Partie 34

Ecrit par Fleur de l'ogouée

Koumba Marimar

Je profite de ce beau dimanche ensoleillé pour aller pique-niquer avec Cynthia en bord de mer, ça nous fera du bien de prendre du temps pour nous. Son futur mari nous dépose avec tout notre nécessaire et nous trouvons un coin pour nous installer, nous avons des boissons et de quoi manger. En maillot de bain, nous discutons de tout et de rien, allongées sur notre natte, en profitant de cette météo satisfaisante. Cy est tellement épanouie en ce moment, dans deux mois elle sera enfin madame Yéno, quel bonheur de la voir comme ça.

-Tu es tellement rayonnante ma petite maman

-Et toi donc ? Un nouveau studio avec ton fils, un business qui marche bien et en plus tu as tous les hommes à tes pieds

-Qu’est-ce que tu racontes, une célibataire comme moi

-Arrête, tu as le fils de la bailleresse, ce sorcier de Philippe et Marc à tes pieds

-Tu sais bien qu’avec Marc tout est fini

-Vous vous aimez encore, plus vite vous le reconnaitrez mieux ce sera

Je la regarde avant de plonger dans mes pensées, je ne sais pas ce que je ressens pour lui. Depuis des mois j’ai enfui mes sentiments dans une caisse, je ne veux pas l’aimer, l’aimer fait mal, l’aimer m’a brisé, l’aimer est si dur. Une fois ce sujet clos, nous revoyons encore une fois l’organisation du mariage civile, c’est un honneur pour moi d’être sa dame de compagnie. Après tant d’années de galères, nous voilà enfin heureuses et épanouies, fini la cour commune miteuse, les jours sans mangés et les bandits de la zone. Aujourd’hui l’avenir semble si radieux.

Une fois à la maison j’ai profité de ma soirée seule mais ce silence est pesant, j’aime entendre mon fils, crié et rire, j’aime quand il balbutie des mots à peine compréhensibles. Ce fils que j’aime tant sans l’avoir désiré, il m’est tombé dessus et depuis éclaire ma vie. Une fois le ménage fait, j’ai pris une douche et je me suis mis au lit, cette journée a été à la fois reposante et fatigante. Demain est une nouvelle semaine. Au travail avec le secret que je sais, je me tiens à distance de toute discussion, j’ai peur d’être mêlé à un scandale sans le vouloir. Raoul est un chic type, le voir être manipulé et joué ainsi me fait de la peine.

J’ai eu une journée de travail bien chargé, j’ai hâte d’être à demain soir pour récupérer mon petit prince sa petite bouille me manque. L’ennui de la maison m’a poussé à me mettre devant le portail avec des petits hauts que je vends à 500. J’ai trié les vêtements du ballots samedi soir, j’ai trouvé deux belles salopettes en jean que j’ai mis en vente sur Facebook. A 21h00 quand je rentre j’ai vendu pour 4500 et je suis contente, je ne pensais pas avoir des clients un lundi soir, j’aurais même pu mieux faire mais avec la fatigue de la journée je suis vite rentrée me doucher et dormir.

 

Moussavou Marc-André

Le week-end fu excellent, passer du temps avec mon petit garçon, oublier un instant les péripéties de ma vie pour me concentrer sur l’essentiel. Je n’ai plus de nouvelle de Jessica et de sa prétendue grossesse, à tout moment elle peut m’appeler pour m’annoncer un non heureux évènement. Ce soir en sortant du boulot je me dirige à l’école du petit, je vais le déposer chez sa mère comme convenu, la vie aurait tellement été plus facile si nous vivions encore ensemble. En garant devant le portail j’aperçois Marimar attendant avec d’autres parents l’ouverture des grilles.

-Coucou toi, je venais te le déposer

-Hey bonsoir, je pensais que c’était à moi de venir le récupérer

-Bon, je peux vous déposer alors vu que je suis déjà là

Elle acquiesce et nous attendons ensemble les 5minutes avant la fin de la journée, elle a cette beauté espiègle, naturelle, je n’arrive pas à décoller mon regard de son joli visage. Nous aurions dû être heureux ensemble, formé une belle famille. En sortant du travail nous aurions récupérer notre fils, pris un gouter dans un glacier et rentré chez nous. Ensuite nous aurions donné le bain à notre enfant, diné ensemble et la journée s’achèverait en faisant l’amour délicatement avant de se mettre au lit. Je suis tiré de mes pensées quand la sonnerie retentit, le grand portail est réservé à la sortie des écoliers du primaire et le petit portail pour les maternelles et ceux de la crèche. Marimar revient avec le petit dans les bras, je l’installe dans le siège auto et nous prenons la direction de chez elle, avant que je m’aperçoive que j’ai oublié le sac du petit à la maison

-Je viens de me rappeler que j’ai oublié le sac du petit, je peux te l’apporter le weekend en venant le récupérer non ?

