Partie 30 : Issan Fanti

Ecrit par Mayei

...Hakeen Fanti...

Alors qu’elle dormait encore, je suis sorti du lit et ai passé mes vêtements. Elle a tout fait pour me faire rompre ma promesse. (Souriant) elle m’a eu cette fille, sans efforts en plus. Je fini de m’habiller et sors de la chambre. Je trouve ma mère assise avec sa sœur la mère de Cyrah et ma grande mère. 

Maman : elle et où Cyrah ?

Moi : elle dort 

Ma mère me dévisagea et je sais déjà ce qui lui passe par la tête. Elle aime trop penser loin cette dame. 

Nana : Laurence j’ai remis des perles à ta fille tu peux t’assurer qu’elle les mette aux reins. 

Maman Laurence : des perles ?

Maman /Riah : de fécondité 

Maman Laurence : ce n’est pas un peu tôt ? Ils ne sont même pas mariés 

Ces femmes parlaient comme si je n’étais pas avec elles. Elles ne faisaient cas de ma présence.

Moi : en parlant de mariage, je profite de la présence de maman Laurence demander si elle ne voit aucun inconvénient à ce qu’on commence les démarches. 

Maman Laurence : je vais en parler à son père pour qu’on voit ce qu’il pense de ça

Moi : pas de soucis mais pour ce qui est de ses vrais parents, Mossane a été banie cela ne sera pas un peu compliqué ?

Maman : non ! L’oracle a dit que désormais ses enfants appartenaient uniquement qu’à Assiè et à leurs différents pères. L’accord de Félix suffira. 

Moi : ok donc on fera ça...je vais voir papa. 

Cyrah nous rejoignais alors que je m’en allais. 

Moi : je pensais que tu dormais toi !

Cyrah : maintenant je suis réveillée 

Devant tout le monde je l’attirais à moi et l’embrassais. Elle était toute raide. J’avais envie d’éclater de rire. Je sais qu’elle vit actuellement sa plus grosse honte. Comment allait elle affronter le regard de ces quatre femmes lorsque ce baiser prendra fin ? Le pire c’est que j’ai même fait exprès. 

Moi (mettant fin au baiser) : je vous laisse entre femmes.

...Cyrah Elloh...

J’avais envie de rentrer sous terre lorsque Hakeen me laissa seule. Il y avait quatre paires d’yeux qui me regardaient. Maman Rimê toussait. Le genre de fausses toux qu’on fait pour narguer quelqu’un. 

Tante Riah : ton fils est puissant hein Rimê ! Devant nous comme ça il prend la bouche de la petite 

Maman Rimê : c’est la jeunesse qu’est-ce qu’on peut dire ?

Nana : au lieu de prendre sa bouche qu’ils nous fassent des enfants là. 

Tante Riah : tu exagères nana ! Laisse-les profiter un peu avant que les enfants viennent gâcher les moments de plaisir (me faisant un clin d’œil) n’est-ce pas Cyrah 

J’étais tellement mal à l’aise que je ne faisais que sourire, sans parler. Ma mère me regarda avec un air moqueur. Même elle se moquait de moi. Dans quel monde vivons-nous ? Ma mère me laisse tomber lol. 

Tante Riah : tu peux venir me voir si tu as besoin de conseil pour faire tourner la tête de Hakeen au lit 

Maman Rimê : Riah !

Tante Riah : tu vois elles sont bien trop coincées ces ceux-là donc viens chez moi. 

Moi : J’ai compris

Je fus titillée encore et encore puis maman demanda la persuasion d’aller au village avec moi. Nous nous sommes mises à marcher. Elle me décrivait le coin, me parlait de quelques anecdotes reliées à certaines places. Elle me montra l’endroit où mon père et elles se voyaient secrètement avant leur mariage. Je n’eus pas la force de lui demander si elle était arrivée vierge en mariage, il ne faut pas abuser tout de même. Nous nous arrêtions devant une concession. Je vis une grande émotion se dessiner sur le visage de ma mère. Elle paraissait envahie de plusieurs sentiments à la fois 

Moi : qu’est-ce qu’il y’a maman ?

