Partie 25

Ecrit par Mayei

… Coralie …

Sandra m’a fait le compte rendu de sa rencontre avec Chris et depuis j’attends en croisant les doigts. Ça va faire deux semaines que je ne quitte pas mon téléphone des yeux tellement j’attends son appel. 

Aujourd’hui je suis au travail présentement et je n’ai pas du tout la tète à travailler. J’ai juste envie de rentrer chez moi et attendre que Chris daigne m’appeler. Je jetais un coup d’œil au dossier posé sur ma table quand le téléphone du bureau s’est mis à sonner.

Moi : Coralie Amon, bonjour

… …

Déjà que je n’ai pas envie d’être ici, voilà d’autres qui veulent jouer avec le téléphone.

Moi : allo ?

« C’est Christopher, Christopher Niamkey »

Entendre sa voix m’a mise dans tous mes états, je ne m’attendais pas à ce qu’il m’appelle. J’avais donné ma langue au chat, je ne savais que dire

Chris : allo tu es la ?

Je me suis automatiquement redressée dans mon fauteuil

Moi : euh…oui je suis la ! comment tu vas ?

Chris : je vais bien merci et toi ?

Moi : je vais bien aussi ! en quoi puis-je t’aider ?

Chris : je sais que tu es au courant de la visite de Sandra alors j’appelais pour demander si tu étais libre demain midi pour que nous puissions discuter tranquillement 

Moi : euh… laisses moi regarder mon agenda s’il te plait.

Mais oui je dois donner l’impression d’être occupée, pourquoi je vais lui montrer que j’attendais trop qu’il me propose quelque chose.

Moi : ça marche tout à fait

Chris : on se dit à demain midi alors au restaurant de la galerie du parc.

Moi : ça marche à demain Chris

Chris : bye Coralie.

Il a raccroché mais j’avais toujours le téléphone collé à l’oreille. Il fut un temps ou on ne pouvait se passer l’un de l’autre mais voilà qu’aujourd’hui avec toutes ces circonstances, nous sommes devenus comme des étrangers. Mon Chris à moi aujourd’hui est si distant ! Sandra m’a dit que s’il est fait pour moi nous finirons par nous retrouver et j’y crois fermement.

… Sandra …

Je vais voir ma grand-mère aujourd’hui, elle me manque trop ! ma voiture est allée en visite technique donc je prends le taxi. Si vous voyez comment Loïc a attaché le visage, comme quoi je vais trimbaler sa fille en taxi sans climatiseur. Moi je ne suis pas née dans la climatisation oh donc elle va s’y habituée. On a fini par convenir qu’il viendrait nous chercher. 

J’ai donc arrêter mon taxi pour Koumassi ! j’avais ma fille dans ma main et je pensais un peu à ma vie. J’ai décidé de m’installer à mon propre compte c’est à dire ouvrir un magasin de beauté féminine, c’est à dire tout ce qui est shampoing, démêlant, parfum, mèches. Enfin la panoplie de la femme quoi. Si ça marche bien, je vais ouvrir plusieurs magasins dans d’autres quartiers. Je prie Dieu et je croise les doigts.

Moi : chauffeur au grand carrefour il faut prendre a gauche

Lui : d’accord

J’étais vraiment pressée de voir ma grand même ! depuis le mariage je ne l’avais plus revue. Elle me passait tous mes caprices quand ma maman, elle me grondait.

Moi : tu peux garer devant la table de la vendeuse devant la

Lui : ok

Quand il a garé j’ai réglé la course et je suis descendue avec mes nombreuses affaires. C’est comme ca quand tu as un bébé, tu ne peux plus sortir léger oh ! j’ai marché jusqu'à la cour de ma grand mère, j’ai frappe et Vanessa (une petite cousine) est venue ouvrir

Vanes : sandraaaaaaa

Comme j’avais la petite elle ne pouvait pas sauter sur moi sinon je la connais cette folle la.

Vanessa est la fille de la petite sœur de ma maman. J’ai perdu ma petite tante quand elle a mis Vanessa au monde. Son papa est venu la déposer après l’enterrement soit disant que ma grande mère saurait s’occuper d’elle plus que lui. Depuis ce jour nous ne l’avons plus revu. Il a déménagé, son numéro ne passait plus. L’homme est mauvais, ton propre enfant tu abandonnes

Avant que je ne rentre dans la maison, il y a une voiture qui est passée dans mon dos faisant un bruit pas possible. La voiture était vraiment passée en flèche si bien que tout le monde dehors criait. Je me suis retournée pour regarder la voiture en question ! la voiture m’avait l’air vraiment familière. Je sais qu’il y en a plusieurs comme ça mais comme elle attendait que les voitures passent pour tourner au carrefour j’ai pu voir la plaque d’immatriculation. Je savais, je savais que je connaissais cette voiture 

Vanes : depuis que cette voiture vient ici, les gens sont encore surpris de son manège la ? pardon donne moi ma nièce, si tu veux rester dehors ici reste.

