Les adieux déchirants
Ecrit par Lulu-marie
Chapitre 41 : Les adieux déchirants
***Docteur Axelle***
Arielle : Bonjour maman tu es rentrée ?
Moi : Oui ma puce (ouvrant mes bras) viens me faire un bisou
Arielle (se jettant sur moi) :
Moi : Je suis allée dans ta chambre et tu dormais encore comme un bébé
Arielle : à quelle heure ?
Moi (lui tirant le nez) : à l'aube
Arielle : je t'ai attendu toute la nuit
Moi : le boulot chérie
Arielle : comment s'est passé ta journée hier ? Tu as encore guéri des malades ?
Moi : Non chérie(soupiant
Arielle : perdu ça veut dire qu'ils sont mort ?
Moi : Oui, elles sont morte, j'ai perdu deux patientes
Arielle : Non ne sois pas triste, ce n'est pas de ta faute n'est-ce pas ?
Moi : Non mais j'aurais pû faire autrement
Arielle (me caressant la joue) : ne sois pas triste ma maman chérie.
Je pris ses petites mains et posa un tendre baisé. Parfois je trouve la vie tellement injuste, les gens ne devraient pas partis comme ça si brusquement ce n'est pas normal.
Et ça me fait mal parce que c'est de cette manière que j'ai perdu mon mari, ils n'ont pas pû sauver le père de ma fille, il est mort en nous laissant et je me sens toujours coupable de n'avoir pas été là ce jour où on l'avait transféré à l'hôpital. J'aurais pû faire quelque chose, je m'en veux toujours. Je n'aime pas revivre ce processus, ne pas sauver mes patients m'énerve et me fait mal.
Arielle : si j'étais magicienne maman j'allais te donner le pouvoir de guérir aussitôt tout tes malades comme dans les dessins animés et de réveiller ceux qui sont morts
Moi (souriante) : ...
Arielle : un seul tour de magie abracadabra et ils reviendront à la vie.
Ça aurait été beau mais dommage que les choses ne se passent pas comme ça. Je sais ce que ressent la famille de cette femme et surtout son mari, le pauvre. Tu te sens vide une fois que tu réalises que l'amour de ta vie est parti pour toujours. Et Quand tu penses aux bons moments que vous avez passé ensemble, tu réclames la mort, qu'elle vienne t'arracher aussi pour que tu ne ressentes plus cette horrible douleur.
Arielle : abracadabra maman souriiiis
Moi (riant) : maintenant tu vas te préparer pour l'école, il est bientôt huit heures
Arielle : Oui et je vais me laver
Myriam : Bonjour Madame
Moi : bonjour Myriam ça va ?
Myriam : Oui madame. Arielle ça va ?
Arielle : Bonjour Tata Myriam
Myriam : tu as bien dormi ?
Arielle : Oui
Myriam : je t'ai mis l'eau chaude tu vas te laver ?
Arielle : moi même hein
Myriam : Oui toi même comme une grande fille mais faut pas que tu traînes pour ne pas être en retard pour l'école.
Moi : Allez debout
J'ai encore quelque chose à faire. J'ai prit mon sac et les clés de mon véhicule.
Moi : chérie je reviens
Arielle : tu vas où maman ?
Moi : À l'hôpital rapidement
Arielle : Non tu viens à peine de rentrer tu as une urgence ?
Moi : non j'ai oublié un détail
Arielle (faisant la moue) : je pensais que tu allais me déposer à l'école ce matin
Moi : je passe te prendre à treize heures
Arielle : promis ?
Moi (sortant) : Oui chérie je te promet.
En tant que médecin, je dois pourvoir m'expliquer quand on me posera des questions alors je veux connaître les détails.
Lui (se levant) : bonjour docteur
Moi : bonjour ça va ?
Lui : Oui docteur
Moi : Je veux voir le corps de la dame qui a été déposé ce matin.
Lui : euuh quelle dame ?
Moi : Le premier corps de ce matin, il y en a d'autre ?
Lui : non non(fronçant les yeux) vous êtes sûre madame ?
Moi (le fixant) : Oui
Lui : Suivez moi.
Moi (le suivant) : ...Mon Dieu
Lui : Vous allez vous protégez avant d'entrer.
Je sens quelque chose de pas nette, je veux savoir de quoi elle est morte.
(Après quelques minutes d'observation)
Moi (sortant) : je reviens.
Je suis allée au bureau de mon collègue, l'un des docteurs qui étaient présent ce matin.
Moi : Tu as le rapport médical de la défunte de ce matin ?
Rick : Oui
Moi : envoie ça dans mon bureau et appel le laboratoire pour une autopsie
Rick : quelle autopsie ?
Moi : je veux faire une autopsie
Rick : Axelle
Moi (le fixant) : il y a un problème ?
