Maman je suis désolé...
Ecrit par Bobby21
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Salut ça va ?
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Oui et toi ?
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Je vais bien également. Tu es sûre que tout va bien ?
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Oui pourquoi ?
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Je ne te crois pas, j’ai l’impression que tu me caches quelque chose.
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Si je t’assure tout va bien. D’ailleurs pourquoi tu as cette
impression
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Tu n’es pas comme d’habitude.
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Mon Dieu ! Comment fais-tu pour savoir tout ceci malgré toute cette
distance qui nous sépare ?
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Je ne sais pas. Je l’ai senti. Sûrement la télépathie, grâce à l’amour
que je te porte. Allez dis-moi ce qui va pas ma chérie.
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Ma connexion est tellement mauvaise
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C'est le Week-End !
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Uhmm. Maman m'énerve
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Elle a dit quoi?
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C'est comme ça chaque jour...matin et soir sauf qu'aujourd'hui j'ai beaucoup
bougé.je suis donc fatiguée et tout ce qu'elle fait m'énerve
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Juste comme ça ?
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Elle c'est un cas spécial.
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Uhmmm. Je te comprends. Mais tu y es déjà habituée et c’est ça
l’essentiel. Tout ne peut pas toujours être rose tu sais ?
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Oui sauf que ça pèse énormément et tout ce dont j'ai envie c'est de
fuguer,et ce depuis le collège.
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Uhmmm. Où veux-tu aller ?
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N’importe où.Je veux rester seule mais malheureusement je n'ai pas
encore assez d'argent pour m'installer seule mais ça viendra.
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J'avais cette envie à l’époque tu sais ? Je vais juste te partager
mon expérience. Pas pour te dissuader ou te contredire. Juste comme ça.
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D'accord, vas-y
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Les parents nous fatiguent très souvent et ça c'est un fait indéniable.
Surtout nos mamans dans la plupart du temps. On en vient parfois à se demander
si vraiment elles nous aiment. Une des raisons pour lesquelles j'ai pas eu de
relations sexuelles tôt a été le fait que j'avais pas ma chambre tout seul (une
parmi tant d'autres que tu découvriras plus tard). J'ai passé toute mon enfance
et le début de mon adolescence avec ma mère. Je dormais avec elle, d'autant
plus que j'étais son benjamin. Bémol, je voulais être libre, avoir ma chambre,
la meubler et la décorer à mon aise, inviter les filles comme le faisaient mes
amis. Je me disputais avec ma maman pour des choses banales ou de petits
services qu'elle me demandait et que je refusais de faire. Et parfois même,
elle pleurait en silence. Je la voyais
comme un frein à mon épanouissement personnel. Je considérais qu'elle en
faisait de trop (parfois quand même). Elle voulait que je sois avec elle ; que
je revienne vite quand je sortais, que je la prévienne quand je sortais.
Souvent même quand je revenais très tard ; elle m’entendait parce qu’elle
m’attendait toujours pour dormir. Elle n'était pas tranquille quand je ne
rentrais pas vite et rarement me sermonnait-elle. Honnêtement, tout ceci
m'énervait et elle m'énervait quand ce qu'elle disait et faisait ne
m'arrangeait pas. J'avais l'impression d'être trop contrôlé et je n'aimais pas
ça du tout. Je voulais être libre. Ses avis sur mes affaires m’énervaient.
Malgré mes écarts de comportements ; elle faisait passer mes besoins avant
les siens. Et moi, je ne la voyais que comme une épée de Damoclès sur ma tête.
Je me demandais pourquoi elle ne contrôlait pas autant mes frères et sœurs et
c’était toujours sur moi que tout devait tomber. Ils sont déjà grands me
dirait-elle mais moi aussi j’étais grand me disais-je. Pourquoi ne pouvait-elle
pas prendre elle-même tous ces objets à sa portée et qu’elle devait toujours me
demander de les lui donner : comme par exemple être assise près de la
jarre et me demander de venir lui donner de l’eau à boire de cette même
jarre ; s’assoir sur la terrasse ou devant la porte et me demander de
venir la dépasser, aller dans la chambre et lui ramener un truc alors qu’un
seul pas lui aurait suffi pour le chercher ou encore de balayer la chambre alors qu’elle
pouvait le faire elle-même et j’en passe. Je réclamais toujours ma
« liberté ». Je voulais être seul et n’avoir personne pour ‘’dicter
ses lois’’ et me ‘’commander’’. Puis un jour, la mort l’a emportée après une
terrible maladie depuis laquelle elle ne s’exprimait plus. Ma mère est partie
sans que je n’eus le temps de lui quoique ce soit. J'avais désormais ma chambre, j'étais libre,
bref j'ai eu ce que j’ai longtemps voulu et désiré. MAIS J'AI RÉALISÉ QUE C'EST
D'ELLE DONT J'AVAIS BESOIN. MA MERE ME MANQUAIT, CELLE QUI ME DÉRANGEAIT,
N’ETAIT PLUS LA. Je devais logiquement être heureux mais ce fut tout le
contraire. Aujourd’hui, je me rends compte de la dimension des erreurs que j’ai
commises et chaque fois que je pense à maman, mes larmes coulent d’elles
seules. Je n’ai malheureusement que des regrets. Maman me manque. Elle ne sera
plus là à mes côtés quand j’aurai besoin d’elle. Je ne pourrai lui faire
profiter des fruits de mes succès académiques et professionnels, lui présenter
ses petits-fils...
Tout ce que je viens de te dire n'a aucun rapport avec ce que tu viens
de me dire mais je voulais juste que tu ne fasses pas par hasard les mêmes bêtises
que moi. QUOIQUE MAMAN PUISSE FAIRE, QUAND BIEN MÊME TU AS VRAIMENT RAISON,
ESSAIE TOUJOURS D'Y VOIR LE BON CÔTÉ. Je ne dis pas que c'est facile, voilà
pourquoi je te demande d'essayer. Je te le dis pour l'avenir. J'aurais pu
t'épauler ce soir parce que sûrement tu avais raison ou peut-être pas mais ce
n'est pas l'ami, l'homme ni le mari que je veux être pour toi.
Et pour toi qui vient de lire cette histoire qui probablement n’a rien à
voir avec ce que tu vis avec ta mère ou a vécu avec ta mère, c’est un message
pour toi et pour tes amis. RIEN NE SAURAIT REMPLACER LA VIE et L’AMOUR D’ UNE
MERE. ON N’APPRECIE UNE CHOSE QU’APRES L’AVOIR PERDUE… PROFITE DE TA MAMAN AU
MAXIMUM QUE TU PEUX PENDANT QU’ELLE EST ENCORE EN VIE…
Bon courage !