Prologue
Ecrit par L2urie
PDV Henry Hutson
Printemps 1997
-Voila, nous sommes arrivés les enfants.
Je regarde dans mon rétroviseur, ma grande fille, qui va bientôt avoir trois ans, me sourit. Allison adore aller jouer au parc et cette fois-ci, j'ai décidé d'amener mes filles à un autre terrain de jeu, aujourd'hui . Celui-ci se trouve au centre-ville et est beaucoup plus gros que celui près de chez nous.
-Veut aller jouer, papa.
Elle me pointe le parc avec son petit doigt.
-Oui, nous y allons, ma chérie.
J'arrête le moteur de ma voiture, puis descends pour aller chercher dans le coffre le landau, le sac à langer et le sac contenant les jouets pour jouer dans le sable. Ensuite je vais ouvrir la portière pour sortir Benjamin, le fils de ma voisine Rose, qui a le même âge qu'Allison.
Comme sa mère est monoparentale, je lui offre parfois de m'occuper de son fils unique pour lui permettre de souffler un peu.
-Réveille-toi, petit bonhomme.
Ben se frotte les yeux avec ses petits poings et regarde autour de lui.
-Est où maman?
-Elle est allée faire des courses, est ce que tu as envie d'aller jouer au parc?
Il regarde l'endroit que je pointe et son regard s'illumine quand il aperçoit le parc.
-Oui!
-Ok, je vais te descendre de la voiture, mais je veux que tu restes près de moi, d'accord. Il y a beaucoup de voitures.
Il hoche la tête puis il me tend les bras quand je le détache du siège. Ensuite, je sors mon bébé qui est installé au centre de la banquette et la dépose dans le landau .
-Salut Rebecca. Toi aussi, tu as envie d'aller jouer au parc?
Je termine ma question en lui chatouillant son petit ventre rebondit, elle gazouille de plaisir. Une fois installé, je fais le tour de la voiture pour aller chercher ma grande fille. En ouvrant la porte, je lui cri un coucou ce qui l'a fait rire.
-Coucou papa.
Après l'avoir sortie de la voiture, je demande aux enfants de tenir chacun une poignée du landau puis nous traversons la rue pour nous rendre au parc.
Nous allons nous installer sur un banc de parc, j'installe le landau sous l'ombre d'un arbre puis je sors la crème solaire.
-Venez les enfants. Le soleil est fort aujourd'hui, il faut mettre de la crème pour vous protéger.
Chacun leur tour, ils se laissent se badigeonner et ensuite je vais les reconduire au carré de sable, en n'oubliant pas de leurs sortir des jouets.
-Voilà, amusez-vous bien. Je suis juste là-bas, si vous avez besoin de moi.
Je replace correctement le chapeau de Ben, puis je retourne au banc pour prendre Rebecca. Elle est tout exister de voir autant d'enfants autour de nous. Pour essayer de l'endormir, je prends son livre préféré et commence à lui faire la lecture. Ma cadette comparativement à sa sœur, adore que je lui lis une histoire.
Quand, je termine le livre, Rebecca dort tranquillement entre mes bras, les bruits des enfants ne semblent pas déranger son sommeil. Je lève les yeux pour jeter un coup d'œil au plus vieux. Allison joue toujours dans le sable et Ben joue aux camions avec un autre petit garçon de son âge.
Soudain, j'aperçois une Mercedes blanche se stationner derrière ma voiture et une très jolie femme au cheveux brun en sort. Elle est habillé à la dernière mode, elle très élégante, un peu trop même pour venir au parc. La femme va ouvrir la portière arrière pour faire sortir deux petits garçons d'environ 6 ans.
Une fois au parc les enfants vont jouer dans les modules de jeux, la femme reste près de l'entrée et fouille dans son sac à main, pour en sortir un paquet de cigarettes. Après un moment, elle relève la tête et regarde dans ma direction. Nos regards se croisent, je suis gêné de m'être fait surprendre à l'observer. Je baisse les yeux sur mon bébé, toujours endormie dans mes bras et la dépose délicatement dans son landau puis je la borde en la couvrant d'une couverture aux motif de fleur.
-Excusez-moi.
