<< POURQUOI MON AFRIQUE VA MAL ? >>

Ecrit par Bobby21

Pourquoi se plaindre que l’Afrique va mal ? Je me suis levé tôt ce matin et malgré le crépuscule, mes yeux ont pu voir la couleur blanche du plafond de ma petite pièce. Je me suis alors dit : ‘’ Si cela est possible, pourquoi cela ne serait-il pas ainsi pour mon beau continent ? Pourquoi mes pairs et moi, ne devrions pas arrêter de nous plaindre ?  De nous plaindre de nos dirigeants, de nous plaindre de nos pays, de nous plaindre de notre continent ?  Pourquoi vouloir nous jouer les pompiers alors que nous sommes ceux qui incendient ? Pourquoi vouloir nous jouer les pompes funèbres alors que nous aurions pu être et sommes les médecins ? Pourquoi nous jouer les victimes alors que nous victimisons ? Nos dirigeants sont ci, nos dirigeants sont ça, nos pays sont ci, nos pays sont ça, notre continent est ci notre continent est ça ? ‘’.

Puis un moment, je me suis arrêté. Comprendront-ils ce que j’essaie de leur faire passer comme message ? La jeunesse africaine devrait se revoir, revoir son rang et son titre d’ « ELITE » car elle commence à ne plus le mériter. Aujourd’hui, nous parlons de ce qu’il faut faire et demain, nous faisons autre chose. Nous défendons une cause et la minute d’après, nous la négligeons au détriment d’une autre. L’Utile avant l’Agréable dit-on.

Dans nos manifestations habituelles, quelle place réservons-nous à ce qui nous construit ? Que réserve t-on à ce qui nous permettrait de changer notre continent ?

Concrètement : nous faisons des conférences, des séances de sensibilisations, des ateliers, des colloques scientifiques, littéraires… mais qu’y joignons-nous ?  Quelle importance y accordons-nous ? Combien de fois faisons-nous des enquêtes des retombées de ces activités ? Quelles activités pratiques et d’intérêts y joignons-nous ?

A l’opposé, moindre ne sont du tout pas notre organisation, notre investissement (temps, argent, détermination, dévouement…) pour les soirées, dansantes, récréatives, aux concours de beauté que nous critiquons d’ailleurs dans nos pays, comme quoi : l’Etat y dépense trop alors qu’il aurait pu investir cet argent dans les projets de jeunes, dans l’Education, la santé… et nous avons raison. Il ne s’agit pas là de couper court d’un coup ces activités, mais plutôt de les réorienter et les   canaliser vers des objectifs précis desquels émergera l’épanouissement du pays, du continent. Nous devons changer de mentalités, disons-nous mais de qui se joue-t-on alors? De qui se moque-t-on alors, me suis-je demandé ?

Il faut se revoir, il faut arrêter de se plaindre lorsque nous refusons nous-même de faire ce que nous demandons à nos dirigeants et à nos pays. De toute évidence, ils ne pourront jamais tout faire.  Pratiquement revoyons nos manières de faire : l’heure n’est plus à la rigolade, le temps de divertissement excessif est révolu et il faut couper la routine, inverser la cadence. Essayons autre chose si nous voulons changer nos pays et notre continent. Que ce que nous disons soit en accord avec ce que nous faisons. Qu’un thème de conférence, colloque, atelier, sensibilisation, puisse être retrouvé dans nos activités culturelles sous d’autres formes. Qu’à ces activités soient joints des activités pratiques, manuelles et de simulations ; qu’une partie de l’investissement (quel qu’il soit) des concours ‘’peu important ’’ y soit redirigé. Que leur moment de déroulement soit bien choisi et revu. Venant à ces concours ‘’peu important’’, que vous et moi connaissons, qu’ils  deviennent importants par des innovations : qu’au lieu d’évaluer ou  juger la beauté physique, que soient jugés les travaux des jeunes modélistes qui les habilleront désormais, que soit jugée la beauté intellectuelle des participants et non le coût de leurs vêtements, mèches ou coupe ; leur démarche, le miel de leur voix et j’en passe et surtout, qu’un réel et rigoureux suivi soit effectué sur le devenir de leur projet sociétal  d’impact pour lequel ils ont été élus.

C’est seulement ainsi que nous pourrons à notre niveau, en tant que jeunesse africaine, débuter le changement que nous voulons de nos dirigeants, de nos pays, de notre continent. Une chose reste importante, arrêtons de culpabiliser ou jouer sur le nombre, la masse. « L'élite est la minorité d'individus auxquels s'attache, dans une société, un prestige et en pratique le plus de pouvoir dû à des qualités naturelles ou acquises » (Wikipédia) et de ce fait, nous n’avons pas forcément besoin de rassembler des foules pour attester la réussite d’une manifestation ou d’une activité et Montaigne ne cesse de nous le rappeler : « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine ». Ainsi, mieux vaut une minorité, Elite et engagée pour le changement qu’une majorité ignorante et mal formée.

Arrêtons donc de nous plaindre et aimons notre continent tel qu’il est parce que nous avons le pouvoir de le rendre tel que nous le voulons.  

 Je m’arrête là, en espérant que ce coup de gueule touche cette élite africaine qui ne fera pas que lire ce texte. Je suis de loin un exemple parfait. Partager ceci reste un choix personnel.

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