Rick : tu as l'autorisation d'un parent ?
Moi : ça ce n'est pas un problème
Rick : Axelle quand tu as une idée derrière la tête
Moi : je gère ça Emerick ne t'inquiète pas.
Rick : D'accord je te l'envoie
Moi : Merci
C'est bizarre son corps à changé, j'ai vu plusieurs cadavres mais celle ci avait quelque chose de particulier.
Toc toc
Moi : entrez
Rick : Voici le rapport
Moi : Tu l'as examiné ?
Rick : bien avant toi
Moi : et ?
Rick : Bon elle venait d'accoucher hein à peine trois mois
Moi : Ah bon ?
Rick : Grossesse extra utérine, et tu connais le risque.
Moi : tu penses que c'est ce qui l'a tué ?
Rick : Bien sûr c'était clair
Moi : tu as revu le corps après sa mort ?
Rick (grimaçant) : Non Axelle pourquoi ?
Moi (secouant la tête) :...
Rick : je sais ce que tu ressens à chaque fois mais Axelle ce n'est pas de ta faute, de toutes les façons on ne pouvait pas la sauver.
Moi : ...laisse moi examiner ceci calmement s'il te plaît
Rick (se levant) : Bon je rentre, on se voit demain
Moi : Oui
Rick : appel moi si besoin
Moi : t'en fais pas
Rick : et repose toi, tu en as besoin
Moi (sourire) : humm
Aussitôt je me suis mise à lire le rapport que j'avais entre les mains.
Moi (examinant le rapport): ...Grossesse extra utérine
(...)
Moi : Re bonjour excusez le dérangement
Pavel : Oui docteur
Moi : on peut parler ?
Pavel : Oui allons nous asseoir
Moi : je suis désolée Monsieur pour ce ce qui s'est passé.
Pavel : qu'est-ce qui vous amène ?
Moi : j'aimerais faire une autopsie
Pavel : Il est hors de question que le corps de ma femme soit trimballer
Moi : Mais le corps ne sera pas trimballer c'est juste un examen
Pavel (sec) : Non
Moi : s'il vous plaît
Pavel : ma femme doit être enterrer aujourdhui même.
Moi (me passant la main au visage) : ça ne prendra pas beaucoup de temps, je vous le promet
Pavel : Combien de temps ?
Moi : Moins de 24 heures
Pavel (après un court instant) : Non
Moi : Monsieur s'il vous plaît, je trouve quelque chose d'étrange dans la mort de votre femme, j'ai examiné le rapport médical que vous m'avez présenté
Pavel : Et ?
Moi : je ne comprends toujours pas
Pavel : Vous ne comprenez pas quoi ?
Moi : Vous ne voulez pas savoir la cause réelle de la mort de votre femme ?
Pavel : Nous le savons déjà
Moi : Nous n'avons pas la confirmation
Pavel : Je ne veux que le corps de ma femme traîne encore longtemps
Moi : je vous promet que ça ne trainera pas
Pavel : Okay
Moi (sortant mes papiers) : Merci
Pavel : Qu'est-ce que c'est ?
Moi : des papiers à signer. C'est pour prendre votre accord, il suffit de mettre la mention lu et approuvé en bas ici
Pavel : Voilà
Moi : merci M. do Régo Je vais y aller
Pavel : ...
Moi (me levant) : Et encore une fois toutes mes condoléances. Je vous appel dès que ce sera près.
Pavel : que ça ne dure pas
Moi : ne vous en faite pas
En fait j'avais déjà donné mon accord je sais que ça ne se fait pas mais il fallait que je le fasse, à l'heure où je vous parle le corps est déjà au laboratoire. J'ai pris le risque mais je savais que j'allais finir par le convaincre.
***Lara***
Moi : Elle voulait quoi ?
Pavel : Une autopsie
Moi : ...
Pavel : Elle veut comprendre sa mort
Moi : je trouve ça normal mais...
Pavel (me touchant l'épaule) : Ça va allez
Moi (m'en allant) : Ça n'ira pas, plus rien ne sera comme avant (snif) plus rien.
Je suis allée m'enfermer dans la chambre de la petite, elle a été déplacée. La mère de Pavel l'a emmené chez elle tout à l'heure, la pauvre ne faisait que pleurer, elle réclame sa mère. Quand je pense qu'elle va grandir sans elle (snif) c'est affreux ce qui s'est passé, c'est injuste, Mélissa ne devrait pas mourir comme ça, elle ne devrait pas.
Sarah(ouvrant la porte) : Madame Lara votre téléphone sonne
Moi : c'est qui ?
Sarah : je ne sais pas, il n'y a que le numéro
Moi : donne c'est peut-être l'hôpital qui appel pour me dire que Mélissa est réveillée, je me suis dépêchée de décrocher.