Maman : nous sommes devant chez moi. La cours de mes parents. Là où j’ai grandi 

Je me taisais car je savais que c’était un grand moment pour elle. Après tout elle n’était plus revenue ici depuis vingt-quatre années maintenant. 

Maman : allons-nous-en 

Moi : oh ! Tu ne rentres pas ?

Maman : je n’ai pas la force Cyrah 

Moi : pourtant nous avons fait tout ce chemin.

Maman était sur le point de se retourner lorsque la porte de la concession s’ouvrit une dame âgée. 

La dame : Laurence ?

Maman (se retournant) : N’man

La voix de la dame que je devinais être ma grand-mère se brisa, 

N’man (approchant avec sa cane) : Laurence c’est toi ? Laurence ?

Ma mère fondit en larmes alors que sa mère essayait tant bien que mal de la prendre dans ses bras. Je n’avais jamais vu ma mère aussi vulnérable et ainsi à la merci de ses sentiments. elle a toujours montré un air et un esprit forts. La scène était tellement émouvante que je ne pus m’empêcher de pleurer moi aussi lorsqu’elles se serraient dans leurs bras. 

N’man (la palpant) : Laurence, tu es sûre que c’est bien toi ?

Maman (souriant à travers ses larmes) : oui n’man c’est moi. C’est moi Laurence. 

N’man (tournant son cou) : mais qui est cachée derrière comme ça ?

Maman : c’est ma fille Maman ! Cyrah viens dire bonjour à ta grand-mère !

J’ai marché jusqu’à elle et elle m’a prise dans ses bras. Elle nous invita à rentrer en s’excusant d’avoir oublié les bonnes manières. Lorsque nous passions par le portail, une femme se tenait debout sur la véranda. 

La femme : Laurence ! Laurence ?

Maman (d’une grande joie) : Orie !

La femme en question fit un bond et accourra vers ma mère. Cette fois-ci l’étreinte était plus forte et plus longue. Elles ne se lâchaient plus. 

Orie : Oh lolo ! je ne pensais pas vivre ce moment d’aussitôt. Tu m’as tellement manquée tu sais. Pourquoi es-tu partie comme une voleuse ? j’ai tellement eu mal tu sais ! tu as rate tellement de moments importants de ma vie, comme mon mariage par exemple.

En l’écoutant parler, j’étais encore plus reconnaissante envers ma mère. Elle avait sacrifié tellement pour pouvoir m’éduquer. Elle m’avait faite passer, moi qui ne suis ni son sang ni sa chaire, avant sa propre famille.

Maman (essuyant le visage de Orie) : ne pleure plus, je suis la maintenant ! mais je pensais que tu étais en ville ?

Orie : oui, je suis juste là pour quelques jours, histoire de rester avec maman comme elle est un peu seule ici

C’est vrai que la cours était assez vaste mais quand même vide. Pas tellement de trace de vie humaine c’était quand même un peu triste. Maman fit les présentations et j’apprenais que Orie était sa sœur, je l’avais deviné d’ailleurs.

Orie : tu as dit Cyrah n’est-ce pas ? 

Maman : oui 

Orie : celle-là même dont on parle dans tout le village ces temps-ci. ?

Maman : exactement 

N’man : ooooh je t’ai fait naître ce jour-là. Si seulement je savais que tu deviendrais ma petite fille. Je suis vraiment désolée d’avoir accepté de l’argent en échange de mon silence mais pour ceux qui ne le savaient pas Mossane pouvait se montrer très effrayante quand elle le voulait. Je suis contente qu’elle ait été dévoilée.  

Moi : ne t’en fais pas n’man ! De toutes les façons cela m’a permis de finir dans une très bonne famille avec la plus belle et gentille des Maman. 

Elles restèrent à parler de bons et vieux moments. Je me sentais un peu larguée jusqu’à ce qu’on prenne congés. On rentrait dans trois jours, maman a décidé de passer le reste des jours qui lui restaient avec n’man tandis que moi je restais avec tout monde chez les Fanti. Le soir même elle retourna chez n’man. 

