Partie 33

Ecrit par Ornelia de SOUZA

-Descendez ici! hurla le zem qui était sensé me ramener à la maison. Moi je ne rentre pas dans ce quartier.

-Mais je vous ai payé pour me déposer chez moi; protestai-je. Là nous sommes encore à bonne distance

-Je dis que je ne rentre pas ici... Ce quartier est trop marécageux.

L'homme faisait tant de bruits que je me résolu à descendre de sa moto. Le quartier était certes marécageux et la circulation y était difficile mais cela n'avait jamais empêché les voitures et les motos d'y faire des tours. Quoiqu'il en soit je devais maintenant marcher jusqu'à la maison du frère et de la sœur qui se situait à une bonne distance de l'endroit où ce zem m'avait lâché. Le soleil s'était déjà levé et tapait fort sur ma tête. J'étais faible car je n'avais encore rien avalé de la journée mais cela me motiva. Plus vite, je rentrais, plus vite je pouvais acheter la bouillie chez une vendeuse près de la maison. Alors je me mis à marcher d'un pas décidé. Au bout de cinq minutes, le klaxon d'une voiture me fit sursauter au beau milieu de la voie. Je fis une rotation à 90 degrés pour constater du coin de l'œil que la voiture se garait juste derrière moi. Une curiosité à peine dissimulée me poussa à me retourner car oui, il était rare que des voitures s'engage dans cette zone. Particulièrement ce genre de 4*4 qui coûtait excessivement cher. Le soleil m'empêchait de voir qui tenait le volant mais lorsque la portière s'ouvrît, mon corps tout entier cria « survie ». Avant même que l'occupant du véhicule ne descende, je connaissais son identité. Je me figeai d'effroi alors que le sourire sadique de Carin m'apparaissait. Son visage gonflé par la haine et la veine qui battait sur son front me le fit paraître laid. Ce magnifique docteur pour qui j'étais prête à tout n'était maintenant plus qu'un sauvage laid devant moi. Je n'avais pas le temps de réfléchir. Par la grâce de Dieu, mon corps réagit immédiatement comme s'il était détaché de mon cerveau qui traversait de nouveau une phase léthargique. Mes jambes se mirent à courir. Je devais courir le plus loin et le plus vite possible et j'avais un avantage. Carin ne connaissait pas ce quartier. Un coup d'œil derrière et il était à mes trousses. Il avait choisit de laisser sa voiture et de me suivre à pied. Mon état me ralentissait. J'étais réaliste et je savais qu'une femme enceinte ne pouvait pas courir aussi longtemps, ni aussi vite qu'un homme bien bâti. J'avais de l'avance mais je savais que je perdrais bientôt cette avance. Ma main entoura mon ventre. Que devrais-je faire? Il fallait que je protège mon enfant. J'aurais pu crier et alerter les gens du quartier mais leur relation aurait été violente. Carin n'en serait pas sorti vivant. Je me faufilais entre les maisons en taule et en bambou espérant le semer mais bien au contraire il se rapprochait de plus en plus.

-Cette fois-ci, tu ne m'échapperas pas; me lança t-il alors qu'il n'était qu'à quelques mètres de moi.

Mon cœur venait de se loger dans mon ventre et battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait me transpercer le ventre et sortir. Une idée me vint. Devant une cour ouverte, je rentrai dans la maison. Là je trouverais un endroit pour me cacher et avec un peu de chance, les occupants de la maison chasserait Carin s'ils constataient la présence d'un intru dans leur maison. La maison n'était pas reluisante mais je repérai rapidement au fond de la cour, un carré de tôle enfoncé dans la terre fabriqué spécialement pour servir de douche à ciel ouvert. Je m'y précipitai. Merde! Un homme nu y prenait sa douche mais il était trop tard pour que j'en sorte. Carin était déjà à l'intérieur de la cour. L'homme qui prenait sa douche se retourna à la fois stupéfait et effrayé. Je le reconnus. Il s'agissait de Kevin, l'ami d'Yves. J'étais foutu. Il n'avait plus jamais mis les pieds dans la maison de la sœur et du frère car il n'était pas d'accord avec leur décision de me venir en aide. J'étais finie car je savais qu'il me livrerait sans pitié à Carin.

