Mélanie, ma bosse

Ecrit par Aura


Pendant que je dégustais un morceau de sandwich, je me suis plongée dans le travail. J’étais en train de répertorier mes dernières créations artistiques, qui devaient être présentées lors du prochain défilé de mode qui aurait lieu dans les jours à venir. Mélanie ma bosse s’est finalement pointée et a tout de suite convoqué une réunion dans le cadre du projet avec Sublime. Au cours de la réunion, tous les points ont été évoqués. Elle nous a d’abord fait le rapport sur le besoin d’être en lien avec cette entreprise. D’après ce que j’ai eu à retenir, Sublime était une boite spécialisée dans la production des produits cosmétiques en général, des parfums de haute gamme en particulier. Azurik, notre entreprise, qui se base uniquement sur la production des lignes de vêtements, était quasi inconnue sur la scène. C’est donc ainsi que nous avions besoin d’un gros poisson qui nous protégera, jusqu’à ce que l’on soit capable d’utiliser correctement nos nageoires. Pour cela, nous étions censés coopérer pendant un bon bout de temps avec les collaborateurs de cette entreprise. Par exemple, nos productions artistiques, pourraient être au préalable utilisées lors des lancements de certains produits de beauté mais et surtout des parfums. Bien que tout cela ne m’enchante guère, j’ai quand même eu comme les autres à accepter cette initiative. Je n’y pouvais rien de toutes façons. Les ordres venaient d’en haut et on ne pouvait que les respecter. Bien que Mélanie ne soit pas une bosse tyrannique et dictatoriale, il n’était pas question d’aller à l’encontre de ses décisions, surtout celles-ci qui étaient en lien avec le développement de cette entreprise.
J’aimais et j’admirais réellement ma bosse. Elle s’est battue énormément pour ouvrir cette entreprise. Elle n’avait aucun talent dans le domaine artistique, mais elle était passionnée de mode. C’est donc ainsi que lui ai venue l’idée de créer Azurik afin non seulement de concrétiser son rêve, mais aussi celui de toutes les autres personnes qui malgré leurs talents, n’avaient pas de sponsors pour les aider à faire leurs premiers pas. En ce qui me concerne, la mode n’avait jamais été ma passion mais je ne savais pas pourquoi je savais si bien confectionner de belles tenues et ce depuis mon enfance. Je créais des tenues pour mes poupées avec à ma disposition du fil et des aiguilles. Au lycée, c’était la même chose, je confectionnais mes tenues de bals de fin d’année suscitant quelques fois de la jalousie auprès de la gente féminine et de  l’admiration chez les garçons.
Mon plus grand rêve était plutôt de devenir avocate comme lui. Oui lui, celui qui hante mes jours et mes nuits, mon premier amour : Alex. Nous nous sommes rencontrés lors d’un bal de promo du lycée. Contrairement à d’autres garçons, celui-ci était un rat de bibliothèque. Chose qui m’a le plus impressionnée d’autant plus qu’il passait toute cette soirée sur un siège en train de lire « Le Prince » de Machiavel. Cela m’a surprise, émue, puis m’a paru tellement curieux que j’ai bien voulu en savoir plus. Je me suis donc rapprochée pour voir la tête de ce gars. Il était à ma grande surprise beau comme Apollon sortit droit de l’Olympe, il avait plutôt l’air d’être un solitaire vu le silence qui se dégageait en étant à ses côtés. Après s’être échangé les contacts cette soirée, nous avons par la suite pris la peine de faire plus amples connaissances. Il était doux, intello jusqu’à la moelle épinière, talentueux, solidaire, généreux, de très bonne moralité, doté d’humour, mais encore beau à croquer. Son physique imposant et impressionnant  suscitait beaucoup de regards auprès des filles sur son passage. Ce qui me rendait fière. On s’aimait tous les deux. Lui comme moi n’avions jamais eu une relation amoureuse auparavant : c’était notre toute première. J’avais dix huit ans et lui vingt lorsque nous nous sommes connus. C’était merveilleux !!! Je nageais dans le bonheur : c’était mon prince charmant. Et maintenant…
Je sors une fois de plus de mes pensées et me rends compte que la bosse m’interpelle
Etes-vous avec nous Arielle ?
Oui Mélanie (elle déteste qu’on l’appelle par son nom de famille)
Ok, je suis ravie de l’entendre. Mais vous ne répondez pas à ma question.
Laquelle s’il vous plait ? (indignation dans la salle)
Je vous posais la question de savoir si vous aviez terminé avec vos récentes confections ?
Euh oui j’y suis presque. Il me faut encore une journée avant de tout finaliser.
Une journée ?! Bon d’accord, ça pourra aller du moment où la rencontre avec Sublime n’est prévue que pour le lundi prochain. Bien, je compte sur vous tous pour les impressionner afin que nous signions ce contrat.  D’accord ?
D’accord (en chœur)
Bien vous pouvez disposer à présent. 

Cœur en chantier