Partie 10

Ecrit par Ornelia de SOUZA

Roland descendit le reste de sa bouteille de bière d'une traite puis me lança un de ses sales regards que j'avais de plus en plus de mal à supporter. Il n'avait toujours pas eu ce qu'il voulait de moi mais telle une sangsue il s'accrochait. Je craignais maintenant les retombées de notre proximité. Il ne me semblait plus du tout être un homme facilement manipulable et mes plans de profiter de lui sans jamais me donner à lui pourrait ne pas se dérouler en toute quiétude.


-J'apprecie ta compagnie ma chère Mélaine

-Moi de même ! mentis-je

-Où en es-tu donc avec Carin? demanda t-il

-Nulle part! soufflai-je. Nous avons déjeuner et dîner ensemble à maintes reprises mais il ne se décide pas à faire le premier pas pour que les choses évoluent. Je commence à en avoir marre à vraie dire.

-Voyons Mélaine... La patience est un chemin d'or. Je ne peux te donner un conseil autre que celui de  ne pas te décourager...

-Bien sûr que je ne compte pas abandonner de sitôt mais l'inaction de Carin m'amène à me poser des questions...

-Des questions que je me suis moi aussi posées par le passé ; m'appuya Roland. Un aussi bel homme avec sa fortune qui ne fréquente aucune femme, ce n'est pas normal. Mais je peux te rassurer à ce propos car j'ai une fois fait la rencontre de l'une de ses petites-amies. Un joli brin de femme que j'aurais voulu posséder. Une albinos...une superbe albinos.

-Tu m'en voies rassurer! fis-je tentant de m'imaginer cette albinos qu'à pu fréquenter Carin.


S'il n'était donc pas homosexuel, c'est que j'avais toutes mes chances. De plus, une albinos ne pouvait rivaliser avec moi. Si elle avait pu posséder Carin, c'est que moi aussi je le pouvais alors je ne comprenais pas du tout ce qui retardait les choses.


-Je retourne à l'hôpital ; lança Roland en se levant

-Tu m'y déposes ? Je veux voir Carin

-Mélaine, je ne vais pas te répéter ce que tu sais déjà voyons! Je ne vais pas m'afficher avec toi. Non seulement, cela ne serait pas vu d'un bon œil mais ça nous desservirait à tout les deux alors prends un taxi très chère.


Cet idiot n'avait pas tort. Je le laissai s'en aller avant de rejoindre l'hôpital à mon tour. Je m'étais renseigné sur l'emploi du temps de l'unique médecin qui m'intéressait même si je savais que rien ne demeurait fixe dans le programme d'un médecin. Pour les petits imprévus, j'avais construit une relation assez solide avec une infirmière pour être mise au courant. En parlant du loup, je la croisai dans le couloir menant au bureau de Carin. 


-Il est là ? questionnai-je après l'échange de quelques civilités.

-Oui

-OK, je te laisse alors. Disons à plus tard.


Sans traîner, je continuai ma route joyeusement pour finir par ouvrir la porte du bureau de Carin sans toquer auparavant. Et quelle ne fut ma surprise lorsque je constatai la présence d'une hypocrite que je ne connaissais que trop bien. Inès était là installé dans la chaise en face de Carin. Ils avaient l'air en grande discussion avant que je ne les interrompe en rentrant. J'etais vraiment surprise et je ne pus donc m'empêcher de le montrer mais je me repris rapidement et j'avançai dans la pièce.


- Mélaine, pourquoi est-ce que tu ne frappes jamais à la porte? me questionna Carin.

- Parce que je n'ai pas à frapper quand je viens chez mon mec; répondis-je par provocation en observant la reaction d'Inès pour me défaire de tout soupçons.