-Qu'est-ce que tu fais ici? cria t-il confus

-Pardon! suppliai-je un doigt sur la bouche alors que l'homme nu saisissait sa serviette pour ensuite se la nouer autour de la hanche.

-Sors de ma douche!

-Pitié pour mon enfant; dis-je en m'agenouillant sur la terre presque boueuse de la douche.

Je lui indiquai du doigt qu'il y avait quelqu'un dans la cour. Quelqu'un de dangereux ! Kevin m'observa pendant quelques secondes d'un regard sombre. J'allais enfin payer pour tout ce que j'avais fait de mal sur cette terre. D'un côté je le méritais. Je savais que je le méritais mais je ne savais pas quand cela allait me tomber dessus, ni comment cela allait se produire. Kevin allait maintenant me livrer à Carin. 

-Je le fais pour Désirée et pour Yves! Uniquement pour eux! me lança t-il pour bien me signifier que moi, il ne m'appréciait guère.

 Il sortit soudainement de la douche alors que Carin se rapprochait. Je supposais que les deux hommes se trouvaient dorénavant l'un en face de l'autre. Je ne pouvais qu'entendre leur voix.

-Toi je te connais ; dit Carin.

-Oui, on se connaît! répondit Kevin sans une once de peur dans la voix. 

-C'est toi qui a conduit cet homme chez moi... Mélaine se trouve dans cette cour, je le sais alors sors la de sa cachette.

-Mec, si tu ne veux pas de problème c'est toi qui va sortir de chez moi.

-Tu ne me connais pas petit bandit. Alors comme ça ton imbécile de pote a enceinté mon épouse. Je n'épargnerai aucun des deux mais en entendant que cette femme sorte de sa cachette. Si tu te mets entre elle et moi, tu en paieras les frais. 

Un silence puis j'entendis un bruit métallique. Carin émît un rire gêné.

-Sors sinon je vais t'ouvrir le crâne ! lança Kevin le plus calmement possible.

-Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda une voix que je ne connaissais pas 

Des bruits de pas m'indiquèrent que d'autres hommes étaient maintenant présents. Il y a quelques mois, je me foutrais totalement de cette situation mais là, je craignais que cela ne finisse en pugilat. Je craignais que le sang ne coule.

-C'est cet homme là qui veut jouer au dur; répondit Kevin. Je ne sais pas ce qu'il fait ici mais il refuse de sortir.

-C'est un voleur? questionna un des hommes

-Un voleur bien habillé ; ironisa un autre homme 

-Peu m'importe mais je veux qu'il sorte d'ici.

Les hommes se firent sûrement menaçants car au bout de quelques secondes, Carin décida tout seul de se retirer non sans lancer à mon égard une dernière menace.

-Mélaine, il y aura mort d'homme la prochaine fois qu'on se croisera ! 

Comme si ces mots étaient un élément déclencheur, une douleur aiguë se diffusa dans mon ventre et m'obligea à me courber. La douleur fut si soudaine qu'il me fallut quelques temps pour retrouver mes esprits. Malheureusement pour moi, je n'eus pas le temps de me redresser qu'une autre douleur m'obligea à m'écrouler de nouveau. Je n'avais jamais ressenti ce degré de souffrance physique. Je crus pendant quelques secondes que j'allais mourir.

-Tu fais quoi? Il est partit alors sors de là.

