Partie 30 : tiède

Ecrit par labigsaphir

Je soupire en entendant la porte claquer et prends sur moi, car j'ai envie de cogner sur l'autre tête de nœud. Avec sa peau diaphane, le trait qu'il a à la place des lèvres et ses yeux de bandits. Que lui a trouvé Jen ? Je tire l'ordinateur et veux faire des recherches mais me ravise au dernier moment. Non, non, il ne faudrait faire aucune erreur, surtout celle laissant penser que Jen était au courant de quoi que ce soir surtout qu'elle est censée être propriétaire des entreprises Eksley.

Je prends suffisamment d'argent et vais au rez-de-chaussée discuter avec le jeune homme à l'accueil, puis me rends dans une agence de voyage afin de récupérer une carte de la ville. Je fais rapidement un saut à la bibliothèque la plus proche, me connecte, crée rapidement la boite mail et effectue des recherches.

J'y suis depuis deux heures lorsqu'en vérifiant pour la énième fois, je constate que j'ai reçu un mail de Lois Tinsdall. Elle des documents relatifs à la société, j'irais les imprimer dans un cyber-café loin du centre-ville par précaution. Les documents sont pour la plupart sont comptables, je suis frappée par le fait que presque tous portent la signature de Jen. Je demande à ce qu'elles m'envoient les documents administratifs et l'organigramme de la société ; j'ai tous les documents en moins d'une heure.

Je demande si c'est la seule société existante au nom de Jen, elle répond par la négative. Je demande à avoir les documents relatifs aux autres sociétés, elle me fait savoir qu'elle n'y a pas accès ; c'est dommage mais je me contenterais de ceux donnés. En échangeant avec elle, je consulte la fiche du personnel de la base et découvre qu'il n'y a pas de Lois Tinsdall au sein de l'empire STERN. J'ai envie de lui en faire la remarque mais me retiens, c'est une aubaine qu'elle ait proposé de nous aider. Seulement, il va falloir prendre ces informations avec des pincettes.

Une demi-heure après récupéré toutes les informations dans une clé USB, je prends un taxi et m'éloigne de Londres afin d'imprimer tous ces documents. Je rentre à l'hôtel une heure plus tard avec près de 250 feuillets à lire et analyser. Je préfère rentrer dans notre motel, me restaurer et me mettre au travail.

QUELQUES HEURES PLUS TARD...

TOC...TOC...TOC...

Je me lève avec peine et vais ouvrir, elle rentre et parait surprise de me voir là. Je n'ai aucune envie de parler, sinon je dépasserais les limites.

- Tu parais énervé, commence-t-elle.

- Jen, s'il te plait. Ok ?

- Mais que t'ai-je encore fait ?

- Jen,

- Cela fait déjà une heure que j'essaie de te joindre, se plaint-elle en enlevant sa veste.

- ...

- Elric, tu veux bien me dire ce qui ne va pas ?

- Jen, laisse-moi dormir, s'il te plait.

- Nous nous sommes séparés ce matin en de bons termes et là,

- Là quoi ? Là quoi, Jen ?

- Mais pourquoi cries-tu ?

- Qu'avons-nous décidé ce matin, Croft ?

- C'est redevenu, Croft ?

- Tchiiiiip ! Mieux je sors pour me calmer !

Je me lève et prends rapidement ma veste, cette fille a l'art de m'énerver, me pousser à bout. Je m'habille et sors en faisant claquer la porte aussi fort que je le peux.

[ JENEYA ]

Je soupire, me déshabille avec lenteur et me rends dans la douche. La journée fut assez belle, du fait que j'ai pu discuter avec ma mère sans que l'on ne crie et Allan qui a tout fait pour que je me relaxe. Après avoir déjeuné avec ma mère, nous nous sommes séparées. Allan et moi, avons tracé directement au Spa pour une demi-journée détente, il était aux petits soins.

A plusieurs reprises, j'ai eu l'impression qu'il allait me poser des questions sur Elric ou sa présence à mes côtés, mais s'est toujours abstenu. Nous avons élaboré des stratégies que je développerai avec mon avocat. J'ai beau essayé de penser à Allan en tant que potentiel fiancé mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose chez lui qui me dérange ou me frustre, je ne sais pas.

