Ma belle-mère
Ecrit par Les chroniques de Majoie
DEUX MOIS PLUS TARD
Assise au salon entrain d'allaiter ma fille, je ne cesse de ressasser les deux mois de douleur traversée dans cette maison.
Mes yeux posés sur cette copie identique de Nolan, je me rends compte à quel point oublier le passage de Nolan dans ma vie sera difficile.
Ah Nolan ; deux mois que tu as quitté cette maison. Deux mois que mon cœur n'arrive toujours pas à guérir. Pourquoi a-t-il fallu que je t'aime à ce point ces trois dernières années ?
Pourquoi a-t-il fallu que je m'accroche à toi de cette manière ?
C'est indéniable mais tu me manques Nolan. Dans mon cœur se loge un vide inexplicable.
Me réveiller sans toi dans notre lit, sans tes baisers, sans cette douceur que tu as en toi, me réveiller sans tout ceci c'est un énorme poids.
Je ne pourrai jamais m'habituer à cette vie de solitude parce que j'ai déjà pris goût à celle que tu m'as offert.
Tu m'avais pourtant promis de demeurer avec moi jusqu'à la fin des temps.
Voilà aujourd'hui tu ne m'appelles que pour me demander de signer des papiers de divorce.
Quand est-ce que cette si belle complicité a dégradé à ce point ?
Je ne me suis pas rendue compte. J'étais trop amoureuse pour accepter ces quelques signes qui se présentaient à moi.
- Dési ? Donne moi la petite je vais aller la mettre au lit. Me sors Lorry de mes pensées
- Ah. Je ne me suis pas rendue compte qu'elle dormait.
- Ce n'est pas grave. Donne la moi.
Je remets Athara à Lorry et me dirige par la même occasion dans la salle à côté de la cuisine.
Lorsque mes pieds foulent le seuil, une marré de souvenirs me frappe en plein visage occasionnant quelques gouttes de larme.
Cette salle, celle là même qui a été témoin de cet amour si grand entre Nolan et moi.
J'y pénètre et des bouts de mes doigts, j'effleure la surface du grand piano.
C'étaient nos moments de bonheur que ce piano a marqué.
Je pris place sur le siège et parcours de mon regard tout ce qui se trouve ici.
Rien que des souvenirs qui pourraient attiser la douleur qui se loge dans mon cœur.
J'inspire alors une grande bouffée d'air et délicatement, j'appuie sur le clavier.
Ce son résonnant dans mes oreilles a le don d'accélérer ces permanentes larmes que j'essaie d'enfouir au plus profond de moi.
Je te maudis Nolan. Tu es un ingrat.
Le piano est devenu mon instrument préféré ces trois dernières années, et ce à cause de Nolan. Aucun autre instrument présent dans cette salle n'a su s'harmoniser avec ce que dégageait nos cœurs à deux.
Je sifflote l'instrumental de notre chanson d'amour et commence par l'extérioriser sur le piano.
Mes doigts qui sont imprégnés de cette mélodie ne rencontrent aucun défi sur leur chemin. C'est avec aisance et légèreté et surtout plein d'amour et de ressentis qu'ils combinent les notes pour laisser place à une performance de ALL OF ME de John legend.
Petit à petit, les larmes toujours aux yeux, mes lèvres fusionnent les paroles de cette chanson à l'accapela.
Mon esprit et mon âme se joignent pour me faire revivre des moments passés.
????
???? What would I do without your smart mouth
Drawing me in, and you kicking me out
Got my head spinning, no kidding
I can't pin you down
What's going on in that beautiful mind
I'm on your magical mystery ride
And I'm so dizzy,
Don't know what hit me
But I'll be alright
My head's under water
But I'm breathing fine
You're crazy and I'm out of my mind
Cause all of me
Loves all of you
Love your curves and all your edges
All your perfect, imperfections
Give your all to me
I'll give my all to you
You're my end and my beginning
Even when I lose
I'm winning
CAUSE I GIVE YOU ALL OF ME
AND YOU GIVE ME ALL OF YOU, OH...
- Je dois reconnaître que tes doigts combinés à cette belle voix font des merveilles Désirée. Je comprends pourquoi mon fils est tombé sous ton charme africain.
- ( Surprise de la voir ) Que faites-vous chez moi ? Et comment êtes vous entré ?
- Comment n'est pas nécessaire. Je suis là c'est le plus important.
C'est votre chanson préférée n'est-ce pas ? Elle est très agréable à entendre
- J'ose croire que vous n'avez pas effectué ce déplacement juste pour me complimenter. Alors je vous repose la question chère Belle mère, que faites-vous chez moi ?
- On se calme ma très chère. Tu as raison. Mon déplacement jusqu'ici a un autre objectif que les compliments.
Au fait je suis venue finir ce que mon fils a commencé. Non disons plutôt je suis venue faire le ménage derrière lui.
