Le retour de Mon passé. Chapitre 1
Ecrit par Les Chroniques de Natou
LE RETOUR DE MON PASSÉ
CHAPITRE 1
Je m'en souviens comme si c'était hier ... Ah oui , comme si c'était hier ! je me souviens qu'il était 2h du matin, ce jour-là, quand je le vis creuser une fosse derrière la maison. Il faisait noir et rien que les bruits des insectes et des crapauds se faisaient entendre .
J'avais remarqué que la porte était ouverte et je pris peur , me demandant qui l'avait ouverte. C'est alors que, je sortis curieusement pour voir ce qui se passait . Je me mis à marcher sur les talons ,tout doucement pour ne pas me faire entendre. Mais malheureusement, je bousculai un cailloux qui fit du bruit . Alors, il se retourna pour voir qui était là, mais j'arrivai à retenir mon souffle pour ne pas laisser transparaître la peur qui se dégageait de moi. Hélas....ce fut mon arrêt de mort ....
Je me cachai derrière la dépendance du gardien de nuit( qui dormait profondément), afin qu'il ne se doute de rien. C'est ainsi qu'il essaya de regarder aux alentours et s'avança doucement vers le coin obscur où je me cachais . Pendant qu'il s'avança petit à petit , le gardien éternua brusquement et cela interrompit sa curiosité :
_ Daouda, Est-ce toi qui es là ? Lui Demanda-t-il .
_ Oui , Messié Fouda. Zé si veni pour me reposer un pé , ensuite zé mettrai ma saize devant lé porte pour garder la maison.
_ Il est presque 3h du matin et au lieu de veiller tu es endormi ? Est-ce pour cela que je te paie ??? La prochaine fois ,que je te trouverai endormi à cette heure, je te renvoie ! C'est compris ?!!
_ Pardon patron ! Zé né ferai plus ça. Zai compris patron. ... en s'agenouillant.
C'est ainsi qu'il s'en alla, et je fus épargnée du pire. Je poussai un ouf de soulagement et je voulus sortir de ma cachette pour regagner la chambre avant qu'il ne se rende compte que je suis sortie de la pièce. Soudain, je l'entendis parler au téléphone :
- Mais qu'est-ce que tu me racontes ? J'ai longtemps creusé, mais je n'y trouve rien de louche. De quoi parles-tu exactement ?
Dommage, c'était impossible pour moi de pouvoir écouter les réponses de son interlocuteur au bout du fil.
- D'accord, on en reparlera demain. Ajouta-t-il.
Alors je pris très rapidement la direction de la véranda qui donnait accès à ma chambre et j'y allai en courant , pour qu'il n'y arrive pas avant moi. C'est ainsi que je parvins à y arriver avant lui et je m'allongeai comme si de rien n'était. Quelques minutes plus tard, Il me rejoignit dans la pièce et je donnai l'impression d'être endormie profondément. Une fois qu'il se fut allongé près de moi, je fis semblant de me réveiller :
- Tu ne dormais pas ? Lui demandais-je
- Non ! Je n'ai pas sommeil , je prenais de l'air dehors . Me répondit-il avec un ton agressif.
- Prendre de l'air à une heure aussi tardive ??? Hum
- Ne suis-je plus libre de mes mouvements ?rétorqua t-il
- Ah! Excuse moi de poser la question , monsieur....
_ C'est beaucoup mieux , bonne nuit .
J'étais très dérangée, à la fois confuse et je trouvais ses réactions étranges. Avec qui causait-il à une heure aussi tardive ? Et pourquoi creusait-il le sol dans le jardin , avec cette houe? Que cherchait-il?
Je passai toute la nuit éveillée jusqu'au matin, comme si cela allait m'aider à trouver au moins une seule réponse à mes multiples questions .
Il était déjà 6h, que le chant des oiseaux se faisait entendre , et il sortit pour partir au bureau, sans me dire un mot. Alors je m'apprêtai à mon tour: Tailleur blanc, chaussure rouge, sac à main assorti à mes chaussures, une coupe de cheveux en queue de cheval...
Mon chauffeur m'attendait dehors pour me déposer à mon bureau. Sauf que ce jour-là , je n'allais pas au bureau, mais ailleurs :
- Bonjour Bertrand ! Déposez-moi du côté de la Cité verte.
- Madame , vous n'allez pas au travail ce matin ? Et en plus ce n'est pas dans vos habitudes d'aller de ce côté .