-Je vais accoucher! déglutis-je à Kevin avec toute la peine du monde

*******

(Yves)

J'avais passé plusieurs heures à toquer aux portes des villas des beaux quartiers depuis cinq heures du matin. Cette idée m'était venu dans la nuit. J'étais prêt à tout pour qu'on sauve Désirée, ma grande sœur. Je comptais sur une âme généreuse ou même sur une mauvaise âme. Ce qu'on faisait de moi m'importait peu tant que ma sœur s'en sortait. Mais une fois de plus, mes efforts s'étaient avoués vains. Les propriétaires d'une villa avaient même lâché leurs chiens sur moi. Je n'avais jamais autant couru de toute ma vie. Je n'étais pas un homme. Incapable de sauver ma sœur aînée alors qu'elle avait tout fait pour moi. Merde! Une rage terrible me dévorait de l'intérieur. Je ne supportais plus mon impuissance. Désirée était là dans cette chambre et j'étais incapable de faire le minimum pour elle. Le bruit éloigné de la sonnerie de mon téléphone ne me fit pas réagir. Je ne voulais parler à personne. Je ne voulais pas dire une fois de plus à Mélaine que je n'avais trouvé aucune solution pour Désirée. Je ne voulais plus entendre la tristesse dans sa voix, plus voir la déception dans ses yeux. J'enfouis une fois de plus mon visage entre mes mains comme j'avais l'habitude de le faire ces derniers temps-ci. En espérant que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve. Comme le lâche que j'étais. Lorsque je levai la tête, il n'y avait pas de Désirée en pleine forme qui me faisait mon petit déjeuner, pas de Désirée qui me tenait par la main sur la route de l'école. Juste ce couloir gris et ses nombreuses portes qui enfermaient des souffrances innommables et ce téléphone qui sonnait encore et encore sans relâche. Je me décidai à le prendre car après tout, il pouvait s'agir d'une aide. L'écran afficha Kevin. 

-Oui; eus-je à peine le temps de dire que mon ami donna la raison de son appel.

-Frère, tu es où ? Je t'appelle depuis des heures. Je suis à la Maternité Lagune avec Mélaine. Elle va accoucher.

Un fil d'une guitare imaginaire sauta dans mon esprit. Mélaine allait accoucher et je n'étais pas au courant. Mon égoïsme de ces derniers jours me sauta en pleine face. Une femme enceinte avait besoin de moi et je l'avais abandonné uniquement parce que je ne pouvais pas accepter de perdre ma sœur. Il fallait que je me rendes tout de suite à cette maternité. La femme que j'aimais avait besoin de moi. 

Alors que je sortais du couloir, une voix m'interpella. Il s'agissait du médecin en charge de ma sœur Désirée. Je fis demi tour. 

-Yves, j'aimerais qu'on aille dans mon bureau je vous prie.

-Non, dites moi ce que vous avez à me dire. Ma compagne est entrain d'accoucher. Il y a des frais à payer ou ma sœur a besoin d'un médicament ?

-Je suis désolé Yves! murmura le médecin. Votre sœur vient de rendre l'âme.

« Votre sœur vient de rendre l'âme »

Nuit. Oui, nuit était le mot. Mon corps tout entier s'assombrit sur place. Les paroles du médecin me semblèrent maintenant lointaines.

-Nous avons fait tout ce que nous avons pu mais elle est resté un peu trop longtemps sans soins. Je suis vraiment désolé.

Alors que la douleur se propageait maintenant dans mon âme, mon corps lui ne réagissait plus. Non, je refusais de le croire. Désirée ne pouvait pas me quitter ainsi. Pas aussi facilement. Elle aurait pu me laisser une chance de la sauver. Pourquoi Dieu se comportait-il ainsi envers moi? Après mes parents, il venait de me prendre ma seule famille. Avant que je ne puisse me contenir, de grosses gouttes de larmes tombaient sur mes joues. Je sentis le médécin taper sur mon épaule en me souhaitant du courage.

-Votre femme aura besoin de vous alors soyez fort! me dit-il me ramenant brutalement à la réalité

Désirée n'aurait jamais souhaité que je pleure pour elle au lieu de soutenir Mélaine lors de son accouchement. Mélaine devait passer par un instant difficile toute seule à l'heure actuelle. Comme un homme, je me redressai acceptant soudainement ma situation, ma réalité. Désirée était morte et la femme que j'aimais était sur le point d'accoucher de l'enfant que Désirée avait tant aimé sans même l'avoir jamais vu. Je devais faire honneur à Désirée, faire honneur à tout ce qu'elle m'avait apprit sur cette terre. Je plantai le médécin là dans ce couloir gris où je venais de perdre toute ma vie passée et je sautai vers mon futur. La maternité lagune et son lot de va et vients m'accueillit. Les visages joyeux et les poupons qui passaient de bras en bras me changèrent subitement de l'athmosphère sinistre du CNHU. Je répérai rapidement Kevin qui m'attendait impatiemment.

