Léon Brice
Ecrit par Les Chroniques de Naty
Chapitre 13
—Ayana ! Où es-tu ? Ayana ?
Qu’est ce qu’il a à s’égosiller de la sorte ?
—Je peux savoir ce qui t’a pris d’être aussi mal polie avec
ma mère ?
—Rectification ! Je n’ai pas été mal polie avec elle.
Je lui ai seulement dit ce que je pense ; à croire qu’elle a un problème
avec la vérité.
—Je ne te comprends vraiment pas ; qu’est qui te pousse
à être aussi désagréable ? Hum dis-moi ? Je sais que tu n’es pas
comme ça au fond, alors pourquoi veux-tu à tout prix te rendre méchante ?
On voit bien que tu ne me connais pas très bien cher époux.
—Et qu’est qui te fait dire que je ne suis pas comme ça, ou
que je n’aime pas être comme je suis ?
—Parce que je te connais ma chérie ! tu es peut être
frustrée et tu veux montrer à ton père que tu es assez mature pour faire tes
propres choix et lui faire regretter le fait de t’avoir obligé à m’épouser ;
mais ça s’arrête là ! Ce côté de fille mal élevée ne te correspond pas du
tout. Aussi je te demande à genou de faire un effort si tu veux que tout se
passe bien entre nous. Je t’en prie.
—Non mais qu’est qui te prends ? Lui criais je au
visage. Ta psychologie à deux balles tu peux aller la faire ailleurs car ça ne
marche pas avec moi. Et depuis quand me connait tu pour pouvoir me dire ce que
je dois ressentir, ou encore comment je dois me comporter ? Tu n’es
personne ! Tu n’es rien alors je te prie également d’éviter de me dicter
ma conduite.
—D’accord mais j’en fais pas encore fini avec toi. Je retourne
au travail! Mais on en reparle à mon retour ; et puis nous sommes
convoqués chez mes parents ce weekend end.
Mais je dois voir Léon ce weekend end ! Zut !!! Ils
vont encore me mettre les bâtons dans les roues avec leur foutue réunion.
Bon changement de programme, j’irai voir Léon aujourd’hui.
Mais il faut que je puisse convaincre cet idiot de me laisser sortir ;
faut que je trouve une excuse qui tienne la route. J’élimine d’office
l’argument de la visite en famille.
Hum quoi ! Je pourrais dire que je vais rendre visite à
Mina par exemple; oui cette excuse tient la route.
—Euh... est-ce que je peux sortir ?
Il me fixa en sourcilla d’un air interrogateur
—Pour aller où ?
—J’aimerais passer saluer Mina.
-En principe c’est toi la nouvelle mariée, cela dit c’est à
toi qu’on doit venir rendre visite et non le contraire. Et admettons que tu
aille saluer les membres de la famille, tu ne peux pas y aller seule ;
n’oublie pas que tu es une femme mariée et tu dois être accompagnée de ton mari
pour ce genre de visite.
Pourquoi es-tu si intelligent ?
—Si mais tu n’es pas sans savoir qu’elle traverse une crise
dans son foyer et j’aimerai juste la voir pour prendre de ses nouvelles. Depuis
le jour du mariage je ne l’ai pas vue ; mais si tu ne veux pas que j’y aille,
je pourrais l’appeler pour annuler. Dis-je tristement.
L’expression de son visage changea.
—Oh pas que je ne veuille pas que tu partes voir ta sœur.
Seulement que je voudrais qu’on y aille ensemble ; mais bon ce n’est pas
bien grave, tu peux y aller. Mais ne tarde surtout pas et fais l’effort de
rentrer avant la prière de 18heures.
L’essentiel est que j’ai la permission.
—D’accord !
—Et passe le Salam à Mina. J’espère vraiment que son mari
saura se ressaisir et arrêtera de lui faire vivre toutes ces misères.
—Je l’espère également. Bon à ce soir.
Je lui tournais le dis lorsqu’il me saisit par le poignet.
