Partie 9

Ecrit par Malachie officiel


Je n'arrivais pas à garder mon sang froid, je n'arrivais pas à digérer ça, c'était si difficile. Les images de mon viol, et surtout le visage d'Ismaël qui ne cessait de tourner en boucle dans ma tête. Maman aurait pu m'éviter tout ça, j'aurais pu avoir une vie normale comme toutes les jeunes filles de mon âge. Qu'avais-je fait de mal pour que ma mère agisse ainsi ?. Avec cette somme d'argent on aurait pu joindre les deux bouts du mois, on aurait pu tout faire, je n'aurais pas pu être prostituée.

—Moi en pleurant:« Maman pourquoi ?Pourquoi maman ?????. Tu es heureuse maintenant de savoir que tu as une fille prostituée ? réponds moi maman !!!. Une fille violée par des lesbiennes et des voyous ?. Tu es fière maintenant ?!. Je suis sale de partout, je suis dégueulasse, je ne suis qu'une trainée ambulante maman, une trainée..... Oh ! je suis morte, ma propre mère m'a tué???????? ».
—Aïcha:« Fanny du calme stp !. Et écoute ce que ta mère a à te dire ».
—Moi:« Non Aïcha, pourquoi tu me demandes de me calmer ?. Tu savais déjà tout ça n'est ce pas ? ».
—Aïcha:« Calme toi Fanny, stp écoutes d'abord ta mère ».
—Moi:« Oh seigneur ! Pourquoi personne ne parle ?. Freddy... Toi aussi, tu savais déjà ? ».

Freddy avait un visage inexpressif et un regard vide, lui qui n'est pourtant pas si métisse était maintenant completement rouge, et son beau teint chocolat avait completement viré. Quand j'ai tourné mes yeux vers lui, il a baissé les yeux vers le sol, il n'osait pas me regarder.
—Moi:« Freddy même toi ?. Oh Freddy !!!! réponds moi !????».

Je pleurais toujours quand je le lui ai demandé, et comme il ne repondait pas, je suis sortie en courant. Je courais sans regarder où je partais, je voulais juste m'éloigner de là. Ça me faisait très mal que mes proches puissent avoir des secrets envers moi.

J'ai couru pendant un moment, j'étais déjà à quelques kilomètres de la maison, et je ne savais pas comment j'ai fait pour arrêter de pleurer????. Je me suis calmée, j'ai recherché un coin pouvant m'aider à m'abriter, car j'avais besoin de refflechir et de digérer tout ceci.
J'avais finalement trouvé un banc publique, je me suis assise là, et j'avais commencé à examiner ma conscience.

Ma conscience me disait :«� Ta mère et toi, avez été chassées après la mort de ton père, on vous a bien humilié avant de vous laisser partir. Vous avez beaucoup souffert, tu as abandonné tes études en classe de 2ème parce que tu étais une charge de trop pour ta mère, tu as beaucoup trimé, en bonne idiote que tu es, tu t'es mise à frequenter un type plus agé que toi du nom d'Ismaël parce que tu voulais avoir quelqu'un à qui parler. Il était toujours présent pour toi, il prenait soin de toi, il ne te mettait pas mal à l'aise, il était poli avec ta maman,et tu aurais au moins pu te dire que c'était trop beau pour être vrai. 
À l'âge de dix ans, tu t'es fait violer à plusieurs reprises, mais ça ne t'avais pas servi de leçon, tu t'es attaché à Ismaël, tu as fini par te faire violer à nouveau, et ni était l'intervention de Freddy, tu serais certainement morte aujourd'hui. Malgré que tu te sente morte, si mal, si sale, et si insignifiante,tu continues quand même à vivre. Tu continues de vivre avec les idées de vengeance dans ta tête, tu veux devenir très riche et faire payer à tous ces gens qui t'ont violé, à tout les gens qui ont humilié ta mère et vous ont jeté hors de chez vous. Tu as déprimé pendant longtemps, tu as essayé de sortir la tête de l'eau, et à peine 15ans, tu commences à te prostituer, à fumer, à consommer de l'alcool, à coucher avec n'importe qui, et surtout des hommes mariés. Tu t'es foncée tête baissée dans ces qui te détruisent, mais qui te permettent aussi d'oublier que tu n'as aucune valeur. Tu te donnes volontairement aux hommes pour ne pas revivre le viol,etc... Et là, ta mère t'annonce calmement et simplement qu'on deménage, on vivra dans une grande villa, qu'elle a toujours été riche, mais qu'elle ne voulait pas depenser son argent à ce moment là ».