-Si possible allons le récupérer maintenant parce qu’il fait des caprices pour dormir quand il n’a pas son doudou

-D’accord, désolé pour le détour

-Ce n’est pas grave, je n’ai rien d’urgent à faire

Nous prenons alors le sens inverse pour allés à la maison récupérer ce sac, j’avais l’impression de l’avoir mis dans la voiture ce matin en allant bosser mais vraiment en ce moment je suis très tête en l’air. Pas de chance nous tombant dans les bouchons au bord de mer, la musique est le seul son qui règne dans la voiture. J’aimerai tellement lui dire qu’elle me manque, que je veux qu’elle revienne, que j’ai besoin d’eux à mes côtés mais je m’abstiens, je n’aimerai pas être un frein pour son bonheur comme je l’ai été avec Nina. Je lance des regards furtifs en sa direction, elle a tête collée contre la vitre et le regard plongé dans son téléphone. Je ne lui ai jamais redemandé les nouvelles de cet homme avec qui j’ai eu un affrontement devant chez elle, j’espère qu’il n’est pas celui avec qui elle discute. Je me gare devant la maison et je descends à la recherche de ce sac, je le trouve sur la table à manger à côté de mes écouteurs sans fil que j’ai cherché toute la journée. En sortant je trouve devant le portail Jessica qui discute avec Marimar, le cauchemar.

-Qu’est-ce que tu fou là ? Va-t-on Jessica

-Oh chéri, on a rendez-vous demain à 9h pour faire la première échographie ne soit pas en retard

Elle s’en va en rigolant sous le regard perplexe de Marimar, je viens définitivement d’enterrer mes chances avec elle.

 

Koumba Marimar

Surprise j’ai été de le voir devant l’école du petit, je pensais que c’était à moi de venir le récupérer. Le voir s’investir pour son fils est vraiment l’une des choses que j’apprécie vraiment chez Marc, il prend son rôle de père au sérieux. Pendant le trajet je n’arrêtais pas de parler ave Cynthia qui est persuadée qu’on se remettra ensemble, pour elle cette rencontre devant l’école c’est un signe du destin, elle est complètement folle.

En l’attendant devant le portail de chez lui, une demoiselle s’approche et tape à la fenêtre de la voiture, je baisse donc la vitre pour savoir ce qu’elle veut

-Bonjour ma chérie, s’il te ment qu’il est célibataire c’est moi la titulaire oh, ne le laisse pas te baiser juste parce qu’il a la voiture hein, on va se fiancer d’ici là

-Je ne sors pas avec lui

-Oh, je connais la botte là. Ma co’o moi je ne brutalise pas les femmes, on doit se soutenir voilà pourquoi je te dis tranquillement de prendre la tangente et libérer la place qui me revient de droit

Avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, Marc franchi le portail et son visage se décompose lorsqu’il voit la demoiselle adossée contre la voiture. Il lui demande de partir un peu violement, celle-ci ne proteste pas et s’en va de l’autre côté de la route où une voiture avec chauffeur l’attendait.

-Marimar je suis désolé pour l’embarras, j’espère qu’elle ne t’a pas importuné

Il prend sa tête entre tes mains et soupire, je n’arrive pas à comprendre la situation, Marc est champion pour se fourrer dans des histoires bizarres. Je le laisse respirer un peu avant de lui demander ce qu’il se passe. Il me raconte comment la fille de tout à l’heure à coucher avec lui à balle réelle et prétends être enceinte déjà. J’éclate de rire sans trop le vouloir et je n’arrive pas à m’arrêter de rire et pourtant je ne veux pas me moquer de sa détresse mais vraiment c’est scénario digne d’un film de Nollywood.

-Je te raconte mes problèmes et toi tu ris ?

-Excuse moi je ne me moque pas de toi, c’est juste que l’histoire paraît surréaliste

-Je sais, je suis douée pour foutre la merdre dans ma vie

-Arrête de t’apitoyer sur ton sort, soit cette fille est enceinte de quelqu’un d’autre soit elle n’est même pas enceinte. Un rapport sexuel de moins d’une semaine et elle sait déjà qu’elle est enceinte, ça ne te met pas la puce à l’oreille

-J’avoue que dis comme ça cette histoire n’a pas de sens, je n’ai vraiment pas réfléchi. Je me suis laissé prendre au jeu bêtement

-Moi à ta place c’est des MST dont je me méfierais plus

Il me regarde du coin de l’œil et me tire la langue, il à l’air beaucoup moins stressé, il ira voir son médecin pour faire des examens et savoir si elle ne lui a pas refilé quelques choses. Nous sommes comme deux vieux amis qui se conseillent et s’apportent du soutien, on a dépassé le stade de l’animosité d’une relation qui n’a pas marché. Aujourd’hui nous sommes capables d’élever notre fils en toute amitié, de se côtoyer, de rigoler et d’être là l’un pour l’autre, il nous aura fallu deux ans pour en arriver là. Notre fils aura bientôt un an, nous sommes heureux chacun de son côté, au final les choses n’ont pas si mal tourné que ça.

9 mois pour séduire...