—Eh pas si vite ma princesse! Il commença à m’embrasser. Oh
tu me manque déjà ; cela fait déjà quelques jours que tu refuses que je te
touche ma chérie ; pourquoi me fais tu ça ? Ne vois-tu pas que je
suis fou de toi ? Plaida-t-il d’une petite voix.
—Pas maintenant s’il te plait. N’oublie pas que tu m’as dit
de ne pas trop tarder chez Mina, et si tu me retiens ici je ne pourrai pas bien
profiter de ma sœur.
Son souffle se fit de plus en plus régulier lorsqu’il glissa
une main sous ma robe.
—Tu ne porte pas de slip ? Tu ne vas quand même pas
sortie comme ça ?
Bien sûr que oui !
—Non pas du tout ! Je comptais même me changer avant de
partir.
—Je peux t’aider à te changer, dit-il avec un clin d’œil.
—Arrête ! Tu seras en retard au bureau.
Il fallait que je trouve une excuse pour ne pas qu’il puisse
me retarder. Et à l’allure où ses caresses s’accentuaient, je ne tarderai pas à
succomber.
—Ne t’inquiète pas pour ça mon bébé ! C’est aussi ça
l’avantage d’être son propre boss, on n’a de compte à rendre à personne.
—Bon ça suffit maintenant, dis-je en m’arrachant à ses caresses.
Je dois y aller !
—Pourquoi tu refuses-tu à moi ? Je suis ton mari et tu
dois remplir ton devoir conjugal.
—On ne va pas revenir sur ce débat. Je ne t’ai jamais dit
que je serai toujours disposé à faire l’amour avec toi. Bon je vais changer.
Je le laissais planter là, le regard rivé sur le sol.
Pendant un court instant il me fit de la peine, mais je chasse assez rapidement
ce sentiment.
La pitié et l’amour ainsi que toutes les émotions de ce
genre sont banni de notre union. Je me dois d’être dure et très méchante envers
lui et les siens.
J’ai vraiment hâte d’être avec Léon. Depuis bientôt deux
semaines que je ne l’aie pas vue et il me manque atrocement.
****Pendant ce temps chez Léon****
—Allez ma puce faut que tu t’en aille, j’aurai de la visite !
Et il ne faut surtout pas que mon oncle vienne te trouver ici.
—Hum qu’est-ce que ça peut bien faire que ton oncle vienne
me trouver ici ? Tu pourras enfin me présenter comme ta compagne.
—Ma compagne ?
Aude sourcilla en regardant le jeune homme.
—Bien sûr ! Ou bien je me trompe sur la nature de notre
relation ?
—Pas du tout chérie. Ce que je voulais dire c’est que mon
oncle est assez traditionnaliste et il ne supporte vraiment pas les relations
de ce genre. Pour lui ce n’est qu’après le mariage qu’un homme et une femme
doivent avoir des relations sexuelles.
Elle éclata de rire.
—Ton oncle se croit-il au 19eme siècle ou quoi ? Bref !
Je laisse passer pour cette fois. Mais il faut vraiment que tu songes à me présenter
à ta famille, voilà bientôt deux ans que dure notre relation et je pense qu’il
est temps qu’on commence à officialiser les choses.
—Je le ferrai après ma soutenance, promis.
—D’accord !
Ils s’embrassèrent encore en roucoulant. Aude affectionne particulièrement
les moments qu’elle passe avec son petit ami. Ce dernier est le genre d’homme
qu’elle a toujours rêvé d’épouser ; il est beau, intelligent et par-dessus
tout ambitieux comme elle.
Il n’a certes pas assez de moyens financiers, mais cela ne
l’empêche pas d’avoir de grand rêve et de tout mettre en œuvre pour les réaliser.
Ensemble ils formeront un couple d’enfer.
—Si on continue ainsi, c’est sûr que tu ne t’en iras pas.
—Tu me chasse ou quoi ?