C'était si mal, elle n'aurait pas dû faire cela, on aurait pu éviter tellement de choses, on aurait pu s'en sortir, je n'aurais pas pu être pute, je n'aurais pas connu ce salaud d'Ismaël qui a disparu du jour au lendemain après m'avoir traité en objet sexuel, j'aurais eu une autre vie, j'aurais trouvé le courage d'avouer à ma mère que j'ai été violée à l'âge de dix ans plusieurs fois, je serais à l'université, j'aurais eu un avenir prometteur, et je serais plus confiante en vers moi-même comme la plupart de jeunes filles sénégalaises de mon âge. 

C'est vrai que je n'étais pas oubligée de me plonger dans cette vie de débauche, mais je n'avais pas le choix vu la situation chaotique qu'on traversait moi et maman à cet époque là. Mais dans quelques sortes, nonobstant tout cela, j'avais le choix, donc ce moi qui suis fautive, je n'ai pas à déposer la faute sur les autres, après tout, ce n'est pas mon argent, pourquoi suis-je autant en colère ?. Elle a fait ce qu'elle pensait être bon, je n'ai pas à les en vouloir. 

Je me souviens après le viol d'Ismaël et sa bande, Freddy m'avait proposé son aide, il voulait financer mes études, s'occuper personnellement de moi, mais j'avais clairement refusé, et j'avais preféré me débrouiller toute seule. 
j'avais préferé faire ce que bon me semblait parce que j'avais peur qu'il soit un autre Ismaël dans ma vie, je me méfiais presque de tout le monde.

Bon, je n'ai pas à leur en vouloir, je n'ai pas à être en colère, je n'ai pas à me fâcher, tout ce que je dois faire c'est accepter, assumer, consommer, garder la tête haute, continuer d'avancer, savoir que je dois me debrouiller dans la vie, et ne rien attendre des autres. Je ne mérite pas que les autres s'inquiètent pour moi, ils n'ont pas que ça à faire.

Bon, je me suis couchée sur le banc pendant un moment avant de rentrer à la maison.????

???? Freddy :✍

Ça fait plus de quatre heures du temps maintenant que Fanny est partie, je voulais la suivre, mais Aïcha m'a persuadé qu'elle n'avait pas besoin de moi, qu'il fallait qu'elle se repose pour comprendre ce qu'elle a entendu.

Je suis au courant de cette histoire il y a environ un mois. Maman Mariam la mère de Fanny avait demandé à Aïcha et moi de passer la voir, elle nous a raconté toute l'histoire, et ce que Fanny a entendu n'est qu'une partie.

Je suis là pour veiller sur elle, pour l'instant c'est très difficile de la faire sortir dans son petit monde de débauche, mais son grand retour à la vie normale est proche. Cette pauvre jeune fille ne merite rien de ce qui lui arrive, cette fille là a plus d'importance à mes yeux que n'importe qui ou n'importe quoi, c'est la seule qui me comprenne, qui sache de quoi j'ai besoin, c'est la seule à savoir ce qui se passe vraiment dans ma tête. 
Quand on vit ce qu'elle vit, c'est difficile, voir impossible de rester calme, de garder la foi, et de croire en un possible changement de la situation. Je sais à quel point son coeur souffre, je sais à quel point elle va mal, elle ne s'est jamais bien portée, elle sourit c'est vrai, elle s'amuse, elle fait la vie comme on dit chez nous, mais elle n'est pas heureuse, elle souffre, en elle il n'y a que son coeur qui bat, il bat juste pour la maintenir en vie, elle est dejà morte à l'interieur, elle ne connait pas sa valeur, elle ignore à quel point elle compte pour nous tous parce qu'elle pense qu'elle ne vaut rien, et elle garde en tête qu'elle est souillée. 

—M. Mariam: « Il y a cinq heures du temps que Fanny s'est en allée, c'est vrai que ce j'avais fait était dans quelques sortes injuste, si jamais j'avais été plus stratégique avec cet argent, j'aurais pu assurer son avenir, je suis en partie responsable de tout ceci ».
Elle nous le disait en faisant tomber les larmes. C'est triste mes amis????????