Je me débarrassais de mes vêtements pour me diriger sous la douche lorsque la porte s’ouvrit sur Hakeen dans une tenue plutôt relaxe. 

Moi : ne me dis pas que tu savais que j’arrivais donc tu te tenais prête (souriant)

Comment son simple sourire arrive à me donner des bouffées de chaleur ?

Moi : même pas, je partais simplement prendre ma douche. 

Hakeen (approchant) : comme ça tu fais le tour du village ? Tu m’as manqué 

Moi (gloussant) : tu m’as manqué aussi 

Il se rapprocha un peu plus et baissa la tête pour m’embrasser. Il dénoua d’un geste avisé la serviette que j’avais utilisée pour cacher mon corps nu. Je voyais le désir danser comme des flemmes dans ses yeux. 

Moi : pas encore Hakeen ! On l’a déjà fait plusieurs fois aujourd’hui 

Hakeen : ce n’est pas de ma faute c’est toi qui m’a fait renoncer à ma promesse et voilà que mon appétit ne fait qu’accroitre !

Il maintenait mes fesses fermement et me fit reculer jusqu’au mur, y collant mon dos. Il enfoui ensuite son visage dans mon cou.

Moi (riant) : tu es sérieux en plus !

Hakeen : aussi sérieux que le Sergent est déjà au garde à vous ! Un sergent princier en plus...tu sens bon 

Moi : ... ...

Hakeen : j’ai envie de toi...j’ai envie de te prendre la maintenant, contre ce mur. 

Pour toute repose je me retournais et lui offrait la vue de mon dos. Il me caressa des épaules jusqu’au chevilles puis remonta en me faisant des bisous jusqu’à l’intérieur des cuisses. Du coup il envoya ses doigts en moi et entreprit un travail de fond. Mes jambes tremblaient alors que je criais son nom. La contre le mur, il me cambra et me démontra toute son excitation à travers ses coups de reins vigoureux et très précis. J’avais déjà joui deux fois lorsque ce fut enfin son tour. 

Il me suivit sous la douche prétextant e prendre aussi un bain mais ce fut toute autre chose. Il me vida de toutes mes forces si bien que je dormais automatiquement sans même passer à table avec les autres. 

...Charlène Dari...

Depuis cet incident de la dernière fois, je n’ose plus sortir de la maison. Heureusement que mon frigidaire était plein donc je n’ai pas eu à sortir pour faire je ne sais quelle course. Ma mère a passé son temps à me tirer les oreilles et ma sœur en à rajouter une couche. Selon elle, ce sera difficile de marcher à mes côtés après ce que j’ai fait. Elle est une femme mariée avec des enfants donc me soutenir dans un moment pareil reviendrait à soutenir « la potentiel maitresse de son époux ». C’est contre ses principes, elle ne peut pas être du côté d’une maitresse même si je suis sa sœur. Mon père quant à lui ne m’adresse plus la parole. Bien que ma mère m’ait tiré les oreilles, elle a quand même de la compassion et a déposé une plainte contre la femme de Abdoul. Ma mère est avec moi depuis cet incident.

Maman : lève-toi tu vas aller au travail 

Moi : maman, je ne peux pas ! Je ne peux pas supporter les regards de mes collègues. 

Maman : avec un peu de chances ils n’auront pas vus la vidéo. 

Moi : c’est impossible ! Qui n’a pas Facebook de nos jours. Qui ? 

Maman : je fais partir du lot

Moi : ce n’est pas pareil, tu es d’une autre génération toi !

Maman (tirant le drap) : bon assez papoté comme ça ! Lève-toi vas prendre ton bain 

S’il y a bien une chose que j’ai appris avec ma mère c’est de faire ce qu’elle te demande avant que les coups ne pleuvent sur toi. Alors sans plus discuter je me suis décidée à prendre cette douche. Je laissais l’eau couler sur mon visage en fermant les yeux. L’image de Abdoul se présentait à moi. Il avait osé ! Il m’a abandonnée lâchement au travers d’un message même pas avec un appel. Il a même carrément changé son numéro de téléphone. Mes larmes menaçaient de couler mais je serrais les dents. Je m’étais promis ne pas pleurer pour cet imbécile et ce n’est pas aujourd’hui que je le ferai.

