Partie 9

Ecrit par PaulBernardAMGL

  Je me retournai vivement. Lone aussi. Mais elle n'était pas dans la maison. Le cri venait de dehors.
   Il me lâcha et sortit. Je soupirai. Il ne faisait peut-être pas partie de mes agresseurs mais il n'était pas un saint non plus. Il ne manquerait plus qu'il se mette à me harceler.

                                                                ***

  J'étais dans un couloir sombre, richement décoré. Un tapis épais recouvrait tout le sol, des sortes de lampadaires pendaient au plafond.
  J'avançais vers une porte entrebâillée qui laissait filtrer un peu de lumière dans le couloir. La maison semblait vide à première vue. Je marchais donc d'une démarche plus ou moins assurée quand tout à coup, des mains puissantes me saisirent les bras, d'autres empoignèrent mes chevilles. Je commençai à hurler à m'en déchirer les cordes vocales mais ça ne semblait les gêner en rien. Ils étaient encore plus déterminés au contraire.
   On m'emmena dans la chambre à la porte entrebâillée. La chambre était remplie d'hommes. Ils étaient tous nus et en érection.
- Qui commence ? demanda Dwight qui était le seul habillé.
   Tous les gars se jetèrent sur moi en même temps, m'arrachant mes vêtements et mes sous-vêtements. Je continuai à crier en espérant que quelqu'un m'entende et vienne à ma rescousse.


- Tatiana, entendis-je au loin. Tatiana.
   Quelqu'un me secouait violemment.  Je me réveillai en sursaut.
- Ça va ? me demanda mon frère jumeau en s'asseyant à côté de moi sur le lit.
   J'essayai d'abord de respirer correctement.
- Oui ce n'était qu'un cauchemar, répondis-je plus pour moi-même que pour lui.
  J'étais trempée de sueur. Et mon cœur battait la chamade.
- Si quelque chose te tracasse tu peux m'en parler, tu le sais n'est-ce pas ?
   Je hochai la tête sans pouvoir répondre. J'avais la gorge sèche.
- De l'eau s'il te plaît, lui chuchotai-je.
   Il sortit de la chambre et revint une minute plus tard avec une bouteille d'eau que je bus au goulot.
- Quelle heure est-il ? lui demandai-je quand je repris mes esprits.
- 3h17, répondit-il. Tatiana qu'est-ce qui ne va pas ?
- Rien pourquoi ?
- Hier tu t'es enfermée dans ta chambre toute la journée, ce qui ne te ressemble pas du tout et maintenant c'est des cauchemars violents au milieu de la nuit. Même si je ne te vois pas, je ressens chacun de tes malaises. Ton angoisse et ta peur. Je les ressens toutes. Peut-être pas au même degré que toi, mais je les ressens quand-même. Alors veux-tu bien me dire ce qui se passe ?
   Je me remis à pleurer, inconsolable. Il me prit dans ses bras et me berça du mieux qu'il put.
   Tavio n'était pas un tendre, il ne faisait pas dans les câlins, les bisous et tout le reste. Il avait sa manière à lui de montrer son amour. Ses « Je t'aime » se résumait à de courtes phrases du style « Fais attention à toi ; Je passe te chercher à la sortie ». Ou encore les coups de poing qu'il assénait à ceux qui avaient la malchance de me manquer de respect en sa présence. Pour avoir ne serait-ce qu'un câlin de sa part, il fallait l'amadouer jusqu'à ce qu'il se décide à céder, saoulé. Alors qu'il me prenne dans ses bras et essaie de me bercer me réconfortait déjà à moitié.
- Tout va bien chérie, me murmura-t-il. Mais je ne peux pas t'aider si tu ne me dis pas ce que tu as. Et tu ne te sentiras pas mieux si tu gardes ça pour toi toute seule.
    Je ne réagis pas. Lui parler serait quitter ses bras, et je n'en avais aucune envie. Et puis j'aimais bien l'entendre tenter de me consoler. Ce qu'il ignorait c'est que sa seule présence me fait me sentir en sécurité.
- On est venu au monde ensemble, continua-t-il. On a toujours tout partagé et ce toute notre vie. Quoi qu'il t'arrive, quoi que tu aies fait, quoi que tu subisses ou quoi qu'on t'ait fait, je suis là pour toi. Tu peux me le dire.
    Je restai coi, la tête posée sur son épaule. Je ne pleurais plus.
- Tu sais personne ne mérite tes larmes. La seule personne qui les mérite ne te fera jamais pleurer. Alors quoi qu'on ait pu te faire...

- Je me suis faite violer, l'interrompis-je dans un soupir. Je me suis faite violer par cinq gars à une fête.

 
Je m'appelle Tatiana