Mettre les choses au point
Ecrit par leilaji
****Leila****
J’avais
milles et unes questions en tête pendant que je courais. Que des questions et
absolument aucune réponse ! Les policiers sont-ils là pour moi ?
Neina a t-elle finalement su pour les documents ?
J’ai
couru tant que mes jambes m’ont portée. Vraiment couru sans regarder derrière,
de peur de me rendre compte que j’étais poursuivie. Et là je n’en peux plus, je
suis à bout de souffle. Je dois bien l’avouer maintenant, je n’ai jamais été
très doué en sport. Je crois même que dans la panique, je me suis encore plus
enfoncée dans ce quartier pourri. Je regarde autour de moi et je me réfugie
sous une espèce de bâche soutenue par de petites poutres en plastique. L’odeur
pestilentielle, mélange d’urine et de défécation me prend à la gorge et me
pique les yeux. C’est horrible et difficilement supportable mais je ne bouge
pas.
J’agrippe
l’enveloppe. C’est la seule chose que j’arrive à faire sans trembler comme une
feuille. Cette enveloppe est l’objet le plus précieux de ma vie en ce moment.
C’est la clef de la liberté pour Alexander et moi.
Je
deviens parano ma parole ! Neina ? Envoyer des policiers dans ces
rues infâmes pour me retrouver et récupérer les documents en ma
possession ! Faudrait d’abord qu’elle sache que je les ai. Et ça je n’en
suis pas sûre.
Calme-toi
Leila, tu peux y arriver. C’est comme pour tes dossiers. Ne crains pas
d’échouer, crains juste de ne pas avoir su garder ton calme pour affronter
sereinement la situation. Gestion de crise, audit, c’est ta spécialité, calme
toi …calme toi… CALME … TOI.
Ca
y est ! Les battements précipités de mon cœur ont repris un rythme normal.
Je
peux réfléchir sereinement maintenant. Si Alexander était là, je lui dirais que
je suis en mode : prête à l’attaque.
Le
prénom fait tilt dans ma tête. Alexander ! Seigneur où avais-je la
tête ? Leila, a toujours vouloir régler tous tes problèmes par toi-même,
tu vas un jour vraiment rester dans la merde sans obtenir d’aide de quiconque.
Comment ai-je pu oublier d’appeler Alexander ? Mais comment ? Il doit
être dans tous ses états ! Je cherche mon téléphone portable dans la mini
besace qui me ceint l’épaule.
Il
ne manquait plus que ça, il est complètement déchargé. J’ai beau appuyer sur le
bouton power pour l’allumer rien n’y fait. L’écran reste … noir.
Puis
au moment où je veux lever la tête pour voir à peu prêt où en est la descente
de police, j’entends des voix d’hommes et des pas se rapprocher de moi. Je me
terre, essayant de prendre le moins de place possible. J’ai trop peur, assise,
les pieds ramenés vers moi, je rentre ma tête entre mes genoux et pose une main
ferme sur ma bouche. L’odeur devient carrément insoutenable parce que je ne
peux plus respirer par la bouche. J’ai vu trop de femmes crier et se faire prendre
dans les films pour ne pas me méfier de ma propre bouche, je la laisse
bâillonnée.
Les
pas se rapprochent encore et encore et rythment les battements de mon cœur qui reprend
sa course folle. Quand je lève tout doucement la tête, je peux apercevoir des
godasses en cuir usées par la marche et des cirages continuels. Ce sont des
policiers, eux seuls portent ce genre de chaussures ici. Je dénombre les pieds
qui apparaissent les uns à la suite des autres, il y en a six au total donc, je
compte trois personnes. Que dois-je faire ? Sortir de cette cachette
infâme et me mettre à courir comme une dératée ? Ils connaissent le coin
mieux que moi et vont me rattraper en moins de deux. Le mieux est de rester
dans cette cachette jusqu’à ce qu’ils partent.
