les
enterrer deux mois après leur décès, tout ceci selon la tradition de nos
différentes familles. Danielle et Karen ont retrouvé au mieux leur forme après
avoir passé quelque temps de rééducation. Comment leur annoncer que l’une ne
verra plus sa patronne et son petit Darell qu’elle avait vu naitre et de qui
elle avait pris soin jusqu’à être l’adolescent qu’il était devenu, mais encore
que ma fille Karen ne voie plus sa maman et son grand-frère. J’ai dû le faire
car elles avaient le droit de savoir. Oui difficile ça été car une partie de
nous ne voulais pas accepter, mais il le fallait pour guérir de la douleur. Je
suis tombé dans une grave déception, introverti je l’ai été sur un bon moment
et je passais mon temps à me cacher pour pleurer, je faisais semblant d’être
fort pour ma fille car c’était elle qui me restait mais je me mentais à
moi-même c’était trop dur. Le jour où j’ai cessé d’être introverti, c’est
lorsqu’un jour tard dans la nuit, j’ai vu ma fille au balcon en train de pleurer
surpris j’ai réalisé que j’avais abandonné ma fille. Je me devais de la
réconforté :
-
C’est difficile d’accepter la perte d’un être
cher mais c’est la volonté de Dieu. Dis-toi que de là où ils se trouvent, ils
se portent bien.
-
Papa c’est de ma faute si maman et Darell ne sont
plu
-
Mais non que racontes-tu Karen ?
-
Papa c’est moi qui ai insisté sur l’idée
d’organiser une réception dans un restaurant au lieu de la maison comme on
avait pour habitude de faire. C’est à notre retour du restaurant pour la maison
que l’accident a eu lieu. Si seulement on était resté à la maison comme le
voulait maman, si seulement…
-
Ne dis pas ça ma fille rien n’était de ta faute,
crois-moi !
Je m’en
voulais pour avoir pensé à moi plutôt qu’a Karen, une si jeune enfant qui avait
tout ce poids sur elle. Elle n’avait que 12 ans et elle souffrait et moi je n’y
avais pas prêté attention car j’ai jugé qu’elle n’était pas consciente. Mais
non elle a des sentiments et je devais en tenir compte. Je l’ai rassuré et j’ai
même dit qu’elle a été le canal par lequel le bon Dieu est passé pour appeler à
lui sa maman et son frère car lui il avait besoin qu’ils soient près de lui et
de là-haut ils veilleront sur nous ici-bas.
Elle s’est calmée et nous avons dormis ensemble, peu à peu nous avons
appris à vivre sans eux.
J’ai
repris le travail six mois après la tragédie mais je le faisais de la maison le
temps de récupérer mais je n’étais pas prêt à laisser Karen toute seule et
revenir ici travailler, j’ai donc fait le choix de quitter l’Afrique du Sud
pour m’installer définitivement en Côte d’Ivoire avec Karen cela fait juste un
mois que nous avons aménagé. Voici donc Maflo ce qui a été ma vie durant tout
ce temps où tu ne m’as pas vu.
Je
n’avais que mes larmes pour KARL Henri, j’étais désolée pour lui, je comprenais
maintenant son vieilli et amaigrissement. Car perdre un être cher était un
châtiment qu’on ne souhaite vraiment à personne, il faut vraiment être fort
d’esprit pour surmonter la douleur.
Ma
petite Karen…
Karen est le portrait craché de
sa mère, taille fine et élancé comme un mannequin, les yeux tout ronds lui
donnait l’ère d’une asiatique. Elle est si douce et très timide. Nous nous
sommes rencontrés que deux fois depuis son arrivée en terre ivoirienne. Je ne
l’ai jamais vu sourire mais elle communiquait aisément avec son père et le
chauffeur Nicolas. Elle a eu du mal à s’habituée à sa nouvelle école. Karl
avait voulu la mettre à l’internat comme ma fille mais je lui ai conseillé de
le faire l’année suivante vu que tout ça était nouveau pour elle mais aussi
elle devait se senti libre de partir et venir à l’école vu la tragédie qu’elle
a subi il ne faudrait pas qu’elle se sente enfermé le but pour nous était pour
qu’elle s’ouvre et non le contraire. Elle faisait la même classe que ma fille
Samira donc les deux filles s’assaillaient côte à côte.
