L’ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS. Chapitre 3 : le refuge
Ecrit par Le Kpetoulogue
L’ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS
Chapitre 3 : le refuge
À son réveil Rahim qui peinait à ouvrir ses yeux, vu comment est confortable le lit où il se repose, sursaute tout à coup en criant les noms de son frère et de sa mère. Les souvenirs de la nuit précédente lui reviennent.
Rahim : << OUUNAAAAAN, RACHIIIID … >>
Mais il n’y a personne. En regardant autour de lui, Rahim remarque des choses surprenantes. En premier lieu la grandeur de la pièce, mais plus encore sa beauté, une immense et belle pièce. Tout dans cette pièce est magnifique, l’on dirait un rêve. Les bords du lit dans lequel il est couché brillent de mille couleurs, tout semble serti de pierres précieuses. Quant au lit en lui-même il semble être fait en or, mais il est si finement travaillé. Les murs sont d’un bleu clair, on aurait dit que cette chambre se trouve sous l’océan. Il se lève du lit pour aller toucher les murs, c’est froid, agréablement froid, comme si ce dont est fait ce mur ne laissait pas passer la chaleur du soleil. Cela lui paraissait être du marbre. En regardant au plafond une lumière aveugle Rahim. Il a l’impression que c’est une ampoule, mais non, en y regardant de plus près il voit une sorte de cristal qui reflète une lumière extérieure pour éclairer la pièce. Rahim est admiratif devant toutes ses richesses qui se tiennent devant lui. En passant devant un immense miroir dont les bords sont aussi fait d’or et sertie de pierres précieuses par, il remarque que son corps nu ne présente aucunes blessures. Il peine à le croire, il se met à se toucher, se pincer, si gifler juste pour être sûr qu’il ne rêve pas, mais non, c'est bien réel. Pourtant, dans ses souvenirs, il était quasiment à l’article de la mort. Son corps ne devrait pas être rétabli aussi vite, à moins qu’il ait perdu la notion du temps ? Pourtant, il a l’impression de n’avoir dormi qu’une nuit. Comment ça se fait ? Comment peut-il être aussi bien portant comme s'il n’avait jamais rien eu ? Tellement de questions qui inondent sa petite tête.
Une tenue est posée sur l’étagère à côté de son lit. Rahim la porte et s’y sent confortablement à l’aise, il va se mirer. Durant toute sa vie, il n’avait encore jamais rien porté d’aussi beau. En sortant de sa chambre en quête de réponse, le spectacle qui se tient devant ses yeux est encore plus surprenant que ce qu’il avait vu dans sa chambre.
Déjà l’immense pièce dans laquelle il se trouvait était en fait une case, une simple case. Une immense, belle et simple case, sauf que la toiture n’est pas faite de paille, mais du même matériau que celui des murs. Des bruits d’animaux attirent son attention, mais le mur entourant sa case l’empêche de voir de l’autre côté. C’est un mur de taille moyenne, mais Rahim lui-même n’est pas vraiment grand, c’est un tout petit garçon. En allant au-delà de ce mur, il voit d’autre cases semblables à la sienne, un peu partout, certaines plus grandes que d’autres. Il en déduit donc être dans un village. Extérieurement ce village n’avait rien d’extraordinaire excepté un arbre, de là où il est Rahim aperçoit un grand arbre. Dans les livres qu’il lisait cet arbre avait la forme d’un baobab, un géant baobab situé un peu à l’extérieur du village. Tout en se promenant, il aperçoit deux gazelles, en essayant de les approcher, elles s’enfuient
<< OH tu es réveillé ? Comment te sens-tu ? >>
Lui dit une voix inconnue, en se retournant Rahim voit ce qui lui semble être un jeune garçon de son âge environ
Rahim : << qui est tu ? >>
Le garçon : << je m’appelle Duma et toi ? Ça fait 2 jours qu’elle t’a ramené et tu dormais depuis >>
Rahim : << elle ? Tu veux parler de la femme ?? Ou est-elle ?? >>
Duma : << je ne sais pas >>
Rahim : << et où est-ce qu’on est ?? >>
Duma : << je ne sais pas non plus >>
Rahim << et tu ne cherches pas à savoir ?? >>
Duma : << je t’ai demandé ton nom tu ne m’as pas répondu >>
Rahim : << je m’appelle Rahim, ça fait combien de temps que tu es ici ?? >>
Duma : << je crois une semaine >>
Rahim : << et comment tu es arrivé ici ?? >>
Duma agacé : << tu poses trop de question >>
Rahim : << réponds s’il te plaît >>
Duma semble agacé par cette question précise de Rahim, et se refuse à répondre. Par finir il demande à Rahim de lui dire comment lui aussi est arrivé ici. Après un moment d’hésitation, Rahim lui raconte en détails tout ce qui s’est passé et comment il a atterri ici. À la fin de son histoire, Duma a les larmes aux yeux, ce dernier décide donc de lui raconter à son tour ce qui lui est arrivé.