Je vais prendre une douche, viens m'étaler en attendant le retour d'Elric et finis par m'endormir. 

Je suis réveillée quelques heures plus tard par le bruit que fait Elric dans la chambre, à faire je ne sais quoi.

- Désolé, fait-il en constatant que je suis éveillé.

- Non, ça va, ce n'est pas grave.

- Comment a été ta journée ?

- Bien, merci et la tienne ?

- Recherches, papiers et papiers, répond-il en s'asseyant lourdement sur le lit. Et la tienne ?

- Après déjeuner, nous sommes allés nous détendre, Allan et moi ; je vois de la colère et la déception dans son regard.

- Nous n'avons rien fait de mal, rassure-toi, essayai-je de le rassurer.

- ...

- Elric, je suis consentante des sacrifices auxquels tu as consentis en venant ii, commençai-je.

- J'ai l'impression que non. En même temps, tu ne m'y as pas forcé ; il enlève sa veste et a l'accrocher au porte-manteau.

- Je sais que ma relation avec Allan, tu n'approuves pas.

- Tu es une grande fille et qui plus est, vaccinée, lâche-t-il sèchement.

- Pourquoi es-tu aussi distant ?

- Jen, tu rigoles, j'espère.

- Non, non.

- Comment veux-tu que je sois proche de toi, si tu passes le temps à flirter avec Allan ? As-tu pensé à ce que je pouvais ressentir ?

- ...

- Tu m'as laissé tout seul, ne t'es même pas préoccupé de mon devenir au cours de la demi-journée. Et tu reviens la bouche en cœur, le soir, pour me dire que je suis distante ?

- ...

- Je ne sais pas pour qui tu me prends, je ne suis pas ta marionnette !

- Je sais, désolé.

- Comme je t'ai dit, je sortirai de ta vie après cette affaire ; rien que le fait d'y penser, me rend nerveuse et triste.

- Je vais prendre une douche !

Il se lève et file dans la salle de bain. Mon sœur se serre douloureusement, je me sens mal. J'avoue que l'avoir à mes côtés, me rassure depuis qu'il est là. Je me lève et décide de le suivre sous la douche. Je me déshabille et le rejoins en moins de temps qu'il n'en faut, me colle à lui et passe mes mains sur son ventre. Il n'a aucune réaction, c'est rassurant ; je croyais qu'il allait me chasser.

Je laisse descendre mes mains et me mets à le masser, il me laisse faire puis se met à gémir et surtout, son soldat prend du volume ; ce qui me met moi aussi, en émoi. Il me retourne et m'embrasse, cela faisait si longtemps, c'est si bon. J'explore sa bouche de fond en comble, pendant que mes mains caressent son cœur musclé, passe sur ses fesses et s'aventure vers l'unique orifice de son corps. Il me stoppe d'un geste de la main et se rapproche de mon oreille.

- Non, chérie, non.

- Pourquoi ?

- Je ne suis pas un homosexuel.

- Je sais. Je ne le sais que trop bien, c'était pour te stimuler.

- Je l'avais compris, chérie.

Je glisse à ses pieds et lui fais une fellation durant quelques minutes. Plus il enfle, plus c'est le déluge de mon côté. Il me relève, me retourne et rentre tout doucement en moi. J'ai mal au début mais la douleur est très vite remplacée par le plaisir et quelques minutes plus tard, il me besogne. Je suis obligée de m'agripper aux parois de la douche pour ne pas tomber et rester sur mes jambes.

- Tu aimes, chérie. Tu aimes ? Demande-t-il la voix roque.

- Oui, oui.

- Comme ça ? Demande-t-il à nouveau, allant de gauche à droite sans discontinuité.

- Ouiiiiiiiiiiiiii.

- Ok.

Il me retourne, m'embrasse avec fougue, puis me porte comme si j'étais un poids plume. Je m'empale sur lui et il me fait sauter durant quelques minutes, m'arrachant des gémissements, des cris de plaisir. Il s'occupe de ma poitrine, tant et si bien que je me retrouve à labourer son dos de mes ongles. Nous jouissons tous les deux aux mêmes moments.

- T'ai-je fait mal, bébé ?