Je fus immédiatement fixé en voyant cette défigurée devenir livide. Je le savais depuis le premier jour qu'elle avait des vues sur Carin. Ses réactions ne mentaient pas. Une sorte de colère me retourna l'estomac. Pour qui se prenait cette femme pour prétendre au même titre que moi? Est-ce qu'elle s'était regardé un moment pour désirer Carin comme moi je le désirais? 


-Mélaine ! m'interpella durement Carin.

-Oh je blague; dis-je dissimulant mon ressenti sous un rire. Je blague voyons... Inès, que fais-tu ici? m'adressant à l'effrontée

-Je suis venu voir Carin; me répondit-elle avec son air faussement innocent

-Et nous allions manger; la secourut Carin

-Oh parfait! m'exclamai-je sautant sur l'occasion. Je meurs de faim aussi alors on y va?


Je ne comptais pas les laisser vivre quoique ce soit dans mon dos. Il fallait que j'eclaircisse les choses. Je pensais être son unique patiente avec qui il déjeunait. Il n'y avait peut-être rien d'important entre eux mais il fallait que j'en sois sûre.


-Allez levez-vous ! insistai-je


Je souris face à leurs confusions mais ils n'eurent d'autres choix que de se lever pour se rendre dans le restaurant le plus proche, moi à leurs trousses. Une fois installés à notre table, un silence de marbre s'installa mais je ne me laissai pas intimider. J'engageai une discussion en incluant uniquement Carin pour qu'Inès se rende compte de notre proximité. Ce dernier ne se foula pas confirmant mes craintes. Il se contentait de me répondre vaguement d'un oui ou d'un non mais ne se privait pas pour autant d'échanger des regards pleins de sous-entendus avec Inès. 


-Alors tu retournes quand dans ton village? demandai-je à Inès excédée par un énième regard mielleux qu'elle venait d'échanger avec mon Carin.


Le choc se lut automatiquement sur son visage mais je ne regrettai pas ma phrase un seul instant. Il fallait que je lui fasse mal. Il fallait que je la remette à sa place même si le regard à la fois surpris et choqué de Carin me dérangeait.

La défigurée demeura dans le silence mais je ne reculai pas pour autant. Je gardais en tête pour autant que je ne devais pas aller loin au risque de rebuter Carin.


-Pardon si tu penses que ça ne me regarde pas mais la sœur Mina m'avait fait comprendre que tu n'avais pas vécu en ville. Et que tu venais d'un village.

-Oui, je viens d'un village ! C'est un crime? me cria Inès

-Non mais bon ça explique beaucoup de choses...


J'avais bien choisi mes mots. La bouche d'Inès forma un "o" puis se referma sous le regard de Carin qui allait de l'une à l'autre.


-Qu'est-ce que ça explique ??? hurla Inès ayant exactement la réaction que je désirais

-Ben tes manières et ton style vestimentaire... continuai-je

-Quoi?! 

-Ça signifie la manière dont tu t'habilles ma chère ; me fis-je le plaisir de lui expliquer


Elle était au bord des larmes et je m'en réjouissais sans le dissimuler.


-Je sais ce que ça veut dire Mélaine mais sache que je suis à la ville depuis cinq ans et que même avant ça, je n'étais pas...

-Quoi? Une villageoise ? insistai-je avec un rire mauvais


Carin remua sur sa chaise l'air énervé. Je m'adressai alors à lui pour avoir l'air bienveillante.


-Chéri, tu sais nous devons l'aider à prendre ses marques en ville... Ce n'est pas facile pour une fille comme elle d'apprendre à être civilisé.

-Mélaine voyons! me reprocha Carin qui visiblement n'étais pas convaincu par mon cinéma

-Non Carin; cria Inès. Dis moi Mélaine! C'est quoi une fille comme moi?


À quoi bon me retenir une fois que j'étais lancée ? Je réparererais les dégâts avec Carin plus tard. Pour l'heure, je devais diminuer Inès de tel sorte qu'elle ne rêve plus jamais de Carin.


