Mes filles et moi!
Ecrit par Saria
***Cotonou***
***Mojito-Ganhi***
***Jean-Yves***
Je regardais mon frère, il me semblait très abattu. Je commande un whisky pour moi et une téquila pour lui. Oui Kafui m’a dit ce qu’elle comptait faire, non je ne l’en ai pas dissuadé pas parce que ça m’arrange…On sait tous maintenant que plus rien n’est possible entre elle et moi. Mais personne ne pouvait l’arrêter !
C’est quelqu’un de doux mais c’est également une personne entière ! Elle a réalisé qu’elle voulait plus et étais terrifiée à l’idée de reprendre sa place de bonne petite femme aux milles bras, qui pense aux siens avant elle-même. Aujourd’hui, elle réalise à quel point elle était usée... Elle se rend compte qu’elle si Kafu la femme se porte bien et est épanouie, celle-là pourra porter les deux autres parts d’elle-même.
Je n’ai pas compris sur le champ, mais j'ai eu le temps de percevoir...En même temps, je ne suis pas le principal protagoniste.
Guy : Je suis perdu…complètement largué…Ce pourquoi j’ai couru ces derniers mois se réalise quand-même
Moi : Elle a raison alors
Guy : Pardon ?
Moi : A t’entendre tu as bataillé pour faire annuler la procédure du divorce…Mais pas pour vous reconstruire !
Guy : …
Moi : Si tu fais ça tu la perdras pour de bon !!! Crois-moi ! Je ne serai pas ton challenger non…Je lui ai promis de tourner la page, je le ferai mais j’ai besoin de temps… Ce sera un autre
Guy : Tu seras content hein !
Moi : Arrête pour une fois de tout ramener à toi, à ta petite personne ! Vous vous êtes enlisés…Ton épouse sature à force de te faire passer toi, tes filles avant elle-même ! Tu me diras que c’est le lot de toutes les femmes mais où est-ce que c’est écrit ?!
Guy :…
Moi : Si tu es malin pense à redonner un coup de peinture à votre couple. C’est tout ce qu’elle te demande. Malheureusement, elle ne prend pas la peine de t’expliquer parce que pour elle ça coule de source. Dis-moi, tu as déjà réintégrer la chambre conjugale ?
Guy : Non !
Moi : Pourtant ça va plutôt entre vous non ? Les
choses se sont remises un peu en place ! Tu ne t'ai pas demandé depuis pourquoi elle a maintenu le statu quo?
Guy : …Supposons que tu aies raison…Je fais comment ?!
Moi : Redistribue les cartes. Accepte le break qu’elle veut, apprend à la connaître à nouveau, apprend à l’écouter…Tu vas être scotché par la femme qu’elle est devenue !
Guy : T’inquiètes j’en vois un bout déjà !
Sa remarque me fait sourire ou c’est tout blanc ou c’est tout noir…Si seulement il imaginait les différentes de nuances de gris qui existent ! Ah Guy ! Non madame Huguette TONI ne lui a pas rendu service quoi ?!
Moi : ça va aller, la balle est dans ton camp !
Il me regarde d’un air dubitatif…
***Quelques jours plus tard***
***Abomey-Calavi***
***Chez les TONI***
***Guy***
Quatre paires d’yeux passaient de Kafui à moi. On était tous installés dans le séjour : les petites alignées sur le canapé et nous leur faisant face, chacun dans un fauteuil.
Kafui : …Donc papa et moi…On a des soucis de grandes personnes et quand cela arrivent qu’un papa et une maman se fâchent parfois ils ont besoin de prendre de la distance. On a surmonté le plus difficile…Euh…On voudrait être sûrs qu’on veut rester ensemble pour de vrai.
Nolwenn : Vous allez divorcez ? C’est ce que les parents de mon copain Henri ont fait.
Nous : Non ! Non ! On n’en est pas encore là !
Nous avons décidé d'un commun accord d'y aller mollo. Elles n'étaient pas informé de nos problèmes, nous ne pouvons pas leur annoncer le divorce comme ça. Bref...