Tout avait commencé avec des rumeurs comme quoi des milices allaient pénétrer dans leur ville pour tout détruire. Jusqu’à présent leur ville était une des villes les plus sures du pays. Leurs soldats arrivaient à tenir à distance les milices, mais leur gouvernement peinait à envoyer plus d’armes et de soldats pour les défendre, vu que c’était une ville frontalière. Un beau jour les milices finirent par franchir le barrage, ce fut la panique totale dans la ville, chacun pour soi, ça courait, ça s’enfuyait de partout. Chacun cherchait à sauver sa peau. Son père a rassemblé ce qu’il pouvait comme affaire, avant de l’emporter lui et sa mère a une gare routière, pour emprunter un car en direction d’une ville plus sûre. La gare était remplie de monde cherchant à s’échapper. Des gens essayaient d’entrer dans les cars par les fenêtres, d’autre montaient au-dessus. Duma dans cette atmosphère était juste paniquée, apeurée, et ne faisait que pleurer tandis que sa mère essayait de le consoler. Mais quand il la regardait, elle non plus n’était pas sereine. Les crépitements d’armes se rapprochaient de plus en plus de la gare. Tant bien que mal ils réussirent à entrer dans un car juste au moment où la milice arriva à l’entrée de la gare. Le chauffeur voyant les hommes armés démarra en panique et fonça à travers le mur pour les échapper. Aussitôt une partie des miliciens se mirent à leur trousse. Ils tirèrent sans relâche sur le car, cela fini par toucher les pneus et le car tomba à la renverse avec les passagers à bord dans un ravin. Après cela, quand Duma reprit connaissance, il était dans les débris. Les jambes écrabouillées par le poids du car, il n’arrivait pas à se dégager. Autour de lui une multitude de corps sans vie. Il ne pouvait même pas tourner la tête pour chercher ses parents. Alors qu’il perdait encore connaissance, c'est là qu’il la vit, cette mystérieuse et belle femme, qui lui posa une seule question
<< Veux-tu vivre ? >>
Rahim : << hum … c’est à peu près le même cas, donc tu ne sais pas qui elle est ?? >>
Duma : << je me suis juste réveillé ici comme toi et c’est tout >>
Rahim : << et tu étais seul ? >>
Duma : << non il y a un vieil homme, enfin je ne sais pas vraiment si c’est un homme … et il y’a cet autre garçon, adossé sur la clôture juste derrière toi >>
En se retournant Rahim remarque effectivement qu’il y a un 3ième garçon. À travers ses yeux l’on voit comme une colère vis-à-vis de Rahim. Alors que Rahim s’avance vers lui, pour lui parler, Duma lui dit que ce n’était pas la peine. Parce que depuis qu’il était là, ce garçon ne lui avait pas adressé la parole une seule fois. Malgré son insistance, c’est comme si ce garçon était muet, ou plutôt qu’il ne voulait simplement plus parler. Pendant que le 3ième garçon s’éloigne, des souvenirs lui apparaissent en tête, une scène où l’on voit un homme et une femme tenant un bébé à genoux, en pleurs et tout autour des hommes armés ricanant. Le garçon semble souffrir en se ressassant ses souvenirs, mais que s’est-il donc passé ? Tout en s’éloignant il se dit
Le garçon : << pourquoi ? Comment a-t-il pu lui ? Pourquoi moi je n’ai pas pu ?? Pourquoi je n’ai pas eu son courage ? POURQUOI AI-JE ÉTÉ AUSSI LÂCHE ?? POURQUOI ?? >>
Il s’éloigne et va s’adosser contre un arbre, se recroquevillant, comme pris de terreur fasse à ses souvenirs.
Durant ce temps Duma prend par la main Rahim pour lui faire visiter l’endroit. Ils se dirigent tous les deux de ce qui semble être une écurie. En y entrant, devant Rahim se tient un cheval immense. Il n’avait jamais vu de cheval en vrai, seulement dans des livres, ou dans des émissions qui passaient sur la seule télé de son bastion. Donc en voyant cet animal en vrai, Rahim prit peur. Pendant qu’il recule, il sent des mains se poser sur ses épaules et une voix lui dire
<< N’ai pas peur, il ne mord pas >>
En se retournant Rahim aperçoit un homme d’un homme d’un certain âge. Une bonne partie de ses cheveux et de sa barbe avaient blanchi. Son physique quant à lui ne semble pas être celui d’un vieillard, il a un physique imposant et musclé et doit mesurer quasiment voir un peu plus de 2 mètres.
Rahim s’excuse de l’avoir bousculé. Le vieil homme répond à Rahim que ce n’est pas grave, tout en lui souriant. A cet instant Rahim est pris d’un sentiment étrange émanant de cette personne. Bien qu’il semble se dégager de lui que de la bienveillance, c’est comme s'il n’est pas vraiment réel, même s'il est présent. Enfin … Rahim trouve que tout semble irréel dans cet endroit. Discrètement il se pince à chaque fois pour ressentir de la douleur, afin de se rappeler que s’il en ressent toujours, c'est qu’il est encore vivant.