-Enfin tu sais bien... Une villageoise ! Une malpropre! Ce n'est pas mal tu sais. Nous venons tous d'un village mais bon certains comme toi ont besoin de quelques leçons pour s'en sortir en ville... Je pense que tu dois y retourner. La ville n'est pas faite pour tout le monde. Mais je peux aussi parfaitement comprendre que tu veuilles rester ici et te faire entretenir par la sœur Mina. Et puis avec cette face, qui pourrait encore te reconnaître dans ton village?!


Inès se leva d'un coup et m'asséna une gifle qui me décrocha presque la mâchoire. Le coup m'arracha un cri. Carin aussi s'était levé et son visage peint de colère me fit comprendre sans un mot que j'étais allé trop loin. La foule présente dans le restaurant nous observait et Inès tremblait en pleurs. La colère s'empara de moi mais avant que je ne réagisse, Inès recula, renversa sa chaise et s'enfuit en courant. Il valait mieux pour elle. 

Carin me saisit par l'avant-bras et m'obligea à me lever de mon siège.


-C'est quoi ce comportement Mélaine? cracha t-il 

-C'est elle qui m'a battu comme une sauvage...

-Tais-toi! ordonna Carin resserrant son étreinte sur mon bras 

-Tu me fais mal; protestai-je sans grand succès

-Tu ne vas plus jamais la traiter comme cela tu m'entends? me cria Carin comme si nous étions seuls

-TU ME FAIS MAL! hurlai-je à mon tour méconnaissant Carin.


L'un des serveurs s'approcha de nous et interpella Carin. Il me lâcha enfin, arrangea sa tenue et sortit du restaurant sous les regards ahuris des clients. Je n'en croyais pas mes yeux. Qu'est-ce qui venait de se passer?! Carin venait de me violenter pour cette défigurée. 


********

(Mélaine)


Quelques heures plus tard, je me retrouvais à marcher de long en large sous le nez d'un Roland exagérément calme. Je désirais lui passer mon angoisse et ma colère afin de m'alléger mais c'était impossible. J'avais de plus l'impression qu'il ne captais pas l'importance de ce que je lui disais.


-Écoute Mélaine, n'importe qui serait choqué par ton comportement. Tu n'y es pas allé de main morte avec cette fille.

-De là à me violenter? questionnai-je m'arrêtant devant Roland les mains sur les hanches

-Je ne sais pas... Carin est de nature nerveuse visiblement. Tu l'as sûrement poussé à bout...

-Non! dis-je. Tu aurais dû voir ça Roland. Je te dis qu'il y a un truc entre ces deux là.

-Tu es paranoïaque Mélaine! me lança Roland. Il ne peut rien avoir entre lui et une femme...

-Défigurée Roland... Défigurée, c'est le mot que tu cherches. 

-Oui, c'est ça... C'est impossible alors reprend toi. Ne panique pas.

-Peu importe! dis-je agacée. Peu importe si tu ne me crois pas. Moi je sais ce que j'ai vu... Je n'arrive pas à croire qu'il soit attiré par une fille comme ça. J'ai trop laissé faire. Maintenant je dois prendre les choses en mains. Tout se passera comme je le désire et pas autrement. 

-Et qu'est-ce que tu peux y faire s'il préfère cette défigurée comme tu la surnommes? demanda Roland un sourire niais accroché au visage

-C'est ce qu'on verra Roland. Tu ne sais pas de quoi je suis capable. Cette idiote a osé me frapper en plus. Elle va regretter son geste crois-moi.

-Et tu vas faire quoi Mélaine ? questionna à nouveau Roland.

-Il faut que tu me trouves un truc, un médicament pour endormir quelqu'un... Une sorte de somnifère à effet rapide.

-Et qu'est-ce que tu veux en faire?! 

-Tu te répètes Roland! lachai-je. Es-tu capable de me fournir ça ou pas?

-Je suis un gynécologue...