Un soir à ma descente, Karl m’appelle un peu
gêner, il s’avère qu’il avait une urgence de dernière minute au bureau. Il me
demande de passer récupérer Karen à son école car le chauffeur n’était pas
disponible. Je me suis mis donc en chemin pour aller la récupérer. L’école
était presque vide le gardien m’attendait avant de fermer, lorsqu’elle ma vue
traversé le seuil de la porte elle a couru et sauté dans mes bras en me serrant
très fort et là elle me sort ceci :
-
Flo tu es venu pour moi ? tu es venu me chercher
pour rentrer ?
-
Oui je suis venu pour te ramener à la
maison !
-
Merci c’est gentil de ta part.
Me répondît elle avec un grand
sourire !
Je n’ai pas pu m’empêcher de l’a
serré encore une fois contre moi et lui rendre son sourire car s’était la
première fois qu’elle le faisait avec moi, j’ai senti qu’elle était en manque
d’affection maternelle…
Apres cet étreint je l’ai prise
par la main et conduire à la voiture pour qu’on rentre il était déjà six heures
du soir et les bouchons à ces heures étaient infernal. Nous avons eu du mal à traverser
le nouvel échangeur qui est encore en chantier mais finalement nous sommes arrivés
après avoir passé deux heures de temps dans le bouchon. Karl était déjà à la
maison quand nous sommes arrivés. Il a prévu pour le dîner des pâtes aux
boulettes de viande. Je pris donc place dans le petit salon en compagnie de
Karl et laissé le temps à Keren de prendre se débarbouiller avant de passer au
repas.
Keren est monté dans sa chambre
après le dîner, car elle avait des devoirs à rendre le lendemain donc il
fallait qu’elle les fasse. J’étais retourner dans le petit salon en attendant
de Karl descende, la fatigue se faisais senti de mon côté et je devais rentrer
pour me reposer il en a mis du temps ce qui a fait que j’étais assoupi sur le
divan oubliant que je n’étais pas chez moi. Lorsqu’il fut redescendu, j’étais
étendue sur le divan, il se pencha alors vers moi puis il passa son bras autour
de mes épaules. J’ai sursauté sur le coup pensant à un voleur et bien il n’en
était rien.
-
Excuse-moi dit-il, je n’ai pas voulu te fais
peur ! juste te réveiller en douceur car j’ai pu constater que tu t’étais
assoupi.
-
Oh non ne t’excuse pas voyons j’avais de sombre
pensé voilà pourquoi !
-
Sinon il se fait tard tu peux bien passer la nuit
ici cela ne me dérange pas du tout.
-
Karl c’est vraiment gentil de ta part mais stp
permet moi de décliner cette invitation !
-
Et pourquoi Maflo ? il se fait très tard il
est déjà onze du soir tu te rends compte.
-
Je peux rentrer toute seule comme une grande tu
sais !
-
En ma qualité de gentleman je ne peux pas me
permettre de te laisser rentrer toute seul vu que c’est moi qui t’ai déprogrammé !
-
Est-ce à dire qu’allé chercher Karen a son école
était un poids pour moi ? voyons Karl je l’ai fait à cœur joie et cela ne
m’a en aucun cas dérangé.
-
Sûr de toi ?
-
Mais oui, je n’avais rien à faire à la maison de
toute façon !
-
Alors tu peux bien passer la nuit ici vu que tu
n’as rien à faire à la maison.
-
Stp je veux juste retrouver ma petite chambre et
sentie l’odeur du parfum de mes draps.
-
Tu es vraiment une tête de mule toi, prépare toi
donc je te raccompagne dans ton somptueux palais !
-
Voilà qui est bien.
Chose qu’il fit aussitôt, je
suis bien rentrée chez moi et après avoir pris un bain je m’endormi comme un
bébé.