Oups la bourde

Ecrit par Hübsch


Ma grossesse se déroule à merveille, je pense qu'il serait temps de prendre une domestique pour m'aider. Il n'est pas question de faire venir mes parents. Ces profiteurs ne feront que grandir mon anxiété avec leurs questions. Même si ils ont en quelque sorte raison. Il faut que je mette la pression à Carl pour qu'il demande ma main. Il devient de plus en plus distant. Il passe plus ses journées dehors qu'à la maison et il se fâche pour un rien du tout. Ma mère m'a conseillé de le gbasser mais je ne crois pas en ses futilités. Ça réglerait quand même mes problèmes s'il me dotait. Je vais essayer d'avancer le fait que dans notre famille, un enfant hors mariage est un enfant maudit. Ça marche à tout les coups d'après ce que j'ai entendu dire. Je suis entrain de réfléchir à comment faire pour coincer Carl une bonne fois pour toute quand je reçois un appel de mon ancien bureau. Apparemment cette folle d'adjovi est partie faire un scandale quand on lui a dit que je ne travaillais plus là bas. Elle est sans doute venue récupérer le reste de son argent. Je l'ai même oublié celle là. Je lui demande gentiment de prendre un taxi et lui donne mon adresse pour éviter de m'éterniser au téléphone. La connaissant elle serait capable de finir mes unités rien qu'en parlant. Une fois que j'ai raccroché je prends soin de cacher les trucs de valeurs qu'elle pourrait facilement mettre dans son sac. On ne sait jamais avec ces gens là. Je l'attends dehors pour pouvoir payer le taxi. Une fois que c'est fait je l'invite à rentrer. En bonne villageoise elle se met à admirer l'appartement, à toucher les meubles et à s'extasier devant la beauté de l'intérieur. 

"Hey zogbonto gbowo yeya. Egnakpo loo. Onto ye plea" 

"C'est chez mon mari" 

"Gakeme oya odesron maa" 

"mon futur mari je veux dire. Le père de mon enfant" lui dis-je en désignant mon ventre qu'elle venait à peine d'apercevoir tellement occupé à admirer le salon. 

"Hey ofofou tchan. Atikegnea wodonto loo. Mivovô.Kolomevivi olaho assou. Mdja Wo publicité ne. Hey hey hey zogbonto ye ya maa. Okpo moutonawo be atikea ewonadontoa. Egno maho è gagne kpotoe" ( ah ah t'es tombé enceinte hein. Je savais que mon médicament travaille bien Même. Je commence la publicité en même temps. C'est la vendeuse de bouillie ça maa.) 

"tais toi pourquoi tu cris comme ça. Tu ne sais pas que les murs ont des oreilles ? Tu veux que tout le monde sache que c'est médicament j'ai utilisé pour obliger mon mari à coucher avec moi? Que c'est médicament qui rend mon vagin doux et mon mari dingue ? D'ailleurs j'aurais encore besoin de celui que j'ai mis dans sa boisson. Celui qui excite laa. Je sens qu'il commence par m'échapper. "

" fifia ele hoassi loo(maintenant c'est cher loo) . 50mil ye. "

" OK je te ferai un transfert d'argent "

Je la laisse pendant quelques minutes pour aller chercher son argent dans mon sac. Je rentre dans la chambre et je suis surprise de voir Carl entrain de se déshabiller. Depuis quand est il rentré et par où ? Comment ne me suis-je pas aperçu qu'il était de retour et est ce qu'il a écouté notre conversation ? Si c'est le cas je suis foutue. Cette villageoise d'adjovi, toujours à me créer des problèmes. Il n'y a qu'une solution. Essayer de savoir ce qu'il a entendu et inventer des mensonges à l'appui. 

_Je ne savais pas que tu étais de retour. Tu es rentré depuis ? 

_Pas vraiment. 

_Tu es passé par où ? Je ne t'ai pas vu. 

_par la porte comme d'habitude 

_Et comment s'est passé ta journée ? 

_Normal. 

_Tu comptes sortir aujourd'hui aussi ? 

_Pourquoi toutes ces questions ? Suis je prisonnier dans ma propre maison ? 

_Ce n'était qu'une question inoffensive. Pourquoi tu t'emportes si vite ces derniers temps. C'est moi qui suis enceinte, c'est moi que les hormones dérangent mais je suis pas aussi grincheuse. 

_Alors c'est moi qui suis grincheux ? Je n'ai pas envie de te taper alors que ta copine est dans l'autre pièce. Je sors. 

