Ndossi (3) suite et fin

Ecrit par Amazona

Les actions que nous posons dans le présent déterminent notre futur.


---Le comportement que tu affiches ces derniers temps nous ait préjudiciable. Il à impacter ma vie et modifier ton avenir par ricochet.


---Nous?


---Oui, au cas où tu n'aurais pas encore percuté, nous sommes liés toutes les deux. 


---Et, ces hommes ?


---Je te l'ai déjà dit un gang rival, je croyais que tu reconnaîtrais au moins le tireur, ton ami Bernard.


---Bernard? Le monsieur battit tel une armoire à glace qui pointait une arme sur moi tout à l'heure ?


Elle éclate de rire.


---Non, ce n'est pas possible, pourquoi voudrait-il me tuer? 

je le connais bien, c'est un gentil, il ne serait pas capable de faire du mal à une mouche.

Lui, son truc c'est de vendre sa cam et c'est tout. 


---Ça c'était avant que tu ne lui fasse de l'ombre, que tu ne lui vole la vedette en raflant la majorité de ses clients au passage.


---Quoi? Comment ?


---tu ne saisit toujours pas ?

Si tu continues avec tes bêtises. ton avenir sera compromis, tu ne deviendra jamais la scientifique que j'ai été, tu seras chef, à la tête d'un gang de dealer.


---Moi vendeuse de drogue? Ça ne risque pas d'arriver.


---Et pourtant c'est déja le cas dans ma dimension. Je me suis retrouvée du jour au lendemain licencié de mon poste sans raison, une chose entraînant une autre, j'ai fait une dépression, je suis tombé dans la drogue et de fil en aiguille, j'ai commencé à en vendre.


---Je suis désolée pour toi.


---Ce n'est pas tout, aujourd'hui je suis recherché par la police, et sans cesse traquer par mes adversaires qui veulent ma peau.


Elle me regarde dans les yeux.


---Cette vie, sera la tienne bientôt. Je t'ai fait venir jusqu'ici pour te l'expliquer. La question est de savoir si tu es prête à la vivre?


------Non, bien sûr que non.


---C'est bien ce que je pensais.

La bonne nouvelle c'est que tu pourras encore changer les choses à ton retour. Pour l'instant, nous avons une urgence.


---Laquelle?


---Il faut absolument que tu repartes aujourd'hui, tu as déjà dépassé les limites, tu est là depuis trop longtemps, le compte à rebours à commencé et la porte est entrain de se refermer.


---Depuis combien de temps suis-je ici exactement? 


---Trois jours


---Trois jours!? Mais ma mère va s'inquiéter !


---C'est drôle que tu penses à elle aujourd'hui, ça change de ces derniers temps.


---J'aime ma mère, je ne te permet pas de me juger...Tu es comme elle, tu ne me comprends pas, tu ne peux pas comprendre.


---Je te comprends crois moi, tu as peut être oublié qui je suis...


---Oui, je sais, tu est moi, blablabla.


D'un ton plus grave.


---Je sais que...tu as été violée Ndossi, et je sais que c'est ça qui est à l'origine de ta revolte.


Je me fige au mot violée, je ne l'avais encore jamais dit à personne, il n'y avait rien à dire, une histoire banale qui avait mal tourné, de toute façon, je n'avais eu que ce que je méritais . 


Comme si elle avait lu dans mes pensées.


---Arrête de te culpabiliser, ce n'est pas ta faute.


Je revois la scène du viol, mon meilleur ami m'avait invité à travailler dans sa chambre, nous le faisions souvent en toute innocence. Mais ce jour-là, les choses ont dégénérés. Était-ce ce à cause de l'absence des ses parents? Je ne pourrais le dire mais Malick m'a embrassé pour la première fois. 


j'ai répondu à son baiser, je l'aimais en secret mais je n'avais pas oser le lui avouer.


j'étais vierge, j'avais envie de lui mais je n'étais pas prête à passer le pas. Je me suis rétracté, je lui ai dit que je ne pouvais pas mais il ne m'a pas écouté, il m'a emprisonné dans ses bras musclés et il m'a prise de force. Après avoir accompli sa sale besogne, il s'est excusé.


Il a ajouté d'un ton bourru


--- C'est ta faute, tu es si belle, je n'ai pas pu résister.


Que voulait-il dire? Je devais me sentir coupable d'avoir été gâtée par la nature? 

Puis il m'a laissé partir, je ne lui servait plus à rien.


---Ndossi?


La voix douce de son interlocutrice la ramène à la réalité.


---Tu dois partir maintenant.


