Le temps passe

Ecrit par Fleur de l'ogouée

TROIS ANS PLUS TARD



Aujourd’hui c’est mon anniversaire, j’ai passée la journée avec maman et les enfants, nous nous sommes bien amusés et ce soir ce sont les filles qui me réquisitionnent, on ira dans un nouveau petit resto que Lydia a découvert récemment. J’ai sortie une tenue assez sexy tout en restant tout de même classe, la trentaine me donne une assurance que je n’avais pas auparavant, une robe rouge, près du corps, mi longue et qui dévoile les épaules, j’ai une paire d’escarpin noire et une pochette argentée. Niveau maquillage je fais simple, je n’ai jamais vraiment su me maquiller contrairement à mes sœurs, il faut dire que comme j’étais déjà en couple je n’ai pas vécu mon adolescence avec autant d’extravagance que les autres. Je finis ma tenue avec un collier de perle et quelques gouttes de parfum. Il est 20h45min quand j’arrive devant le restaurant, je suis en retard mais comme c’est mon jour elles ne vont rien dire, je les trouve attabler, et je prends place sur la troisième chaise. Les filles me complimentent tellement que j’en aurai rougis si j’étais plus claire. Je demande à Lydia pourquoi elle n’est pas venue avec Marc

Lydia: Ah laisse moi ,celui là, il doit garder les enfants.

Mélanie: Mon beau frère t’as encore fait quoi?

Sandra : Demande plutôt ce qu’elle a fait au pauvre homme

On éclate de rire, il faut dire que Marc est doux, il est patient et lent à la colère, tout le contraire de cette folle de Lydia. On discute un peu encore ensuite les entrées sont servies, j’ai pris une salade d’avocat crevette la meilleure salade du monde. En attendant les plats principaux, on discute de tout et de rien dans la bonne humeur, jusqu’au moment où elles décident d’entamer leur sujet favori du moment, je ne dis rien et je les observe parler avec une pointe d’agacement.

Lydia : Méli je t’aime et je veux te voir heureuse désolé si je te bouscule un peu mais tu viens d’avoir 31 ans et tu es veuve depuis 3ans, tu as le droit de refaire ta vie personne ne t’en voudra pour ça.
Mélanie: 3 ans , 3 jours , 3 mois je ne vois pas de différence, il me manque chaque jour un peu plus je ne pourrais jamais l’oublier
Sandra : On ne te demande pas de l’oublier, on te demande juste de ne pas oublier que tu es une femme à part entière,
qui a besoin d’être aimée.

Un silence c’est installé, c’est toujours la même chose quand on aborde ce sujet, il n’y a rien à dire dessus. La serveuse s’approche avec nos plats, on va pouvoir changer de sujets.
Lydia : Bon passons à autre chose, voilà la bouffe qui arrive oh

J’adore passer du temps avec mes sœurs mais ces derniers temps je ne comprends pas pourquoi elles me fatiguent les oreilles avec le fait de faire des rencontres, qui a dit que le veuvage doit durer 3ans, je m’endors chaque jour en rêvant que Thomas sera dans notre lit au réveil, donc pour l’instant je ne me sens pas capable de tourner la page. Je sais que le temps diminue la douleur, oui aujourd’hui j’arrive de nouveau à sourire, à me sentir belle mais es ce que pour autant je suis prête à tourner la page et à refaire ma vie? On a fini le repas en parlant de nos souvenirs d’enfance,Sandra est celle qui a le moins de souvenir de notre père; puis à un moment les lumières se sont éteinte et des serveurs se sont approchés de nous en chantant joyeux anniversaire et en tenant un gâteau surplomber de bougies, les filles se lèvent et battent des mains pendant que j’essaie de ne pas me laisser submerger par les émotions, quand ils posent le gâteau sur la table, je souffle sur les bougies en faisant le vœux d’être heureuse. Après avoir dégustées le gâteau, on sépare sur le parking du resto.


Lydia : Je vous aime mes bébés rentrer bien, conduisez doucement oh, écrivez moi quand vous arrivez
Sandra : Qui rentre, moi je vais en boîte avec des amis
- Toi c’est pas la peine oh
Sandra : Allez y dormir les vielles
Lydia : regarder moi la tête comme la vieillesse

On se sépare sur cette note douce et joyeuse, hâte de retrouver mes petits loups même si à cette heure j’espère pour eux qu’ils sont au lit ces petits bandits là. Je suis tellement reconnaissante, j’ai une famille merveilleuse Je mets mon son préféré de Maria Carey et je mets la musique à fond, je gigote sur mon siège et je chante dans un anglais approximative. Arrivée à un feu tricolore je suis distraite et je passe au feu rouge sans le vouloir , malgré que j’ai ralentit au maximum je rentre en collision avec une autre voiture.

