Mutilée, Revigorée

Ecrit par Chelso

'ai mal. J'ai très mal.
J'ai mal, mais cette douleur n'est rien comparée à ce que je ressens intérieurement. 
Et à peine cette pensée traverse t'elle mon esprit, que ma peine resurgit, encore plus violente. Le sang coule autour de moi. Sur moi. De moi. La lame que je tiens en est imbibée. 
Au départ, quand j'entendais parler de la mutilation, j'étais dégoûtée, écoeurée. Je me demandais comment des gens bien portants pouvaient se faire du mal volontairement, se blesser au sang, s'ouvrir les veines. Et ce, plusieurs fois d'affilée. 
Mais j'ai fini par comprendre. 
Oh oui
J'ai compris. 
Ce moment où tant de choses me tombaient dessus, où j'avais l'impression que toute la vie en avait après moi... Je n'ai su ce qui m'a pris ce jour là, mais j'ai essayé. J'ai essayé la mutilation. Et je crois avoir compris ce que les gens trouvent dedans. 
Le fait de s'enfoncer un objet tranchant dans les veines, ou dans la peau, focalise les nerfs sensitifs, et surtout l'attention, sur une autre douleur que celle psychologique. 
Le fait de voir le sang couler, rassure sur le fait qu'on est bel et bien en vie, après ce qu'on a traversé. Même si, après, juste après l'euphorie provoquée, on retombe encore et toujours dans la vie réelle, au moins on s'évade. Pour un instant. Cette évasion éphémère, on la recherche encore. Encore et encore. Encore et toujours. Et on la trouve à chaque fois. Et on la perd ensuite, quelques instants plus tard. Et on finit par en être dépendant. Une addiction. Une soumission. Une dépendance, oui.
Mes pensées virent à nouveau vers ma vie réelle, et, en à peine quelques secondes, un torrent d'émotions négatives me submerge. 
Rage.
Haine. 
Honte.
Douleur.
Envies de meurtre.
De suicide. 
De destruction.
A chaque émotion qui passe dans ma tête, j'enfonce la lame plus profondément. Et je laisse le sang couler. Ce sang qui s'en va, et qui est le symbole de ma souffrance. De ces sentiments que j'évacue. Qui sortent de mon corps. 
Et petit à petit, je redescend sur terre. J'inspire profondément. Je laisse entrer en moi une nouvelle vie. Se former en moi un nouveau sang. Je me relève en tanguant dangereusement, affaiblie par tout ce que j'ai perdu comme énergie vitale. Je me regarde dans le miroir, et je vois des yeux assombris par la souffrance. Je respire à fond, en fermant les yeux, et lorsque je les rouvre, mes yeux noirs sont empreints de détermination. 
Une nouvelle moi est née. 
L'ancienne a disparu.
Une force nouvelle m'envahit, et je souris froidement. 
D'un sourire carnassier, dont la férocité est amplifiée par les éclaboussures de sang sur mon visage et mes mains. 
Je leur ferai payer. 
Je le jure sur mon sang versé. 
La guerre peut commencer.... "

Cette histoire vient juste de mon imagination. Je ne me suis jamais mutilée, et cette pratique est tout ce qu'il y a de plus mauvais en soi... Certaines personnes ont juste besoin de trouver la main qui les sortira du gouffre. Et c'est faute de ne pas l'avoir trouvée qu'ils s'enfoncent dans ce vice...
Mercee d'avoir lu ????????

Mutilée, Revigorée