-Ah te voilà! me lança t-il

-Où est-elle? questionnai-je

-Elle est en salle d'accouchement mon frère... Elle n'a pas arrêté de te réclamer. Elle était si inquiète et si apeurée. Tu sais quoi? Je regrette de l'avoir jugé aussi vite. La femme que j'ai vu aujourd'hui était tout sauf une manipulatrice. 

-Je le sais Kevin et c'est bien pour cette raison que je l'aime. Mélaine a bien plus de qualité que tu ne peux le croire. Elle est la femme que j'aime et je ne suis pas peu fière de le dire.

Mon ami sembla ahuri face à ma déclaration et je le comprenais. Il était rare que l'on s'avoue ce genre de sentiments entre hommes et surtout dans le milieu dans lequel nous avions grandi. Je venais de perdre ma sœur et cela fut un déclic pour moi. Désirée avait passé toute sa vie à me dire de vivre ma vie pleinement et d'aimer car seul cela comptait. Maintenant qu'elle était morte, cette vérité me semblait si logique. J'allais aimer maintenant sans craindre ni le lendemain, ni qui que ce soit. 

-Un couple t’observe! murmura subitement Kevin en me faisant faire demi tour.

Effectivement un couple m’observait. Un couple m’observait dans cette maternité où Mélaine était entrain d’accoucher.

*********

(Carin)

L'échec de cette journée ne m'avait pas découragé, bien au contraire. L'adrénaline que j'avais ressenti en pourchassant cette salope n'avait pas de prix. J'avais adoré cette sensation. J'étais si proche de la saisir entre mes mains, de tenir son cou si fortement que ses os craquerait sous mes doigts un par un. Et il n'y aurait pas qu'elle qui s'éteindra sous mes doigts mais aussi le batard qu'elle porte. J'avais été si surpris de la voir enceinte mais quand j'y pense, ce n'etait pas si étonnant. Je comprenais enfin pourquoi elle avait accepté si facilement de vivre dans cet bidonville avec ce moins que rien. Elle portait tout simplement son enfant. Porter l'enfant d'un autre homme alors qu'elle avait oser tuer le mien. Quelle scène insultante! Une chose était sûr, si mon fils n'avait pas pu voir le jour, celui de Mélaine et de ce vaurien avait peu de chances de survie. 

Je souris à cette idée en garant ma voiture dans la cours de ma maison familiale. Si j'avais eu le choix, je n'aurais pas remis les pieds dans cette maison de si tôt mais en quelques mois, j'avais dilapidé pour ainsi dire toutes mes économies. L'argent que j'avais gagné pendant des années en exercant ma profession de médécin, je l'avais perdu dans des pari douteux sous l'effet de l'alcool. Je n'avais plus de quoi vivre descemment alors il fallait que je vienne piocher dans mon héritage familiale comme le faisait ma sœur Ashley. Il était aussi temps que j'en profite. Dame Esther m'accueillit avec un énorme sourire mais je n'avais pas le temps pour ces mièvreries et pour ces formalités. Je passai près d'elle sans lui adresser un mot. La lionne détentrice de tout les biens de cette maison était ma cible et je savais exactement où la trouver. Dans son salon sortit tout droit d'une revue française, elle devait s'adonner à ses occupations de femme au foyer bourgeoise. Même si elle n'était plus vraiment une femme au foyer.

-Mon fils! s'exclama ma génitrice en me voyant. Tu es là? Enfin...

-Carin; murmura ma douce Irina qui était assise près d'elle. Cela fait si longtemps que nous t’avons vu.

Irina était bien la seule qui avait toujours respecté mes choix et qui m’avait toujours soutenu envers et contre tous. Pour cela et comme si elle était une bouffée d’air frais venu d’un autre univers, je la pris dans mes bras. 