_________________

Lydia Claire Maganga née Mbourou

Je suis déjà à la maison, règle numéro un toujours choisir un resto près de chez soi. Je monte dans la chambre me démaquille, retire ma perruque, prend une bonne douche et je me glisse dans le lit, celui me sers de mari regarde un match de basket. Je me blottis contre lui et il me fait un bisou. Puis je lui raconte comment s’est passé la soirée, quand je lui dis qu’on a encore encouragé Mélanie à se remettre en couple, il me réprimande en disant
- Laisse lui du temps, imagine toi a sa place. Es-ce que tu penses que tu aurais supportée de perdre l’homme de ta vie ?
- Eh Dieu, te perdre, je meurs avec toi

J’ai eu les larmes aux yeux rien qu’en y pensant, et je me rends compte que depuis quelques mois, Sandra et moi ne parlons que de se remettre en couple, sans prendre la peine de savoir si elle est prête pour ça. En m’imaginant à sa place, c’est vrai que je comprends sa douleur. Mais en même temps je n’ai pas envie qu’elle finisse sa vie seule, c’est ma petite sœur je veux juste la voir heureuse. Il faut qu’on la ménage ce n’est pas facile pour elle, malgré qu’elle ne le montre pas toujours je sais qu’elle souffre et que les trois ans qui se sont écoulés n’ont pas atténués sa douleur, je ne veux pas que passer du temps avec nous devienne un fardeau pour elle, il faut qu’on change cette manie de vouloir la caser. Un jour son prince charmant apparaîtra et on se réjouira mais pour l’instant notre seule rôle c’est de la réconforter. Après m’avoir écouté il m’a juste dit ‘’ Chérie laissez lui du temps, c’est une grande fille’’, puis nous avons fait notre prière du soir avant de nous mettre au lit



Sandra Mbourou

Je suis la dernière de la fratrie, nous sommes trois filles, mes grandes sœurs et ma mère sont mes modèles, même si je ne fais pas toujours les bons choix je sais que je pourrais toujours compter sur elles. D’ailleurs à 25 ans je cumule les petits jobs, les petit amis et les petites bêtises, je suis la brebis galeuse il en faut toujours une dans une famille, en tout cas c’est ce que je me dis pour ne pas culpabiliser. Je ne vis que pour la fête et j’avoue je n’ai aucune envie de me poser, c’est vrai que quand je vois Lydia et Mélanie avec leurs enfants je me dis qu’un jour il faut que je songe à me calmer et à me mettre en couple pour les bonnes raison. Mais quand je repense à Thomas ce que lui et la Méli ont partagés, c’était le couple goal pour moi, je n’avais que 10ans quand ils ont commencés à sortir ensemble, je voyais ma sœur devenir accro un peu plus chaque année c’était vraiment le compte de fée. C’est parce que j’ai vue leur amour grandir que je comprends toute sa peine de la Méli, elle essaye de faire bonne figure mais ça se voit qu’elle souffre et qu’elle a perdu son repère et c’est difficile de ne pas pouvoir l’aider à se relever totalement, je ne souhaite que son bonheur et si pour ça il faut qu’on aille chercher le mec parfait sur la lune on le fera.

En ce moment je suis en couple avec Denis un italien qui est proprio d’un resto, tout se passe bien, même si je commence à me lasser je fais un effort pour le supporter le temps que je me trouve un autre passe-temps, j’ai vraiment une vie compliquée je ne sais même pas pourquoi je me sens obliger de collectionner les hommes, aucune de nous n’a besoin d’argent avec l’héritage que papa nous a laissé nous pouvons vivre décemment, mais j’ai ce besoin ardent de plaire, de séduire et de changer d’homme assez souvent. Le jour où je vais me caser, n’est pas encore arrivé.

J’ai appréciée de voir mes sœurs, nos petites sorties comme celle d’aujourd’hui me manque, mais je peux comprendre qu’elle ne soit pas forcément libre tout le temps. Après ce bon dîner, je vais en boite avec des amis, il me faut remuer un peu là, on ne vit qu’une fois.

La veuve