Je lève les yeux et à ma grande surprise, la femme à la Mercedes se trouve juste devant moi. Elle a retiré ses lunettes de soleil et m'observe avec ses magnifiques yeux verts, elle encore plus jolie que je l'aurais cru. Je secoue la tête pour reprendre sur moi, je dois pas oublier que je suis marié.
-Oui?
-Désolée, je ne veux pas vous déranger, mais est ce que vous avez du feu?
-Un instant, je vérifie.
Ma femme Monique fume aussi et elle a l'habitude de laisser un briquet dans le sac à langer. Effectivement, j'ouvre la pochette sur le côté et trouve l'objet en question. Je le lui tends et quand elle le prend, au moment que nos doigts se frôlent, je sens un léger frisson dans ma colonne vertébrale. Pour camoufler mon malaise, je passe ma main dans mes cheveux bouclés.
-Merci.
-Pas de problème.
Elle me tend son paquet de cigarettes.
-Est-ce que vous en voulez une?
Je secoue la tête.
-Non merci, je ne fume pas.
Après avoir hausser les épaules, elle allume sa cigarette et me redonne mon briquet.
-Merci.
-Il n'y a pas de quoi.
-Vous êtes fan?
Je ne comprends pas sa question.
-Pardon?
-Le briquet, il y a le logo des Red Sox. Vous êtes fan?
J'ouvre la main pour regarder le briquet au creux de ma paume. Effectivement, Monique et moi sommes fan de cette équipe.
-Nous sommes au printemps, alors oui je suis fan. Cet hiver je serai fan des bruins de Boston.
Un sourire s'affiche sur ses lèvres.
-J'aime aussi le hockey, mais le baseball ...
Elle regarde autour d'elle pour vérifier que personne ne puisse l'entendre.
-Je déteste ça, mais le pire c'est que mon fils adore ce sport, alors nous y allons souvent voir les red sox et j'essaie de pas m'endormir entre deux coups sûr.
Elle lève les yeux au ciel, puis regarde dans la direction des modules de jeux. Les deux garçons grimpent dans la structure en riant.
-Vous avez combien d'enfant?
Avant de me répondre, elle aspire un bouffée de sa cigarette puis l'expire dans les airs.
-Un seul, l'autre garçon c'est son meilleur ami. Il m'a demandé s'il pouvait venir jouer à la maison, j'ai accepté mais j'ai oublié que ma nounou était en congé aujourd'hui. Alors, je me retrouve seule avec deux petits garçons qui ont beaucoup trop d'énergie.
Elle se tourne vers moi et m'observe un moment en silence, comme si elle attendait que je rajoute quelque chose.
-Les amener au parc est une très bonne idée. Ainsi, ils peuvent bouger.
-Merci.
Un peu perplexe, je fronce les sourcils.
-Heuuu pourquoi?
-Parce que je ne ressens aucun jugement de votre part. J'ai une nounou qui m'aide avec mon enfant et je réussi à me plaindre.
-Être parent n'est pas toujours facile.
Un silence s'installe entre nous, puis elle va jeter sa cigarette pour ensuite s'assoir à mes côtés.
-Est ce que vous avez d'autres enfants, à part cette adorable petit ange qui dort profondément?
Du doigt, je lui pointe Allison qui joue toujours dans le sable.
-Voici ma fille aînée, Allison. Elle va avoir 3 ans cet été.
-Elle est trop mignonne avec ses boucles brunes qui lui encadrent le visage.
Nous passons de longues minutes à discuter, de différents sujets et parfois même très personnels. C'est la première fois que je m'ouvre aussi facilement à une inconnue.
Soudain, Rebecca se réveille en pleurant.
-Je crois bien, qu'elle a faim.
Après avoir vérifier sa couche, je prends sa bouteille dans le sac à langer puis retourne m'assoir. La femme se penche vers Rebecca pour lui caresser les cheveux.
-C'est un très beau bébé, elle ressemble à sa grande sœur.
Je hoche la tête et regarde dans la direction de mon aînée, mon sourire s'efface quand je remarque qu'elle se fait embêter par des enfants plus grands. Ils lui lance du sable sur la tête. Je m'apprête à me lever pour intervenir mais la femme pose sa main sur mon épaule.