Moi (avec un brin d'espoir): Allô ?
Mathis : allô bonjour Lara c'est Mathis
Moi (déçue) : bonjour Mathis
Mathis : Oui ça va ? J'ai été à l'hôpital mais on m'a dit que vous n'êtes plus là, qu'elle a été transférée au CNHU
Moi : elle est morte
Mathis : QUOI ?
Moi : elle est morte ce matin
Mathis : Non ce n'est pas vrai, vous êtes où ?
Moi : À la maison
Mathis : j'arrive toute suite.
Click
Elle est morte, je n'arrive pas à croire. Mélissa est vraiment morte mon Dieu.
(le lendemain)
***Régina***
C'est terrible on n'a pas besoin de ça en ce moment, tout ce que nous voulons c'est qu'elle repose en paix. Pas de nous mener la vie dure, je parle de la famille de Méli, elle s'est rebellée contre nous, enfin contre son mari quand nous sommes arrivés avec le corps, ils ont refusé disant qu'ils ne connaissent pas Pavel mais plutôt Mathis et qu'ils veulent leur fille vivante. Mais voilà qu'elle a divorcé de l'autre depuis. Si Pavel avait essayé de se rendre au village de Mélissa pour les présentations dans le temps, ils allaient nous faciliter la tâche.
Lara : La faute n'est pas à lui, c'est Mélissa qui ne voulait pas dans le temps rappelle toi.
Moi : Mais voilà qu'aujourdhui ça rattrape et elle n'est plus là pour voir tous ceci
Lara : Elle savait le genre de monstre qu'était sa famille
Moi : Lara
Lara : mais oui, elle savait que ce sont des monstres de sales hypocrites, sinon pourquoi recaler le corps de celle qui est morte ?
Moi : Contrôle ton langage
Lara : Mais qu'on s'en aille d'ici avec ou sans leur accord.
Moi : Ça ne se fait pas
Lara (rouge de colère): ça se fait, c'est l'argent qu'ils veulent, donnons leur de l'argent alors
Moi : ce n'est pas une question d'argent Lara
Lara : Régi je te dis que c'est l'argent que ces hypocrites veulent.
Sonia (en larmes) : Mais c'est injuste elle a déjà souffert, pourquoi vouloir trimballer son corps ? Je n'aime pas ça
Lara : et voilà encore une des raisons pour lesquelles mon chère pays me désole
Moi : c'est la famille qui doit récuperer le corps d'abord et ensuite comme elle est mariée, son mari peut demander maintenant à reprendre.
Lara : foutaise tu penses que dans les pays occidentaux c'est comme ça ? Est ce qu'ils ont ce temps ? La personne est morte on l'enterre aussitôt.
Moi : c'est la tradition en Afrique
Lara : N'importe quoi oui.
Moi : Lara ça ne se banalise pas ces choses-là
Lara : je n'ai pas de famille moi et si jamais je meurs j'attends celui qui viendra ouvrir sa bouche sur mon cadavre je leur saute dessus comme ça ...
Moi (la stoppant) : Ça suffit maintenant qu'est-ce que tu racontes
Lara : Pfff
Sonia : Chéri qu'est-ce qui se passe ?
Ronel : ces gens sont des venins
Lara : je l'ai dis
Moi : Ils disent quoi ?
Ronel : L'un de ses oncles essaie de convaincre les autres.
Lara : que des hypocrites
Ronel : j'espère qu'ils seront clément envers mon frère.
Sonia : Vous n'avez pas remarqué que le corps de Mélissa à changé de couleur ?
Lara : C'est jaunâtre façon j'ai remarqué aussi.
Moi : C'est sûrement le froid dans lequel elle était.
On a fait encore plus de deux heures avant que la famille ne nous libère, Pavel le pauvre il était déboussolé ça se voyait.
Deux heures encore et on rentrait à Cotonou pour conduire Méli dans sa dernière demeure.
Ici on peut lui faire les adieux comme il se doit. C'était des adieux déchirants, je ne sais plus trop entre Lara qui voulait sauter dans la tombe et Liliane qui hurlait. Pavel quand à lui était serein il restait fort et posé il n'avait pas le choix que de le rester pour leur fille. Moi comment je me sentais ? je ne sais pas, tous ce que je sais c'est que je devrais être aussi forte, Mélissa n'aimerait pas me voir faible. Elle n'avait pas d'amies il n'y avait que nous et quelques membres de la famille, on était en nombre très réduit. Chacun était attristé ça se voyait on ne pouvait pas interdire à quelqu'un de pleurer en ce moment. Quand le prête à prononcé cette phrase "Dieu a donné, Dieu a reprit" j'ai senti mon être entier se soulever. Dieu a effectivement reprit. Maintenant elle reste en paix et de là haut elle veille sur nous. Adieu Mélissa.
À suivre....