Kafui : Papa va qui…Va se loger ailleurs juste le temps qu’on y voit plus clair.
Nolwenn : Pourquoi c’est toi qui nous explique les choses…C’est à cause de toi que vous êtes fâchés ?
Moi : Nolwenn ! Non c’est une décision qu’on a prise tous les deux après avoir mûrement réfléchi.
Nina : C’est à cause de nous que vous êtes fâchés alors ? On fait trop de bêtises ?
Moi : Non biquette ! Pas du tout, vous n’avez rien avoir dedans ! On veut juste bien réfléchir mais chacun de son côté.
Talya : Tu ne vas plus nous déposer à l’école ?
Trisha : On ne va plus jouer à la Wii si tu n’es pas là !
Moi (rassurant) : Rien de tout ça ne va changer ! Je serai là souvent, vous ne réaliserez pas que je ne suis pas là.
On essaye de les rassurer du mieux qu’on pouvait. Lorsqu’elles se retirent, un silence s’installe entre nous. Nous savions que ça allait être difficile de leur expliquer mais là ça a été pénible !
Moi : Kafui…J’espère que ça en vaut la peine…Parce que sinon, je crois bien que je ne te le pardonnerai jamais !
Je me lève et sort…J’ai besoin d’air. J’ai géré trop de choses ces derniers jours. Nous avons discuté des questions pratiques. Je continuerai à accéder à la maison sans aucune restrictions, je serai présent dans la vie des enfants. Quant à nous, nous gardons la porte ouverte au dialogue. On Une grosse absurdité. J’ai trouvé un appartement meublé à quelques minutes de la maison, mon déménagement se fera de façon progressive.
Le bon côté des choses est que mes relations avec mon frère sont moins tendues. Nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde, non mais il est là ! Je crois que j’aurais débloqué sinon.
***Une semaine plus tard***
Une routine c’était installée petit à petit entre mes filles et moi. Nos liens se sont resserrés. Je passais les chercher le matin pour les déposer à l'école, j’avais le temps de prendre un café…En tout cas on me le proposait… Le soir en rentrant je passe par la maison. Il y avait quelque chose au chaud pour moi de façon systématique. Chacune d'elle veut attirer mon attention, je les ’écoute me raconter leurs journées.
Je réalise en souriant que ces moments sont à nous...pour moi ce sont des pépites. Pour tout
vous dire, je n’ai jamais vraiment prêté attention à tous ça ! Leur mère
gérait tout : le contact avec l’école, le maître d’études et une foule d’autres
choses… Moi, je regardais les bulletins
de notes, les signait, jouait avec elles mais je n’avais pas le temps pour écouter qui a fait quoi de
sa journée!
Aujourd’hui, la réalité est tout autre : je me penche sur leurs devoirs de maison… Je discute avec elles, au bout d’une semaine je connaissais les prénoms de leurs meilleurs amis, de qui les taquinait, qui leur cherchait querelles…et les prénoms de leurs amoureux…Sur ce dernier point j’interpelle Kafu dès qu'on e retrouve seuls.
Kafui : Ce n’est rien de sérieux !Détends-toi voyons !
Moi (dubitatif) : Si tu le dis…Je ne paye pas l’école pour ça !
Kafui : Dis que tu as peur weh !
Moi : Non mais à leur âge ?!
Kafui : Guy sors de ta bulle, ce ne sont pas les enfants de 1979 ! Elles ne font rien de mal et en les écoutant j’en profite pour faire des mises au point, faire passer des messages.
Moi : …
Peut-être bien
que je dramatise et que finalement Kafu a raison. J'avoue ne pas être
très à l'aise avec cette histoire. Je reporte mon attention sur elle. Ce
soir elle semblait particulièrement épuisée.
Moi : Tu devrais te reposer...Tu sais?
Je lui tends la main et elle vient s’asseoir près de moi. Je l'attire contre moi. Ne me regardez pas de travers, je n'ai pas encore les réflexes d'un homme divorcé.
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