La douche a quand même duré mais j’ai fini par y sortir. Maman était sérieuse qu’elle m’avait déjà fait sortir mes vêtements pour aujourd’hui. Je n’avais pas la force de discuter donc j’ai simplement porté. J’arrivais au boulot avec un peu de retard. Inutile de vous dire comment les regards se posaient sur moi sans compter les murmures ou les sourires moqueurs à peine voilés. J’ai pris sur moi en soufflant à chaque fois, jusqu’à regagner mon bureau, mon bureau n’avait jamais été aussi loin de l’accueil ! 

Je m’assis en respirant fort. J’ai posé mon sac sur la table et me suis mise au travail jusqu’à ce qu’on frappe à la porte de mon bureau. 

Moi (la tête baissée) : oui ? 

La porte s’ouvrir et se referma 

« Mademoiselle Dari ? »

Je reconnu immédiatement la voix de mon superviseur, mademoiselle Taloah, et me levais de mon fauteuil précipitamment. 

Moi : mademoiselle Taloah ?

Elle : ce n’est pas la peine de vous lever (Prenant place) j’ai quelque chose à vous montrer. 

Moi (m’asseyant à mon tour) : quelque chose ?

Elle glissa une feuille sur la table. 

Elle : lisez ça clairement 

Dès les premières lignes, mes yeux commencèrent à me piquer. 

C’était un article avec en gros titre « quand la maîtresse n’a pas de force. »
Il continuait ainsi...

« Encore un scandale dans les rues de la capitale !
Alors que la maîtresse s’apprêtait à rencontrer son amant dans leur endroit de prédilection, quelle ne fut la surprise de cette dernière de voir tomber sur elle l’épouse légitime de ce dernier ! 
Les coups sont vite allés malheureusement au détriment de la maîtresse. La scène alors filmée embrase les réseaux sociaux, démontrant sa nudité complète. 
Selon nos sources la maîtresse en question travaillerait dans une société publicitaires réputée de la place qui n’est nulle autre que Vintage communication. C’est à se demander si la société en question fait la publicité « des maitresses ».
Les avis sont partagés sur la toile, pour certain l’épouse légitime aurait réagi excessivement et pour d’autres la maîtresse méritait bien cette correction. Et vous qu’en pensez vous ?
Partagez massivement vos impressions avec nous. »

Mes mains tremblaient mais je réussi à pousser la lettre sur le côté en levant la tête vers mon superviseur. 

Elle : votre lecture a-t-elle été bonne ?

Moi : ... ...

Elle : comme vous pouvez le constater, le nom de la société a était cité dans cet article peu glorieux, nous donnant une toute autre image et cela par votre faute ! Les dirigeants de la société n’ont pas été contents alors là pas du tout. Nous avons tenu une réunion aujourd’hui et avons jugé bon de vous remercier. Comme je suis ton superviseur direct, c’est à moi que reviens cette lourde tâche.

Moi (réalisant) : quoi ? Vous n’avez pas le droit de me licencier pour quelque chose qui attrait à ma vie privée. 

Elle : du moment où cela terni l’image de la société et bien nous sommes dans tous nos droits. 

Moi : vous devez être satisfaite n’est-ce pas ? Vous avez enfin pu me mettre dehors. 

Elle (large sourire) : je ne vais pas faire semblant ! Cela me procure un immense plaisir...je ne vous ai jamais aimée. Vous avez deux heures pour prendre tout ce qui vous appartient et sortir d’ici à moins que tu ne veuilles avoir à faire aux gardiens. Laisse notre ordinateur, on ne sait jamais ! si tu es capable de voler le mari d’une autre, tu peux très bien voler l’ordinateur. 

Je la regardais sans pouvoir prononcer un quelconque mot tellement j’étais affaiblie. Je perdais mon intégrité et je ne pouvais m’en prendre à personne d’autre si ce n’est moi-même. 