- Faites moi le plaisir d'aller droit au but. Vous me perdez le temps. Dis-je en croisant les bras dépitée de la supporter.
- Je peux m'asseoir au moins ? Les bonnes manières ne vous dis rien ici en Afrique ?
- Vous savez quoi ? Sortez de chez moi. Vous n'avez rien à faire ici. Tout compte fait, votre fils adoré m'a quitté. C'est ce que vous vouliez non? Vous n'aurez plus à supporter ma peau dans votre jolie famille de Blanche neige. Maintenant que c'est fait foutez moi la PAIX
- ( Riant ) Ah Désirée, Désirée, Désirée. Toujours égale à elle-même malgré ton si jeune âge. Mais tu vois, je ne bouge pas d'ici. Du moins, pas avant que tu n'aies signé ces foutus papiers de divorce. Ricane t-elle en posant une enveloppe sur le piano.
- Et si je refuse de les signer ? Vous allez me faire quoi ? Me gifler comme vous l'aviez fait l'autre fois ? Ou cette fois vous allez m'étrangler ?
- Aucun des deux. Je préfère une solution plus radicale qui t'avantage toi et moi en même temps. Et cette solution c'est de signer ces papiers.
- Votre fils est si incapable que ça pour m'envoyer sa mère à m'obliger? Et lui? Que fait-il ? Si vraiment il est homme, qu'il vienne me le demander en face. Et on verra si cette peau noire que tu détestes autant ne le fera pas tomber à nouveau. Dis-je l'air suffisant.
- Oh non. Toujours aussi naïve ?
Donc tu n'as rien compris jusqu'à maintenant ?
Pourquoi suis-je surprise ? C'est votre nature à vous les noirs. Des attardés mentaux de votre genre sont lents à la compréhension.
- ( m'approchant dangereusement d'elle ) Je ne vous permet pas de venir m'insulter dans ma propre maison sale garce
- ( sortant un pistolet ) Pas un pas de plus Désirée. Je te déconseille fortement ça.
C'est ça, j'aime voir de la peur dans vos yeux à vous les noirs. C'est là qu'est votre place. Surtout toi Désirée.
Tu n'as plus de mots ? Sont-ils cloués dans ta gorge ?
Tu ne parles plus ?
Regarde comment tu tremble à la simple vu d'une arme. C'est désolant tu sais ? Me nargue t-elle en tournant autour de moi
- Touchez à un seul de mes cheveux et je vous jure que toute votre vie vous aurez les MANDE dans vos pattes. Sale mégère.
- Signe ces papiers et je te laisse tranquille Désirée
- Jamais de ma vie je ne vais les signer. Que vous le vouliez ou non, votre fils est fou amoureux de moi, impossible de vivre sans moi. Il me reviendra. Et vous serez là à contempler le spectacle. Osé je articuler
- Jusqu'à quand vas-tu te décider à être intelligente ? Non, ne me dis jamais voyons !!
Bon Désirée m'appelle t-elle en s'asseyant à ma place
Récapitulons du début. Peut-être en ce moment tu comprendras mieux beaucoup de choses.
Regarde moi chérie
- Je ne suis pas votre chérie.
- Tout doux princesse. On se calme. Il n'y a pas mort d'homme pour s'enflammer.
Je veux juste t'ouvrir les yeux.
- Sortez de chez moi. Je ne vous supporte pas svp. Allez vous en.
- Je ne suis pas pressée tu sais ? Je vais partir, oui. Mais avec ces papiers signés.
Maintenant si tu le permets, je vais te narrer une petite histoire. Et stp ne m'interromps pas.
Il était une fois, une jeune fille noire, je précise, hérita d'une fortune exorbitante et envieux de la part de son père, un riche africain comme cadeau d'anniversaire à ses 18 ans. Âgée en ce temps de 20 ans, ne connaissant rien de la vie, tomba amoureux d'un prince charmant lors d'une de ses prestations de musique à un Gala de bienfaisance donné par son père. Ce prince charmant n'était rien d'autre que mon fils Nolan. Et cette jeune fille c'est toi.
Naïve, stupide, elle cru à l'amour aveuglément malgré les avertissements de sa mère chérie paix à son âme ( faisant signe de croix ). Dans le feu de cet amour à l'eau de rose, ils se disent oui devant les hommes et Dieu ignorant que cet homme qu'elle venait d'épouser n'était autre qu'un escroc, un amoureux des fortunes qui en voulait juste à son héritage.
Blablabla
Tu as compris ou tu préfères que je revienne à un français bas que terre ?
- LIBEREZ LE PLANCHER MADAME DUCAIRE. ALLEZ VOUS EN ET LAISSEZ MOI EN PAIX
- Tu vois Désirée, c'est ça ton problème. Tu ne prends jamais le temps d'examiner ce qu'on te dis.
En grosso modo, nous sommes , moi, Nolan et son père des escrocs qui en avaient juste après le cadeau précieux que ton père t'a donné à l'âge de 18 ans.