Moi : vous voyez l’ingratitude ?

Vanes : pardon laisse le bruit 

Elle a pris la petite et nous sommes rentrées. J’ai marché à pas de velours et j’ai tout doucement posé la main sur l’épaule de nana. Elle s’est retournée et quand elle m’a vue, un sourire a illuminé son visage 

Nana : Atchori tu es venue me voir ?

Moi : je suis venue te voir bien même, tu m’as trop manquée

Nana : une grande comme ça tu me cherches partout ! tu veux faire le bébé gâté 

Moi : mais oui !

Nana : pardon laisse ça à mon arrière petite fille ! ou elle est même ?

Vanes : elle est avec moi tu veux la prendre ?

Nana : envoie-la !

Elle a pris ma fille qui n’a pas du tout bronché. Je me demande même depuis quand cette petite est devenue aussi douce. Quelqu’un qui criait partout la nuit là

Nana : et ton mari, il ne vient pas me voir ?

Moi : c’est lui qui viendra nous voir donc tu vas surement le voir

Nana : et ta belle famille c’est comment ?

Moi : c’est toujours même chose la ! avec mon beau-père et Coralie ça va super bien mais Stéphanie et sa mère c’est une autre paire de manche

Nana : est-ce que tu as essaye de te rapprocher d’elles comme je te l’avais dit la ?

Moi : nana comment je vais me rapprocher si quand elle me voit elle pince le nez comme si j’avais des ordures sur le corps ? nana faut laisser ça parlons d’autres choses.

Nous avons fait le tour de toute la famille et ensuite je suis allée vers Vanessa. J’avais quelques questions à lui poser.

Moi : Vanessa

Va : oui Sandra !

Moi : je dis oh tu as dit tout à l’heure que cette voiture la vient toujours par ici ?

Va : oui souvent même très tard dans la nuit et c’est toujours comme ça elle file ! 

Moi : tu as déjà vu la personne à l’intérieur ?

Va : comment on va voir avec la vitre teintée la ? tout ce que je sais c’est que la voiture va chez maman Agathe et Karine sort pour récupérer quelque chose. La personne ne descend pas mais baisse juste la vitre

Moi : hum tu sais si Karine est la ?

Va : oui elle doit surement être là

Moi : ok je vais faire un tour chez elle et je reviens 

Karine est mon amie d’enfance ! à chaque fois que je venais voir ma grand-mère on ne pouvait nous détacher. C’était mon amie de quatre cent coups mais avec les études et le temps nous nous sommes éloignées. Je suis arrivée chez maman Agathe et j’ai frappé. C’est Karine qui est venue ouvrir. Quand elle m’a vue, elle est restée figée tandis que moi je lui souriais. 

Ka : Sandra ?

Moi : Karine ?

Nous nous sommes mises à sauter l’une sur l’autre comme des petites filles, les passants nous regardaient en souriant. 

Ka : mais rentres ne reste pas là !

… … … 

Je suis retournée chez ma grand mère avec des frissons sur le corps. Ce n’est pas possible tout ce que je viens d’apprendre. Non ce n’est pas possible. J’essaie de faire la logique dans ma tête mais rien, rien ne va ! comment ça peut être possible ? qu’on me réveille s’il vous plait ! 

… Coralie …

Je suis devant le miroir, j’ai opté pour une jupe crayon qui m'arrivait juste au dessus des genoux et un chemisier de couleur jaune . J’ai lâché mes cheveux et je n’ai pas oublie de mettre du parfum à la mangue. 

Ro : depuis quand tu t’habilles aussi bien pour te rendre au bureau ?

Moi : je ne peux plus m’habiller comme je veux ?

Ro : ce n’est pas ce que je dis Coralie, je dis juste qu’aujourd’hui tu prends plus de temps et de soin

Moi : Roland pardon ne me fais pas démarrer ma journée d’une mauvaise façon. Continues ta route va bosser

Il m’a regardée, a secoue la tête et s’en est allé

C’est vrai qu’aujourd’hui je prends plus de soin à choisir ma tenue car je dois rencontrer Chris à ma pause de midi. Il faut que je lui marque l’esprit ! j’ai pris mon sac et la clé de ma voiture, direction le boulot. 

Tout ce que je faisais, c’était de regarder l’heure qui ne bougeait pas du tout. Je ne pouvais pas travailler je ne faisais que jouer à des jeux sur l’ordinateur. Les parties pouvaient durer mais quand je revenais jeter un coup d’œil à l’horloge c’est juste cinq minutes qui s’envolaient. Vers onze heure 40 j’ai reçu un message de Chris qui me disait qu’il prenait la route.

