Les adieux

Ecrit par Farida IB

Nahia….


La fête était superbe, sans grande incidence. Au final, nous avons opté pour un dîné un peu plus intime entre les deux familles. Du fou rire, des pleurs et des souvenirs remémorés. C’était plus des adieux qu’une fête, mais c'était bien. 

Amou a soutenu avec une mention très honorable pour la grande déception de Tonton Hamed. Les parents étaient plus que fiers.

Amou (bouclant ses valises) : tu as entendu ce que je t’ai dit ? Pas de bêtises, je sais que tu t’en sors d’habitude sans moi. Je te demande juste de ne pas honnir maman. Continues de les respecter comme d’habitude et bosse bien au lycée.


Moi (toute triste) : je compte bien le faire, parce que dans un an, je dois te rejoindre.

La grande, tu as défié le frère (tonton Hamed), le fils raté de papa lol.


Nous éclatons de rire….


Amou : ce qu’il ne sait pas, c’est que nous roulons avec tactique, il faut s’amuser oui, mais les études et le travail avant les hommes.


Moi : oui, c’est ça ! Quand tonton Saïd est là, tes théories se volatilisent un coup.


Amou : petite coquine ! Lui, c’est l’homme de ma vie, je me suis assez amusée donc maintenant, je vais me ranger. À mon retour, nous allons célébrer notre mariage, d’ici peu, il enverra les colas.


Moi (tapant dans ma main) : yeuuchhh !! À mon retour, nous allons célébrer notre mariage, d’ici peu, il enverra les colas. 


Amou : lol, va là-bas, suis-je à vendre ? Il donnera ce qu’il a point.


Moi (sortant une robe de l’armoire) : tu blagues ! Tout le temps que le daron a pris pour former ces courbes pour lesquelles il meurt tant, le nombre de nuits blanches que maman a passé pour te donner à téter. Il paiera pour tout ça. Et moi dans tout ça hein ? Je n’étais pas venue au monde pour te soutenir notre Hamed t’avais déjà ôté la vie. Il me doit ça, ta vie. Donc préviens-le, pas moins d’un milliard.


Amou (se tordant de rire) : Naho tu es folle ! 

Redevenant sérieuses, nous devons chercher un moyen pour gérer cette affaire de tonton Hamed, ce n’est pas bien qu’il insulte tout temps maman à cause de nous. L’héritage, ils l’ont tous reçu à parts égales et c’est toujours lui qui se plaint.


Moi (me chaussant) : je ne comprends pas moi-même, il n’avait qu’à se chercher un gestionnaire. On dirait que c’est de notre faute s’il a tout dilapidé d’un coup. Si seulement on pouvait lui trouver une fille.


Amou : pas Fao en tout cas, il a vu bleu avec elle hahaha. C’est nous qu’il moyen…


Moi : elle ne l’a pas raté krkrkrkr


Maman (depuis sa chambre) : vous avez quoi à rire depuis ? Votre père vous attend.


Amou : on arrive Ma, (le visage triste) ça y’est ma petite (retenant ses larmes), tu me manques déjà.


Moi (la voix cassée) : c’est maintenant, je me rends compte que tu t’en vas vraiment, plus personne avec qui me disputer dorénavant sniff.


Amou : viens là (elle m'ouvre ses bras.), je te laisse Saïd. À présent, c’est toi sa femme, tu te dois de le chérir et surtout chasse-moi les mouches qui vont tourner autour de lui.


Moi (essuyant une larme au coin des yeux) : compte sur moi, est-ce que tu doutes de mes compétences ?


Amou : du tout pas (se dégageant de notre étreinte), prends soin de toi. Encore une dernière fois, les études, ta priorité !


Moi : compris petite maman ! Prends grand soin de toi.


Amou : toi aussi ma pucette

Allons-y, les autres attendent.


Inutile de vous dire comment, c’était déchirant les adieux à l’aéroport…


****

Une semaine plus tard…


Mouri (dans mes bras) : on s’appelle hein !


Moi : et toi tu m’écris à tout moment promis ?

Prenez soin de mon grand mari Abdel pour moi.


Mouri : que tu vas oublier une fois devant Bilal


Moi : qui se prénomme ainsi même ? Quel vilain prénom d’ailleurs…


Mouri : pardon ne me mélange pas l’enfant !


Fao (entrant): ma puce, tu restes seule à présent, je compte sur toi pour prendre soin de toi et de tes études. Je viendrai te voir à chaque fois que je serai chez Moussa (son chéri). Mouri, allons le car est prêt.


Nous nous faisons une dernière étreinte puis elles s’en vont, je ne voulais pas voir le car démarrer. Nous avons passé la nuit d’hier à pleurer, à rire, à nous raconter des anecdotes.

Tous ces souvenirs défilent dans ma tête tel un film, ils vont tous me manquer. Je finis par dormir le cœur brisé, après un brin de conversations avec Bilal qui essayait tant bien que mal de me remonter le moral.

My pathetic love sto...