-Attendez, je crois que mon garçon va se porter à la défense de votre fille.
Effectivement, son fils s'interpose et repousse d'une main les petits garçons, je crois qu'il leur a fait peur car ils fuirent en pleurant. Ensuite, il se penche vers ma fille et passe sa main dans ses cheveux pour lui enlever le sable puis avec le coin de son t-shirt, il lui essuie son petit visage couvert de sable et de larme.
Cette scène est vraiment touchante, je m'appuie contre le dossier du banc et ne quitte des yeux les deux enfants, par la suite, le jeune garçon s'assoit près d'Allison et commence à jouer dans le sable avec elle.
-Faites moi penser de remercier votre garçon d'être venu porter secours à ma fille.
La femme se met à rire.
-Je n'y manquerais pas.
Quand Rebecca termine son biberon, je la dépose à mes pieds pour qu'elle puisse jouer à terre avec ses jouets.
-Que faites-vous dans la vie, Monsieur...?
-Hutson, mais s'il vous plaît, appelez-moi Henry.
-Moi c'est Elisabeth, mais appelez moi Lizzi.
-Je suis dessinateur de livre mais j'espère, un jour, pouvoir écrire des livres pour enfants.
-Vous êtes dessinateur et vous êtes doué?
Je me bombe le torse de façon très théâtral.
-Le meilleur.
Elle me sourit
-Montrez moi.
Elle sort de son sac, un bloc note et un crayon puis me le donne. Je les prends et commence à dessiner son portrait, tout en continuant de discuter avec elle.
Le soleil se met à descendre et le parc commence à se vider. J'aurai dû retourner chez moi depuis déjà un bon moment, mais je n'es pas envie de mettre fin à notre conversation et Allison semble bien s'amuser avec son sauveur, ils font un château de sable. Son ami est venu à plusieurs reprises pour lui demander de venir jouer mais le jeune garçon est resté avec ma fille. Je crois bien qu'il ne veut plus la quitter.
Une sonnerie met fin à notre conversation. Lizzi se met à fouiller dans son sac à main et sort le nouveau Nokia.
-Désolée, je dois répondre.
Elle s'éloigne un peu plus loin, pendant ce temps, Benjamin vient me voir en se frottant les yeux.
-Veut maman.
-Oui, mon garçon. Nous allons voir ta maman.
Même qu'elle doit commencer à s'inquiéter, il se faire tard. Je reprends Rebecca pour la mettre dans son landau, elle pleure frustrée de ne plus pouvoir jouer. Ben s'approche du bébé avec un de ses jouets et rapidement ses pleurs ce change en rire.
Lizzi revient avec un air attristé.
-C'était mon mari, je dois partir.
-Moi aussi, je dois y aller. Ma femme doit se demander où je suis passé.
Elle me tend la main que je prends, nous restons ainsi de longue secondes en se fixant dans les yeux.
-Lizzi, si je n'étais pas mariée. Je vous donnerai mon numéro de téléphone.
- Moi, si je n'étais pas mariée, j'accepterai votre numéro avec plaisir.
Nos mains finissent par se détacher, puis je lui remets mon dessin. Elle l'observe un moment en silence puis me souris.
-Vous êtes très doué, Henry. J'espère qu'un jour, croiser votre route de nouveau.
-Moi aussi. C'était un véritable plaisir de vous rencontrer Lizzi.
Elle baisse les yeux et range mon dessin dans son sac à main. Puis se retourne vers les modules de jeu.
-Derek et Danny nous devons partir.
Son fils dit au revoir à ma fille et à ma grande surprise, Allison se lève et fait une accolade au jeune garçon. Il la prend puis la porte dans ses bras jusqu'à sa mère.
-Est-ce qu'il faut vraiment partir?
-Il se fait tard, mon chéri. Dis au revoir à t'a nouvelle amie, Allison.
Son fils dépose délicatement ma fille au sol.
-Bye, Allison.
Elle fait lui fait signe de la main.
-Bye.
En silence, je regarde la femme et deux garçons s'éloigner, c'était réellement une belle rencontre.
Peut-être qu'un jour le destin nous fera croiser cette famille à nouveau...