- Un peu mais ça peut aller ; je ne le lâche pas pour autant, le garde près de moi.

- Pour tout à l'heure, commence-t-il.

- Du passé. Tu n'es pas le seul fautif, tu sais.

- Je ne voudrais pas être lourd mais avec Allan,

- Je mettrais les points sur les « i ».

- C'est mieux.

Il me savonne et frotte chaque partie de mon cœur avec douceur, puis me rince. Je frissonne et me contorsionne, lorsqu'il s'entête à me faire ma toilette intime. Oui, Elric est terrible. Je réprime le désir qui monte et crois défaillir lorsqu'il pose se saisit de mon bouton d'or et se met à le masser.

- Elric !

- Chéri, c'est mieux, murmure-t-il à mon oreille ; il mordille le lobe.

- Mmmmm

- Oui, quoi ? Exprime-toi, chérie.

- Tu m'exciiiiiiiiiiiiteuuuuuu.

- Je n'ai rien entendu. Pourrais-tu répéter ?

Il ferme le robinet, prend une serviette à proximité et nous nettoie rapidement. En quelques secondes, il avale la distance entre le lit et la salle de bain, me dépose sur le lit et entreprend de décupler mon plaisir en se servant des doigts et sa langue. Je m'agrippe aux draps du lit et ne peux m'empêcher de crier.

J'ai l'impression de sentir toutes les terminaisons nerveuses de mon corps, lorsqu'il se décide à me prendre. Il se redresse, recule et me regarde.

- Chéri, prends-moi, s'il te plait.

- Que veux-tu, chérie ?

- Que tu me prennes, répondis-je les yeux éjectés de sang et toutes les lèvres gonflées de désir.

- Non, je ne comprends rien.

- Fais-moi l'amour, bébé.

- Voilà qui est mieux.

Il revient vers moi et fait rentrer son membre, centimètre après centimètre en me regardant dans les yeux ; je ne sais s'il y a plus excitant. Je sais juste avoir perdu pieds quelques secondes plus tard.

LE LENDEMAIN MATIN...

Il me fait manger à la cuillère, ce qui n'est que justice ; après la torture de la nuit dernière, j'ai besoin de récupérer.

- Alors, as-tu pu avancer ?

- Je crois ; je me tourne vers lui, surprise par le ton de sa voix.

- J'ai dû faire appel à un ami, informaticien.

- Et ?

- Je vais recommencer afin que tu puisses comprendre.

- Je t'écoute ; je veux quitter ses jambes mais il me retient.

- Je ne t'ai pas demandé de partir, mademoiselle CROFT.

- Ok.

- Il sonne bien le Croft comme LARA Croft mais il changera vite pour devenir, Biyo'o.

- Euh...

- Oui, ne dis rien, chérie, il changera et plus vite que tu ne crois.

- ...

- Je disais donc que j'ai fait appel à un ami informaticien et nous avons trouvé que tu es détentrice de deux sociétés écrans.

- Mon Dieu !

- Oui, madame. Après avoir fait des recherches, il se pourrait que ces sociétés fassent du blanchiment d'argent, parce que rien ne saurait expliquer tous les bénéfices et surtout la provenance des fonds dont elles disposent.

- Mon Dieu !

- Navré de te l'apprendre de cette façon et ce n'est pas tout.

- Aurais-tu une personne en Inde ?

- Non.

- Connaîtrais-tu une personne en Inde ?

- Non. Pourquoi ?

- L'IP qui revient souvent, est celui de l'Inde. Il se pourrait que les coupables résident en Inde, à moins de savoir comment manipuler l'outil informatique.

- Non, je ne connais personne là-bas. A moins que...

- A moins que...

- Je ne demande à maman.

- Ok, tu le feras tout à l'heure.

- Par ailleurs, Lois Tinsdall ne fait aucunement partie des effectifs de Stern.

- Quoi ? Mais avec qui, échangeons-nous ?

- Je ne sais pas. Disons que c'est un bon samaritain.

- Humm.

Mon téléphone se met à sonner, je vais décrocher, c'est mon avocat.

- Oui Allo. Bonjour, Maître Carlai.

- Bonjour Mademoiselle Croft. Comment allez-vous ?