Soudain,
j’entends une voix d’enfant. On dirait un jeune garçon. De maigres jambes
apparaissent. Vu la scène, je devine aisément que les policiers l’entourent.
Les jambes aux pieds nus basculent à gauche puis à droite. Ils le
malmènent ?
Puis
le jeune garçon se retrouve affalé par terre et nos regards se croisent. Je
sens une décharge électrique me parcourir tout le corps. Un signe de lui, un
simple signe de lui et ils me trouvent. Tout doucement sans rien brusquer, je
mets mon index devant ma bouche pour lui intimer l’ordre de se taire.
Ce
geste est universel, je suis sûre qu’il le comprend. Reste à savoir s’il va
s’exécuter. Un des policiers lui donne un coup de pied dans les côtes. La
violence de ce geste me fait tressaillir. Mais ils ne me repèrent pas.
Finalement, l’enfant sort quelques billets froissés de sa poche et les leur
tend. Ils ricanent et s’en vont. Le jeune garçon a toujours les yeux fermés.
Mais j’ai tellement peur moi-même que je n’ose sortir de ma cachette.
Ce
n’est que lorsque je suis à peu près sûre qu’il n’y a plus de danger que je me
dévoile et m’approche de lui.
— Ca va ? Ca va ? je
questionne en coulant un regard vers l’endroit où les policiers sont partis.
Il
ouvre un œil puis un second et me sourit.
Oui
il a eu mal mais il jouait la comédie juste pour que les policiers ne le
battent pas plus durement qu’il ne le faut. Quel petit chenapan ! La
tignasse noire rebelle, le regard malicieux et un sourire aux dents mal
entretenues : ce sont les premières
choses qui frappent chez lui. Il porte une chemise rayée et un jean tout sale noué à la taille par une
vieille corde à linge. Ce n’est encore qu’un enfant et il est vraiment
maigrichon. Il ne porte même pas de chaussure !
Il
se lève et se dépoussière avec de grands gestes théâtraux qui m’amuseraient si
je n’avais pas eu aussi peur de me faire prendre par la police.
— Ca va ?
— Oui oui. Pas de problème.
— Merci de ne pas avoir parlé.
— Police bhorichavala.
— Bori quoi ?
— Fils de vagin, répond-il après un instant de
réflexion qui lui a permis de me traduire l’expression.
J’éclate de rire et libère ainsi le stress qui me
nouait l’estomac. Le mot est si grossier que dans la bouche de cet enfant il en
devient amusant.
Les lampadaires d’un autre âge commencent à s’allumer
les uns après les autres. Je constate que la nuit est tombée. Peut-être peut-il
m’aider à partir.
—
Je veux sortir
de ce quartier. Tu peux me montrer comment partir ?
—
Tu as de l’argent ?
Je le regarde l’air de dire : j’ai l’âge d’être
ta grande sœur ou ta mère, un peu de respect ! Je fouille dans ma besace
et je me souviens que mon dernier gros billet a servi à payer le rickshaw. Il
ne me reste plus que des pièces. Pendant que je fouille le sac à la recherche
d’un billet miraculeux, le petit m’observe avec attention.
—
Vous américaine ?
Maman, toutes mes excuses mais l’heure est grave,
aujourd’hui pour la première fois de ma vie je vais nier mes origines.
—
Oui.
—
Tu connais Beyoncé ?
Mais qu’on t-ils tous avec Beyoncé, Karisma m’avait
posé la même question.
—
Non je ne connais pas Beyoncé (et devant son air déçu,
j’improvise un plus gros mensonge) Mais je travaille pour le Président
OBAMA !
Il me regarde l’air dubitatif. Il doit surement se
demander ce que la collaboratrice d’OBAMA fait en plein quartier des bordels à
Agra. Je lui fais mon plus beau sourire, celui qui faisait fondre les vieilles
secrétaires récalcitrantes des entreprises que j’auditais. En réponse, il
hausse les épaules et s’éloigne de moi.