Elle : et à l’avenir tâche de savoir choisir tes partenaires.

Je ne savais pas ce que j’avais fait à mademoiselle Taloah pour qu’elle me déteste autant. Je n’en revenais pas d’avoir perdu mon boulot pour des broutilles de ce genre. Comme on me l’a demandé, je me suis mise à tout ranger. Tous mes effets personnels tenaient dans un gros carton. La tête haute, je suis sortie de mon bureau en affrontant encore une fois les regards. J’ai marché jusqu’à l’ascenseur mais, les mains prises, c’était un parcours du combattant pour pouvoir appuyer le bouton. Je m’étais résolue à poser le carton. 

« Laissez-moi vous débarrasser du carton » 

Sans attendre mon accord ce monsieur pris mon carton en main me permettant de finalement appuyer sur le bouton.

Moi : merci...

Lui : Jean-Baptiste 

Moi : merci Jean-Baptiste. 

Une fois au Rez-de-chaussée, il insista pour tenir le carton jusqu’à ce que je trouve un taxi. Alors que je montais il maintint la portière et s’adressa tout doucement à moi.

Jean-Baptiste : ne vous laissez surtout pas abattre par ce qui se passe actuellement. Regardez plutôt vers l’avant et tachez de faire de meilleurs choix. Ne vous laissez surtout pas sombrer.

Il referma automatiquement et le taxi démarra. Je tournais ma tête pour essayer de l’apercevoir à tracer la vitre arrière du taxi mais il avait disparu de mon champ de vision. 

Je remerciais le ciel du fait que ma mère soit absente, je n’avais pas envie de parler de mon licenciement aussitôt. Je regagnais ma chambre avec mon carton et entreprit de ranger tout ceci. C’est alors que je trouvais une carte de visite sur laquelle il y avait écrit Jean-Baptiste Tasset, directeur marketing de Casuals entreprise. Il y avait son numéro de téléphone. En fait c’est la drague qu’il avait engagée comme ça. Et ben il est tombé sur la mauvaise personne car je n’ai pas la tête à ça en ce moment. Je déchirais tout simplement la carte en petits morceaux que je fis tomber dans le carton. 

Au même moment j’entendais la voix de ma mère. 

Moi (rejoignant le salon) : tu te parles à toi seule maintenant ?

Maman : tu fais quoi ici toi ?

Moi : dis-moi d’abord pourquoi tu es aussi remontée ?

Maman : je reviens du commissariat comme ça puisque depuis je n’ai pas de suite à ma requête et qu’est-ce qu’on me dit ? La bonne dame est introuvable, elle est hors du pays d’après son époux. 

Comme ça Abdoul a décidé de sauver sa femme et l’a envoyée hors du pays ? Comme ça ? Après qu’elle ait gâché ma vie ? J’ai tout perdu, mon intégrité, mon travail ! Je dois supporter la colère des miens. Il va me le payer et très amèrement. 

...Issan fanti...

Je ferme ma valise et me précipite devant le miroir de la douche. Je vérifie que mes sourcils sont en ordre, je brosse ma barbe et en fait de même avec mes cheveux. Je vérifie ma ceinture et mes boutons de manchette. Je mets mon parfum et je suis fin prêt. Je retrouve Kham au salon qui m’attend pour me déposer à l’aéroport. 

Moi : je suis prêt !

Kham : on y va alors 

Je tire mon trolley et nous regagnons la voiture. Je dois me rendre en Côte d’Ivoire pour un sommet sur l’agronomie. Tout ce qui est agronomie je m’y connais car j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur dans cette filière. Et oui ! J’ai la tête pleine. Vingt-quatre ans et déjà ingénieur. Derrière ce dandy comme on aime bien me qualifier, se cache une tête pleine. Oui, je suis sensé être fiancé mais bon ce n’est pas de gaieté de joie. Donc avant de me mettre dans un mariage de circonstance ou de stratégie politique, je m’amuse autant que je peux sans oublier de sortir couvert. 

Moi : pardon ne laisse pas tes traces dans toute la maison avec Arielle. N’oublie pas qu’il y a deux autres personnes qui y vivent aussi.