Elle la conduit vers la sortie, face au trou noir béant.


---rappel toi que ce n'est pas de ta faute. Parles en à ta mère, c'est ta meilleure alliée, elle seule sera capable de t'aider à traverser cette épreuve difficile, ok?


---Ok, mais dis moi?


---Oui?


---Comment on fait tous ça ? Je veux dire, comment je fais pour devenir toi?


---C'est à dire?


---Une femme accomplie, une scientifique de renom,


---Je vais te faire un dernier cadeau, regarde.


Elle lui présente une tablette qu'elle allume pour laisser découvrir une vidéo. On y voit une femme allongée sur une table d'opération, le haut de son corps est séparé du bas par un drap. Des docteurs s'activent autour d'elle pour pratiquer ce qui semble être une césarienne.


Après un moment, le bébé est extirpé, il crie à plein poumons son envie de vivre, on le pose dans les bras de l'infirmière pour la toilette. 


---C'est une fille 


les médecins se mettent à recoudre la patiente, la tâche n'est pas facile, car après avoir suturé l'ouverture de la césarienne, il faut aussi refermer une ancienne plaie né d'une précédente intervention qui malheureusement s'est réouverte durant l'acte.


Ndossi reconnaît l'affreuse cicatrice.


---C'est ma mère ! ?


Après le nettoyage, L'infirmière pose l'enfant sur la poitrine de la dame, laissant découvrir son visage.


---Avez vous déjà choisit un prénom madame?


La vidéo s'arrête sur la jeune maman qui ose un sourire timide malgré la douleur en caressant les cheveux de son nourrisson.


---Oui, elle s'appelle Ndossi, grâce à elle j'ai l'impression de vivre un rêve, la vie m'a donné une deuxième chance. 


Des larmes perlent sur les joues de Ndossi.


---Il s'agit de ma naissance !?


Elle regrette maintenant d'avoir tant fait souffrir sa mère.


---Tu voulais savoir comment devenir la meilleure version de toi même?

Souvient toi de qui tu es, n'oublie pas d'où tu viens,

Aie la force de te pardonner , pardonne aux autres leurs offenses, tourne le dos à ton passé, regarde vers ton avenir.


Elle la pousse dans le tourbillon et crie derrière elle.


---Et n'oublie jamais que tu es belle, tu es intélligente...


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---Je suis belle, je suis intélligente.


Ndossi se réveille dans son lit en sueur. Elle n'a rien oublié de ce qu'elle vient de vivre. Elle ne sait pas si elle a rêvé, elle ne se pose plus la question. Elle sait juste qu'elle a besoin de se réconcilier avec sa mère. Elle court la retrouver.


Cela fait trois jours que Cette derniere s'endort tous les soirs au salon. Elle n'a ni bu ni manger depuis, elle a décidé de jeûner comme lui a suggéré son pasteur après lui avoir ouvert son cœur. 


---je vous conseille de faire le jeûne d'Esther.


---Esther?


---Oui, lisez son histoire dans la bible vous comprendrez mieux.


Trois jours qu'elle n'a pas revue sa fille depuis que cette dernière s'était réfugié dans sa chambre après leur altercation. 


Elle l'avait vue se lever comme une furie, elle avait éssayé de la retenir, de l'appeler mais elle ne l'écoutait plus. Elle s'était résigné à lui donner un peu d'espace. Elle ne l'affronterai qu'à la fin de sa retraite.


Aujourd'hui est le dernier jour de jeûne, Carine est impatiente de retrouver sa fille. Elle monte les escaliers, elle est surprise de la croiser sur les marches, Ndossi se jettent dans les bras de sa mère,


---Pardonne moi maman, j'ai été violée.


---Quoi !? Qui t'a fait ça!?


---c'est Malick


Sa mère a tellement mal, elles pleurent toutes les deux dans les bras l'une de l'autre.


---pardonne moi, c'est de ma faute, je n'ai pas su te protéger.


---Ce n'est pas de ta faute ni de la mienne maman.


---c'est de sa faute à lui


Elle prend son visage dans ses mains. 


---regarde moi, je te promet qu'il ne te touchera plus jamais et qu'il  sera punit pour tout le mal qu'il t'a fait.


---Ce n'est pas la peine maman, je lui ai tout pardonné, je me suis pardonné. Je ne recommencerai plus mes bêtises je te le promets, je serai physicienne.


---Quoi?


Sa mère ne comprenait pas le sens de ses dernières paroles mais peu lui importait, elle savait que désormais elle avait retrouvé sa fille, son rêve.


Ndossi