- Ne me posez pas de questions ! Faites ce que je vous demande ! Ou alors je prendrai moi-même le volant.
- À vos ordres, madame ! Me répondit-il
Et c'est ainsi qu'on prit la route... D'habitude j'allais de ce côté très tard dans la nuit. C'était ma première fois d'y aller en plein jour. Mais je devais y aller pour des choses assez sérieuses que je devais régler. Depuis tout ce temps , j'étais la femme à double identité sans que je ne laisse transparaître cela autour de moi .
Il y avait tellement d'embouteillages que nous passions 1h30min de route. Mais au final, j'arrivai à la Cité Verte, un quartier de Yaoundé très familier à moi . Je devais dire à mon chauffeur de me déposer à un niveau , pour qu'il ne puisse pas voir exactement où j'allais:
- Déposez-moi ici !
- D'accord, madame ! À quelle heure puis-je venir vous chercher ?
- Disons, dans 30 minutes.
- À vos ordres, madame !
Je sortis de la voiture et je me dirigeai vers un portail de couleur verte. Heureusement j'avais porté un voile, afin qu'on ne puisse pas me reconnaître. Une fois que je parvins à arriver à destination, on m'ouvrit le portillon et j'entrai. . La gouvernante me dirigea vers le salon des invités et je massieds , lorsque tout à coup, j'entendis une voix avec une grave tonalité, s'adresser à moi:
-Hahahahahahaha ! Tu es revenue enfin ! Je pensais ne plus jamais revoir tes pieds chez moi ! Hahahaha! s'écria t-il.
Évidemment que , la dernière fois que j'étais venue dans la maison de cet homme barbu, je m'étais jurée de ne plus jamais y revenir, vu que nous ne nous étions pas mis d'accord sur les clauses du travail... Cette maison gigantesque telle un château, avec des statuettes étranges partout, peinte de couleur blanche et or , ce qui lui donnait un aspect royal et à la fois mystique. Très éloignée de la route et de son voisinage, elle était située au fond d'une piste, très isolée de la Cité Verte. Ce château comptait près de 30 domestiques . On apercevait des portes avec des serrures en or, un salon avec des fauteuils de valeur , des ustensiles en or et une décoration digne d'un empire royal .
Cet homme habitait tout seul dans ce château et y était habitué depuis plusieurs années. Toujours un cigar à la bouche, une coupr de vin blanc à la main , il fumait on aurait dit une cheminée. Toujours vêtu de noir, il était très imposant de part sa taille qui valait près de 2 mètres de hauteur et son caractère dominant.
- Alors ma petite ! Qu'est-ce qui t'emmène chez moi d'aussi bonne heure ? Ajouta-t-il
- Je veux éjecter cette ordure de ma vie pour toujours !! Je n'en peux plus ! Tu dois m'aider à l'effacer de la surface de la terre . Répliquais-j
- Owww mais calme-toi ! Je te sens si tendue ! Hahahahaha . De qui parles-tu ???
- Tu me demandes de qui je parle ??? Cette ordure risquera de découvrir ce qu'on cache depuis plusieurs années déjà. Je l'ai surpris entrain de creuser sur le terrain du jardin, et ensuite il causait avec quelqu'un au bout du fil , mais je ne sais qui !
- Ah tu parles de ce plaisantin là ? Hahahahahaha ! Il ne saura rien , sois tranquille. Et aussi ce n'est pas encore le moment de l'ejecter du game . Nous avons encore besoin de lui .
- Quoi ????
- Chuuuuttt !!! Ma petite , tu te tais ! Ici c'est moi qui donne les ordres . Sois calme ! Par contre , je veillerai à ce qu'il soit espionné afin qu'on sache ce qu'il prépare ou ce qu'il compte préparer.
- Et s'il découvrait l'autre facette de moi ?? Notre secret ?.
- Ne t'inquiètes pas ! Tu ne fais rien jusqu'ici qui puisse pousser quelqu'un à te soupçonner. Par contre, que ce soit la dernière fois que tu viennes ici à cette heure. C'est très risqué pour nos plans à venir.
- Tu sembles si sûr de toi hein ! Alors, voyons voir la suite du jeu. J'y vais !
- Ouais c'est ça ! Vas-y petite !
Je perdais tellement patience, je voulais vraiment en finir avec une bonne fois pour toute. Mais bon...je devais encore garder ma sérénité et faire preuve de maturité. ...