Kham : imbécile, c’est par ton lit même que je vais commencer.

Moi : voilà pourquoi j’ai eu l’intuition de boucler ma porte. Heureusement que Hakeen revient dans un jour 

Kham : j’ai quand même le temps de faire venir un serrurier qui va tranquillement m’ouvrir ta chambre et mettre une autre serrure. Je verrai comment tu vas y rentrer à ton retour. 

Moi : idiot !

Kham : respecte tes aînés et ne vas pas jouer aux dévergondés en Côte d’Ivoire ta réputation ici est assez légendaire. 

Moi : ce n’est pas de ma faute si les nanas en pincent pour moi. 

Kham : c’est normal si tu leur sors la carte « bonjour, je me prénomme Issan, Issan fanti ». Pour des filles du pays c’est sûr que tu auras une touche.

Moi (éclatant de rire) : suis-je oui ou non un fanti ? c’est Hakeen et toi qui voulez coûte que coûte vous jouer les modestes.

Il me déposa devant l’aéroport et ne pris même pas la peine de venir avec moi à l’intérieur et ça se dit être mon frère. J’ai tiré ma petite valise avec moi. Pas besoin d’enregistrement, j’ai directement pris les escaliers roulant en passant par la ligne réservée aux diplomates pour passer le poste de control. Une fois cela fait, je me suis dirigé le salon VIP pour attendre l’heure du vol. Je feuilletais un magazine sur l’actualité africaine lorsque je vis cette demoiselle rejoindre le salon. Elle devrait mesurer environ 1m70 avec un teint chocolat mielleux. La petite était fraîche avec des bijoux discrets mais de grande valeur à vue d’œil. Même dans sa manière de s’asseoir, il y avait de la distinction. Elle me faisait drôlement penser à maman. 

En bon chasseur, j’ai tout doucement posé le magazine et me suis levé pour prendre une bouteille d’eau sur le comptoir, c’était plus un prétexte qu’un besoin d’eau. En revenant je me suis arrangé à passer juste derrière l’endroit où elle était assise en la bousculant légèrement passage. 

Moi : oh désolé 

Elle (Levant la tête vers moi) : ce n’est pas grave 

Même sa voix était comme le miel je vous dis. 

Moi (lui tendant la main) : je me prénomme Issan...Issan Fanti 

Elle (m’ignorant) : c’est compris vous pouvez regagner votre place 

Moi (insistant) : pourrai-je avoir votre nom s’il vous plaît ?

Elle : il ne me plaît pas donc cessez de m’importuner et regagnez votre place. 

Je restais décontenancé, elle n’a sûrement pas du entendre mon nom ou fait le rapprochement. Soit elle n’est pas du pays. 

Moi : j’aimerais vraiment échanger avec vous…

Elle : Monsieur fanti ce n’est pas le cas pour moi. 

Moi : êtes-vous de pays ? 

Elle : oui !

Moi : vous devez alors connaitre les Fanti…

Elle : Oui vous m’avez présenté votre extrait de naissance en appuyant bien sur le Fanti dans quel but en faut ? Que cela m’impressionne ? que je retire mes vêtements immédiatement pour vous suivre dans les toilettes de cet aéroport ? Non vous n’avez pas réussi votre coup alors s’il vous plaît, regagnez votre place ou je finirai par changer de place. 

Nous nous affrontions du regard et je fus celui qui baissa les yeux en premier. Je regagnais ma place, bousculé. Jamais au paravent une fille ne m’avait rejeté de la sorte. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à vivre pareille situation un jour. Je suis resté à faire semblant de lire le magazine pour éviter que nos regards se croisent. Manque de bol nous étions voisins de ligne sur la première classe. Et si j’insistais encore une fois. Peut-être qu’elle était un peu fatiguée en bas. 

Au même moment elle tourna la tête vers moi, je lui affichais un sourire mais elle n’eut d’autre réaction que de tirer le rideau qui nous sépare l’un de l’autre. 

Merde !

Mal Dans Sa Peau