J’aurai dû dire oui à Beyoncé. Puis quand il arrive à
l’intersection, il se retourne et finalement me fait signe de le suivre. J’ai
envie de pleurer tellement je lui en suis reconnaissante. Qui aurait pu parier
que ce serait un petit bout de chou de sept-huit ans qui me sauverait la mise.
Apparemment,
le rafle est terminé, les policier sont eu ce qu’il voulait, un peu d’argent
pour finir leur fin de mois difficile je suppose. Ca me rappelle étrangement
Libreville.
A
un moment donné comme j’avais du mal à le suivre dans ces rues tortueuses, il
m’a attrapée la main, une main aux paumes étonnamment calleuses pour un enfant
aussi jeune, et on a filé plus vite. Au bout de vingt minutes de marches, je
reconnais enfin l’entrée par laquelle on était passé avec l’homme à qui j’ai donné
de l’argent. Je suis soulagée. Je lui montre mon téléphone complètement éteint
et lui demande s’il y a des cabines téléphoniques dans le coin. Il m’emmène
chez un jeune homme posté à un coin de la rue. Il me faut des roupies pour
appeler et je lui ai donné tout ce que j’avais pour qu’il me sorte du quartier.
Il
me sourit et me propose de me prêter l’argent que je lui ai donné à condition
que je lui rende le double une fois qu’on sera venu me chercher. J’acquiesce
sans hésiter. Il est gentil ce garçon et surtout très débrouillard. Je le sens
habitué à s’en sortir par lui-même en faisant preuve d’une continuelle
ingéniosité.
Au
moment de composer le numéro, je me rends compte que depuis que je suis dans ce
pays, je n’ai jamais composé de tête le numéro de qui que ce soit, même pas Alexander.
Avec l’avènement des téléphones portables dans lesquels les numéros sont
enregistrés, qui se préoccupe encore de mémoriser les numéros de
téléphone ?
Bordel!
Et si je me mets à te prier Seigneur vas-Tu réaliser pour moi un petit
miracle ? Le garçon comprend que je suis très embêtée, en bon business
man, il me propose une solution qui pourrait lui procurer de l’argent
— Tu habites où ?
— L’hôtel Oberoi…
Il
déduit tout de suite que si je suis descendue dans un tel hôtel luxueux c’est
que je dois vraiment être une collaboratrice d’OBAMA
— Tu me donnes trois milles
roupies, je t’accompagne jusqu’hôtel.
— Tu ferais ça ?
— Oui. Mais pour trois milles
roupies !!!
Je
lui tends la main et le contrat est signé entre nous. Il siffle un rickshaw et
on monte. C’est drôle de se dire que c’est lui qui va payer la course !
En
moins de cinq minutes, on arrive devant mon hôtel. En réalité, on en était plus
très loin. Je constate que les quartiers riches et pauvres se côtoient sans
aucune délimitation. On moins de cinq minutes on passe du paradis du luxe à
l’enfer du sexe payant !!!
— Trois milles roupies, me rappelle le gamin en
me souriant.
Il
est content de lui. Cette course en rickshaw m’aurait normalement coutée une
dizaine de roupies, il a donc fait un très bon investissement. Quel
chenapan ! Mais je suis bien contente de les lui donner, il les mérite
amplement. Je froisse sa tignasse d’une main chaleureuse. S’il a des poux, tant
pis pour moi.
Vu
comment il est habillé, je ne peux pas le faire entrer à l’hôtel. Je lui
demande de m’attendre. Il accepte, un peu dubitatif mais plein d’espoir malgré
tout.
****Alexander****
Les
policiers me questionnent dans ma chambre d’hôtel et disent qu’ils feront leur
maximum pour la retrouver. Je leur ai donné de l’argent pour qu’ils fassent de
leur mieux, c’est impératif. Les rues de l’Inde ne sont pas toutes sûres.