-Oh tu es un médecin! l'interrompis-je. Tu vas donc me trouver ce que je te demande.

-Et si je ne peux pas ? 

-N'oublie pas qu'on a un marché Roland. Jamais tu ne verras mes dessous si je n'épouse pas Carin!


Ma menace était clair!


-Je dois rendre visite à cette trainée; dis-je. Personne ne me touche impunément ! Je repasserai ici pour récupérer ce dont on a parlé. À plus tard!


Chose dite chose faite! Je me retrouvai dans cette maison que je connaissais si bien marchant sur la pointe des pieds. Je comptais mettre les points sur les "i" à cette fille qui se permettait trop de choses.Il venait de sonner 7h du soir. La sœur Mina ne serait sûrement pas rentré, ce qui m'arrangeait. 

En m'approchant de l'appartement en question, je surpris une discussion. L'une des voisines tenait une petite fille par le poignet et s'adressait vivement à Inès. 


-Qu'est-ce qu'on peut attendre d'une fille qui manque d'attention maternelle et donc d'éducation ? lança la dame

-Faites attention à ce que vous dites! menaça Inès

-Vous m'avez dit deux heures; continua la voisine sur le même ton. Ça fait plus de six heures que j'ai votre fille chez moi. Et ce n'est pas comme si elle savait bien se comporter. 

-Écoutez je suis désolée ; suppliait presqu'Inès. Je me suis endormie en rentrant et...

-Ah vous vous êtes endormie. Vous vous prelassiez pendant que moi je devait m'occuper de cette fille récalcitrante sans éducation. Quoi? Vous payez mon loyer avec moi? Ou vous allez payer la nourriture que je lui ai donné? 


Je jubilai intérieurement car je n'aurais pas pu mieux tomber. Inès avait donc une fille. Je l'ignorais et Carin aussi, j'en étais sûr. La petite salope s'était bien gardé de le crier sur tout les toits. Avoir un enfant et crier au viol comme si on était une petite fille sans défense. Quoiqu'il en soit, j'userai de cette information en temps voulu.

Je me reconnectai à la scène qui se déroulait sous mes yeux. 


-Ça suffit maintenant; lança Inès. Lâchez ma fille! Vous lui faites mal!


La voisine ne se fit pas prier. Elle poussa la petite fille vers sa mère obligeant Inès à s'abaisser pour la rattraper avant qu'elle ne tombe.


-Hé! Qu'est-ce que vous faites?s'emporta Inès. Je ne vous permets pas de lever la main sur ma fille sinon...

-Sinon quoi? la défia la voisine

-Sinon elle va vous frapper ! intervins-je attirant l'attention des deux protagonistes.


Je pris le temps d'observer l'effet de surprise que j'avais produit sur Inès puis je poursuivis.


-Oui Madame, elle va vous frapper. Faites attention à vous! C'est une villageoise et nerveuse en plus de cela. Elle n'a pas de manières et...

-Ça suffit Mélaine! me coupa Inès visiblement à bout. Que fais-tu ici?

-Désolée Madame; dis-je en ignorant celle qui venait de m'interrompre. Je m'excuse pour elle. La prochaine fois n'acceptez pas de garder son enfant.


J'avais légèrement haussé le ton en prononçant les derniers mots pour m'assurer qu'Inès avait compris que j'étais au courant.


-Tu me laisses entrer? demandai-je m'imposant à Inès

-Non! 

-Je crois que je vais quand même entrer; dis-je en la poussant du passage.


Je m'installai directement dans un canapé sans calculer la mère et la fille.