-Non mais arrête de tout prendre en mal ; et puis
essaie de me comprendre. Je passerai te chercher ce soir. Et on passera la nuit
ensemble. Ok ?
La jeune fille opina de la tête.
—Et puis tu vas tellement me manquer ! J’espère
vraiment que ta soutenance se passera bien et que tu pourras me rejoindre le
vite possible.
—Je l’espère également et figure toi que tu me manque déjà.
Tous les vœux de Léon sont sur le point de se concrétiser.
Il soutient sa thèse la semaine prochaine, et après ça il pourra aller
rejoindre sa petite amie qui s’envole ce weekend end pour les Etats-Unis.
Aude est issu d’une famille très riche et elle est la petite
fille à son papa ; il lui passe tous ses caprices et fait tout ce qu’elle
lui demande. C’est ainsi que Léon a pu se prendre ce petit studio dont elle
assurait tous les frais. Il a vraiment eu de la chance en la rencontrant. Elle
lui a été d’une aide sans nom, parce que ce n’est surement pas avec les miettes
que lui donne son oncle les fins du mois qu’il aurait pu s’en sortir.
Orphelin de père et de mère, Léon a dû se battre depuis
longtemps pour avoir une place au soleil. Il a dû fermer les yeux sur bon
nombre d’injustice dont il a été victime mais voilà qu’aujourd’hui tous ces
sacrifices consentis porteront leur fruit. Même s’il n’aime pas trop Aude, il
aime par contre son argent. Et elle l’a vraiment dépanné ; et puis avec la
fortune de son père elle peut se permettre de faire n’importe quoi, elle l’a plusieurs
fois menacé de lui créer des problèmes s’il osait un jour la quitter. Et il
sait pertinemment qu’elle ne rigole pas.
« J’aime certes Ayana, mais de nos jours on ne vit pas
d’amour et d’eau fraiche. Par ailleurs quel avenir aurais-je avec elle ? Ses
parents ne m’accepteront jamais vue que je ne suis pas de la même confession
religieuse qu’eux. C’est clair qu’ils ne m’accepteront jamais. Pourtant Dieu
sait à quel point j’aime cette fille. Mais avec Aude c’est tout autre chose,
son père m’apprécie beaucoup, il voit en moi le gendre idéal. En outre il peut
m’aider à sortir de cette pauvreté. Car en épousant sa fille j’entrais dans un
monde complètement différent de ce que j’ai connue jusqu’ici. »
—Aussi ne t’inquiète surtout pas pour le voyage et autre,
papa s’occupera de tout. Le rassura-t-elle. Mais il ya un petit hic ! Il
faut que tu puisses avoir deux millions sur ton compte pour pourvoir finaliser
les démarches. Papa peut bien prendre ça en charge, mais il tient à ce que tu puisses
participer un peu.
Le visage de Léon se serra de douleur. Ou vais-je bien
trouver tout cet argent ? pensa-t-il intérieurement
—Mais comment vais-je faire pour me procurer toute cette
somme ? Tu peux bien essayer de convaincre ton père pour moi non ? Tu
sais bien qu’il ne te refuse rien.
Elle fit une petite moue de tristesse.
—Si mais j’ai déjà essayé et il tient à ce que tu fasses cet
effort. Et puis n’oublie pas que c’est lui qui a tout fait et il s’est même
porter garant pour toi auprès de l’ambassade. Cela dit on ne peut pas lui en
vouloir s’il refuse ce énième service. Bon je vais me doucher et partir.
Léon regarda Aude disparaitre dans la douche ! Il
pensait à trouver un moyen de se procurer autant s’argent. Il ne peut surtout
pas compter sur son oncle ; ce radin n’a jamais été disponible pour lui.
Il devra donc se débrouiller tout seul comme toujours.
C’est pour ne plus avoir à subir ce genre de situation,
qu’il est bien obliger de sacrifier son amour pour Ayana. Il doit faire fi de
ses sentiments afin de vivre une belle vie, la vie qu’il mérite vraiment.