Combien de fois le pays est parti en feu pour des histoires de viol de femmes ?
Que ce soit des autochtones ou des ferangui (étrangers) c’est la même chose. Je
ne supporterai pas qu’il lui arrive quoi que ce soit.
On
cogne à la porte. Pourvu que ce soit elle, pourvu que ce soit ma Leila.
Je
me lève pour ouvrir, essayant de masquer mon inquiétude aux policiers présents
dans la pièce. Quand j’ouvre la porte et que je la vois, elle, oui elle et pas
le room service… j’ai juste envie de la prendre dans mes bras et de la serrer
très fort. J’ai eu tellement peur pour Leila. Tellement.
Mais
je ne le fais pas. Je m’efface pour la laisser entrer. Je m’excuse du
dérangement causé auprès des policiers qui s’en vont ravis de ne pas avoir à
travailler pour retrouver une femme noire dans tout Agra. Ils ne me rendent pas
l’argent mais je m’en fous complètement.
Elle
s’effondre sur le canapé du salon de la suite et je lui sers un verre d’eau
qu’elle vide d’un trait. Je n’arrive pas à m’asseoir, je reste debout et je
l’observe, mes mains tremblantes de colère bien enfouie dans les poches de mon
pantalon.
Elle
me regarde, me sourit et étale sur la table basse, le contenu d’une vieille
enveloppe kaki qu’elle avait dissimulée sous sa robe.
— Tu devrais lire ces documents, me conseille
–t-elle fièrement.
Je
n’ai pas bougé d’un millimètre. J’essaie pour l’instant encore de dominer le
monstre de colère qui libère une à une ses chaines en moi.
— Lis les Alexander. Lis, insiste
–t-elle en me souriant
Je
continue de la fixer intensément. Elle finit par sentir que quelque chose ne va
pas.
— Lis Alexander… dit-elle en me regardant enfin
dans les yeux.
— Ca fait trois heures de temps
que je t’appelle. Tu as idée de ce que j’ai bien pu imaginer. J’ai même appelé
les flics. Tu suis un inconnu parce qu’il te parle de documents. Je t’appelle
et tu ne réponds pas… Leila. Mais tu es inconsciente ou quoi ?
Le
ton commence à monter. je le sais mais je n’y peux rien.
— On est en Inde ici. Il aurait
pu t’arriver n’importe quoi.
— Le téléphone était déchargé. Je
suis désolée Alexander.
— Désolée !
Elle
se lève et s’approche de moi. Puis me prend dans ses bras. Elle passe
doucement, tout doucement sa main dans mon dos et pose sa tête sur mon torse.
— Je vais bien Alexander,
murmure-t-elle d’une voix douce, qui éclate en bulle dans mon cœur. S’il te
plait, calme-toi, je vais bien. Je voulais juste t’aider c’est tout. Je vais bien.
Elle
répète inlassablement qu’elle va bien pour que je l’intègre enfin et que la
colère me quitte. Tout doucement, les muscles crispés de mon cœur se dénouent
et je peux enfin laisser libre court à ma joie de la revoir saine et sauve. Je
la serre très fort, à l’étouffer, elle et son corps menu. S’abandonner ainsi
dans ses bras est si réconfortant.
Je
lui caresse les cheveux.
— Tu vas bien ?
— Je vais bien.
Elle
se met sur la pointe des pieds et je me penche pour l’embrasser. C’est juste
une caresse qu’on partage. Un léger contact entre nos lèvres. C’est suffisant.
Pour le moment.
****Leila****
J’ai
fait tout cela pour lui. Et il ne prête même pas attention à ces foutus papiers ! Tout ce qu’il
fait c’est me regarder et me serrer très fort dans ses bras. Juste ça. Il ne se
jette pas sur les preuves pour les lire et crier enfin victoire, non. Il me
regarde c’est tout. Je sors la clef et la lui donne. Je me décide à lui
raconter ce qui s’est passé en omettant les parties que je jugeais trop
dangereuses et au moment d’évoquer le jeune garçon, j’ai un haut le cœur. Je
l’ai complètement oublié !