Je suis allée dans le toilettes, me rafraichir le visage. J’ai mis un peu de fond de teint, un léger eye liner et un léger gloss. J’ai mis de l’ordre dans mes cheveux et j’ai sorti mon parfum à la mangue que j’ai pulvérisé dans le cou et la naissance de la poitrine et j’ai aussi pris la route pour rencontrer Chris 

… Chris …

Je suis assis dans ce restaurant ! je peux vous assurer que je suis très anxieux même si je ne le montre pas. J’attends Coralie qui tarde a venir. Ça doit surement être les embouteillages surtout qu’il est midi, c’est l’heure de pointe. J’ai donc décidé de jeté un coup d’œil à la carte pour passer le temps. Quand j’ai enfin levé la tête j’ai vu Coralie arriver dans cet ensemble, j’en ai eu le souffle coupé. Les talons qu’elle portait lui donnaient des jambes de rêve. Elle avait pris quelques formes. Franchement elle est belle et simple. Je remarquais le regard des hommes sur elle et je ne sais pas pourquoi mais ça me foutait les boules.

Quand elle est arrivée au niveau de la table je me suis levé pour aller à sa rencontre. Je lui ai fais la bise en descendant ma main dans le bas de son dos. Elle a paru surprise, mais j’avais juste besoin de faire baisser les regards aux autres. Ne me demandez pas pourquoi car je ne saurai quoi vous répondre. Elle sentait toujours la mangue, ça n’a pas changé
Nous nous sommes attablés et on nous a apporté de quoi boire.

Moi : alors tu voulais me parler ?

Co : oui, de nous, de ce qui s’est passé il y a trois ans de cela

Moi : tu penses qu’il est nécessaire de se remémorer tout ceci ?

Co : je t’en prie laisses moi parler sinon je vais perdre le courage

Moi : vas-y alors

Co : je t’aime tellement Chris, je n’ai jamais cessé de t’aimer

Moi : mais ça ne t’a pas empêché de te marier Coralie

Co : je ne me suis pas mariée parce que je le voulais mais parce que j’y ai été obligée. J’ai tellement regretté de ne pas t’avoir suivi ce soir là

Moi : tu ne sais pas à quel point j’en ai souffert ! quand je t’ai vue sur la photo de mariage que Raoul m’a présentée. Je ne t’en ai pas voulu de ne pas m’avoir suivi mais plutôt de ne t’être pas assez imposée pour nous car je sais que tu peux être forte quand tu le veux.

Co : ce n’est pas de ma faute Chris, tu ne sais rien de tout ce qui s’est passé. 

Elle a fouillé dans son sac et a fait sortir un papier qu’elle m’a demandé de lire. Plus je prenais connaissance de la lettre plus je restais perplexe. Cette lettre était écrite comme si elle était de moi. Je ne comprenais vraiment rien

Moi : qu’est ce que c’est que ça ?

Co : c’est une lettre que ma mère a écrite en se faisant passer pour toi. Elle m’a menti que tu l’avais remise à Sandra pour moi. J’ai reçu cette lettre le jour où j’ai su que j’étais enceinte de toi. Ma mère m’a demandée de me faire avorter ou de me marier direct avec Roland et lui attribuer la grossesse. Je n’avais pas d’autre choix que de me marier avec Roland car je pensais que tu ne voulais plus jamais me voir

En fait j’ai juste arrêté de l’écouter quand elle a dit « enceinte de toi ». Coralie a été enceinte de moi et elle a laissé un autre homme l’approcher, un autre homme souiller mon enfant ? je sentais une colère m’envahir

Moi : où est mon enfant Coralie ?

Elle avait l’air triste et ne disait rien
Moi : Coralie je t’ai posé une question et j’attends une réponse.

Co : elle est morte à la naissance. Quand j’ai perdu les eaux je me suis évanouie et quand j’ai ouvert les yeux, on m’a présenté le corps d’un nourrisson sans vie

Je ne sais pas si une nouvelle m’a autant abattu comme ça ! je regardais Coralie sans la voir. J’avais l’impression qu’on m’avait enfoncé un couteau dans le cœur. Je n’ai jamais su que Coralie avait été enceinte de moi et j’apprends que mon enfant n’a pas survécu. Je lui en veux, je m’en veux aussi de n’avoir pas été présent 

Co : dis quelque chose s’il te plait 

Moi : que veux tu que je te dise ? tu as attribué mon enfant à un autre ! tu peux bien blâmer ta mère mais tu n’es pas tellement différente d’elle tu sais. Ils y avaient surement d’autres solutions mais surement que tu n’y as pas pensé… je ne sais même pas quoi dire. Pardon laisse moi le temps de dirige cette histoire !

J’ai sorti quelques billets que j’ai posé sur la table et je suis parti en la laissant là ! je sais que ce n’est pas galant de ma part mais je n’y peux rien !

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