Oui tout ça n'était qu'un plan.
Oui le mariage, cet amour, ces petites attentions, tout était du pipo.
Un plan qui devait normalement ne durer que 6 mois. Mais comme on le dit, la patience est un chemin d'or. Et tu ne vas pas me priver de la récompense
- Vous n'êtes qu'une menteuse. Vous mentez j'en suis sûre. Nolan m'aime et jamais il n'aurai pu me faire ça.
- Ma chère crois le ou pas, je m'en fous royalement. Si tu décides d'aimer un homme qui a tué ta mère parce qu'elle devenait un problème à son plan tant mieux. Mais stp signe ces papiers qu'on en finisse.
- Qu'est-ce que vous dites ? Que venez vous de dire?
- Séduction, mariage, divorce, récupération des biens, ménage. C'est ça le plan avec toi.
Et je t'assure que ça diffère d'une femme a une autre. Pour celle qui sont intelligentes, Nolan les tues sans regarder derrière.
Ta mère faisait partie de celles là. Alors il s'est chargé du problème.
- VOUS AVEZ TUÉ MA MÈRE ? DEMANDAI-JE AHURI PAR LES RÉVÉLATIONS
- Rectification, il a tué ta mère.
Nous sommes des arnaqueurs, c'est notre boulot chérie. On crée des rencontres pour ensuite tirer profit. Et tu étais une cible sur notre si longue liste.
Ton Nolan n'avait d'yeux que pour ta méga fortune petite effrontée. Ta mère devenait un sérieux problème, il fallait l'éliminer. Et Oust, elle est sortie du jeu de la plus simple des manières.
Si tu ne veux pas signer ses papiers alors je ne vois pas d'autres solutions que de procéder de l'autre manière. Éliminer les deux autres problèmes pour enfin toucher la gigantesque fortune, ta fille et toi.
Non non tu ne dois pas encore mourir clame t-elle en me rattrapant de justesse avant que je ne m'évanouisse.
- Lâchez moi espèce de salope. Enlevez vos sales mains de mon corps meurtrière. Lâchez-moi je vous dis. Vous allez me le payer. Je vous jure que je vais vous traquer et vous tuer de mes propres mains toi et toute votre famille de merde. Je vais vous décapiter os par os et vous donner en pâturage aux loups du désert. Me débattai-je en fureur.
Vous avez tué ma mère. Quel genre de personne êtes vous ? Dis-je entre larmes de douleur maintenant assise par terre
- Du calme Désirée. Tu dois écouter tout ce que j'ai à te dire avant de mourir.
Étant donné que vous vous êtes mariés sous le régime de communauté de biens, il sera le nouveau propriétaire de tout ce que tu possèdes lorsque tu t'en iras rejoindre ta chère mère.
Trois ans à patienter que cette mascarade prenne fin. J'ai trop espéré Désirée. Il est temps maintenant de passer à autre chose. Finit-elle par dire en pointant son arme sur moi.
Je commence par rire à m'en tordre de douleur.
-Ah maintenant tu ris? Je peux connaître la raison ?
- Ton fils, Nolan, il m'a déjà tué. Il l'a fait bien avant que tu ne viennes. Et ton discours n'a fait que m'enterrer plus bas dans ce tombeau dans lequel je suis déjà. Alors finissons en. Ici, là où tout a commencé, fais le tue moi. J'espère que ton fils et toi allez pourrir en enfer. Crié je avec toute la haine que je ressens en ce moment contre eux. Je n'en peux plus. C'en est de trop cette fois. Je déclare forfait. Athara tu me pardonnes mais on se revoit au ciel.
Je ferme les yeux attendant ma fin lorsque j'entends des clics sonores
J'ouvre les yeux pour constater que l'arme à sa main n'est pas chargée.
Elle se défoule sur celle ci en appuyant à plusieurs reprises sur la gâchette.
- Posez cette arme ou je me ferai le plaisir de vous montrer comment nous les Africains tuons les animaux sauvages de votre espèce. Clame lorry en posant un coupe-coupe sur sa gorge.
Madame DUCAIRE laisse tomber son arme
- Maintenant vous allez disparaître de la vie de Désirée où sinon je balance tout ce que la caméra de surveillance viens de filmer. Hasardez manigancer quoi que ce soit, ou tenter une autre approche et vous verrez la photo de toute votre famille défiler dans le monde entier.
Sortez et ne remettez plus jamais vos pieds dans ce pays. Et que ça saute.
Moi je reste là à assister au spectacle. Madame DUCAIRE prend ses pieds au coup et disparaît.
Mes larmes recommencent instantanément à couler à flot
Lorry viens me prendre dans ses bras
- Lorry j'ai tué maman........ Pleuré je.
Je l'ai tué. Ma naïveté l'a tué. Cette fois je sanglote à chaude larme.
J'ai envie de mourir. J'ai été naïve. J'ai commis l'irréparable.........
Nolan et sa famille m'ont brisé.....
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