Duma qui jouait avec le cheval dit à Rahim de le rejoindre, voir les autres chevaux dans l’écurie. Il y en a des tas, de tous plein de couleurs, des noirs, des blancs, des gris, des bruns, d’autres ont plusieurs couleurs. Des chevaux tous aussi beaux les uns que les autres, leurs pelages étaient soyeux, les corps robustes, mais c’est surtout leurs tailles qui impressionnent Rahim, il doit lever les mains de tout son long pour les caresser le torse. Ces chevaux même s'ils ressemblent aux chevaux que Rahim a déjà vus à la télé, ont quand même quelque chose de différent. Duma demande au vieil homme s’ils peuvent monter sur les chevaux pour aller se promener en dehors du village.
Le vieil homme : << Savez-vous montez à cheval ? >>
Rapidement Duma acquiesce pour les deux, alors le vieil homme équipe d’une selle le cheval avec lequel Duma jouait tout à l’heure. Le cuir de cette selle semble si bien travaillé, doux au toucher. Sans oublier que dessus aussi était sertie des pierres précieuses. D’ailleurs là où le vieil homme avait pris la selle, il y en avait tout un tas, des protections et des parures pour chevaux, comme si une fois totalement équipés ces chevaux ressembleraient a des chevaux de guerre.
Étant trop courts pour monter sur le cheval, Rahim et Duma se font soulever l’un après l’autre pour y être posé. Comme consigne le vieil homme leur dit juste de bien s’accrocher, avant de donner une tape au cheval que se met à avancer. Duma est tout excité d’être aux commandes d’une si magnifique bête , tandis que Rahim assit derrière appréhende encore d’être sur un cheval. Il s’accroche fermement à Duma, qui lance le cheval au gallot. Le vieil homme les regarde s’en aller tout en souriant et comme s'il parle à quelqu’un, il dit
Le vieil homme : << merci de les avoir sauvés, j’espère que tu pourras en sauvé d’autre >>
Au Galop de leur cheval, en sortant du village, le spectacle qui se tient devant les yeux de Rahim est juste magnifique. Les surprises s’enchaînent au fil du temps passé dans ce lieu, si mystérieux, mais tellement beau. Devant eux, une prairie à perte de vue, une prairie si pure, comme si l’homme n’y avais jamais posé les pieds. Que de la nature, une nature qui semblait vierge, une nature pas encore souillée par l’homme. De tous les côtés on voit de l’herbe verte, des arbres, des animaux qui a leur approche galopent dans tous les sens. On peut voir des gazelles, des antilopes, des zèbres. Plus loin à l’ombre d’un arbre s’y trouve des lions, dans une autre direction sur un arbre se trouve des panthères, des animaux par centaines peuplent cet endroit.
Comment un endroit aussi grand, aussi immense, et si beau a pu passer inaperçu aux yeux de l’homme ? Cet endroit est-il réel ?? Se trouvent-ils vraiment en Afrique ? Ce sont ses questions que se pose Rahim. Et dans le ciel une multitude d’oiseaux qui volent.
Mais ce ciel … ce ciel justement interpelle Rahim. En y regardant de plus près, ce n’était pas le soleil qui brillait au-dessus d’eux, mais ce ciel ressemble à une surface réfléchissante, comme du verre … du cristal. En faisant des yeux le tour de ce ciel étrange Rahim voit sur sa gauche un immense cristal, un peu plus loin dans une autre direction encore un autre immense cristal. On dirait qu’il y en a plein dans ce ciel qui leur semble infini, alors il demande à Duma de foncer dans la direction d’un de ces énormes cristaux. Chose que Duma exécute. Une fois proche du cristal, de ses bords, ils aperçoivent comme ce qui semble être un creux. Un trou dans ce ciel ?? Un trou qui semble très profond. L’immense cristal les empêche de voir complètement ce qu’il y a de l’autre côté de ce trou, mais Duma en déduit que ces cristaux reflètent le ciel là-haut et amplifie la lumière et la chaleur du soleil pour la partager à travers tout ce territoire
Rahim :<< impossible, tu veux dire qu’on se trouve sous terre ?? >>
Duma : << j’en ai bien l’impression, du moins c’est à cette conclusion que j’en suis arrivé >>
Rahim : << ce que tu dis là est totalement impossible, comment serait-on arrivé si bas sous terre ? Comment un endroit comme ça peut être sous la terre ? C’est insensé >>
Duma : << que veux-tu que je te dise ? Je ne sais pas moi >>
Rahim : << hum … crois tu as la sorcellerie ? Aux djinns ? Et a toutes les choses surnaturelles ? >>
Duma : << haha tu essaies de me faire peur là. Ces choses n’existent pas >>
Rahim : << et pourquoi n’as-tu rien demandé au vieil homme ?? >>
Duma ne sait quoi répondre, parce que la question ne lui ait même pas venu en tête. Il était juste heureux d’être toujours en vie, de respirer, de ne plus ressentir de douleur. Et cet endroit où ils sont, la fascine tellement qu’il ne voulait plus penser à autre chose. Il voulait tout oublier, absolument tout et être éternellement surpris par cet endroit qui semble enchanté. Rahim lui demande alors de rebrousser chemin pour retourner au village.
A suivre ...