- Bien, merci et vous ?

- Pourrais-je passer à l'hôtel ?

- Bien sûr.

- A tout de suite.

Je raccroche et avise Elric qui va mettre un T-shirt et m'aide à débarrasser la table. Moins de dix minutes plus tard, mon avocat toque à la porte.

- Rebonjour, fait-il en rentrant dans la chambre. Bonjour Elric.

- Bonjour Maitre. Comment allez-vous ?

- Bien, merci et vous ?

- Bien, merci.

- Asseyez-vous, fais-je d'un geste de la main.

- Merci, répond-il en s'exécutant.

- Alors, les nouvelles ? Demandai-je à brûle-pourpoint.

- Une bonne et une mauvaise. Laquelle, voulez-vous en premier ?

- La mauvaise ?

- Le comptable de Stern a constaté qu'il manque d'importants fonds à la société.

- Suis-je accusée d'avoir piqué dans la caisse ?

- Oui.

- Humm.

- Vous êtes aussi coupable d'avoir ouvert des société-écrans, en utilisant le nom de Stern.

- Combien ?

- Quatre, depuis que vous êtes devenue membre à part entière du conseil d'administration. Stern vous accuse de faux, vol et abus de confiance en plus des premières accusations.

- Et la bonne ?

- Mon informaticien, a trouvé de cailloux blancs dans le système.

- Ah bon ? Fait Elric en souriant.

- Il passe des heures et des heures à étudier les algorithmes et a trouvé des failles dans le système ou certaines choses inexpliquées. Selon lui, il faudrait être un professionnel pour écrire certaines procédures.

- Ce qui tendrait à me disculper, intervins-je.

- Doucement, vous allez vite en besogne, jeune fille, me coupe-t-il. Il se pourrait aussi que vous ayez un complice.

- Pardon ? Demandai-je surprise.

- C'est ce qu'ils pourraient avancer. Nous recherchons donc votre supposé complice dans la société. Seulement, nous sommes très limités car n'ayant pas accès au listing des appels et la liste de tous les employés de Stern.

- Et du côté de la police ? Demande Elric, impatient.

- J'ai rendez-vous avec le commissaire puis me rendrais à l'inspection des fraudes, afin d'en savoir plus. Tous les éléments versés par Stern dans le dossier, nous sont automatiquement transmis.

- C'est déjà bien, fais-je doucement.

- Devrait-on garder espoir ?

- Toujours, toujours, affirme Maitre Carlai avec force. Et de votre côté, jeune homme ?

- Comme je le disais à Jen, les société-écrans ont été créées en Inde.

- Inde, vous dites ?

- Oui. Pourquoi ?

- Je ne sais pas où j'ai lu Inde mais suis certains d'avoir lu ça quelques part. Poursuivez, je vous prie.

- Les sociétés-écrans sont toutes au nom de Jen, qui évidement n'en savaient rien.

- Mais comment êtes-vous au courant ?

- A cause de Lois Tinsdall, lâchai-je.

- Qui est-ce ?

Je le mets rapidement au courant et lorsque j'ai terminé, il se tourne vers Elric, échange quelques mots avec lui avant de prendre congés ; il a l'air d'avoir le diable aux trousses. A peine est-il sorti que je compose le numéro de maman.

- Allo. Bonjour maman.

- Bonjour ma chérie.

- Comment vas-tu ?

- Bien, merci et toi ?

- Bien, merci.

- Alors, tiens-tu le coup ?

- Oui, ça peut aller. Surtout qu'Elric est à mes côtés ; il se redresse et me fait un sourire des plus ravageurs.

- Je vois, profites-en, il est bien ce jeune homme.

- Merci. Et toi, ça va ?

- Bien, merci. As-tu essayé de joindre tes frères et ton père ?

- Non, je pensais le faire une fois que j'aurais été blanchie.

- Appelle au moins ton père. Nous discutons tous les jours mais il s'inquiète pour toi et se fait des idées.

- Je le ferai, aujourd'hui.

- Promis ?

- Promis. J'ai eu des nouvelles de tonton Dick, hier.

- Moi aussi. Il m'a dit qu'il était en mission dans une zone reculée.

Jeneya CROFT, l'Impé...