**

Je sors de chez moi et je roule pendant des heures sans savoir où aller. Je n'arrive pas encore à assimiler l'information que je viens de recevoir et je ne sais pas du tout ce que je dois faire. Je me suis fait prendre au piège comme un idiot. Empoisonner ma boisson pour que je puisse coucher avec elle. Il n'y a qu'une femme qui puisse réfléchir de la sorte. Quand je pense que j'avais tout ce que je désirais avec Lili et que j'ai tout fichu en l'air. Même si j'ai obtenu un peu d'aide d'un quelconque aphrodisiaque, j'aurais pu la raccompagner chez elle tout simplement. J'ai été faible et elle en a profité. Comment une personne normale peut agir de la sorte. Je comprends mieux mon dysfonctionnement érectile. Il faut que je vois un docteur. Je roule pendant des heures et je finis par m'arrêter devant la clinique où travaille lili. Je sens que je vais avoir la honte de ma vie mais je veux qu'elle sache que je ne l'ai pas trompé de mon plein gré. Je traîne les pas aussi lentement possible, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit. J' aurai voulu faire demi tour mais cela n'aurait pas réglé mon problème. Arrivé devant son bureau j'entends son assistante qui m'interdit de rentrer. Je lui ai dit que c'était pour une consultation mais elle ne m'écoute pas. On ne veut pas de moi ici. Néanmoins je ne me décourage pas. Je fais comme si j'allais vraiment partir et je m'incrustre dans le bureau. Elle était avec une patiente. Elle leva les yeux et quand son regard croisa le mien on pouvait voir qu'elle était en colère et qu'elle aurait Bien voulu m'etrangler. Je sent qu'elle a envie de commencer par crier mais par respect pour sa patiente elle se retient. Je baisse alors les yeux couverts de honte et je la supplie de m'accorder une consultation. Je lui promets que notre entretien serait purement un échange patient, docteur. Elle avait l'intention de refuser mais la gentille dame qui était dans son bureau supplia aussi en ma faveur."vous n'allez pas ignorer un appel de détresse n'est ce pas ?" lui avait t'elle demandé en me faisant un clin d'œil. Elle m'a fait penser à ma tante Annie. Nos mamans ont les yeux pour ce genre de truc. À elle on ne pouvait rien cacher ni refuser d'ailleurs parce que tout ce que Lili trouva à dire c'était " bien sûr que non ". On sentait qu'elle avait envie de metrangler. On me fit attendre encore quelques instants dans la salle d'attente puis ce fut mon tour. Je rentre dans son bureau toujours avec cette mine triste et honteuse. Elle me fit asseoir et de son ton le plus professionel elle me demanda "Que puis je faire pour vous" 

À cet instant j'ignore encore ce qui s'est passé mais je me suis mis à pleurer comme un enfant. Je ne sais pas ce qui m'a pris mais les larmes ne faisaient que couler. Un long silence régna dans la salle et quand après m'être calmé je levai les yeux, son regard était plein de compassion. C'est la première fois depuis cette histoire que lili me regarde d'une manière différente. Je lui raconte alors ce qui c'était vraiment passé le soir là et ce que je viens d'apprendre à l'instant. 

Elle se rapproche de moi et me tend une boîte de mouchoirs. On dit souvent que pleurer est un signe de faiblesse mais pleurer libère. Je ne m'étais pas senti si bien depuis longtemps. 

_je suis désolé de te déranger avec mes histoires. Je sais que tu n'en as rien à faire. Comme je te l'avais promis j'ai besoin de ton conseil en tant que docteur. Je n'arrive plus à fonctionner normalement. Je n'éprouve du plaisir qu'avec Sonia. 

J'aurais voulu ne pas prononcer son nom parce que son expression Changea aussitôt, elle était revenue sur la défensive. On pouvait lire dans son regard tout le mal que nous lui avons fait. 

Elle désigna du doigt un coin de la pièce où se trouvait un lit et des équipements et me demanda de me déshabiller pour qu'elle me consulte. Que j'aurais voulu qu'elle me demande la même chose dans d'autres circonstances. Je pense à son corps, ses seins soumis à mes mains expertes. Je m'exécute. Dès qu'elle s'approcha de moi et qu'elle toucha mon penis, celui ci se tendit entre ses mains. Quand je pense aux caresses que ces mains me procuraient autrefois, il se tendit encore plus. Espèce de traître avais je envie de dire. C'est quand même surprenant qu'elle refuse de se lever quand je suis avec une autre fille que Sonia mais qu'avec Lili, il suffisait d'un toucher pour me faire ressentir des milliers sensations. Le plus étrange est que son toucher n'avait rien de sensuel. Elle regarda mon penis de près et m'ordonna de me rhabiller. Elle se debarassa de ses gants et alla s'asseoir. Dès que je la rejoins, elle me donne son diagnostic. 

_À vue d'œil, il n'y a aucune lésion externe, je doute fort qu'il y ait des lésions internes sinon elle ne pourrait pas entrer si facilement en érection ce qui veut dire que tout va bien de ce côté. Si tout ce que tu as dit est vrai, ces genres de médicaments agissent comme des drogues,des aphrodisiaques, ce qui veut dire qu'elle doit te les faire ingérer. Tout ce qu'il te faut c'est une desintox. Dès que le médicament sera hors de ton système tu pourras reprendre ta vie normale. Mais jusqu'à ce jour, il va falloir se passer d'activités sexuelles. Je vais aussi te recommander un bon gynécologue. 

_pourquoi pas toi ? 