—Aïcha : « Maman Mariam arrête de pleurer !. Si tu avais fait ce que tu as fait, c'est parce que tu le jugeais être bon pour vous deux »
—Moi:« Bon, moi je vais la chercher, j'en ai marre de rester là !»
—......: « Chercher qui ? Moi ? »
—Aïcha en criant : « Fanny !!! »
—Moi:« Oh ! Fanny tu es de retour, est-ce ça va ? ».
—Fanny:« Oui maintenant ça va ».
—M. Mariam :« Ma fille pardonnes-moi, et surtout ne prend pas à mal mon geste, c'était tout seulement pour te mettre à l'abri du danger ».
—Fanny: « Comment ça me mettre à l'abri du danger ? ».
—M. Mariam : « Ma fille c'est très compliqué de comprendre, ce que tu avais écouté n'était qu'une partie de l'histoire. En fait, étant donné que c'est nous les héritières légitimes de tout les biens que possédaient ton défunt père et surtout c'étaient les biens de mes parents, nous avons beaucoup d'ennemis ma fille, il me fallait te protéger ».
—Fanny:« Comment ça maman ?»
—M. Mariam : « Du calme Fanny !, je vais tout te dire. Bah, ce n'est pas pour rien la famille de ton père nous a foutu dehors après la mort de ton père, on représentait une menace énorme pour eux car ils voulaient s'emparer de tout ces biens, c'est pour cela ils nous ont jeté comme des malpropres tout en traitant d'avoir empoisonné mon mari. Nous sommes parties, et quand ils sont restés, ils n'ont eu droit qu'à Vingt pourcents de l'héritage qu'avait laissé ton père, car selon le testament de ton défunt père, moi et toi avons droit à 80% de son héritage; tandis que sa famille et sa maîtresse, Salimata la gambienne, avaient droit qu'à 20%. C'est pour cela ta famille paternelle était toujours dans les parages, ils nous surveillaient, ils voulaient nous éliminer pour prendre notre héritage, ils attendaient le moment opportun, la seconde d'inattention pour nous atteindre. C'est pour cela pour bien nous protéger, j'avais décidé de faire semblant à tout cet héritage et à tout les biens que j'avais ravi à ton père avant sa mort, je me suis déguisée bien sûr en une pauvre dame pour les échapper. Après des années quand ils ont remarqué qu'on ne s'intéressait pas à cet héritage, et qu'on était toujours dans notre situation de médiocrité, ils nous ont laissé place, ils ne surveillent plus. ».
—Fanny:« Et là, tu as abandonné notre héritage ?»
—M. Mariam : « Non, j'avais juste fait semblant pour assurer notre sécurité, j'attendais que tu grandisse pour aborder ce sujet. Fanny c'était seulement pour te protéger ma fille, pardonnes-moi pour l'abandon de tes études, ton viol et tout, mais si je n'avais pas fait tout ça, ces que tes oncles et tantes allaient nous faire aller être pire que ce qu'on a vécu. Fanny je t'aime, et sache que tout ce que j'ai fait n'est que pour ton bien. Il n'y est jamais trop tard pour reprendre sa vie ma fille ! Je suis vraiment désolée ».
Maman Mariam disait ça en pleurant et Fanny également pleurait après avoir écouté cette regrettable histoire, puis tante Awa a aussi ajouté en pleurant,
—Tante Awa : « Ta mère n'as pas tort Fanny, elle voulait tout simplement vous protéger !. Il faut savoir qu'aucun parent au monde ne peut vouloir les malheurs de ses enfants, ni vouloir qu'on viole sa fille ou que son unique fille se prostitue, donc ce que Mariam a dû faire, elle l'a fait pour te protéger, il ne faut pas l'en vouloir ».
Fanny n'a rien dit ni ajouté, elle s'est tout simplement jetée dans les bras de sa mère, puis elles ont commencé à pleurer. C'était si mal de les voir pleurer????. Pourquoi le monde est-il injuste ?????????

—Fanny en pleurant :« Ne t'inquiète maman, ma vengeance est proche, je me vengerai d'Ismaël et sa bande, et surtout de tout ces gens qui nous ont humilié et réduit à néant. Je me vengerai sûrement d'eux... ».

Je ne voulais pas qu'elle continue de pleurer, je l'ai pris dans mes bras calmement, car la regarder pleurer me fait si mal. Fanny est tout pour moi, je l'aime, même si je ne l'ai pas encore avoué.

À SUIVRE...


FANNY LA SÉNÉGALAISE