-Ce que tu ne sais pas, c'est que j'habitais ici avant toi; dis-je. Cette bonne sœur Mina! Elle n'est pas là je suppose. Elle passe toute sa vie à aider les femmes en difficulté... Comme toi et moi. Je l'ai beaucoup sucé. Tu sais que c'est elle qui me paye mon loyer? Elle paye aussi toutes les factures. Un ange comme elle. Je suppose que toi tu n'as pas encore eu cette idée et c'est pour ça que tu es toujours dans cet appartement minable à la supporter. Sache juste que si tu trouves les bons mots, elle peut te financer un autre logement. Mais bon, tu dois attendre mon mariage d'abord. Je ne veux pas qu'elle refuse de payer mes frais pour les tiens.


L'offensive était lancé et la réponse ne tarda pas à me revenir.


-Tu te maries? questionna Inès 

-Et si tu envoyais cette petite dans la chambre et que tu venais pour qu'on discute un peu? dis-je 


Inès resta silencieuse. Je la compris car elle m'avait frappé auparavant et peut-être craignait-elle que je m'en prenne à elle physiquement mais ce n'était pas mes méthodes.  


-S'il te plaît! murmurai-je avec un brin d'impatience

-Safi, va dans la chambre s'il te plait; se décida afin Inès


La petite s'exécuta et j'observai Inès qui prit place dans un canapé face à moi.


-Il est beau Carin n'est-ce pas ? demandai-je pour la déstabiliser et pour me rassurer sur le fait que je n'étais pas paranoïaque

-...

-Écoute, nous sommes entre filles et apparemment nous nous intéressons au même homme; continuai-je face au silence d'Inès. Je suis ta grande sœur et au lieu qu'on se tire entre les pattes et qu'on se fasse des coups bas, je préfère qu'on s'entende.


Elle sembla réfléchir puis un sourire se dessina sur ses lèvres. Signe qu'elle croyait en mes mots. Quelle naïveté !


-Alors il est beau? répétai-je

-Oh oui; s'exclama t-elle comme si elle attendait cette question depuis fort longtemps. C'est le plus bel homme que je n'ai jamais vu de toute ma vie. Il me fait rêver tu sais?


Idiote! J'en etais sûr ! Carin, MON CARIN la faisait rêver. Devant une telle confession, j'éclatai de rire bien qu'un rugissement de colère soit plus adapté à la situation.


-Donc toi, même un avec un œil en moins, tu observes l'enfant des gens! lâchai-je méchamment pour lui rappeler sa condition.Je te préviens sale gamine. Carin, il est à moi. Je ne l'aime pas. Pas du tout même. Il est beau certes mais un peu trop sérieux pour moi mais j'ai besoin de son argent et c'est pour ça que comme je l'ai dit plus tôt, je vais l'épouser. Il va m'installer dans une grande maison parce que sa famille possède pleins de propriétés... Tu ne le savais pas n'est-ce pas ? Alors maintenant tu vas enlever ton unique et sale œil de sur mon homme.


Il n'y avait pas que du vrai dans ma déclaration. Carin me plaisait parce qu'il était le seul homme à m'avoir attiré physiquement dans ma vie mais le reste du monde n'avait pas besoin de le savoir. Cela me convenait parfaitement que Roland ou même Inès pensent que je n'étais attirée que par son argent. Je ne voulais pas paraître faible...


-Tu es donc tout juste odieuse! conclua Inès.

-Oui; répondis-je. Mais ce n'est pas tout. Tu as osé levé la main sur moi. Sache que même lorsque ma mère a fait cette erreur alors que j'étais déjà consciente et responsable de ma personne, je ne l'ai pas du tout accepté. J'avais 15 ans et elle m'a giflé. Je l'ai frappé et j'ai quittée la maison. Si je n'ai pas pardonné ça à ma propre mère, tu imagines bien que je ne t'épargnerai pas n'est-ce pas ?

-J'imagine... murmura Inès évitant mon regard.

- Très bien alors je t'informe que tu vas me le payer très cher.


Sans plus tarder, je me levai et je sortis de là, fière de mes menaces. Personne ne pouvait marcher sur mes plates-bandes et s'en sortir impunément. Personne!


Entre coups et amour