-Tu étais où? me réprimanda ma mère. Ce ne sont pas des manières. Ce n’est pas une éducation de t’éloigner ainsi de ta famille.

-Ça suffit maman! l’interrompis-je. Je ne suis pas ici pour ça. J’ai besoin que tu me fasses un virement.

-Un virement?! s’étonna Irina

-Et pourquoi je ferais ça ? Pour que tu disparaisses à nouveau ?

-Et pourquoi tu ferais ça? Parce que c’est mon argent tout au même titre qu’Ashley. Parce qu’il est temps que j’en profite aussi tout autant que cette grosse fainéante.

-Ce n’est pas bien de parler ainsi de sa sœur aînée ! me lança Ashley qui venait de faire irruption dans la salle de séjour. Surtout lorsque celle ci est porteuse de bonne nouvelle.

Ashley amaigrie semblait aussi vicieuse et venimeuse qu’à son habitude. Je ne savais pas ce qu’elle préparait et je n’avais d’ailleurs aucune envie de le savoir.

-Mère ; dis-je avec colère. Libère moi pour que je puisse m’envoler loin des vautours.

-Vautours? répéta Ashley. Quel vilain mot!

-Je ne te donnerai pas cet argent pour que tu disparaisses à nouveau.Certainement pas! dis ma mère avec toute la détermination qu’une femme de son âge pouvait contenir.

-Tu dis quoi? m’emportai-je. Tu n’as pas ton mot à dire après avoir foutu ma vie en l’air maman. Tu me donneras ce dont j’ai besoin, un point c’est tout sinon tu en subiras les conséquences.

-Tu as toi-même gâcher ta vie! continua ma mère.

-Ah oui? dis-je outrée par ses mots? Tu m’as obligée à épouser Mélaine.

-Ah celle là ! intervint Ashley comme si elle avait attendu ce moment depuis son arrivée. Sais-tu qu’elle porte l’enfant de son amant le chauffeur?

Les seules qui furent étonnées étaient ma mère et Irina. Je l’avais déjà vu enceinte jusqu’au os ce matin alors les révélations d’Ashley n’eurent pas l’effet escompté sur moi. 

-Je reviens de la Maternité Lagune! continua Ashley déçue par mon indifférence à sa révélation 

-Et qu’est-ce que tu y faisais ! lui lança une Irina excédée qui avait compris où elle en venait un peu comme nous tous dans cette salle. Tu traines d’hôpital en hôpital derrière un homme marié qui ne profite de toi que lorsqu’il n’y a pas de la chair fraîche autour de lui. Ressaisis toi Ashley! Tu as déjà perdu ton mari et tu vas bientôt perdre tes filles si tu continues. Tu n’as aucun avenir avec Roland mais...

-Ce ne sont pas tes affaires espèce d’insolente!

-Qu’as-tu vu à la Maternité Lagune? questionnai-je ayant mordu à l’hameçon d’Ashley.

-Ashley tais-toi ! cria Irina. Tu vas commettre une erreur très grave si tu fais ça. Laissez cette fille tranquille une bonne fois pour toute.

-Tu dis ça parce que tu ne sais pas le mal qu’elle nous a fait; répliqua Ashley 

-Elle ne t’a rien fait Ashley! Elle n’avait rien à foutre avec ce gros porc de Roland. Comprends ça une fois pour toute et fiche lui la paix.

La sœur aînée observa longuement la benjamine avec une haine à peine voilée. Ashley détestait Irina. Si parfaite, si douce, si entrepreneuse. Irina n’était pas marié et pourtant elle était la plus appréciée et la plus respectée.

-Chambre 136 et elle a accouché ! lâcha soudainement Ashley en se retournant vers moi.

Pas de temps à perdre. Elle n’allait pas m’échapper cette fois ci. Elle a osé donner un batard à un autre homme alors qu’elle avait ôté la vie à mon fils. Hors de question que je laisse passer ma chance de lui faire payer.

-Tu vas regretter l’acte que tu viens de poser! entendis -je Irina dire à sa grande-sœur alors que je sortais de là.


I.G: nelie_nova

Entre coups et amour