_ Parce que je risque de t'injecter un truc mortel pour me venger. 

_........... 

_Je blague. Parce qu'il y a conflit. J'ai vu l'effet que je continue d'avoir sur tes sens. Je ne pourrais pas te soigner si à chaque fois que je dois te toucher ton penis se met en érection. 

_Ah d'accord. Je suis soulagé. 

_je suis désolé pour tout ce que sonia t'a fait mais je t'avais prévenu de te méfier d'elle. 

_si tu m' avais tout simplement accompagné tout cela ne serait pas arrivé. 

_Parce que c'est ma faute maintenant. Un jour où l'autre ça serait arrivé.

_Non désolé. Je ne voulais pas dire ça. Elle m'a manipulé et je suis tombé dans son piège. 

Un nouveau silence régna dans la pièce. Puis elle se leva me tendit un bout de papier et me tourna le dos. 

_voici le numéro d'un bon gynécologue, va le voir et dit lui que c'est de ma part. 

_Merci. 

_La consultation est terminée. N'oublie pas de payer à la caisse. 

Je pousse un long soupir et je me lance. 

_Me pardonneras tu un jour ? 

Elle se retourne et me fixe d'un regard que je n'arrive pas à déchiffrer. Un mélange de sentiments. Je ferai mieux de ne pas aggraver mon cas. Au moins elle m'a adressé la parole c'est déjà ça non. 

_Merci de m'avoir reçu Lili. Tu es une bonne personne. 

Sur ces mots je quitte le bureau pour me rendre à la maison. Cette maison où je ne me sens plus en sécurité à cause d'une femme. Ce soir j'ai compris que le vrai amour est plus qu'un envoûtement. On a pas besoin de médicaments, ni de fétiches, ça vient tout seul. Il suffit d'un toucher pour qu'un million de frissons vous parcourent le corps. Que je suis bête de ne pas l'avoir vite compris. D'avoir tout gâché pour une prise de tête. J'ai toujours cru que l'amour c'était pas mon truc mais tout ce que je désire le plus en ce moment c'est une chance d'aimer, de montrer mon amour à la seule et unique femme qui fait battre mon cœur 

Toutes les autres femmes n'ont pas d'importance quand elle est à côté. Elle n'est sûrement pas la plus jolie, ni la plus bien foutue mais elle est tout ce dont je rêve. 

**

Je suis rentré chez moi et la table était toujours dressée. Si elle pense que je vais manger ses bêtises maintenant que je suis au courant, elle se trompe totalement. Je n'ai même pas la force de rejoindre mon lit, je réfléchis toujours à la manière de me débarrasser de cette relation. Le seul handicap c'est mon enfant. Il n'a pas cherché à naître. C'est à cause de lui seul que c'est si compliqué d'élaborer un plan qui lui ferait pas de tort. Je ne pourrais pas continuer par vivre sous le même toit que Sonia sachant qu'elle voudra profiter de mes moments d'inattention pour m'empoisonner. Je n'ai même pas la force de rejoindre le lit que je m'endors dans le canapé. Très tôt le matin je sens une main frôler mes pieds. Je sursaute et me réveille. C'était Sonia venue montrer ses talents d'allumeuse. 

_Que me veux tu ? Femme ! Je ne suis pas d'humeur. 

_Il faut qu'on parle. 

Je me redresse pour voir de quoi elle veut parler. 

_je t'écoute. 

_Carl, tu sais très bien que je n'ai pas fait ce bébé toute seule, mon ventre pointe déjà et tu n'as fait aucun pas envers ma famille. Mes parents sont fâchés et les anciens aussi. Tu ne m'a pas ramassé sur la route, j'ai des parents aussi. En tant que parents c'est notre responsabilité de créer un environnement sain pour notre bébé. Je ne sais pas ce qui se passe avec toi mes la tension qu'il ya dans cette maison depuis un moment me donne des boutons et m'empêche de vivre au mieux ma grossesse. Il faut qu'on trouve une solution. Chez nous c'est une offense d'enceinter une fille qu'on a pas épousé. 

_Tu as fini ? 

_oui. 

_Eh bien tu as raison je ne t'ai pas ramassé dans la rue, tu t'es forcé à moi mais ne t'inquiète pas j'ai compris. J'y ai aussi pensé et j'ai décidé de te faire partir chez tes parents le temps que je constitue une délégation pour demander ta main proprement. Comme ça tu reviendras dans cette maison en tant que madame Foligo. 

_Ah bon ! Merci beaucoup chéri. Tu fais de moi la femme la plus heureuse du monde. 

_Le problème c'est que j'ignore ce que diras tes parents. 

_Ne t'inquiète pas je vais leur expliquer et je suis sûr qu'ils comprendront. 

_On fait alors comme ça. Dès que tu auras décidé du jour tu me tiens au courant pour que je te donne de l'argent piur leur acheter des cadeaux d'excuse. 

_D'accord, tu me rejoins dans la chambre ? 

_Vas y je vais rester encore un peu ici. Bonne nuit. 


Mademoiselle la pute