Je
me dégage des bras d’Alexander et commence à fouiller les poches de sa veste à
la recherche de billets. De beaucoup de billets. Je lui donnerai tout ce que je
trouverai.
— Mais qu’est-ce que tu cherches ?
— C’est un jeune garçon qui m’a
ramenée. Je lui ai promis 10 000 roupies (oui je sais j’ai exagéré la
somme). Tu n’as pas d’argent ? Je te les rendrai.
— Je viens de donner tout le
liquide que j’avais sur moi au policier.
Je
continue à tourner dans la pièce. Non seulement je l’ai oublié mais en plus je
n’ai absolument pas d’argent ici.
— Leila, je vais lui faire un chèque.
Assieds-toi.
— Arrête. Il ne pourra pas le
toucher. Il n’a même pas dix ans.
Mon
regard tombe sur ma montre que j’ai posé sur le lit et oublié dans ma
précipitation à suivre l’homme de l’après midi. Je la prends et je sors en
courant. Décidément c’est un jour de course pour moi. Alexander me suit.
Une
fois au portail de l’hôtel, il n’y a plus personne. Mes épaules s’affaissent.
Il a dû croire que maintenant que j’étais sauve et à bon port, je me fichais
royalement de tout ce que je lui avais promis.
Je
me mets à crier « hé ». Personne ne me répond. Je crie une nouvelle
fois. Je sais que c’est le genre d’enfant à très peu faire confiance avec le
quotidien difficile qu’il vit mais il aurait pu attendre un peu tout de même.
— Leila, il est parti. Remontons.
— Mais je lui avais promis.
Un
petit bonhomme sort de l’ombre avec son éternel sourire. Je le reconnais
immédiatement, je suis bien contente de le voir.
— J’ai bien cru que tu m’avais
abandonnée…
— Moi je suis un gentleman.
Puis
il jette un coup d’œil à Alexander qui le regarde avec beaucoup de distance.
— C’est ton mari ? Namasté
sirji (sir en anglais=monsieur avec la particule ji)
— C’est mon ami.
Je
me baisse pour être à sa taille.
— Je suis désolée, je n’ai pas
d’argent ici. Tu peux revenir demain ?
Il
jette un coup d’œil à Alexander et secoue la tête. Je crois bien qu’il devine
que mon homme ne l’aime pas vraiment.
— Non. Je partir.
— Non attends, je lui ordonne en
le retenant par le bras.
Je
lui remets entre les mains ma montre. Avec ça, il peut obtenir beaucoup de
cash, j’en suis sûre. Il saura se débrouiller. Je ne pensais pas qu’un jour je
pourrai me séparer de cette montre sans regret, le cœur léger. Mais franchement
avec toute la misère que j’ai côtoyée aujourd’hui, je me rends compte à quel
point on accorde de l’importance à des futilités tandis que d’autres souffrent
pour avoir le minimum du minimum. Cette montre, je la chérissais comme si
c’était une personne. Mais au final, ce n’est qu’une montre. Un banal objet qui
indique l’heure. Ce n’est pas vital pour moi de l’avoir à mon poignet. Mais
l’argent que lui en tirer améliorera son quotidien de beaucoup.
— C’est le président OBAMA qui me l’a donné.
Elle vaut très chère alors garde là pour un coup dur.
Il
secoue une nouvelle fois la tête pour refuser et je me rends compte que Alexander
l’intimide, lui fait peur.
— Non. Je partir.
— Alexander recule un peu, je
demande à Xander.
Alexander
s’exécute mais reste à bonne distance.
—
L'histoire que vous lisez
Statistiques du chapitre
Ces histoires vous intéresseront